L'oeil doit son existence à la lumière. A partir d'organes animaux secondaires et indifférents, la lumière produit pour elle un organe qui lui soit semblable, et ainsi l'oeil se forme par la lumière et pour la lumière, afin que la lumière intérieur vienne répondre à la lumière extérieur. (...)
Personne ne niera cette parenté directe de la lumière avec l'oeil, mais il est plus malaisé de se représenter les deux à la fois comme ne faisant qu'un. Cependant la chose devient plus compréhensible lorsqu'on affirme qu'en l'oeil réside une lumière au repos, laquelle serait suscitée par le moindre stimulant venant de l'intérieur ou de l'extérieur. Nous pouvons, en y contraignant notre imagination, faire naître en nous dans l'obscurité les images les plus claires. Dans le rêve, les objets nous apparaissent tels qu'en plein jour. (...)
Extrait de Goethe, Traité des couleurs (Introduction, p. 80/1), Ed. Triades, 1980.
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