mercredi 14 mars 2012

Sultan Valad


Né en 1226, mort en 1318, fils ainé et successeur de Djalal ud-Din Rûmi à la tête de la tariqa des mawlavis que son père avait fondé à Konya, en Anatolie. C'est lui qui en fut le véritable organisateur et contribua à sa diffusion dans toute l'étendue de l'empire. Disciple très proche de son père et maître spirituel, Sultan Valad nous a laissé des souvenirs précieux sur lui, notamment dans son Valad-namé. C'est certainement lui qui recueilli les enseignements de Djalal ud-Din Rûmi (...)
Extrait de : Anthologie du soufisme
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Bibliographie :
- La Parole secrète, Enseignement du maitre soufi Rumi, trad. Eva de Vitray-Meyerovitch, Ed. Le Rocher, 1988.
- Ma'arifa, Maitre et disciple, trad. Eva de Vitray-Meyerovitch, Ed. Sindbad, 1982.
Extraits dans :
Eva de Vitray-Meyerovitch, Anthologie du soufisme, Ed. Sindbad, 1978, rééd. Albin Michel, Spiritualité vivante, 1995.


L'oubli de soi
Celui qui ne s'adonne pas à la recherche de son "moi" démontre qu'il est misérable et inutile.
"Puissé-je moi-même, et cent autres comme moi, être serviteurs
de celui qui a fait de lui-même un compagnon." (...)
Puisque c'est l'existence de Dieu que tu as choisie, oublie ta propre existence. Puisque ton but est de voir Dieu, majesté divine, abandonne ton orgueil et sois un amant humble, ne cherche à gêner personne. (...)
Tous les métiers, les tentations et les attachements de ce monde ont pour origine et essence le "moi" et le "nous". Le "nous" et le "moi" sont la source d’où tout provient. Quand tu élagues l'arbre et que la racine demeure, de nouvelles branches pousseront. Il faut que dans cette recherche tu ne recules devant rien, qu'il s'agisse de connaissance ou de pratique, (...)
Car, o pèlerin ! les voiles sont innombrables, tant de ténèbres que de lumière. Tu dois passer au delà de tous, comme un homme véritable. Le moyen c'est la douleur et la sincérité, l'amour et le désir. Le douleur doit détruire le plaisir et l'homme doit avancer à grands pas. Si la femme enceinte connait, au sujet de l'enfantement, cent sciences et méthodes, elle ne sera aidée en rien au moment de l'accouchement, et ce n'est pas par le moyen de ses connaissances que l'enfant sortira d'elle. C'est plutôt la douleur qui lui fera atteindre son but, et non la science de l'art. Quand la douleur produit de fortes poussées, l'enfant arrive vite. Au moment d'enfanter Jésus (le salut soit sur lui) c'est la douleur qui amena Marie (le salut soit sur elle) au pied du palmier et la fit enfanter l'esprit de Dieu. Ton corps et ton enveloppe sont comme Marie. Car l'âme charnelle - nafs - est pareille à une femme, et l'intellect - 'aql - pareil à un homme. Ta foi et ta connaissance - ma'rifa - qui proviennent de l'intelligence véritable, c'est là ton Jésus. Si la douleur divine te domine et t'envahit sans cesse, cette douleur ne te laisse pas le temps de t'occuper d'autre chose. Sans nul doute, de ton âme pareille à Marie, Jésus, qui est l'esprit de Dieu, naîtra. Quand tu as compris cela, ne fais pas tant d'efforts pour acquérir la science et les arts. Augment ta sincérité et ta douleur, afin que tu sois toujours immergé dans le désir et dans l'amour. Sépare-toi de ce qui est autre que le Bien-Aimé et (ne fais rien d') autre que Le voir, de sorte que tu dépasses tous les voiles...

Dieu le Très-Haut dit : "Quand Ma force s'attache à une paille, les montagnes devant elles sont moindres qu'un atome. Mais puisque toi, dans cette impuissance et cette faiblesse, tu M'as témoigné ta fidélité et, en t'appuyant sur Moi, tu as affronté un tel ennemi (le "nous" et le "moi"), et M'as considéré comme Présent, Voyant et Dominateur, pour cette raison, J'ai transformé en force ta faiblesse. J'accepte tout de toi et Je suis ton obligé. Mais en vérité c'est Moi qui ai tout fait. C'est comme un père qui joue par affection avec son enfant. Il place un lourd fardeau dans la main de l'enfant et il prend sa main et soulève le fardeau, puis il félicite l'enfant et le complimente en disant : "Quel héros tu fais ! Bravo ! Quelle force tu as !" Bien qu'en réalité ce soit le père qui ait soulevé le fardeau, et non l'enfant. Il serait étonnant que Mon amour, Ma générosité et Ma tendresse soient moindres que ceux de cette créature. (...)
Extrait de : Maître et disciple. (Ouvrage épuisé).
Cité dans : Anthologie du Soufisme
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