dimanche 19 avril 2015

« Guerre contre le terrorisme » entre deux et huit millions de morts

Des victimes sans valeur : les quatre millions de musulmans tués dans les guerres occidentales depuis 1990
Par Nafeez Ahmed, le 15 avril 2015

Des recherches prouvent que la « guerre contre le terrorisme » menée par les Etats-Unis a tué pas moins de 2 millions de personnes ; mais ce chiffre n’est qu’une fraction de l’ensemble des morts dont l’Occident s’est rendu responsable en Irak et en Afghanistan depuis 1990.

Le mois dernier, Physicians for Social Responsibility (PRS), organisation basée à Washington DC, a publié une étude historique qui conclut que le nombre de morts occasionnées au cours des dix ans de la « guerre contre le terrorisme », lancée suite aux attentats du 11 septembre, s’élève à au moins 1,3 million de personnes et pourrait atteindre 2 millions de personnes.
Produit par un groupe de médecins lauréat du prix Nobel de la paix, ce rapport de quatre-vingt-dix-sept pages est le premier à comptabiliser le nombre total de victimes civiles des interventions antiterroristes des Etats-Unis en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.
Le rapport de PSR a été rédigé par une équipe interdisciplinaire d’éminents spécialistes de la santé publique, dont le Dr Robert Gould, directeur de la sensibilisation et de l’éducation des professionnels de la santé au centre médical de l’université de Californie, à San Francisco, ainsi que le Pr Tim Takaro, de la faculté des sciences de la santé de l’université Simon Fraser.
Ce rapport a été presque complètement ignoré par les médias anglophones, bien qu’il s’agisse de la première tentative effectuée par un organisme de santé publique d’importance mondiale de produire un calcul scientifiquement solide du nombre de victimes de la « guerre contre le terrorisme » dirigée par les Etats-Unis et la grande Bretagne.

Attention aux écarts

Le rapport de PSR est décrit par le Dr Hans von Sponeck, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU, comme « une contribution significative visant à réduire l’écart entre les estimations fiables du nombre de victimes de la guerre, en particulier parmi les civils en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, et les chiffres tendancieux, manipulés voire frauduleux ».
Le rapport procède à un examen critique des précédentes estimations du nombre de victimes de la « guerre contre le terrorisme ». Ainsi, le document critique fortement le chiffre le plus fréquemment cité par les médias traditionnels comme faisant autorité, à savoir 110 000 morts, selon les estimations de l’Iraq Body Count (IBC). Ce chiffre est tiré d’un assemblage de reportages des médias sur les massacres de civils ; cependant, le rapport produit par PSR identifie de graves lacunes et des problèmes d’ordre méthodologique liés à cette approche.
Par exemple, alors que 40 000 corps avaient été enterrés à Najaf depuis le lancement de la guerre, IBC a enregistré seulement 1 354 victimes à Najaf pour la même période. Cet exemple montre l’ampleur de l’écart entre l’estimation publiée par IBC pour Najaf et le nombre de morts réel, dont le coefficient est de plus de 30 dans ce cas.
La base de données d’IBC est truffée de ce genre de lacunes. Dans un autre exemple, IBC a enregistré seulement trois frappes aériennes au cours d’une période donnée en 2005, alors que le nombre d’attaques aériennes était en fait passé de 25 à 120 pendant cette année. Encore une fois, l’écart atteint un coefficient de 40.
Selon l’étude publiée par PSR, l’étude très controversée de la revue The Lancet, qui a estimé à 655 000 le nombre de victimes en Irak jusqu’en 2006 (et plus d’un million jusqu’à aujourd’hui, par extrapolation), était susceptible d’être beaucoup plus précise que les chiffres avancés par IBC. En effet, le rapport confirme un quasi-consensus parmi les épidémiologistes quant à la fiabilité de l’étude du Lancet.
Malgré certaines critiques légitimes, la méthodologie statistique appliquée dans l’étude est la norme universellement reconnue pour déterminer un nombre de victimes dans des zones de conflit, utilisée par les agences et les gouvernements internationaux.

