vendredi 17 février 2017

Macron, postures et imposture orwelliennes

MAJ de la page : Macron

Macron, ses chauffeurs de salle et ses discours en pilotage digital  
Par Gaëlle Nicolle, le 16 février 2017 - Sputnik



Vous êtes passionnés de politique et par-dessus tout vous savez mettre l’ambiance ? Envoyez vos candidatures à la « Team Ambiance » d’Emmanuel Macron. Comment le candidat d’En Marche peaufine-t-il son image lors de ses meetings ?

Lâchez des « BRAVOS », des « IL A RAISON »… « du spontané! » [sic] écrit l'ambianceur en chef de l'équipe de campagne de Macron à destination des membres du groupe fermé nommé « Team Ambiance ». Pour mettre le feu dans ses meetings, l'équipe Macron a un secret: la messagerie russe cryptée, injustement surnommée « messagerie des djihadistes »: Telegram. Et justement, Christophe Geoffroy s'est inscrit à l'équipe de « helpers », de chauffeurs de salle des meetings Macron. Il avait donc accès aux coulisses digitales de l'événement. Et sur la vidéo du meeting qu'il a resynchronisée avec les messages de la « Team Ambiance » et déjà visionnée plus de 20 000 fois sur YouTube, l'ambiance électrique suit le rythme et les slogans suggérés sur le canal crypté.
Source (et suite) du texte : Sputnik



Retour sur l'ambiance [spontanée !] des meetings d'Emmanuel Macron (2017)

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Oui, le phénomène Macron était bien une (énorme) bulle médiatique
Par Thomas Guénolé, politologue, le 13 février 2017 - Marianne

Macron, le candidat anti-système !

Il existe un indicateur fiable et objectif pour identifier les bulles médiatiques. Il apparaît qu'en 2016, le phénomène Macron en était indiscutablement une... et ce matraquage médiatique a conduit un pan significatif de l'électorat à le trouver intéressant du simple fait de cette surexposition.
Source (et suite) du texte :   Marianne

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Macron, "Pensez printemps" (RidiculeTV)
  

Macron : "La politique, c'est mystique"
Emmanuel Macron répond aux questions du JDD sur son rapport aux électeurs, son charisme, et Dieu. Extraits.
Le 11 février 2017 - JDD

Macron, le nouveau mystique !

(...)
Sur le rapport des Français à la politique et au sacré.
"La politique, c’est mystique." [...] "C’est tout mon combat. C’est une erreur de penser que le programme est le cœur d’une campagne [sic]. Les médias passent du commentaire d’un point de détail mineur du programme aux pires polémiques, et ainsi de suite."

Sur son charisme.
"Comment se construit le pouvoir charismatique? C’est un mélange de choses sensibles et de choses intellectuelles. J’ai toujours assumé la dimension de verticalité, de transcendance [sic], mais en même temps elle doit s’ancrer dans de l’immanence complète, de la matérialité. Je ne crois pas à la transcendance éthérée. Il faut tresser les deux, l’intelligence et la spiritualité. Sinon l’intelligence est toujours malheureuse. Sinon les gens n’éprouvent de sensations que vers les passions tristes, le ressentiment, la jalousie, etc. Il faut donner une intensité aux passions heureuses."

Sur sa posture christique [sic].
"La dimension christique, je ne la renie pas ; je ne la revendique pas. Je ne cherche pas à être un prédicateur christique."

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L’inquiétant M. Macron…
Par Jacques Sapir, le 11 février 2017 - RussEurope

La candidature de M. Emmanuel Macron prend aujourd’hui une certaine ampleur, voire une ampleur certaine. Il est donné actuellement en seconde position pour le premier tour de l’élection présidentielle d’avril prochain, étant crédité d’environ 20% des suffrages. Mais, cette candidature, portée à grand bruits, à sons de trompes et de cymbales, par une partie de la presse interroge, et suscite de nombreuses questions. Il est frappant que pour M. Emmanuel Macron et ses partisans ces questions ne soient vues que comme des attaques possibles, et si possible – cela fait tellement mieux aujourd’hui – téléguidées par une « puissance étrangère ». Pourtant, ces questions sont parfaitement légitimes, et le candidat devra y répondre.

