Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
samedi 12 avril 2014
Savons-nous mesurer l’intelligence ?
Science publique par Michel Alberganti
Savons-nous mesurer l’intelligence ? (04.04.2014)
avec Stéphanie Crescent, enseignante, spécialiste en neurosciences, Michel Habib, neurologue et Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS, au Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique, Institut d'Etude de la Cognition, Ecole Normale Supérieure.
Les théories et les tests permettant d’évaluer l’intelligence humaine ne semblent pas faire partie des domaines qui évoluent rapidement malgré les progrès de la génétique ou de l’imagerie cérébrale. Sir Francis Dalton est l’un des précurseurs dans ce domaine à la fin du 19ème siècle. Ce cousin de Charles Darwin est par ailleurs l’inventeur du terme eugénisme. De fait, les tentatives de mesure de l’intelligence restent, la plupart du temps, associées à une volonté de sélection, plus ou moins radicale toutefois. Un siècle plus tard, en 1904, le psychologue Charles Spearman, également anglais, définit le facteur g, qui désigne une intelligence générale, une mesure qui serait indépendante du type des tests pratiqués. Aujourd’hui, le test du fameux QI, mesure d’un quotient intellectuel, est toujours utilisé malgré sa focalisation sur une intelligence de l’abstraction et de la logique.
Ainsi, faute d’instrument plus détaillés, la mesure de l’intelligence tend toujours à se résumer à un seul chiffre. Pour justifier cette approche, les scientifiques plaident pour une corrélation entre les différentes formes d’intelligence, une sorte d’homogénéité des capacités intellectuelles. Autrement dit, si on est doué en maths, on est doué en tout. C’est d’ailleurs ce qui ressort des méthodes d’évaluation des élèves qui continuent à largement privilégier cette aptitude. Pourtant, le psychologue américain Howard Gardner a constaté que des malades privés de certaines facultés intellectuelles, comme les autistes, développent fortement d’autres capacités. Il existerait donc, selon lui, des intelligences multiples assez indépendantes les unes des autres. Une façon de contester la valeur générale du QI et du facteur g et de remettre profondément en cause la mesure unique de l’intelligence.
- Quel est le rôle actuel des tests de QI dans les différentes modes de sélection, aussi bien à l’école que dans la vie professionnelle ?
- Peut-on distinguer différents facteurs, génétiques, environnementaux, familiaux ou éducatifs dans les processus de construction de l’intelligence d’un individu ?
- L’intelligence est-elle une capacité figée à partir d’un certain âge ou bien peut-elle évoluer au cours de la vie et des expériences vécues ?
- A quels types d’intelligence l’éducation scolaire fait-elle principalement appel ?
- Faut-il continuer à parler d’une intelligence au singulier ou d’intelligences au pluriel ?
Source : FC
Michel Habib, Neurologie de la précocité intellectuelle
Voir aussi la page : Dans la tête des enfants surdoués
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