mardi 25 novembre 2014

Outreau, l'autre vérité (film entier)

MAJ de la page : Outreau, l'autre vérité

Avec une diffusion sur RTS (documentaire boycotté par les chaines françaises)



Serge Garde, Outreau, l'autre vérité (2013)
Quand on évoque aujourd'hui l'affaire du réseau pédophile d'Outreau, on ne pense plus qu'aux adultes accusés à tort. Les enfants reconnus victimes sont passés au second plan. Dans ce dossier à rebondissements et ce vacarme médiatique, la justice a fini par ne plus entendre certaines voix. Et si le juge Burgaud, présenté comme le symbole même des dysfonctionnements, ne s'était pas complètement trompé. Un film à contre-courant qui relance le débat.
Source : RTS



Reportage sur le documentaire (CanalNetworkAssas Paris, 2013)


Sur les bien étranges procès de l'affaire Outreau par Donde Vamos ()

Le procès au cours duquel Daniel Legrand devra répondre des actes qu'on le soupçonne d'avoir commis lorsqu'il était mineur interviendra en mai 2015.
Aujourd'hui, on va revenir sur les conditions pour le moins originales dans lesquelles se sont déroulés les deux procès précédents, en première instance et en appel. Des procès dont l'issue a été quatre condamnations et 12 enfants reconnus comme victimes, ainsi qu'un battage médiatique sans précédent de la part des 13 acquittes.
Je ne vais pas revenir sur l'instruction du juge Burgaud, qui a été menée honnêtement malgré un manque flagrant de temps et de moyens, pour qu'on se concentre sur le déroulement des deux procès, en première instance et en appel.
Car, on se demande comment, dans un Etat de droit, on peut laisser autant d'aberrations se produire dans une affaire aussi grave. Tentons de reprendre l'essentiel de ces couacs par ordre chronologique.

Le procès de Saint-Omer (mai-juin 2004)

> Les 18 enfants présents au procès en première instance, à Saint-Omer, étaient défendus par deux avocats seulement, payés par le conseil général. Il y avait aussi deux avocats payés par des associations, alors qu'en face, es 17 accusés étaient défendus par 19 avocats, dont quelques-un bien connus du monde médiatique, comme Eric Dupont Moretti, qui défendait celle qu'on a appelée "la boulangère", Hubert Delarue qui défendait Alain Marécaux, Franck Berton qui défendait Mme Marécaux, ou encore Blandine Lejeune qui défendait le curé Dominique Wiel... Pour le nouveau procès de Daniel Legrand, il a été question de 10 avocats, dont les trois premiers que je viens de citer. Georges Fenech [1], ex président de la Miviludes, s'est aussi annoncé comme défenseur de l'accusé.

> La configuration de la salle d'audience a complètement inverséla symbolique. Faute de place dans la salle vu le nombre d'accusés et d'avocats, les accusés étaient assis dans la salle avec le public, leurs avocats et les journalistes, pendant que les enfants ont défilé dans le box des accusés pour répondre aux question des 19 avocats, des heures durant. En outre, les enfants devaient attendre, des heures durant encore une fois, dans la salle habituellement prévue pour les détenus. Encore aujourd'hui, ils se rappellent de ces heures d'attente, parfois sans boire ou manger pendant de très, très longs moments.
Comme certains des enfants venaient de Belgique où se trouvait leur foyer, ils étaient parfois debout très tôt le matin pour venir témoigner devant cette salle impressionnante, avec ces avocats qui les agressaient quotidiennement.
Certains de ces gamins, âgés de moins de 12 ans pour la plupart, ont été tellement effrayés qu'ils refusaient de venir témoigner, d'autres ont été complètement prostrés, incapables de s'exprimer.
Le juge, S., présent à Saint Omer, a déclaré en 2006 à l'Inspection Générale des Services Judiciaires (IGSJ) [2] que les avocats des enfants "ont fait profil bas", face au cirque organisé par les avocats de la défense. Il a aussi décrit dans quelles conditions ces gamins ont été (mal)traités lors des audiences, l'un d'eux ayant carrément été traité de menteur par un avocat de la défense. .
La juge M. expliquera plus tard à l'Inspection Générale des Services Judiciaires que "Devant la cour d'Assises de Saint-Omer, personne n'était à sa place, les enfants occupaient le box des accusés. Le rapport de forces était déséquilibré puisque 17 avocats étaient constitués pour les accusés alors qu'il n'y en avait que deux pour 18 enfants".
Le procureur M. qui a organisé le procès de Saint-Omer a estimé devant l'IGSJ lui aussi, que les enfants victimes avaient été "malmenés" durant le procès. Il a cité l'exemple d'un enfant d'une dizaine d'années nqui a du répondre durant plusieurs heures d'affilée dans le box des accusés.
En plus de cela, on sait aussi, parce que c'est dans le dossier, que les enfants ont été menacés par plusieurs des personnes qu'ils ont désignées comme abuseurs au cas où ils parleraient. Ils ont subi diverses pressions, y compris par les avocats qui défendaient leurs parents.  Tout cela montre bien l'ambiance délétère dans laquelle s'est déroulée ce procès, qui a quand-même abouti à 10 condamnations.
Source (et suite) du texte : Donde Vamos (20.12.2014)

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