Monsieur Macron et ses mystérieux soutiens financiers

Ces questions sont tout autant de forme que de fond. Pour ce qui est de la forme, il est légitime de s’interroger sur qui soutient le candidat. Monsieur Macron refuse de révéler la liste de ses contributeurs. Etrange pudeur pour un homme qui n’hésite pas à s’afficher avec sa compagne en première page des magazines. Aurait-il donc quelque chose à cacher ? Il s’offusque, et avec juste raison, des attaques sur sa vie privée. Mais, les sources de financement d’une campagne politique ne relèvent nullement de la « vie privée ». Elles sont un élément important d’information des citoyens. Imaginons un instant que la campagne de M. Macron soit financée par de grands banquiers américains ou par des émirs d’Arabie. Ne serait-il pas intéressant que le citoyen français, auquel M. Macron demandera son suffrage, le sache ? Et, s’il n’y a rien de politiquement répréhensible, de scandaleux, dans les sources de son financement, pourquoi M. Macron s’obstine-t-il à ne pas les révéler ? C’est une question certes de forme, mais où l’on touche au fond. La transparence sur le financement de la campagne est un impératif dans toute démocratie qui se respecte. Même si l’on convient que rien n’est moins sûr que nous soyons toujours, dans la France de 2017, dans une démocratie. Car, nous en sommes là, et M. Macron est justement un symptôme de cet état des choses. Bref, on aimerait savoir qui finance cette équipe que l’on devine derrière le candidat, qui paye ces « nombreux » experts dont se réclame M. Macron. Est-ce donc M. Drahi, ou l’un des quelconques oligarques français ?

De même, M. Macron a-t-il utilisé les moyens du gouvernement, l’argent du ministère, pour organiser les premiers pas de son « mouvement » politique, qui s’avère n’être qu’un très banal parti ? On dira que c’est là péché véniel. Et, encore une fois on veut bien en convenir. Comparé aux scandales qui frappent la campagne de François Fillon, ce que la presse appelle le « Pénélope Gate », il n’y a rien de comparable. Il n’est nullement question d’enrichissement personnel en la matière. Mais, M. Macron aimant à se présenter comme un candidat « anti-système », il serait bon que l’on sache s’il a bénéficié des moyens financiers du dit système pour lancer sa campagne et pour soutenir ses premiers pas en politique. Il y aurait là une plaisante contradiction. Une contradiction qui mettrait au grand jour la nature en fait profondément démagogique de la campagne de M. Macron.

Le candidat « anti-système » ?

Car, ce n’est pas rien que de se présenter comme un candidat « anti-système » quand on a le pédigrée d’Emmanuel Macron. Brillant étudiant, jeune banquier d’affaires, conseiller d’un Président de la République : M. Macron fait indubitablement partie du système politique, de ce que Jean-Pierre Chevènement appelait l’établissement. Il ne peut impunément se prétendre dans un rapport d’extériorité avec ce dernier. Quand je fus invité à l’Elysée à l’été 2012, et quand M. Macron me reçut, il avait un bureau mitoyen à celui de François Hollande. D’ailleurs, ce dernier passa une tête et se joignit à la discussion que nous avions avec celui qui était, très officiellement, le conseiller économique du Président.

Ce n’est donc pas rien que de se présenter comme « anti-système » quand on a eu ce genre de fonctions officielles, et quand on a été Ministre, comme le fut Emmanuel Macron. Il est possible qu’il ait trouvé son chemin de Damas, entre la cantine de l’Elysée et le salon où l’on sert le café et les cigares. Il n’y a rien d’impossible. Mais, avouons que l’on aimerait en savoir un peu plus sur ce qui aurait motivé la rupture de M. Emmanuel Macron avec un « système » dont il a largement profité et qui l’a bien aidé, voire qui l’aide encore. Si l’on ne veut pas croire que ce soit la seule ambition, le gout du pouvoir pour le pouvoir et non pour en faire quelque chose, il doit nous en dire plus sur ce point. Or, on remarquera à quel point il est, sur cette question, d’un étrange silence. Ce n’est plus un ancien Ministre, mais c’est un poisson rouge tournant dans son bocal.

Résumons nous : le point ici litigieux n’est pas que M. Macron se donne pour un candidat anti-système, mais qu’il ne fournisse aucun élément qui nous permette de juger de son éloignement avec le dit système. S’il est rupture avec ce qu’il appelle le « système » il doit impérativement nous dire pourquoi. M. Jean-Luc Mélenchon fut sénateur et ministre socialiste, dans le gouvernement de Lionel Jospin. Il s’est clairement exprimé à ce sujet et il a fourni d’amples informations sur ce qui l’a conduit à rompre avec ce parti. Il est donc parfaitement crédible en représentant de cette gauche en révolte, « insoumise » comme il aime à le dire, face aux dérives dont le P « s » s’est rendu coupable de puis vingt ans. Il n’en va nullement de même avec M. Emmanuel Macron. Ses mots sentent trop la posture, et celle-ci révèle l’imposture.

