Rediffusion Arte :
Lundi, 9. avril 2012, 05h00
Mardi, 17. avril 2012, 10h40
Une méthode qui traiterait certaines maladies chroniques, qui préparerait les patients à mieux lutter contre le cancer, qui ne s’appuierait sur aucun médicament, ni geste chirurgical, cela existe. Longtemps décrié à l’Ouest mais étudié en secret à l’Est, le jeûne a désormais franchi le rideau de fer et passionne les chercheurs les plus pointus.
Sommes-nous condamnés à avaler toujours plus de drogues pour vivre vieux? Et s'il existait une autre voie thérapeutique? Depuis un demi-siècle, en Russie, en Allemagne ou aux Etats-Unis, des médecins et des biologistes explorent une autre piste: le jeûne. Les résultats sont étonnants. Les chercheurs soviétiques ont constitué une somme d'études cliniques d'une exceptionnelle richesse seulement publiées en russe, donc inconnues en Occident.
A priori, cesser de manger affaiblit l’organisme, juste le contraire de ce dont on aurait besoin quand on est malade. Jeûner n’est pas une démarche anodine. Personne ne sait comment son corps va réagir à la privation de nourriture. Le traitement est d'une simplicité biblique: boire de l'eau, de l'eau… et puis de l'eau, pendant 12 jours en moyenne. Rien d'autre n'est ingurgité. Certains jeûnes peuvent durer jusqu'à trois semaines, selon la gravité et l’ancienneté de la maladie. Pas question pour autant de se lancer seul dans l’aventure du jeûne! L’accompagnement d’un professionnel formé à cette pratique est fondamental. Les patients sont donc placés sous surveillance médicale.
Cette approche thérapeutique est aujourd'hui validée par de jeunes biologistes de l'université de Los Angeles qui renversent les idées reçues et démontrent par la biologie moléculaire les puissants effets du jeûne. Ils ouvrent de nombreuses perspectives, y compris dans le traitement du cancer. Si ces scientifiques ont raison, c'est peut-être notre approche de la maladie et du soin qu'il faudra repenser.
Un reportage de Sylvie Gilman et Thierry De Lestrade.
Source du texte : RTS
Archives des émissions "36.9"
* * *
Si jeûner c'est s'abstenir (de quelque chose), on pourra voir une première forme de jeûne dans (1) la "restriction calorique", consistant à ne pas trop manger. Mais ce que l'on entend habituellement par "jeûne" est (2) une privation provisoire de nourriture solide (voir liquide), totale ou sélective, (dans le cas de diète) amenant à une "autorestauration" de la part du corps.
1) RESTRICTION CALORIQUE
Des chercheurs de l’Université d’Alabama démontrent comment les régimes hypocaloriques (surtout ceux pauvres en sucres) permettent d’allonger la durée de vie des cellules humaines. (...)
Source (et suite) du texte : Science et avenir
Les Egyptiens avaient un proverbe : "Nous nous nourrissons avec un tiers de ce que nous mangeons... Avec les deux autres tiers, nous nourrissons les médecins." (...)
