Sergueï Boulgakov (à droite), par Mikhail Nesterov, 1917 |
Source (et suite) du texte : wikipedia
La transfiguration de Père Serge
Par sœur Jeanne (Reitlinger) - Pages orthodoxes
Une manifestation de la " Lumière sans déclin ".
Il est incroyablement difficile de décrire le phénomène extraordinaire survenu au cours de la maladie du père Serge, dont toutes quatre qui l’avions soigné fumes les témoins, et cette expérience intérieure que nous vécûmes au cours des quarante jours de sa maladie. Mais, pour nous, qui avions bénéficié, sans le mériter, de ce don de Dieu, ce que nous avons vu continue d’éclairer tous les moments difficiles de nos vies.
Comment pourrions-nous perdre confiance, comment notre foi pourrait-elle faiblir après ce qui nous a été manifesté ? Et il est de notre devoir d’en témoigner pour la gloire de Dieu ? (...)
Son visage se mit non seulement à changer mais à devenir de plus en plus lumineux et joyeux. L’expression de tension douloureuse, qu’il avait par moments auparavant, fut totalement remplacée par une expression d’enfance. Ce n’est pas tout de suite que je remarquai cette nouvelle expression de son visage – sa singulier illumination – je me tournai vers l’une d’entre nous pour lui faire part de mon impression, lorsque soudain, l’une d’elles dit : " Regardez ! Regardez ! "
Et voilà que nous fumes témoins d’une vision extraordinaire : le visage du père Serge devint complètement lumineux, c’était une lumière véritable, tout à fait réelle. Il est impossible de dire quels étaient à ce moment-là les traits de son visage, car il était entièrement lumineux. Mais, en même temps, cette lumière n’effaçait pas et n’atténuait pas les traits du visage. Ce phénomène fut tellement extraordinaire et tellement joyeux que nous en pleurions presque de bonheur intériorisé. Il dura presque deux heures comme nous dit après mère Théodosie, qui avait regardé sa montre. Nous en fumes étonnées, car, si on nous avait dit que cela avait duré un seul instant, nous l’aurions aussi accepté.
Source (et suite) du texte : Pages orthodoxes
Le père Serge Boulgakov, une vie sous le regard de la Sophia
21 septembre 2016 - Philitt
Cicéron rapporte qu’au tyran Léon de Phlionte lui demandant quel genre d’homme il était, Pythagore de Samos répondit qu’il existait trois types d’homme : ceux qui aiment la gloire, ceux qui aiment l’argent, et ceux qui aiment la sagesse. Lui-même appartenait à ce denier type, il était donc un philosophe. Au XXe siècle, le père Serge Boulgakov ne trouvera rien à redire à la tripartition de Pythagore, mais rajoutera que la Sagesse n’est autre que le Dieu trinitaire. (...)
La sophiologie
Le père Serge estime que Dieu a créé le monde pour s’y incarner. L’Incarnation n’est pas imposée au monde comme une chose purement extérieure à lui, mais est au contraire la pleine réalisation de sa vocation. Cela implique une certaine relation de participation entre Dieu et le monde que Boulgakov va chercher à expliciter. Il estime que la caractérisation de Dieu comme ousia (que le français traduit par « substance ») en trois hypostases dans le texte grec du Credo peut être approfondie : l’ousia se révèle comme Sophia incréée. La Sagesse n’est donc pas un attribut divin, et encore moins une quatrième hypostase, mais la manifestation de la vie trinitaire elle-même. C’est la Sophia incréée qui accomplit la création par le Logos, puisqu’elle est chacune des trois hypostases. Dieu crée ainsi le monde non pas tel un mécanicien ou un programmeur, mais tel un artiste donnant peu à peu corps à sa vision. L’univers est une icône que Dieu est encore en train de peindre. Et comme tout grand artiste, il transmet quelque chose de lui-même dans son œuvre (Dante ne disait-il pas que la création est l’art de Dieu ?). Le cosmos est par conséquent lui-même théophanique et entretient avec la Sophia incréée la même relation de l’image à son archétype : l’univers se révèle donc comme Sophia créée.