Un déni politisé

PSR a également examiné la méthodologie et la conception d’autres études présentant un nombre de morts inférieur, tel qu’un article du New England Journal of Medicine, sérieusement imprécis sur tout un ensemble de points.
Cet article a fait l’impasse sur les zones les plus touchées par la violence, à savoir Bagdad, Anbar et Ninive, et s’est appuyé sur les données erronées d’IBC pour extrapoler sur ces régions. Il a également imposé des « restrictions à caractère politique » sur la collecte et l’analyse de données – les interviews ayant été menées par le ministère irakien de la Santé, qui était « totalement dépendant de la puissance occupante » et avait refusé de publier des données sur le nombre de victimes irakiennes enregistré, sous la pression américaine.
En particulier, PSR a évalué les affirmations de Michael Spaget, John Sloboda ainsi que d’autres professionnels qui ont remis en question les méthodes de collecte de données de l’étude du Lancet, les accusant d’être potentiellement frauduleuses. PSR a montré que ces allégations étaient fallacieuses.
Les quelques « critiques justifiées », conclut PSR, « ne permettent pas de remettre en cause dans leur ensemble les résultats des études menées par le Lancet. Ces chiffres représentent toujours les meilleures estimations actuellement disponibles. » Les résultats de l’étude du Lancet sont également corroborés par les données d’une nouvelle étude publiée dans la revue PLOS Medicine, qui est arrivée au chiffre de 500 000 victimes irakiennes causées par la guerre. Dans l’ensemble, PSR conclut que le nombre le plus probable de victimes civiles en Irak de 2003 jusqu’à ce jour s’élève à environ un million.
L’étude de PSR ajoute à ce chiffre au moins 220 000 victimes en Afghanistan et 80 000 au Pakistan, tuées directement ou indirectement à cause de la guerre menée par les Etats-Unis, pour un total « prudent » d’1,3 million de victimes. Le chiffre réel pourrait facilement atteindre « plus de 2 millions ».
Pourtant, même l’étude menée par PSR comporte des limites. Premièrement, la « guerre contre le terrorisme » post-11 septembre n’était pas une nouveauté, mais simplement une extension des politiques interventionnistes antérieures menées en Irak et en Afghanistan.
Deuxièmement, le sérieux manque de données concernant l’Afghanistan a probablement conduit PSR à sous-estimer le nombre de morts en Afghanistan dans son étude.

En Irak

La guerre en Irak n’a pas commencé en 2003, mais en 1991 avec la première guerre du Golfe, qui a été suivie par le régime de sanctions des Nations unies.
Une première étude du PSR, dirigée par Beth Daponte, alors démographe au Bureau du recensement du gouvernement américain, est arrivée au constat que le nombre de morts causées en Irak par l’impact direct et indirect de la première guerre du Golfe s’élève à environ 200 000 Irakiens, principalement des civils. Son étude gouvernementale interne a été supprimée.
Après le retrait des forces dirigées par les Etats-Unis, la guerre en Irak s’est prolongée sous une forme économique, à travers le régime de sanctions des Nations unies imposé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sous le prétexte de refuser de fournir à Saddam Hussein les matériaux nécessaires pour fabriquer des armes de destruction massive. Selon cette logique, les articles interdits à l’Irak comprenaient un grand nombre d’articles du quotidien indispensables.
Selon les chiffres incontestés de l’ONU, 1,7 million de civils irakiens, dont la moitié était des enfants, sont morts à cause du régime de sanctions brutal imposé par l’Occident.
Ces morts de masse semblaient délibérées. Parmi les articles interdits par les sanctions de l’ONU figuraient des produits chimiques et des équipements essentiels pour le système de traitement des eaux irakien. Un document secret de la Defence Intelligence Agency (DIA) américaine, découvert par le professeur Thomas Nagy de la School of Business de l’université George Washington, a constitué selon ce dernier « une première ébauche d’un génocide commis contre les Irakiens ».
Dans son article pour l’Association of Genocide Scholars de l’université du Manitoba, le Pr Nagi a expliqué que le document de la DIA révélait « dans les moindres détails une méthode pleinement fonctionnelle visant à « dégrader complètement le système de traitement de l’eau » de toute une nation » sur dix ans. La politique de sanctions créerait « les conditions propices à une large propagation de maladies, y compris d’épidémies à très grande échelle », permettant ainsi de « liquider une partie importante de la population irakienne ».
Cela signifie qu’en Irak uniquement, la guerre menée par les Etats-Unis entre 1991 et 2003 a tué 1,9 million d’Irakiens, auxquels s’ajoutent environ un million de victimes entre 2003 et aujourd’hui, pour un total de presque 3 millions de victimes irakiennes en l’espace de deux décennies.