Cité dans : Gilsbert Bölling, Le Jeûne, Ed. la plage, 2004
Vous ne sauriez jeûner, dites-vous, mais vous savez bien, manger sans aucune retenue, et user votre corps en le chargeant de nourritures. Toutefois les médecins ordonnent à leurs malades, non des mets variés, mais une diète rigoureuse. Quoi ! vous pouvez vous incommoder en mangeant, et vous ne pouvez vous abstenir de manger ! passe-t-on mieux la nuit après s'être livré aux excès d'un grand festin qu'après s'être contenté d'un repas frugal ? Chargé de vin et de viande, vous vous tourmentez dans votre lit, vous vous tournez de tous côtés sans savoir quelle position choisir. Dira-t-on qu'un pilote conduit plus aisément un vaisseau chargé outre mesure, qu'un vaisseau leste et dégagé. Le moindre soulèvement de flots submerge le navire que son propre poids accable déjà : celui qui n'a qu'une charge médiocre surnage aisément, parce que rien ne l'empêche de s'élever au-dessus des vagues. Ainsi les corps appesantis par les viandes deviennent la proie des maladies : au lieu que ceux qui ne prennent qu'une nourriture sobre et légère, échappent aux menaces d'une maladie, comme à un soulèvement de flots, et dissipent bientôt les maux actuels qui viennent les assaillir comme un violent orage. Vous croirez donc qu'il y a plus de peine à être assis qu'à courir, à se tenir en repos qu'à lutter, puisque vous dites que les délices conviennent mieux aux personnes infirmes qu'une diète raisonnable ? La chaleur naturelle digère bien une quantité modique de nourriture et en forme une bonne substance; mais si on lui donne plus d'aliments qu'elle n'en saurait porter, elle ne peut les digérer entièrement; et de-là viennent toutes les maladies.
Basile le Grand (329-379), frère de Grégoire de Nysse, Homélie sur le jeune
Source du texte : abbaye saint benoit / remacle
Pourquoi quitter la table sans être rassasié ?
- La sensation de plénitude est le signal d'alarme de l'organisme : il n'en peut plus ! La capacité d'absoption de l'organisme correspond à la nourriture telle qu'elle se trouve dans la nature : fruits, racines, feuilles. Dès que nous consommons de la nourriture concentrée, raffinée, le signal de la plénitude arrive trop tard : nous avons dépassé la limite. (...)
Extrait de : Gilsbert Bölling, Le Jeûne, Ed. la plage, 2004
2) AUTORESTAURATION
Le jeûne, j'en ai entendu parler, mais l'autorestauration, c'est quoi ?
- C'est la même chose. Le "jeûne" dit ce que l'on fait : on ne mange pas. L'"autorestauration" dit ce qui se passe quand on jeûne : le corps se restaure à partir de ses réserves, dans les deux sens du terme : il se nourrit et il se régénère, se nettoie, se désintoxique. (...)
Les animaux jeûnent-ils ?
- Oui. (...) L'hibernation par exemple. (...)
Il y a aussi des jeûnes actifs (...) le pingouin royal jeûne plus de cent jours au moment de la reproduction et franchit plus de cent kilomètre à pied à la fin de son jeûne pour retrouver sa nourriture sur la banquise...
Nous, les humains, sommes des animaux à la base et parfaitement capables de nous abstenir de nourriture. Par contre, il n'est pas conseillé de perdre plus de 25 % du poids corporel en jeûnant - ce qui nous permet de jeûner pendant quelques semaines. (...)
Et moi qui suis malade quand je saute un seul repas !
- Vous vous sentez peut-être mal, mais vous n'êtes pas malade. La raison en est simple : quand un repas n'arrive pas à l'heure prévue, le corps prends sa liberté d'agir et commence à éliminer des toxines. S'il y en a beaucoup et si l'élimination se fait mal, un malaise s'installe. Au lieu de tenir bon et de faciliter l'élimination par des boissons, de l'oxygène ou une activité modérée en plein air, nous avons constaté qu'il suffit de manger vite quelque chose de sucré : pour s'occuper de cette nourriture difficilement assimilable, le foie arrête l'élimination, les toxines retournent dans leur dépôt et le malaise disparaît. Nous en tirons une conclusion erronée : "J'étais mal parce que j'avais faim, et je suis bien parce que j'ai mangé...". Or, la "faim" n'y fut pour rien ! Il y a même un cercle vicieux : plus quelqu'un accumule de toxines, plus souvent il se sent poussé à manger - pour empêcher l'organisme de les éliminer. (...)
Pendant un jeûne, l'économie d'énergie est importante : 30% à cause de l'absence d'assimilation de la nourriture, et plus encore parce que nous n'avons pas besoin de nous occuper de la préparation de la nourriture (faire les achats, le menu, dresser la table, manger, faire la vaisselle). (...) Sans manger, notre énergie vitale peut plus que doubler ! (...)