C’est le fond qui manque le plus…

Tout ceci met au grand jour ce qu’est la candidature d’Emmanuel Macron. Une pièce montée, avec ce gout un peu douceâtre et écoeurant des pâtisseries de supermarché qui ont le sucre et les lipides en excès. C’est une candidature qui précède le programme, alors que la logique imposerait l’inverse. Car, se présenter à l’élection présidentielle, ce n’est pas rien, même si ce n’est que pour briguer le poste de gouverneur d’une France soumise à l’Allemagne. On attend d’un candidat un programme et une vision, qui ne se limite pas à des effets de manche dans des salles de réunions et devant des auditoires conquis d’avance. On attend du fond ; et le fond ici, contrairement à la fable du laboureur et de ses enfants, c’est bien ce qui manque le plus.

On ne doute pas que les dizaines et les dizaines de petites mains qui travaillent inlassablement sous la houlette de M. Jean Pisani-Ferri, ancien conseiller de Jacques Delors, ancien directeur du Conseil de Politique Economique, n’arrivent à produire un « programme », qui soit à la fois détaillé, chiffré, et absolument inopérant. Ce n’est pas cela faire de la politique. C’est dire quelle doit être la position de la France dans les temps troublés qui nous attendent, que propose-t-on face à la menace terroriste, comment entend-on séparer l’islam de l’islamisme pour garantir l’exercice des droits des femmes et des minorités, et garantir la laïcité. Mais, de cela, ni Emmanuel Macron, ni les gens qui le conseillent n’en sont capables. Car ces gens, cet entourage issu des divers couloirs et officines du pouvoir depuis plus de vingt-cinq ans, cet entourage donc si représentatif du « système » contre lequel tonne Emmanuel Macron, ne fait plus de politique depuis longtemps. Il n’en fait plus car il a renoncé à la souveraineté. Il se contente de vivoter dans la technique.

Il est possible que M. Macron en soit conscient. L’homme ne manque pas ni de finesse ni d’intelligence. Mais, pour retrouver le sens de la politique, il devrait rompre avec justement ave cet entourage, et avec les soutiens que celui-ci lui apporte. Or, que serait-il sans ces soutiens, sans cet argent, sans ces moyens ? Il n’aurait certes pas la majorité de la presse française en train de l’encenser.

Qui est M. Emmanuel Macron?

Qui donc est Emmanuel Macron ? Qui donc se cache derrière cette image de gendre idéal, que nous vend la presse à grand spectacle ? Quelle est donc la réalité de sa candidature ? Il se présente comme un homme venu de nul part, ce qui à tout prendre est mieux qu’un homme de je suis partout. Mais ce nul part, cette « société civile » dont il aime tant à parler, n’existe pas. On vient toujours en réalité de quelque part, que l’on s’en réclame ou que l’on soit en rupture par rapport avec son milieu. A vouloir cacher l’origine de sa candidature, Emmanuel Macron ne se rend pas compte qu’il en révèle le sens de la manière la plus éclatante qui soit. Il est le candidat des oligarques, du MEDEF, de ces affairistes qui confondent l’industrie avec un immense jeu de Monopoly, mais tout en évitant soigneusement la case « prison ».

Mais il sent bien que cette vérité ne peut être dite. Elle serait une insulte pour l’immense majorité des français, pour ceux qui ont un emploi comme pour les 4,5 millions qui en sont privés, pour tous ces gens qui ne rêvent pas de devenir milliardaire mais tout simplement d’avoir une vie digne et normale, d’élever leurs enfants dans un pays qui a un système éducatif qui fonctionne, un système de santé qui soigne également riches et pauvre, un pays dans lequel on ne regarde pas à la couleur ni la religion de l’autre, mais on lui demande d’être français et d’aimer la France.

