vendredi 23 octobre 2015

La mode à mort


LA MODE À MORT (Allemagne, 2015)

Deux ans et demi après l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza, à Dacca, qui a fait 1 138 victimes, où en sont les conditions de travail dans l'industrie textile au Bangladesh ? Comment mettre les grands groupes occidentaux devant leurs responsabilités ?

Avec 1 138 victimes, majoritairement des jeunes femmes, l’effondrement en avril 2013 de l’immeuble du Rana Plaza, qui abritait, dans la périphérie de Dacca, plusieurs ateliers de confection, a provoqué un électrochoc mondial. La catastrophe a mis en évidence les conditions de travail proches de l'esclavage imposées aux ouvriers, qui fabriquaient en majorité du prêt-à-porter destiné au marché occidental. Face au scandale, les grandes marques et enseignes ont dû réagir : 200 d'entre elles (dont Auchan, Carrefour, Camaïeu, Casino ou Leclerc en France) ont signé un accord sur la sécurité des usines textiles au Bangladesh. Elles se sont engagées à contrôler les conditions de travail en vigueur chez leurs fournisseurs locaux, afin que celles-ci soient en conformité avec les normes internationales.

Dans le sillage de l’avocate française Marie-Laure Guislain, qui représente des ONG luttant contre les "crimes économiques" et enquête sur l'éventuelle responsabilité d'Auchan, ce documentaire montre que les conditions de travail restent peu ou prou les mêmes dans les ateliers de Dacca : immeubles vétustes, salaires de misère, méthodes de fabrication dangereuses, dont le sablage des jeans, pourtant officiellement interdit car facteur avéré de silicose, une maladie pulmonaire mortelle. Une enquête éloquente, qui pose avec insistance la question des responsabilités, au Bangladesh et au-delà.
Source : Arte



HAZARIBAG, CUIR TOXIQUE (France, 2012)

Prisé en Occident, car bon marché, le cuir bangladais empoisonne non seulement les ouvriers qui le conditionnent, mais aussi l'air et l'eau de la capitale. Ce documentaire expose sobrement les causes et les conséquences de ce désastre humain et écologique à grande échelle, montrant combien, sur place, les contre-pouvoirs sont faibles.
À Hazaribag, un bidonville de la périphérie de Dacca, se concentrent quelque 300 tanneries de cuir, traitant chaque jour un millier de tonnes de peaux. On y produit l'une des exportations phares du Bangladesh, car cette matière première qui sert à fabriquer les chaussures et les sacs du monde entier est vendue à bas prix. Et pour cause : les quelque 40 000 ouvriers, adultes ou enfants, qui y travaillent dans une puanteur effroyable, exposés sans protection à des produits chimiques dangereux, sont aussi misérablement payés – ce qui les oblige à vivre sur place avec leurs familles. D'où d'innombrables maladies professionnelles, un taux de mortalité 300 fois supérieur à celui du reste du pays et des bébés qui souffrent de plus en plus souvent de malformations. Beaucoup sont des paysans chassés de leurs terres par les inondations de plus en plus fréquentes. Avec un taux de chômage de 40 %, ils n'ont pas le choix. Les patrons, protégés en haut lieu, voire membres du gouvernement, font la sourde oreille aux timides injonctions de la Cour suprême. Les tanneries continuent ainsi de déverser leurs eaux et boues toxiques dans le Buriganga, la rivière qui traverse Dacca, la capitale, désormais contaminée, de même que les nappes phréatiques qui alimentent la ville… Donnant la parole à des ouvriers, à des membres d'ONG ou à un inspecteur nommé sans grands moyens pour limiter les dégâts, ce documentaire expose sobrement les causes et les conséquences de ce désastre humain et écologique à grande échelle, montrant combien, sur place, les contre-pouvoirs sont faibles.
Source : Arte

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