En Afghanistan

L’estimation par PSR du nombre total de victimes en Afghanistan pourrait également être très prudente. Six mois après la campagne de bombardement de 2001, Jonathan Steele du journal The Guardian a révélé que dans l’ensemble des zones, 1 300 à 8 000 Afghans ont été tués directement, tandis que 50 000 autres morts évitables ont été causées indirectement par la guerre.
Dans son livre Body Count: Global Avoidable Mortality Since 1950 (2007), le Pr Gideon Polya a appliqué la même méthodologie que celle utilisée par The Guardian aux données de mortalité annuelle de la Division de la population des Nations unies afin de calculer des estimations plausibles de la surmortalité. Biochimiste retraité ayant officié à l’université de La Trobe, à Melbourne, Polya conclut que le total des victimes afghanes évitables de la guerre en cours depuis 2001 et des privations imposées par l’occupation s’élève à environ 3 millions de personnes, dont environ 900 000 enfants de moins de cinq ans.
Bien que les conclusions du Pr Polya n’aient pas été publiées dans une revue universitaire, son étude réalisée dans l’ouvrage Body Count a été recommandée par le Pr Jacqueline Carrigan, sociologue à l’université d’Etat de Californie. Dans un compte rendu publié dans Socialism and Democracy, revue diffusée par la maison d’édition Routledge, le Pr Carrigan décrit le travail du Pr Polya comme étant « une description riche en données de la situation globale de la mortalité ».
Comme en Irak, l’intervention américaine en Afghanistan a commencé bien avant le 11 septembre, sous la forme d’un soutien militaire, logistique et financier apporté secrètement aux talibans à partir de 1992 environ. Cette aide américaine a servi d’élan à la conquête violente par les talibans de près de 90 % du territoire afghan.
Dans un rapport publié en 2001 par l’Académie nationale des sciences américaine, « Forced Migration and Mortality », Steven Hansch, épidémiologiste éminent et directeur de Relief International, a noté que la surmortalité en Afghanistan due aux impacts indirects de la guerre à travers les années 1990 pourrait au total se situer entre 200 000 et 2 millions de victimes. Bien entendu, l’Union soviétique a également sa part de responsabilité après avoir contribué à dévaster les infrastructures civiles, ouvrant ainsi la voie à toutes ces morts.
En tout, cela indique que le nombre de morts total en Afghanistan liées aux impacts directs et indirects de l’intervention menée par les Etats-Unis du début des années 1990 jusqu’à aujourd’hui pourrait atteindre 3 à 5 millions de victimes.