Alors, Monsieur Macron se cache tout en se mettant en scène. D’où le malaise qui aujourd’hui grandit à son égard. Même ceux qui le soutiennent, ceux qui assistent à ses réunions publiques, à ces messes à grand spectacle, en sont gênés. La fluidité de son électorat potentiel indique bien que les français ne sont pas dupes. Il nous vend un personnage de théâtre, l’arriviste qui crache dans la soupe qui l’a longtemps nourrie. Il se veut en Rastignac du XXIème siècle, mais ceux qui ont imaginé le scénario qu’il nous interprète n’ont pas le quart de la moitié du talent d’Honoré de Balzac. Il prétend aux premiers rôles mais, comme un autre « gendre idéal » avant lui, il ne sait pas que l’histoire est tragique. Il finira tel un comparse de Splendeur et Misère des Courtisanes. Il espère que l’on gobera les mensonges qu’il nous sert. Mais il ne saurait être question d’acheter cette marchandise avariée.

On ne votera pas pour Monsieur Macron, ni au premier tour, ni au second.



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Emmanuel Macron – Méfiez vous des apparences.
Par Peter Korzun, le 11 février 2017 – Strategic Culture / Le Saker francophone


Il ne faut jamais dire jamais. Les jeux ne sont pas faits. Peu de gens ont prédit le Brexit, la victoire de Trump aux États-Unis, les votes en Hongrie, en Autriche, et la montée du parti d’extrême-droite AfD en Allemagne. Actuellement, quelque chose d’absolument inattendu se passe en France. Une vague de scandales a considérablement diminué les chances des candidats qui étaient largement considérés comme les favoris de la course présidentielle. Du coup, Emmanuel Macron, un candidat indépendant centriste, est devenu le favori de facto des élections françaises de 2017.

Selon un sondage Elabe pour Les Échos et Radio Classique, Macron pourrait battre Marine Le Pen du Front national au second tour de la présidentielle, avec une marge de 65 % à 35 %. Il obtiendrait environ 23 % des voix au premier tour, contre 20 % pour Fillon et 27 % pour Le Pen. Le sondage du 1er février a révélé que le score de Fillon avait chuté de 5 à 6 points pour s’établir à 19 %-20 % au premier tour de l’élection présidentielle, prévu pour le 23 avril.

Macron est une surprise pour les observateurs de la course présidentielle. Il n’a aucune expérience politique. Il n’a jamais été élu auparavant. Il n’appartient à aucun des trois principaux partis politiques. En tant que membre du parti socialiste pendant quelques années, il n’a pas payé de cotisations et n’a pas participé aux activités du parti. Le candidat a travaillé comme conseiller économique du président François Hollande pour devenir ministre de l’Économie en 2014, avant de démissionner l’année dernière pour diriger son nouveau parti centriste appelé En Marche! M. Macron se présente comme un candidat anti-establishment, mais l’est-il vraiment ?

Diplômé de prestigieuses écoles, Sciences Po et École Nationale d’Administration (ENA), et ayant servi au ministère de l’Économie, le candidat semble être un pur produit du système éducatif et politique français élitiste et conformiste. Mais il n’y a pas que cela.

Pendant un certain temps, M. Macron a été le rapporteur de la Commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali.

Attali est un philosophe et un globaliste. Il est l’auteur de traités politiques portant sur la fin des États-nations disparaissant de la Terre à la suite de guerres. Les survivants créent un État démocratique sous le contrôle d’un gouvernement mondial. C’est sa vision de l’avenir. Jacques Attali a conseillé de nombreux présidents, de François-Mitterrand à l’actuel président François Hollande. Les médias français l’appellent le vrai président du pays.

En 2008, Attali a soumis ses propositions sur la réforme économique au président Sarkozy. Le rapport était intitulé « 300 décisions pour changer la France ». Il préconise une libéralisation radicale de l’économie et la réduction des coûts salariaux. L’une des façons de le faire était d’ouvrir le pays aux flux migratoires pour que les migrants puissent travailler pour des salaires bas et sans le droit de créer des syndicats. Le plan prévoyait également une réduction des dépenses nationales pour les soins médicaux, l’éducation et les pensions. Sarkozy n’était pas assez radical pour adopter un tel plan.

En 2014, Macron a soumis son propre rapport qui reprenait tous les points clés du rapport Attali. En 2015, les propositions contenues dans le document sont devenues la loi Macron. La loi Macron a été appliquée par décret présidentiel – ce même privilège présidentiel que François Hollande avait vigoureusement critiqué avant son élection.