Le jeûne annuel.
(...) Un bon nettoyage s'obtient par un jeûne annuel d'une semaine. Elle permet d’éliminer les toxines accumulées en six mois ou deux ans... selon les cas. Ensuite, pour entretenir la propreté de l'organisme, vous pouvez choisir le jeûne hebdomadaire ou quotidien.
Le jeune hebdomadaire.
(...) On peut faire un jour de jeûne par semaine ou tous les quinze jours. L'essentiel, c'est la régularité. Ainsi, le corps peut compter avec ce jour de nettoyage (...). Le jeûne hebdomadaire n'a de sens que s'il est régulier. L'introduction de cette habitude est peut-être un peu difficile mais une fois que nous l'avons mise en route, cela va tout seul.
Le jeûne quotidien.
(...) Pour profiter d'une période de jeûne quotidien, il faut ne pas manger trop tard et pas trop lourd le soir. L'idéal serait de laisser douze heures entre le repas du soir et celui du matin - ou de sauter le souper ou le petit-déjeuner.
Extrait de : Gilsbert Bölling, Le Jeûne, Ed. la plage, 2004
Commande sur Amazon : Le jeûne
Site internet : jeune et randonnée / PDF
1) RESTRICTION CALORIQUE
Des chercheurs de l’Université d’Alabama démontrent comment les régimes hypocaloriques (surtout ceux pauvres en sucres) permettent d’allonger la durée de vie des cellules humaines. (...)
Source (et suite) du texte : Science et avenir
Les Egyptiens avaient un proverbe : "Nous nous nourrissons avec un tiers de ce que nous mangeons... Avec les deux autres tiers, nous nourrissons les médecins." (...)
Cité dans : Gilsbert Bölling, Le Jeûne, Ed. la plage, 2004
Vous ne sauriez jeûner, dites-vous, mais vous savez bien, manger sans aucune retenue, et user votre corps en le chargeant de nourritures. Toutefois les médecins ordonnent à leurs malades, non des mets variés, mais une diète rigoureuse. Quoi ! vous pouvez vous incommoder en mangeant, et vous ne pouvez vous abstenir de manger ! passe-t-on mieux la nuit après s'être livré aux excès d'un grand festin qu'après s'être contenté d'un repas frugal ? Chargé de vin et de viande, vous vous tourmentez dans votre lit, vous vous tournez de tous côtés sans savoir quelle position choisir. Dira-t-on qu'un pilote conduit plus aisément un vaisseau chargé outre mesure, qu'un vaisseau leste et dégagé. Le moindre soulèvement de flots submerge le navire que son propre poids accable déjà : celui qui n'a qu'une charge médiocre surnage aisément, parce que rien ne l'empêche de s'élever au-dessus des vagues. Ainsi les corps appesantis par les viandes deviennent la proie des maladies : au lieu que ceux qui ne prennent qu'une nourriture sobre et légère, échappent aux menaces d'une maladie, comme à un soulèvement de flots, et dissipent bientôt les maux actuels qui viennent les assaillir comme un violent orage. Vous croirez donc qu'il y a plus de peine à être assis qu'à courir, à se tenir en repos qu'à lutter, puisque vous dites que les délices conviennent mieux aux personnes infirmes qu'une diète raisonnable ? La chaleur naturelle digère bien une quantité modique de nourriture et en forme une bonne substance; mais si on lui donne plus d'aliments qu'elle n'en saurait porter, elle ne peut les digérer entièrement; et de-là viennent toutes les maladies.
Basile le Grand (329-379), frère de Grégoire de Nysse, Homélie sur le jeune
Source du texte : abbaye saint benoit / remacle
Pourquoi quitter la table sans être rassasié ?
