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| Vierge rouge de Pokrov (Russie) |
Quand j'eus passé bien des années à pratiquer sans cesse la prière, voici que cette prière commença à s'approfondir dans mon coeur. Plus tard, dans l'ermitage du Pokrov, le Seigneur me visita, grâce aux prières du Père Platon. Une joie inexprimable inonda mon âme et la prière intérieure commença d'opérer. Elle m'emplit d'une douceur telle, ineffable, que je ne puis dormir. Je dors à peine une heure sur vingt-quatre, assis, et puis je me lève, frais et alerte comme si je n'avais jamais dormi, et même quand je dors mon coeur veille. Et cette prière a commencé à porter ces fruits. C'est bien vrai, mon enfant : le royaume des cieux est au-dedans de nous. Un amour inexprimable envers tous, accompagné de larmes, a pris naissance en moi. Si je le veux, je puis pleurer sans m'arrêter. Et l'Ecriture sainte, en particulier l’Évangile et les psaumes, est pleine d'une douceur si grande pour moi que je ne puis me rassasier à la lire, et chaque mot me comble d'admiration et me fait verser des larmes. Souvent, je me tiens debout, le soir, pour lire les psaumes ou dire la prière de Jésus et je suis ravi, tiré hors de moi-même je ne sais où, dans le corps ou hors du corps, je ne sais, Dieu le sait. Mais quand je reviens à moi-même, il fait de nouveau jour.
Cité dans : Placide Deseille, Nous avons vu la vraie lumière, Ed. l'Age d'Homme, 1990.
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