Jacques Bergier, né le 8 août 1912 à Odessa (Ukraine) et mort le 23 novembre 1978 à Paris d'une hémorragie cérébrale, est un ingénieur chimiste, alchimiste, espion, journaliste et écrivain de nationalité française et polonaise. Sa mémoire eidétique lui permit de maîtriser 14 langues modernes et anciennes, dont l’araméen, et de lire jusqu’à dix livres par jour. Sur sa carte de visite, il se présentait comme « Amateur d’insolite et scribe de miracles ». Il joua le rôle de L’Incollable dans un jeu télévisé de RTL. Ami de l’astronaute Edgar Mitchel (Mission Apollon 14 sur la Lune), Hergé l’immortalisa dans le personnage de Mik Ezdanitoff dans l’album de Tintin « Vol 714 pour Sydney».
Salué dans la francophonie pour la grande diversité de ses connaissances et ses nombreux ouvrages, Jacques Bergier a largement contribué à la promotion, en France, de phénomènes ou de faits négligés par la science, notamment avec son livre Le Matin des magiciens, écrit en collaboration avec Louis Pauwels (auteur de Saint Quelqu'un).
Après ses études à l’Ecole Supérieure de Chimie de Paris, Jacques Bergier découvre en 1936, avec le physicien atomiste André Helbronner, l’utilisation de l’eau lourde (que les nazis tenteront de s'approprier à l'état naturel en Norvège pour construire la bombe atomique – d’où la célèbre « bataille de lourde » conduite par les Alliés pour en détruire l’usine) pour le freinage des électrons et réalise la première synthèse d’un élément radioactif naturel, le polonium, à partir de bismuth et d’hydrogène lourd en volatilisant un filament de tungstène. Très vite, il développe un penchant pour l’alchimie (soutenu par la rencontre qu'il aurait eue avec Fulcanelli en juin 1937), et affirme au début des années 1950 avoir obtenu par transmutation alchimique du béryllium à partir de sodium
Source (et suite) du texte : claude thomas
Autres biographies : wikipedia
(Ajoutons que Bergier était aussi un grand amateur de canulars devant l'Eternel).
Bibliographie voir : wikipedia / claude thomas
Sites dédiés : claude thomas / jacques bergier
Mik Ezdanitoff = Jacques Bergier
Personnage de Tintin dans le Vol 747 pour Sydney
Cet aspect peu connus de Newton a été étudié dans un très sérieux ouvrage collectif paru aux Etats-Unis. (The World of Mathematics, publié par Simon and Schuster, New York 1956). L'un des auteurs, le grand physicien Andrade, qui fut le bras droit de Rutheford, écrit : "Newton n'a jamais rien publié sur l'alchimie, mais il a laissé 500 000 mots au moins de manuscrits alchimiques que personne n'a jamais pu déchiffrer." (...)
Ainsi Newton, à qui nous devons l'essentiel de la science moderne, fut probablement le dernier qui ait connu les secrets des grands maîtres. Fulcanelli me l'affirma personnellement il y a trente ans et je dois avouer que je lui ai alors ricané au nez. Je sais aujourd'hui que j'ai eu tort. (...)
Cette haute conscience morale, cette notion de responsabilité, le livre de Titus Burkhardt va les mettre en valeur. C'est une grande leçon que nous donne toujours l'alchimie, dans la mesure où elle liait la connaissance à l'homme, à la régénération de l'opérateur. "Sapience n'entre point en âme malivole et science sans conscience n'est que ruine de l'âme", écrivait Gargantua à son fils Pantagruel. Mais bien avant Rabelais, les alchimistes avaient compris cette vérité et Nicolas Valois, au XVe siècle, écrivait déjà : "Le bon Dieu me donna ce divin secret par mes prières et bonnes intentions que j'avais d'un bien user. On perd la science en perdant la pureté du coeur".
Extrait de la Préface du livre (épuisé) de Titus Burkhardt, L'Alchimie, science et sagesse, édité par la revue Planète et qui, avec quelques remaniements, deviendra : Alchimie, Sa signification et son image du monde (publié chez Archè Milano)
M. Eugène Canseliet écrivit ces lignes en 1925. L'homme qui lui laissait le soin d'éditer ses ouvrages allait changer d'aspect et de milieu. En 1937, un après-midi de juin, Jacques Bergier crut avoir d'excellentes raisons de penser qu'il se trouvait en présence de Fulcanelli.