Le déni des chiffres

Selon les chiffres explorés ici, le nombre total de victimes des interventions occidentales en Irak et en Afghanistan depuis les années 1990 (directement par des massacres et suite à l’impact à long terme des privations imposées par la guerre) s’élève probablement aux environs de 4 millions (2 millions en Irak de 1991 à 2003, puis 2 millions lors de la « guerre contre le terrorisme ») et pourrait atteindre 6 à 8 millions en prenant en compte les estimations plus élevées du nombre de morts évitables en Afghanistan.
Ces chiffres pourraient être trop élevés, mais on ne le saura jamais avec certitude. Les forces armées américaines et britanniques, dans le cadre de leur politique, refusent de garder une trace du nombre de victimes civiles des opérations militaires, qui constituent un inconvénient superflu.
En raison du sérieux manque de données en Irak, de la quasi-absence complète d’archives en Afghanistan et de l’indifférence des gouvernements occidentaux vis-à-vis des victimes civiles, il est littéralement impossible de déterminer la véritable ampleur des pertes de vies humaines.
En l’absence même de toute possibilité de corroborer les calculs, ces chiffres fournissent des estimations plausibles basées sur l’application des normes de méthodologie statistique aux meilleures données disponibles, même si celles-ci sont rares. Ces chiffres donnent une indication, voire une description précise, de l’ampleur du cataclysme.
Une grande partie de ces morts ont été justifiées dans le contexte de la lutte contre la tyrannie et le terrorisme. Pourtant, grâce au silence des grands médias, la plupart des gens n’ont aucune idée de l’ampleur réelle de la longue vague de terreur provoquée en leur nom par la tyrannie américaine et britannique en Irak et en Afghanistan.
Nafeez Ahmed – 08 avril 2015
*
- Nafeez Ahmed est journaliste d’investigation et auteur à succès. Titulaire d’un doctorat, il s’est spécialisé dans les questions de sécurité internationale, examinant ce qu’il appelle les « crises de civilisation ». Il a obtenu une récompense de la part de l’organisation Project Censored dans la catégorie « Outstanding Investigative Journalism » (« journalisme d’investigation d’exception ») pour un reportage d’investigation, publié par le journal The Guardian, sur l’intersection des crises globales de nature écologique, énergétique et économique et des conflits et géopolitiques régionales.
Traduction de l’anglais (original).
Source: http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/des-victimes-sans-valeur-les-quatre-millions-de-musulmans-tu-s-dans-les-guerres

Source : Arrêt sur info

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Noam Chomsky : Tout lecteur d’Orwell reconnait bien les manœuvres des Etats-Unis
18 avr. 2015

Noam Chomsky, philosophe et professeur de linguistique au Massachusetts Institute of Technology a partagé son opinion sur l'agissement des grands médias américains au cours d'une interview accordée à la chaîne RT.

Les principaux médias américains répètent inlassablement que les responsables politiques veulent que le public sache tout au sujet des affaires globales, a dit l’historien Noam Chomsky à RT. Pour les dirigeants américains, les sources d’informations «qui ne relaient pas la propagande américaine ne sont pas acceptables», a-t-il dit.

La culpabilité de l’Occident - pour ne pas citer les Etats-Unis – vis à vis des affaires internationales, telles que le conflit ukrainien ou les tensions avec l’Iran, c’est encore un concept qui n’est pas concevable pour les grands médias américains, a expliqué Chomsky en ajoutant que l’opinion mondial importe peu si cette opinion va à l’encontre de la stratégie américaine.

«L’Occident, c’est les Etats-Unis et tous les pays suiveurs», a-t-il indiqué. «Ce qu’on appelle la communauté internationale aux Etats-Unis, c’est le gouvernement américain et tous ceux qui sont d’accord avec sa politique. Prenons exemple la question de l’Iran et de son droit de mettre en œuvre ses politiques nucléaires, quelles qu’elles soient. La ligne communément tenue par la communauté internationale c’est d’être contre. Qu’est-ce que c’est la communauté internationale ? C’est ce que Washington décide».

«Tout lecteur de George Orwell sera parfaitement familier avec tout ceci. Mais cela se passe de commentaire», a souligné Chomsky.

Les remarques de Chomsky ont été publiées une semaine avant une audience du Congrès appelée officiellement «Confronter la militarisation russe de l’information». Après la réunion, le président de la commission des affaires étrangères de la Chambre américaine Ed Royce a dit «les médias russes divisent les sociétés à l’étranger, cela représente une militarisation de l’information».

Le philosophe et professeur émérite de linguistique au Massachusetts Institute of Technology a souligné «si ils étaient possiblement capables d’honnêteté», M. Royce aurait tout aussi bien pu parler des médias américains. Le professeur Chomsky a pris l’exemple récent de l’article du New York Times qui a énuméré les raisons de ne pas faire confiance à l’Iran en ce qui concerne l’accord de principe sur son programme nucléaire.

