MAJ de la page : Prism Interviews / Désobéir en démocratie / Edward Snowden
James Spione, Lanceurs d'alerte, coupable ou héros ? (USA, 2014)
Connaissez-vous John Kiriakou, Thomas Drake et Jesselyn Radack ? Certainement pas. Et pourtant, ces trois Américains ont pris d'énormes risques, au nom de leurs valeurs, pour révéler au monde les pratiques de leur nation dans sa "guerre contre le terrorisme". Le premier travailla durant quinze ans pour la CIA ; il confirma l'utilisation de la torture par les agents américains. Le deuxième est un ancien de la NSA, la National Security Agency ; il révéla dès 2006 le nébuleux projet Trailblazer, un système de surveillance généralisée des télécommunications – une affaire Snowden avant l'heure. La troisième, aujourd'hui avocate du même Edward Snowden, occupa un poste important au département de la Justice ; elle dénonça en 2002 les conditions de détention de John Walker Lindh, un Américain affilié à al-Qaida, capturé lors de l'intervention en Afghanistan. Du jour au lendemain, Kiriakou, Drake et Radack virent leur existence bouleversée. Ils étaient devenus des ennemis de l'Amérique...
James Spione a suivi les trois lanceurs d'alerte pendant plusieurs mois tout en revenant sur la façon dont l'administration américaine s'est employée à détruire leur vie : licenciement, difficulté à retrouver du travail, ruine liée aux frais d'avocat, harcèlement par des agents du FBI, menaces envers la famille… John Kiriakou a connu pire. Il est derrière les barreaux depuis janvier 2013 après une condamnation à trente mois de prison. "Autrefois, les lanceurs d'alerte devaient choisir entre leur conscience et leur carrière, explique Jesselyn Radack. Aujourd'hui, ils risquent leur liberté... Et leur vie."
Le parallèle avec l'État orwellien – dépeint dans le roman dystopique 1984 – s'avère inexorable. Il y a soixante-cinq ans, l'écrivain britannique prophétisait : "Aux moments de crise, ce n'est pas contre un ennemi extérieur qu'on lutte, mais toujours contre son propre corps." Aux États-Unis, la crise a pour origine les attentats du 11 septembre 2001. Depuis, parler est devenu un crime ; le secret, une norme. Place désormais à un régime sécuritaire symbolisé par l'utilisation de plus en plus fréquente de l'Espionage Act, une loi floue et liberticide datant de 1917. Dans toute l'histoire des États-Unis, seulement dix personnes furent inculpées pour avoir divulgué des informations confidentielles, en vertu de cet Espionage Act. Sept l'ont été sous la présidence d'Obama.
Source : Arte
ENTRETIEN AVEC JESSELYN RADACK (France, 2014)
Entretien avec Jesselyn Radack, lanceuse d'alerte lorsqu'elle travaillait comme juriste spécialisée dans les questions de droit éthique au Département américain de la justice. Elle dirige aujourd’hui la section Sécurité nationale et droits de l’homme au sein de l’association Government Accountability Project (projet pour la responsabilité du gouvernement).
Source : Arte
Lanceurs d'alertes, traitres ou héros ? (RTS; 2012)
Geopolitis du 18 novembre 2012: En anglais, on les appelle des "whistleblowers", des lanceurs d'alerte ou donneurs d'alarme. Des personnes ou groupes d'individus qui, détennant des informations qu'ils jugent menaçantes pour la société, décident de les divulguer aux autorités, à la presse ou sur internet.
Des révélations qui donnent parfois lieu à des scandales de grande ampleur, à l'image des affaires du Mediator, du sang contaminé ou, plus récemment, la publication de milliers de documents classés secret défense sur le site Wikileaks. Le problème c'est que la dénonciation n'est pas toujours désintéressée. La bonne image dont bénéficient les "whistleblowers" reste malgré tout, dans certains pays y compris la Suisse, teintée d'un sentiment de traîtrise.
Faut-il encourager les citoyens à être de potentiels lanceurs d'alerte? Quelles sont les dérives possibles? Geopolitis décrypte ce phénomène qui, s'il ne date pas d'hier, a pris une ampleur nouvelle avec la société de l'information.
L'invité: Luc Thévenoz, professeur de droit à l'Université de Genève.
Source : Géopolis (RTS, 2012)
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