Grâce à Attali, Macron a fait la connaissance de personnes qui l’ont aidé à trouver un emploi à la banque Rothschild. En quatre ans, il est passé du poste d’analyste à celui de banquier d’affaires. Son revenu personnel augmenta énormément. Pendant ces années, il a établi des relations avec le monde des affaires, jusqu’au point de devenir connu sous le surnom de « Mozart de la finance ».

Aujourd’hui, les points clés de son programme sont l’« uberisation » de l’économie, la libéralisation de secteurs économique spécifiques, la réforme du système scolaire et l’ouverture d’un débat plus large sur l’intégration des nouvelles technologies dans l’économie nationale. En comparaison, les autres candidats sont considérés comme un reliquat de la vieille garde, proposant des programmes politiques qui n’ont réussi à obtenir aucun succès stratégique au cours des deux dernières décennies.

Son point de vue sur les grandes questions est vague. Tout en condamnant fermement les actes terroristes, il ne propose ni la fermeture des frontières, ni de freiner les flux migratoires. Il soutient le renforcement du potentiel militaire national sans quitter l’OTAN. Il fait écho aux propos d’Attali exaltant les vertus de l’unité européenne. Il s’oppose à la droite et à la gauche, dans une tentative d’obtenir à la fois le soutien des socialistes et de ceux qui pensent que le Front national de Le Pen est trop radical.

Tout à coup, un mouvement comptant quelques milliers de jeunes est apparu pour le soutenir. Il est vraiment difficile d’expliquer comment un si impopulaire ministre de l’Économie a pu obtenir l’appui de jeunes vivant dans un pays dont l’économie est si dépressive!

Les médias chantent ses louanges. Il est représenté comme un Don Juan. Des médias influents soutiennent ses opinions soi-disant « centristes ». Il ne subit aucune campagne de diffamation médiatique. Avec sa femme de 24 ans plus âgée que lui, la vie privée de Macron est devenue son point fort – une véritable histoire romantique. Tout cela laisse à penser qu’il y a quelqu’un de très influent  et qui fait tout pour pousser Macron de l’avant. Il serait logique pour le « banquier ayant travaillé chez Rothschild » de devenir le « candidat pour une présidence Rothschild ».

Macron a profité de sa réussite personnelle et de coups de chance, quand les politiciens français les plus connus n’ont pas réussi à passer l’étape des primaires, comme le maire de Bordeaux Alain Juppé, ou ont été victimes de scandales.

Il a les moyens de séduire le public – par son apparence, sa touchante histoire d’amour et son politiquement correct. Tout a été bien pensé et méticuleusement préparé. Et cela marche. Mais à long terme, cela peut devenir plutôt un point faible. Son image peut se révéler faussaire. Son indépendance peut être mise en doute. Certes, les milieux influents français sont à la recherche de nouveaux visages et d’idées qui ont l’air nouvelles à présenter. Ce n’est un secret pour personne que les banquiers soutiennent les politiciens, mais des dirigeants nationaux assez forts peuvent imposer leur propre programme et le faire accepter par les sponsors influents. Macron ne ressemble pas à quelqu’un qui puisse faire face sans s’agenouiller sous la pression.

Ses opinions sur la politique étrangère sont extrêmement vagues. Mais beaucoup d’électeurs réalisent combien les questions intérieures sont imbriquées avec ce qui se passe à l’étranger. Il y aura des débats et des entrevues, des questions posées et des problèmes soulevés. Jusqu’à présent, rien ne prouve que Macron soit prêt à offrir une politique étrangère cohérente et c’est aussi son point faible.

Peut-il gagner la course à la présidentielle française la plus imprévisible de l’histoire récente? Les chances sont là, après tout il domine les sondages. Comme Hillary Clinton.

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Le nouveau visage du socialisme français !


Macron socialiste et pas socialiste (RidiculeTV)
  
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Emmanuel Macron vu par Natacha Polony (12 février 2017)



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Comment Macron a liquidé Alstom à General Electric
Lire aussi : Jean-Michel Quatrepoint, Alstom, scandale d'État, Ed. Fayard, 2015
Commande sur Amazon : Alstom, scandale d'État
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Lire aussi (sur le site Les Crises) : Macron : 3,6 millions d’euros de revenus, et patrimoine négatif ?, le 3 juin 2016
 
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« Macron : simple produit marketing ou dangereuse arnaque ? »
Par Axel Bader, le 17 février 2017 - Arrêt sur info

Si certains sont séduits par les dents bien blanches du candidat Macron, d’autres les trouvent un peu trop longues. Pourtant la question n’est pas de savoir si Macron raye le parquet ou si, au contraire, il nettoie tout du sol au plafond. Elle est de savoir qui se cache derrière celui qu’on nous vend comme le Kennedy français.