C'est à la demande d'André Helbronner que mon ami rencontra le mystérieux personnage, dans le cadre prosaïque d'un laboratoire d'essai de la Société du Gaz de Paris. Voici exactement la conversation :
« M. André Helbronner, dont vous êtes, je crois, l'assistant, est à la recherche de l'énergie nucléaire. M. Helbronner a bien voulu me tenir au courant de quelques-uns des résultats obtenus, et notamment de l'apparition de la radio-activité correspondant à du polonium, lorsqu'un fil de bismuth est volatilisé par une décharge électrique dans du deutérium à haute pression. Vous êtes très près de la réussite, comme d'ailleurs quelques autres savants contemporains. Puis-je me permettre de vous mettre en garde ? Les travaux auxquels vous vous livrez, vous et vos pareils, sont terriblement dangereux. Ils ne vous mettent pas seuls en péril. Ils sont redoutables pour l'humanité tout entière. La libération de l'énergie nucléaire est plus facile que vous ne le pensez. Et la radioactivité artificielle produite peut empoisonner l'atmosphère de la planète en quelques années. En outre, des explosifs atomiques peuvent être fabriqués à partir de quelques grammes de métal, et raser des villes. Je vous le dis tout net : les alchimistes le savent depuis longtemps. »
Bergier tenta d'interrompre en s'insurgeant. Les alchimistes et la physique moderne !
Il allait se lancer dans les sarcasmes, quand son hôte l'interrompit :
« Je sais ce que vous allez me dire, mais c'est sans intérêt. Les alchimistes ne connaissaient pas la structure du noyau, ne connaissaient pas l'électricité, n'avaient aucun moyen de détection. Ils n'ont donc pu opérer aucune transmutation, ils n'ont donc jamais pu libérer l'énergie nucléaire. Je n'essaierai pas de vous prouver ce que je vais vous déclarer maintenant, mais je vous prie de le répéter à M. Helbronner : des arrangements géométriques de matériaux extrêmement purs suffisent pour déchaîner les forces atomiques, sans qu'il y ait besoin d'utiliser l'électricité ou la technique du vide. Je me bornerai ensuite à vous faire une courte lecture. »
L'homme prit sur son bureau l'ouvrage de Frédéric Soddy : L'Interprétation du Radium, l'ouvrit et lut :
« Je pense qu'il a existé dans le passé des civilisations qui ont connu l'énergie de l'atome et qu'un mauvais usage de cette énergie a totalement détruites. »
Puis il reprit :
« Je vous demande d'admettre que quelques techniques partielles ont survécu. Je vous demande aussi de réfléchir au fait que les alchimistes mêlaient à leurs recherches des préoccupations morales et religieuses, tandis que la physique moderne est née au XVIIIe siècle de l'amusement de quelques seigneurs et de
quelques riches libertins. Science sans conscience... J'ai cru bien faire en avertissant quelques chercheurs, de-ci, de-là, mais je n'ai nul espoir de voir cet avertissement porter ses fruits. Au reste, je n'ai pas besoin d'espérer. »
Bergier devait toujours garder dans l'oreille le son de cette voix précise, métallique et digne.
Il se permit de poser une question :
« Si vous êtes alchimiste vous-même, Monsieur, je ne puis croire que vous passiez votre temps à tenter de fabriquer de l'or, comme Dunikovski ou le docteur Miethe. Depuis un an, j'essaie de me documenter sur l'alchimie, et je nage parmi les charlatans ou les interprétations qui me semblent fantaisistes. Vous, Monsieur, pouvez-vous me dire en quoi consistent vos recherches ?
- Vous me demandez de résumer en quatre minutes quatre mille ans de philosophie et les efforts de toute ma vie. Vous me demandez en outre de traduire en langage clair des concepts pour lesquels n'est pas fait le langage clair. Je puis tout de même vous dire ceci : vous n'ignorez pas que, dans la science officielle en progrès, le rôle de l'observateur devient de plus en plus important. La relativité, le principe d'incertitude, vous montrent à quel point l'observateur intervient aujourd'hui dans les phénomènes. Le secret de l'alchimie, le voici : il existe un moyen de manipuler la matière et l'énergie de façon à produire ce que les scientifiques contemporains nommeraient un champ de forces. Ce champ de forces agit sur l'observateur et le met dans une situation privilégiée en face de l'univers. De ce point privilégié, il a accès à des réalités que l'espace et le temps, la matière et l'énergie, nous masquent d'habitude. C'est ce que nous appelons le Grand Œuvre.
- Mais la pierre philosophale ? La fabrication de l'or ?
- Ce ne sont que des applications, des cas particuliers. L'essentiel n'est pas la transmutation des métaux, mais celle de l'expérimentateur lui-même. C'est un secret ancien que, plusieurs hommes par siècle retrouvent.
- Et que deviennent-ils alors ?
- Je le saurai peut-être un jour. »
Mon ami ne devait jamais revoir cet homme qui a laissé une trace ineffaçable sous le nom de Fulcanelli. Tout ce que nous savons de lui est qu'il survécut à la guerre et disparut complètement après la Libération. Toutes recherches échouèrent pour le retrouver (...)
Extrait de : Louis Pauwels, Jacques Bergier, Le Matin des Magiciens, Ed. Gallimard, Folio, 1972.
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Interview de Jacques Bergier par Jean Dumur (TSR, 1978)
Source : RTS
interview par Louis Pauwels (INA, 1959)
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