- La sensation de plénitude est le signal d'alarme de l'organisme : il n'en peut plus ! La capacité d'absoption de l'organisme correspond à la nourriture telle qu'elle se trouve dans la nature : fruits, racines, feuilles. Dès que nous consommons de la nourriture concentrée, raffinée, le signal de la plénitude arrive trop tard : nous avons dépassé la limite. (...)
Extrait de : Gilsbert Bölling, Le Jeûne, Ed. la plage, 2004
2) AUTORESTAURATION
Le jeûne, j'en ai entendu parler, mais l'autorestauration, c'est quoi ?
- C'est la même chose. Le "jeûne" dit ce que l'on fait : on ne mange pas. L'"autorestauration" dit ce qui se passe quand on jeûne : le corps se restaure à partir de ses réserves, dans les deux sens du terme : il se nourrit et il se régénère, se nettoie, se désintoxique. (...)
Les animaux jeûnent-ils ?
- Oui. (...) L'hibernation par exemple. (...)
Il y a aussi des jeûnes actifs (...) le pingouin royal jeûne plus de cent jours au moment de la reproduction et franchit plus de cent kilomètre à pied à la fin de son jeûne pour retrouver sa nourriture sur la banquise...
Nous, les humains, sommes des animaux à la base et parfaitement capables de nous abstenir de nourriture. Par contre, il n'est pas conseillé de perdre plus de 25 % du poids corporel en jeûnant - ce qui nous permet de jeûner pendant quelques semaines. (...)
Et moi qui suis malade quand je saute un seul repas !
- Vous vous sentez peut-être mal, mais vous n'êtes pas malade. La raison en est simple : quand un repas n'arrive pas à l'heure prévue, le corps prends sa liberté d'agir et commence à éliminer des toxines. S'il y en a beaucoup et si l'élimination se fait mal, un malaise s'installe. Au lieu de tenir bon et de faciliter l'élimination par des boissons, de l'oxygène ou une activité modérée en plein air, nous avons constaté qu'il suffit de manger vite quelque chose de sucré : pour s'occuper de cette nourriture difficilement assimilable, le foie arrête l'élimination, les toxines retournent dans leur dépôt et le malaise disparaît. Nous en tirons une conclusion erronée : "J'étais mal parce que j'avais faim, et je suis bien parce que j'ai mangé...". Or, la "faim" n'y fut pour rien ! Il y a même un cercle vicieux : plus quelqu'un accumule de toxines, plus souvent il se sent poussé à manger - pour empêcher l'organisme de les éliminer. (...)
Pendant un jeûne, l'économie d'énergie est importante : 30% à cause de l'absence d'assimilation de la nourriture, et plus encore parce que nous n'avons pas besoin de nous occuper de la préparation de la nourriture (faire les achats, le menu, dresser la table, manger, faire la vaisselle). (...) Sans manger, notre énergie vitale peut plus que doubler ! (...)
Le jeûne annuel.
(...) Un bon nettoyage s'obtient par un jeûne annuel d'une semaine. Elle permet d’éliminer les toxines accumulées en six mois ou deux ans... selon les cas. Ensuite, pour entretenir la propreté de l'organisme, vous pouvez choisir le jeûne hebdomadaire ou quotidien.
Le jeune hebdomadaire.
(...) On peut faire un jour de jeûne par semaine ou tous les quinze jours. L'essentiel, c'est la régularité. Ainsi, le corps peut compter avec ce jour de nettoyage (...). Le jeûne hebdomadaire n'a de sens que s'il est régulier. L'introduction de cette habitude est peut-être un peu difficile mais une fois que nous l'avons mise en route, cela va tout seul.
Le jeûne quotidien.
(...) Pour profiter d'une période de jeûne quotidien, il faut ne pas manger trop tard et pas trop lourd le soir. L'idéal serait de laisser douze heures entre le repas du soir et celui du matin - ou de sauter le souper ou le petit-déjeuner.
Extrait de : Gilsbert Bölling, Le Jeûne, Ed. la plage, 2004
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