Poli, bien coiffé, bien habillé, le candidat Macron a tout pour séduire la ménagère de moins de 50 ans. Sa mine de premier communiant attire la sympathie et reflète la jeunesse, donc le dynamisme. En même temps, sa compagne de 24 ans son aînée rassure. Emmanuel Macron ne serait donc pas superficiel mais au contraire sérieux et tendre… Bref, il incarne le gendre idéal. Si on ajoute une exposition médiatique aussi intense que bienveillante et un discours des plus consensuels, on a donc le candidat parfait. Celui qui incarne le changement sans rupture. Celui qui promet des lendemains qui chantent. Du coup, peu importe qu’il ait un programme ou pas, il est vendu comme le nettoyant universel du télé-achat politique.

Là où le FN surfe sur le « on les a pas essayés et puis de toute façon ça peut pas être pire », Macron recycle le vieux slogan « m’essayer, c’est m’adopter ». Avec, dans les deux cas, la virginité de celui ou celle qui ne se réclame ni de la droite ni du PS. Or, si l’idéologie du clan Le Pen s’assume désormais en prenant Trump pour modèle, celle de l’ancien Ministre est volontairement floutée. Ses positions affichées au sein du Gouvernement Valls ne laissent pourtant guère de doutes. Macron y a milité pour une très forte déréglementation du droit du travail, c’est-à-dire détruire les droits des salariés pour donner tous pouvoirs aux grands patrons. Evidemment, il ne l’exprime pas comme cela, noyant le poison sous des eaux plus que troubles qui ressemblent, presque au mot près, aux discours de Sarkozy en 2007 et 2012.

Paroles, paroles…

Et ce flou, ce trouble, cet embobinage, on les a retrouvés cette semaine lors de trois déclarations plus ou moins commentées. Lundi, Macron affirmait que la colonisation avait été un « crime contre l’Humanité ». Mardi, il se réjouissait sans pudeur de la ratification par le Parlement Européen du traité de libre-échange avec le Canada (le Ceta). Mercredi, il estimait que le « mariage pour tous » était une « humiliation » pour bon nombre de Français. Vous l’avez compris, chacune des phrases s’adresse à un public différent. Celle sur la colonisation à la gauche et aux Français d’origine africaine. Celle sur le Ceta à la droite classique, et celle sur le mariage pour tous à l’extrême droite. Telle est la stratégie du candidat Macron, cirer les pompes de chacun en espérant qu’on ne retiendra que ce qui nous plaît. Et dans tout ça, toujours pas une once de proposition, juste de simples postures… Mais sortons de l’émotion créée par ces effets d’annonce. Emmanuel Macron ne sait-il pas que la colonisation et l’esclavage ont été des conséquences directes du libre-échange totalement dérégulé, celui-là même qu’il cautionne avec tant d’ardeur quand il applaudit le Ceta ? Car oui, la colonisation n’avait pas d’autre but que de faire commerce au plus bas prix de marchandises produites dans des pays facilement conquis. Et que pour produire au prix le plus bas, l’esclavage était bien sûr le moyen le plus aisé… D’ailleurs si la colonisation politique a presque disparu, elle est désormais économique. Combien de pays d’Afrique profitent réellement des formidables ressources qu’ils produisent, alors que ces mêmes ressources appartiennent à des multinationales comme Total, Bouygues ou le groupe Bolloré (pour ne parler que des grandes entreprises françaises) ? Tout cela sans parler des salaires dérisoires alloués aux travailleurs locaux et, vous le savez, à une déréglementation telle que des enfants de mois de 10 ans travaillent en Afrique ou en Asie. Voilà à quoi mènent des accords tels que le Ceta, à quoi mène ce libre-échange qu’on vend comme salvateur. Et je ne parle même pas des normes sanitaires, sociales, écologiques ou de sécurité que ce genre de traité abat. Nous forçant ainsi à acheter ce qu’il y a de moins cher et donc de plus nocif dans tous les domaines. Alors oui, le « crime contre l’Humanité » est « en marche » et Macron en est l’un des exécutants. Lui qui prétend retenir les leçons de l’Histoire aime portant la déformer à sa guise. Premier point, le but est bien sûr de tromper les électeurs. Car quand il parle d’une France humiliée par le mariage pour tous alors qu’il affirme que la loi Veil sur la légalisation de l’avortement fut un exemple de consensus politique qui justifierait son positionnement « ni de gauche ni de droite »; il oublie que ceux qui défilèrent alors contre la loi Veil étaient les mêmes qui ont défilé contre le mariage pour tous… Pardonnons-lui, il n’était pas né lors des débats houleux qui accompagnèrent cette loi… Alors pourquoi dire tout et son contraire ? Pourquoi tant d’approximations, de mensonges par omission voire de mensonges tout court. C’est là qu’intervient le deuxième point : qui est réellement derrière ce jeune à la mémoire courte ?

