Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
mercredi 21 mars 2012
Sanâ'î
Né a Ghazna, vers le milieu du 11e siècle, d'abord poète de cour sous les Ghaznavides Ibrahim et Bahrâmchâh., il s'établit ensuite au Khorassan où il reçut l'enseignement de maîtres soufis. Il a laissé des poèmes mystiques et plusieurs mathnâvî-s. L'un des premiers poètes mystiques de l'Iran, son oeuvre marque un tournant dans la littérature persane. Elle a inspiré entre autres le plus grand d'entre eux, Djala ud-Din Rûmi, qui lui rend plusieurs fois hommage. Son ouvrage le plus connu est Hadiqat al-haqiqa. Seul ouvrage qui lui soit consacré : une thèse ronéotypée en français de Jabre : Le poète persan Sanâ'î, 1973.
Source du texte : Anthologie du Soufisme
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Bibliographie (en français) :
Jabre, Le poète persan Sanâ'î, Paris, 1973.
Cité dans : Eva de Vitray-Meyerovitch, Antologie du Soufisme, rééd. Albin Michel, Spiritualité vivante, 1995.
Nul ne peut, par lui-même, connaître Dieu; l'Essence de Dieu ne peut être connue que grâce à Lui-même. La raison te guidera, mais seulement jusqu'à Sa porte. Sa grâce est celle qui t'amènera auprès de Lui.
Dans le chemin vers Sa transcendance absolue, la connaissance de ta propre nature te suffira pour connaître Son Essence. La raison a fait de son mieux, mais elle n'a pas pu poursuivre son chemin, elle a fini par avouer que connaître Dieu, c'est précisément être impuissant à Le connaître. Comment pourrais-tu pousser la raison à Le rechercher ? Comment ce qui est contingent pourrait-il parler de l’Éternel ? C'est seulement à travers son âme et ses sens vicieux que le contingent parle de l’Éternel. Ne prends pas la raison comme guide pour aller vers Lui, obstiné dans l'erreur, comme les autres, ne commets pas une telle sottise. L'étonnement est la "fin" des efforts de la raison sur Son chemin. Dans le collyre qui L'a fait reconnaître, la raison était ignorante de Sa divinité.
… Sa main (de Dieu) est la puissance, Sa face, l’Éternité. Sa venue est Sa sagesse. La descente, Son don. Ses deux pieds sont la majesté de Sa domination et de Sa dignité. Ses deux doigts, l'exécution de Son décret… Par rapport à Son existence, fraternité est l'avant-hier, elle est venue à la première aube, mais il était déjà tard pour elle ! Comment pourrait-il y avoir pour Lui une place, fût-elle grande ou petite ? Car la place elle-même n'a pas de place. Quel intérêt pourrait présenter le lieu pour le Créateur du lieu ? Le Ciel, pour Celui qui a créé le ciel ? O toi qui es esclave de la forme et du dessin, prisonnier de "Il S'assit en majesté sur le trône" , la forme n'est pas séparée de ce qui est contingent et ne peut pas convenir à l’Éternel .
Extrait de Hadiqat ul-Haqiqa.
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très beau texte !
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