dimanche 14 octobre 2018

AMA



Julie Gauthier, AMA (2018)

Six minutes de danse sous l'eau. En apnée, Julie Gautier sublime le monde du silence. Un ballet tout en poésie, où pression et temps semblent ne plus avoir de prises.
Danseuse passionnée, apnéiste médaillée et réalisatrice autodidacte, Julie Gautier raconte, avec cette nouvelle création, une histoire que chacun peut interpréter à sa manière. Un film sans parole, sous l'eau où tout est suggéré et rien n'est imposé.
Source  du texte : Redbull




Site officiel : Julie Gauthier

Julie Gautier, femme de l’ode
Par Ruben Curiel, 13 avril 2018 - Redbull

Dans AMA, un ballet poétique sous l'eau, Julie Gautier est une créature éthérée. On a retrouvé la danseuse et apnéiste, en bord de mer. Elle raconte son message aux femmes et sa « liberté retrouvée ».

Elle parle de la mer comme remède à l’ostracisme. De l’apnée comme d’une course après son ombre. De sa discipline comme une thérapie. Posée dans un restaurant de Villefranche-sur-Mer, bourgade qui emprunte des traits à Capri et des couleurs à Valparaíso, Julie Gautier vient de sortir du yoga et pose sa trottinette dans un coin. Elle explique qu’elle doit effleurer la mer pour vivre. Elle dessine les contours de celle qui est devenue sa ville, « par hasard de la vie ». Un endroit où elle a enfin posé ses valises, elle qui « ne pouvait pas s’empêcher d’être en mouvement ». Terrée derrière ses lunettes de soleil, distillant des phrases toutes plus pensées les unes que les autres avec une voix reposante, on pourrait croire qu’elle se cache de la lumière. Lumière qu’elle ne peut rejeter après la sortie d’AMA, un film silencieux de six minutes, un ballet en apnée qui a atteint les yeux du monde entier en quelques jours. « Pour qu'elle ne soit pas trop crue, je l'ai enrobée de grâce. Pour qu'elle ne soit pas trop lourde, je l'ai plongée dans l'eau. » C’est avec ces mots que Julie Gautier, apnéiste et référence internationale du film sous-marin, décrit la douleur qu’elle exprime dans ce court-métrage. À la fin du film, elle remonte à la surface. Elle termine de sublimer le monde du silence. Pour enfin s’ouvrir.

Tu sors du yoga à l’instant. Ça fait partie de ton entrainement d’apnéiste ?

J’ai fait toute ma carrière d’apnéiste sans pratiquer le yoga. Alors qu’on a des exercices en apnée qui viennent du yoga. Comme j’ai toujours besoin d’être en mouvement, je ne trouvais pas la forme de yoga qui me convenait. J’ai découvert l’Ashtanga Vinyasa très dynamique et dansé. L’idée est d’associer la respiration au mouvement. Maintenant que je ne fais plus de compétition en apnée, je ne saurais pas dire ce que cela m’apporte au niveau de l’apnée. Mais je fais ça pour moi aujourd’hui.

Tu t’entraines à Villefranche-sur-Mer, une ville parfaite pour l’apnée.

Le hasard de la vie m’a amenée ici. Je n’avais pas l’intention de m’installer ici, je suis de La Réunion. C’est l’endroit idéal pour vivre avec Guillaume (Néry, son mari, champion et spécialiste de la plongée en poids constant, ndlr). Il vient d’ici, c’est La Mecque de l’apnée ici.

Un novice en apnée peut se lancer dans le grand bain ici ?

Tout dépend de ce qu’il recherche. Si son envie tourne autour de la découverte de l’apnée, de la recherche de soi ou s’il veut juste nager avec les poissons… Ce n’est pas pareil. Si tu fais une sortie avec notre club (le CIPA, ndlr), on s’ancre très proche du bord. L’intérêt de cette rade, c’est qu’elle est très profonde, environ 200 mètres. Même en restant proche du bord, tu peux avoir beaucoup de profondeur. On apprend à respirer avant d’aller dans l’eau, à appréhender la profondeur, à pouvoir descendre. Et ensuite on fait de l’exploration. Par contre Il n’y a pas énormément de faune et flore, ce n’est pas Bali. Mais pour avoir un accès régulier à l’eau, c’est parfait.


La réalisatrice et apnéiste Julie Gautier est une référence internationale du film sous-marin.
Julie Gautier, habituée à filmer sous l'eau

Peux-tu nous parler de ta découverte de l’apnée ?

Mon père est chasseur et ma mère est danseuse. Depuis toute petite, je fais les deux. Mon père me ramenait des poissons quand j’étais gamine. Et dès mes 11 ans, il m’a emmené avec lui. Et ce rapport à l’eau, à l’apnée, je le connaissais comme moyen, pas comme discipline. Quand j’avais 18 ans, mon père a vu un article qui parlait de deux apnéistes connus à La Réunion. Et je me suis inscrite directement dans un club.
Source (et suite) du texte : Redbull

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