«L’exemple le plus intéressant, ce sont les allégations comme quoi l’Iran déstabilise le Moyen-Orient parce qu’il soutient des milices qui ont tué des soldats américains en Irak», a expliqué Chomsky dans une interview au correspondant de RT Alexeï Yaroshevsky.

«C’est un peu comme si en 1943 la presse nazie accusait le Royaume-Uni de déstabiliser l’Europe parce qu’elle soutient des partisans qui ont tué des soldats allemands. Autrement dit, quand les Etats-Unis envahissent l’Irak, assassinent une partie de son peuple, détruisent le pays, provoquent des conflits sectaires qui sont maintenant en train de déchirer toute cette région, c’est ce qu’on appelle stabilisation. Si quelqu’un résiste c’est de la déstabilisation.

Chomsky a également qualifié de propagande médiatique les récentes tractations du président américain Barack Obama sur Cuba, considérant le pays comme un état terroriste pendant de longues années, et lui imposant un blocus draconien.

«Les faits sont très clairs. Nous vivons dans une société ouverte et libre, nous avons facilement accès à de nombreux documents internes. Nous savons ce qui est arrivé. L’administration Kennedy a lancé une grave guerre terroriste contre Cuba. C’est un des facteurs qui a conduit le pays vers la crise des missiles. Une invasion du pays était prévue en octobre 1962, mais rien ne mentionnant ceci n’est permis[aux Etats-Unis]. La seule chose qui peut être mentionnée c’est les tentatives d’assassinat sur Fidel Castro. Et celles-ci peuvent être taxées par la CIA de fantaisistes. Mais la guerre terroriste, en elle-même était très sérieuse».

Barack Obama n’a pas changé de cap sur la politique de Cuba en vertu de la liberté et de la démocratie, comme il l’affirme aux médias américains, a-t-il dit.

«Il n’y a rien de noble dans tout ça, juste la reconnaissance d’Obama que les Etats-Unis se sont mis à la marge de la scène internationale sur ce sujet», a-t-il dit. «Mais vous ne pouvez pas en parler aux Etats-Unis. C’est de l’information publique, il n’y a rien de secret, tout est accessible au public, mais on n’en parle pas. Quand Washington envahit un autre pays et que l’autre pays résiste, ce n’est pas celui qui résiste qui commet le crime, mais bien l’envahisseur».

Quant à la loi internationale, Chomsky a indiqué qu’elle «peut marcher uniquement dans les limites admises par les grandes puissances». Au-delà, elle est inutile. Ainsi, la loi internationale n’est donc qu’une illusion si le gouvernement américain choisit en fonction de ce qui l’arrange les règles qui doivent normalement s’appliquer à tous ?



«La loi internationale ne peut pas être appliquée à l’encontre des grandes puissances», a expliqué l’historien. Aucun mécanisme d’application n’existe. Regardez comment la Cour pénale internationale a mené une enquête et a condamné les dirigeants africains que les Etats-Unis n’aimaient pas. Le principal crime de ce nouveau millénaire est sans aucun doute l’invasion américaine de l’Irak. Est-ce que la Cour peut entamer une procédure à ce sujet ? C’est au-delà de l’inconcevable.

L’historien a expliqué que ce qu’on appelle le rêve américain et la démocratie américaine sont en «sérieuse régression», l’ascenseur social étant parmi les plus grippés des nations les plus riches. Il a aussi indiqué qu’officiellement, le gouvernement américain continue d’appliquer un vernis de démocratie, mais les réelles manifestations de démocratie, elles, déclinent.

«Essentiellement, la majorité de la population est privée de droit de vote», a souligné Noam Chomsky en faisant référence à un récent sondage. «Les représentants ne font pas grand cas des préoccupations de leur base. Pour être entendu il faut avoir de l’argent, plus on est haut sur l’échelle des revenus, plus on a d’influence. En haut se prennent l’essentiel des décisions. C’est plutôt de la ploutocratie que de la démocratie».
Source : RT


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