Un autre texte extrait du recueil de :
Matthieu Ricard, Chemins spirituels, petite anthologie des plus beaux textes tibétains, Ed. Nil, 2010, rééd. en format de poche, Ed. Pocket, 2011.
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SHABKAR (1791-1851)
La simplicité spontanément lumineuse : c'est cela même !
Comment pouvez-vous dire que vous ne voyez pas
Votre esprit comme étant le Bouddha ?
Il n'y a là rien à cultiver, à quoi bon gémir :
"Je ne me suis pas entraîné" ?
Cet esprit éveillé, clairement manifesté : c'est cela même !
Comment prétendre que votre esprit, vous ne le trouvez pas ?
Cette clarté limpide, ininterrompue : c'est cela même !
Comment prétendre que l'essence de votre esprit, vous ne la voyez pas ?
Une fois établi en cette nature, il n'y a pas la moindre chose à faire.
Comment prétendre ne pas y parvenir ?
S'il n'y a plus de dualité entre repos et mouvement,
Comment prétendre que vous ne parvenez pas à y demeurer ?
En cet état éveillé, né de lui-même,
Les trois corps de l'Eveil sont spontanément accomplis sans effort.
Comment prétendre ne pas pouvoir les accomplir par la pratique ?
Il suffit de demeurer dans l'absence, le non-agir.
Comment prétendre ne pas en être capable ?
Les pensées s'élèvent et se libèrent simultanément.
Comment prétendre que ce remède vous échappe ?
Cette conscience du moment présent : c'est cela même !
Comment prétendre ne pouvoir la reconnaître ?
... mais ne rien dire, c'est ne pas en penser moins...
RépondreSupprimerBonjour Domi Bara,
RépondreSupprimerSans doute, tous les cas de figure sont possible ("ne pas le dire et le penser", aussi bien que "ne pas le dire et ne pas le penser").
En disant "comment pouvez-vous dire que vous ne voyez pas" il ne nous dit pas "taisez-vous !" mais "regardez !" ou encore "prenez conscience que vous voyez et que vous ne pouvez pas ne pas voir !"