Né à Bordeaux en 1933 (décédé à Paris, le 11 janvier 2014) Jean Biès fait ses études de Lettres Classiques aux Facultés d'Alger, puis de Paris.
Son séjour en Algérie lui révèle le soufisme et le prépare à l'exploration des sagesses de l'Orient, l'hindouisme en particulier, qu'il découvrira en 1951, à la suite de la lecture des ouvrages de René Guénon.
Il séjourne au Mont Athos en 1958, qui lui inspirera son premier livre. Jean Biès soutient en 1965 une thèse de 3eme cycle consacrée à René Daumal, et en 1973, sa thèse de Doctorat d'Etat, Littérature française et Pensée hindoue, qui obtiendra le Prix de l'Asie, de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer.
Il parcourt l'Inde la même année.
Son oeuvre poétique a été couronnée entre temps du Grand Prix de la Société des poètes français.
Jean Biès rencontre Pierre Emmanuel, Lanza del Vasto, séjourne auprès d'Arnaud Desjardins, découvre en 1971 C.G. Jung et l'alchimie. Il collabore à plusieurs revues, dont Questions de, Troisième Millénaire, les Cahiers de l'Herne, et plus tard, Terre du Ciel.
Source (et suite) du texte : Jean Biès
Autre biographie : wikipedia
Bibliographie sélective et chronologique (2006) : Jean Biès (PDF)
Ouvrages / Contributions / Articles, Etudes
Notamment :
- Mont Athos, Ed. Albin Michel, 1963
- Empédocle : Philosophie présocratique et spiritualité orientale (1969), rééd, Amora, 2010
- John Tavener, L'enchanteur, Ed. Les Deux Océans, 2008
En ligne :
Site officiel : Jean Biès
Autres articles : 3e millénaire
Poème sur l'unité : Eveil et philosophie
Il existe un certain nombre de mots complexes que tout le monde emploie sans que l'on sache exactement ce qu'ils veulent dire ; mais ils font bien dans le paysage de la conversation, ils prouvent qu'on est cultivé, et surtout, ils sont à la mode.
Ésotérisme fait partie de ces mots.
On peut considérer aujourd'hui que relèvent de l'ésotérisme : un plat compliqué, un roman policier, un match de football avec mêlée générale.
Il arrive également que l'on confonde le terme avec d'autres. (...)
Les Définitions :
L'Antiquité grecque : Pythagore, Platon, Aristote.
Division de leurs œuvres en :
- ta exotérika : les choses de l'extérieur, divulgables : anatomie,
astronomie, géométrie, morale, psychologie, Ecrit ;
- ta ésotérika : les choses de l'intérieur, secrètes, réservées à un petit nombre présentant les qualifications requises : arithmosophie, symbolique, métaphysique, devenir posthume, Oral = "acroamatique".
Ces deux termes sont donc anciens, et repris tels quels par l'Encyclopédie de Diderot au XVIIIe siècle.
On sait moins que le mot "ésotérisme" ne date que de 1840 (à partir de l'anglais). Il apparaît sous la plume de Pierre Leroux (De l'Humanité) : un socialiste utopique, ami de G. Sand, dissident de Proudhon, partisan d'une religion de l'humanité, de l'égalitarisme et de la palingénésie (réincarnation progressive), avant d'aboutir à l'occultisme de la fin du XIXe siècle. Par quoi l'on voit que le mot d'ésotérisme a une naissance et un début de parcours peu recommandables, voire suspects, subversifs !.. ; d'où la méfiance inconsciente à son endroit, de la part de beaucoup, qui seraient tentés de l'assimiler à la magie, à un fond luciférien, anti-religieux, sectaire.
Il faudra attendre le grand nettoyage opéré par René Guénon au début du XXe siècle pour dégager un sens nouveau, purifié, libéré à la fois de l'occultisme et du théosophisme, pour devenir synonyme de la gnôsis, au meilleur sens du terme, avant d'être de nouveau récupéré par le New Age, ce qui a occasionné un nouveau combat sémantique.
La distinction entre les deux niveaux : l'exotérique = les savoirs humains, l'épistémologie, et l'ésotérisme = la connaissance sacrée, l'herméneutique, se retrouve dans l'ensemble des traditions.
Extrait de : Qu'est-ce que l'ésotérisme, conférence à L'Université interdisciplinaire de Paris, 2003
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A propos du symbolisme de la Croix (Interview Baglis TV)
John Tavener (1944-2013), The Lamb
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