samedi 20 avril 2013

Marc-Alain Ouaknin





Marc-Alain Ouaknin, né le 5 mars 1957 à Paris, est un philosophe, écrivain et rabbin français de formation (il n'occupe pas cette fonction). Fils du Grand-Rabbin Jacques Ouaknin, docteur en philosophie, Professeur des Universités (Associate Professor de l'université de Bar-Ilan), il travaille à commenter et à approfondir la pensée d'Emmanuel Lévinas en la mettant en dialogue avec les textes de la pensée juive et en particulier avec les textes de la Kabbale et du Hassidisme, ainsi qu'avec la psychanalyse et la phénoménologie.
Source (et suite) du texte : wikipedia


Bibliographie :

- Le livre brûlé, Lire le Talmud, éd. Lieu Commun, 1986, éd. Seuil, 1992
- Lire aux éclats, éd. Seuil, 1993
- Bibliothérapie, éd. Seuil, 1994
- Méditations érotiques : essai sur Emmanuel Lévinas, éd. Balland (1992), éd. Payot, 1994
-  Concerto pour quatre consonnes sans voyelles, éd. Balland, 1992, éd. Payot, 1998
- Le colloque des anges, éd. Fata Morgana, 1995
- Symboles du judaïsme, éd. Assouline, 1995
- Les mystères de l'alphabet, éd. Assouline, 
1997
- Sept roses plus tard, éd. Fata Morgana, 1999
- Le coq et le messie, éd. bilingue Fata Morgana, 2000
- Je suis le marin de tes yeux, éd. Alternatives, 2000
- Tsimtsoum, introduction à la méditation hébraïque, éd. Albin Michel, 1992, 2000
- Le livre des prénoms bibliques et hébraïques, avec D. Rotnemer, 
éd. Albin Michel, 1997
- Mystères de la Kabbale, éd. Assouline, 2000
- Dieu et l'art de la pêche à la ligne, éd. Bayard, 2001
- C'est pour cela qu'on aime les libellules, éd. Seuil, 2001
- La Haggada de Pâque, éd. Assouline, 2001
- La bible de l'humour juif, avec D. Rotnemer, 1995, éd. J'ai lu , 2002
- Les dix commandements, avec J.-L. Schlegel, éd. Seuil, 2003
- Mystères des chiffres, éd. Assouline, 2004
- Jean Daviot : Le ciel au bout des doigts, éd. Paris musées, 2004
- Bar-Mitsva : Un livre pour grandir, avec F.-A. Ménager, éd. Assouline, 2005
- Zeugma, mémoire biblique et déluges contemporains, éd. Seuil, 2008
- Mystères de la Bible, éd. Assouline, 2008
- La Tora expliquée aux enfants, éd. Seuil, 2009
- L'alphabet expliqué aux enfants, éd. Seuil, 2012
- La Bible de l'humour juif, éd. Michel Lafon, 2012
- Zeugma, Mémoires bibliques et déluges contemporains, éd. Points-Seuil, 2013.
En ligne :
Premiers pas vers le Pardès (vidéo) : akadem




Connaissez-vous le yoga juif ?
Entretien avec Marc-Alain Ouaknin, par Patrice van Eersel
Le plus fameux rabbin lettré de France nous fait découvrir les exercices respiratoires de la Kabbale, qui remontent à Moïse. Pour lui, seule une spiritualité érotisée pourrait nous sauver de la menace que les techniques virtuelles font actuellement peser sur l'humanité : la transformation du sujet en Golem.


Nouvelles Clés : Les religions bibliques sont fondées sur l'idée que l'infini est ineffable et que le Tétragramme (YHWH) ne se prononce pas. Mais pour les juifs, comme pour les chrétiens ou les musulmans, Dieu est en colère, Dieu est content, Dieu est clément, Dieu est vengeur, Dieu pense que ceci est bon ou cela mauvais... et Dieu porte une barbe ! Ne pourrait-on pas dire que, dans le dialogue interreligieux actuel - que nous avons tendance à banaliser, alors qu'il est tout-à-fait inédit dans l'histoire -, les Extrême-Orientaux nous interpellent sur l'indicibilité de l'essentiel, avec leur “vide ultime” qui a paru si effrayant à nos ancêtres ? Le mélange juif + bouddhisme par exemple (que les Américains appellent “jewbou”) est étonnamment novateur !