Cet ami qui vous veut du bien…

Ses détracteurs le surnomment souvent « le candidat des banques ». Ils ont raison (et pas uniquement pour son passé à la banque Rothschild) mais il est surtout le candidat de quelques milliardaires prêts à tout pour achever enfin la prise de pouvoir qu’ils ont déjà largement entamée. Pour le comprendre, il suffit de s’intéresser à son parcours. Bon élève dans un lycée privé géré par des Jésuites (où il rencontrera une certaine Brigitte, sa prof de Français et héritière d’une grande chocolaterie, qu’il épousera quelques années plus tard). Il poursuit des études de lettres avant d’échouer au concours de Normale Sup, mais continue ses études et intègre l’ENA à 25 ans, en 2002.

C’est cette même année, alors qu’il est stagiaire à la Préfecture de l’Oise, qu’il fait la connaissance d’un certain Henry Hermand. Peu connu du grand public, Hermand (décédé en novembre dernier à l’âge de 92 ans) est un homme d’affaire puissant, l’un des pionniers de l’implantation des supermarchés en France et dans quelques pays d’Afrique. Mais il est surtout l’une des têtes pensantes du PS dont il va influencer le programme économique pendant une quarantaine d’années. Il est aussi implanté dans le monde de la presse, dirigeant le journal Le Matin de Paris (disparu depuis mais qui fut l’un des grands quotidiens français) avec Max Théret, lui aussi très impliqué dans les choix économiques du PS. Hermand est également très proche de Jacques Juillard (Le Nouvel Observateur, Marianne…). L’amitié entre Macron et Hermand est si profonde que ce dernier prête 550.000 euros au jeune Emmanuel pour qu’il s’achète un appartement et sera aussi son témoin de mariage.

Si on connait mal les relations exactes liant Hermand à Macron, il est évident que le mentor a ouvert bien des portes au jeune Emmanuel. Notamment celles qui mènent à deux des personnes les plus influentes en France : Alain Minc et Jacques Attali.

Difficile de dire ce que Macron doit exactement à ces deux personnalités. Pour Attali, le lien est pourtant facile à faire. Lorsque Jacques Attali était conseiller de Mitterrand, il lui conseilla fortement quelques individus dont François Hollande, Ségolène Royal et… l’écrivain Erik Orsenna ! Sachant cela, on comprend comment Hollande ait pu avoir l’idée de prendre Macron dans son gouvernement. Tout comme on comprend les soutiens affichés par Ségolène Royal et Erik Orsenna aujourd’hui. Plus troublant, C’est bien Jacques Attali qui a fait rentrer Macron à la banque Rothschild en 2008, un an après l’avoir pris dans la fameuse commission Attali dont le but était de conseiller… le Président Sarkozy ! Au passage, la loi Macron adoptée sous Hollande (casse d’aspects importants du droit du travail, facilitation des licenciements et plafonnement des indemnités, entre autres) est l’une des dispositions prônées par cette commission Attali… Jacques Attali est également une personne particulièrement influente dans les médias. Actuellement éditorialiste de L’Express, il est aussi l’un des patrons du site d’information Slate (co-fondé avec un… ami de Macron !) et on ne compte plus ses interventions médiatiques… Enfin, c’est un proche de François Pinault (patron de l’hebdomadaire Le Point et l’un des 10 milliardaires français les plus riches).

