jeudi 13 août 2015

No Direction Home - Bob Dylan


NO DIRECTION HOME - BOB DYLAN

Bob Dylan raconté par Martin Scorsese, ou la naissance d'un mythe, de son enfance à l'année 1966, date de sa rupture avec le public folk et de l'accident de moto qui interrompit sa carrière. Une biographie musicale en forme de chef-d'oeuvre.
Rien ne prédisposait le jeune Robert Allen Zimmerman, né en 1941, à devenir, à son corps défendant, le porte-parole de sa génération. À la fin des années 1950, il découvre la musique country, change son nom en Bob Dylan (en hommage, semble-t-il, au poète irlandais Dylan Thomas) et surtout s'abreuve à l'immense répertoire des folk songs, n'hésitant pas à "emprunter" durablement des centaines de disques à de fins connaisseurs du genre. En quelques mois, il rejoint New York, se mêle aux beatniks de Greenwich Village, et débute en chantant dans des cafés. Très vite, influencé par Kerouac et plus encore par Woody Guthrie, à qui il voue une profonde admiration, le jeune homme de 20 ans révèle des dons de poète et de song-writer fracassants. De 1961 à 1966, Bob Dylan passe brutalement du statut de coqueluche du Newport Folk Festival, jeune chanteur engagé et adulé, à celui de traître à la cause du folk, conspué par un public intransigeant lors de sa tournée européenne, coupable d'avoir électrifié sa guitare acoustique… De la protest song au rock'n'roll, Dylan se montre insaisissable, refusant les étiquettes et rétif à toute forme de récupération politique, y compris celle de la gauche contestataire. C'est cette image de ménestrel viscéralement indépendant, qui se dit sans racines autres que la musique, artiste exigeant se plaisant à cultiver le mystère sous une attitude mi-narquoise, mi-espiègle, qui domine au fil de ce fabuleux film fleuve signé Martin Scorsese.

En route pour la gloire

Comment un tout jeune homme venu d'un coin perdu du Minnesota est-il devenu en quelques années l'icône absolue de la culture et de la musique populaires ? Tel est le sujet de cet exceptionnel documentaire signé Martin Scorsese qui, outre sa passionnante série sur le blues et son opus sur les Rolling Stones Shine a light, avait filmé en 1976 le concert d'adieu du groupe The Band, auquel participait Bob Dylan, leur mentor, dans The last waltz. Nourri de documents d'archives rares et de témoignages de choix, ce portrait de l'artiste en jeune homme revient sur l'éclosion d'un talent fulgurant, depuis une enfance sans histoire jusqu'à un moment crucial de sa carrière. Passé maître dans l'art du montage en contrepoint, Scorsese met en regard d'ahurissants passages du concert surréaliste de Londres, en 1966, où le musicien joue sous les huées d'un public qui lui crie "Judas" ou "Dylan go home !", avec des extraits d'un entretien récent où Bob Dylan, veste de cuir noir et regard bleu pétillant, se livre comme rarement. Les vestiges du maccarthysme, le combat pour les droits civiques des Noirs, la guerre du Viêtnam, Joan Baez et Pete Seeger, Johnny Cash et Allen Ginsberg, la marche sur Washington de Martin Luther King et l'assassinat de JFK, Robert Johnson et Odetta, tout un pan de l'Amérique est là, absorbé et magnifié par un musicien de génie.
Source : Arte


  

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