Marc-Alain Ouaknin : Ce que vous dites me touche beaucoup. De son côté, l'Extrême-Orient n'est pas tellement intéressé par l'histoire du monothéisme, qui est foncièrement attaché à un lieu, le Moyen-Orient. Par contre, de notre côté, s'il a été nécessaire à un certain moment de faire appel à l'Extrême-Orient, pour désamorcer le piège de la personnification du Tétragramme ineffable, c'est qu'il y a dans la pensée juive quelque chose qui est de l'ordre de l'oubli.

De la même façon que Heidegger parle de l'histoire de la métaphysique occidentale comme d'un “oubli de l'être”, je dirais que l'histoire du judaïsme occidental est celle d'un “oubli du non-être” (on ne peut définir le divin que par ce qu'il n'est pas). Mais cet oubli est lié à la nature même de ce non-être, c'est-à-dire à la dimension du caché. L'histoire de la pensée juive est double : c'est celle d'une pensée dévoilée, visible, mais aussi celle d'une pensée cachée, transmise de génération en génération et apparaissant de nos jours sous le nom de Kabbale. Tout l'ésotérisme juif est précisément une réflexion sur les noms de Dieu, sur le Tétragramme, et se trouve en permanence à la recherche de cette expérience de l'Ineffable. Quand on regarde les mystiques juifs, dès le xiie siècle, en particulier Abraham Aboulafia, qui fut à la fois élève et maître de Maimonide l'Andalou, on s'aperçoit qu'il y a des expériences, non seulement intellectuelles ou mystiques, mais des expériences physiques, psychologiques, de méditation, de prononciation, de respiration... Il existe véritablement un yoga juif, et ceci depuis Moïse.

N. C. : Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?

M.-A. O. : Ce sont des exercices pratiques de méditation, liés à la respiration et à des postures. Aboulafia met ça au point vers 1140, d'abord en Espagne, puis en Italie où il émigre, puis en Sicile où il créé des groupes de méditation, dont on a gardé toutes les descriptions, parce qu'il a beaucoup écrit. C'est Moshé Hiddel, qui révèle Aboulafia dans toute son ampleur, puisque, contrairement à Sholem, l'historien de la Kabbale qui refusait de voir dans la mystique juive une pratique méditative, il la met fortement en exergue. Ce qui est très important, c'est que le mot kabbaliste en hébreu se dit mekubal, qui veut dire grammaticalement “celui qui est accepté”. Alors que l'interprétation habituelle traduit ça en “celui qui reçoit la lumière de l'infini” - kabbala = recevoir. Mais si être kabbaliste, c'est recevoir la lumière de l'infini, on aurait dû dire m'kabel, “celui qui reçoit”, alors qu'en fait, il est dit mekubal : “il est reçu”. Où est-il reçu ? À quoi ? Eh bien très simplement : à l'examen d'entrée dans le cercle de méditation ! Il y avait des cercles mystiques, dans lesquels on entrait en passant un examen. Kabbaliste veut dire “reçu à l'examen” - d'ailleurs, en Israël, quand vous êtes reçu au bac, on use du même mot ; et même un reçu, par exemple quand vous payez le taxi, se dit kabbala !
Source (et suite) du texte : Clé

Ce soir ou jamais par Frédéric Taddéi (23.10.2008).
Dieu est une hypothèse :


Le Journal de la philosophie par François Noudelmann
L'alphabet expliquée aux enfants (09.02.2012.) :



Pas la peine de crier par Marie Richeux,
Dieu l'indicible (06.11.2012.) :

  

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