Petites affaires entre amis…

Pinault est d’ailleurs l’un des points communs entre Attali et Alain Minc. Ce dernier est en effet conseiller de Pinault mais aussi de Lagardère, autre très grosse fortune française, marchand d’armes et l’un des premiers patrons de presse en France puisqu’il possède 11 chaînes de télévision, 3 radios (dont Europe1) et 37 journaux (dont Paris Match et VSD qui, sans doute par hasard, font régulièrement des couvertures sur Macron…). Autre intérêt d’Alain Minc, il est membre des conseils d’administration de Vinci et d’Yves-Saint-Laurent (YSL). Et cela n’a rien d’anecdotique. Car YSL, c’est aujourd’hui Pierre Bergé, soutien affiché de Macron mais surtout personnage très implanté dans les médias depuis les années 80 et, surtout, depuis 2010 lorsqu’il rachète le groupe Le Monde avec Matthieu Pigasse (homme d’affaires qui détient, entre autres, la version française du site Huffington Post) et Xavier Niel (soutien de Macron, patron de Free et beau-fils de Bernard Arnault, ce dernier possédant entre autres le quotidien Le Parisien-Aujourd’hui en France). Or qui a orchestré cette vente ? Emmanuel Macron !

Et puisque l’on parle de ventes orchestrées par Macron, on ne peut pas passer à côté de l’affaire Alcatel-Lucent, fleuron de l’industrie française vendu au finlandais Nokia avec l’aide d’Emmanuel Macron, alors Ministre de l’économie et des finances… Autre fait troublant, Michel Combes (alors PDG d’Alcatel-Lucent) profite de cette vente pour partir avec une indemnité de 14 millions d’euros avant de prendre 49% des parts du groupe RMC/BFMTV…

D’autres soutiens embarrassants…

A ce stade-là, on est déjà en droit de se poser beaucoup de questions concernant la collusion entre quelques milliardaires, les médias influents qu’ils possèdent et le candidat Macron. Et pourtant ce n’est pas fini! Aujourd’hui, la communication de la campagne électorale de Macron a été confiée à Sylvain Fort qui occupa ce type de fonction auparavant pour Bernard Arnault (le monde est petit) ainsi que pour… Vincent Bolloré (qui ne cache d’ailleurs pas son soutien à Macron). Bolloré, vous vous souvenez ? Le patron d’un des groupes français qui exploite le plus le continent africain… Mais Bolloré c’est aussi le patron de l’énorme groupe audiovisuel Canal+ dont fait partie la chaîne d’information iTélé.

Mais parmi les soutiens à Macron affichés, on trouve aussi Yves de Kerdrel (directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles et éditorialiste au Figaro), Claude Bébéar (ancien patron d’Axa, et dont il se dit qu’il aurait financé les manifestations contre le mariage pour tous. Quel hasard…), Pierre Gattaz (patron du Medef, lui-même militant de la casse du droit du travail), Alexandre Bompard (ancien dirigeant de Canal+ et Europe1, et ancien conseiller de… Fillon !), ou encore du méconnu Renaud Dutreil, pourtant créateur du controversé RSI…

La politique du pire

Au final, il est évident que la candidat qui se définit « anti-système » est la marionnette d’une poignée des plus riches milliardaires français (Bolloré, Arnault, Pinaut, notamment) qui détiennent une très large part des grands médias français. Ce qui explique bien sûr la bienveillance dont ces médias font preuve à son égard. Tout cela étant orchestré par deux des personnalités les plus influentes dans les hautes sphères de France : Minc et Attali. Sur le plan politique, l’absence de programme du candidat Macron se comprend ainsi aisément. On l’imagine mal avouer que la motivation de ceux qui le financent et font sa promotion est de mettre en place une politique qui servirait leurs propres intérêts, au détriment de ceux du reste de la population… Dans ces conditions, oui, on peut parler de la tentative de quelques puissants de s’emparer du pouvoir dans une sorte de coup d’Etat télégénique… En ce sens, une éventuelle victoire d’Emmanuel Macron serait un véritable danger pour notre démocratie déjà mise à mal depuis trop d’années, autant qu’un facteur aggravant de l’appauvrissement général de notre pays (salariés, agriculteurs, petits patrons, chômeurs, retraités étant tous grandement menacés dans un contexte où le libre-échangisme serait roi).

A ce stade-là, mes recherches ne m’ont pas encore permis d’établir de liens avérés avec Bouygues (groupe TF1, 11 chaînes dont TF1 et LCI) même si Macron vient de débaucher le DG de Bouygues Télécom. Ni avec Bruno Ledoux et Patrick Drahi (propriétaires de Libération, L’Express, L’Expansion, L’Etudiant, Le Nouvel Économiste ou encore i24news…), même si leurs dernières déclarations collent parfaitement au discours du « révolutionnaire » en culotte courte… Affaire à suivre donc.


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