Les deux Sophia sont cependant en tension l’une avec l’autre : les énergies de la Sophia incréée tendent à déifier la Sophia créée. Cette déification ne s’accomplit pas par imposition autoritaire, mais par une participation librement consentie, ce qui implique son historicité. Le père Serge ne défend donc bien évidemment pas un panthéisme identifiant Dieu et le monde, mais un panenthéisme (« tout est en Dieu ») où le monde communie peu à peu avec Dieu jusqu’à ce que Dieu soit « tout en tous » (1 Co 15.28). Durant cette creatio continua, le mal demeure une possibilité parasitaire dans la liberté de la créature. Mais aussi terrible soit-il, il est voué à être vaincu. Dans cette lutte, l’humanité, en tant que gardienne de la Création, a un rôle fondamental à jouer et participe à la réalisation eschatologique du monde en Dieu en suivant la voie du Christ
Source (et suite) du texte : Philitt
La gloire magnifique (2 Pierre 1, 17)
Homélie du père Serge Boulgakov
pour la fête de la Transfiguration du Seigneur - Pages orthodoxes
Le jour de la Transfiguration du Seigneur (le 6 août) semble se situer en dehors de l’ordre général des fêtes du Seigneur, un ordre correspondant à la séquence des événements de sa vie terrestre. C’est comme si la date de cette fête a été choisie au hasard, liée au temps de la sanctification des fruits. Cette sanctification n’est pas, bien entendu, indispensable pour la fête de la Transfiguration.
Mais le caractère aléatoire apparent de la date de cette fête a un sens plus profond : dans sa signification intérieure, l’événement de la Transfiguration du Seigneur nous désigne la vie du siècle à venir, en dehors de notre temps. Il fait référence au Royaume de la Gloire, à la transfiguration du monde, qui est attestée par une certaine anticipation, une vision ici même : " Seigneur, il est heureux que nous soyons ici " (Mt 17,4).
La Transfiguration du Seigneur atteste de la gloire du siècle à venir, révélé dans la parousie, la seconde venue. Toutefois, la Transfiguration est également incluse dans le tissu des événements évangéliques et du ministère terrestre du Seigneur Jésus. Une lecture attentive du récit évangélique nous convainc que cet événement a marqué un tournant dans sa vie, analogue à celle de la manifestation du Christ au monde lors de son baptême. Dans son aspect humain, le baptême du Christ manifeste sa volonté mature d'accomplir son ministère, c’est une initiation, pour ainsi dire, dans le ministère. Par contre, la Transfiguration manifeste sa volonté de subir la Passion, d’aller à Jérusalem en vue de la mort sur la croix. C’est à cette époque que le Seigneur commence à préparer ses disciples avec plus d’insistance pour sa passion et sa mort sur la croix, car ils sont résistants à cette volonté salvifique du fait de leur faiblesse humaine. Cette préparation comprend la puissance de la Transfiguration : " Afin qu’en te voyant sur la croix, ils comprennent que ta Passion était volontaire " (kondakion de la Transfiguration). Mais la manifestation de la gloire du Christ qui se révèle dans la Transfiguration témoigne de sa glorification, qui a déjà été pré-accomplie par la ferme résolution d'accomplir la Passion.
Lorsque pendant la Dernière Cène le Seigneur a mystiquement pré-accompli avec ses disciples sa mort prochaine sur la croix, il a témoigné aussi du pré-accomplissement de la gloire. Les événements de l’avenir illuminent le passé et le présent, qui est déjà porteur de cet avenir. Et c’est dans ce sens qu’avant sa Passion, le Seigneur parle de la gloire : " Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui " (Jn 13, 31). De même, sur le mont de la Transfiguration, Moïse et Élie, venus du monde au-delà de la tombe et illuminés par l’anticipation de la gloire à venir, conversent avec lui de son départ à Jérusalem pour souffrir la Passion. Et le Père reçoit la volonté du Fils pour la Passion en tant que l’accomplissement de sa volonté, et il envoie la " gloire magnifique " sous la forme de la nuée ténébreuse. De même que lors du baptême du Seigneur, au moment de la descente de l’Esprit Saint, qui apporte du ciel la voix du Père comme confirmation de la filiation (" Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur ") (Mt 3, 17), ici également la même voix de filiation résonne " depuis la nuée " (Mt 17, 5), au cours de cette nouvelle manifestation de la puissance de l’Esprit Saint à la Transfiguration. Ceci peut être comparé avec la voix du Père entendue du ciel avant la Passion du Christ, la voix qui évoque la glorification prochaine du Christ : " Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore " (Jn 12, 28). Le Père couronne de gloire la volonté sacrificielle du Fils et il la confirme comme s’il s’agissait d’une nouvelle filiation. Comprise en ce sens, la Transfiguration du Seigneur est l’autosacrifice du Fils pré-accompli spirituellement, conformément à la volonté du Père ; c’est l’accomplissement filial du " Que ta volonté soit faite "
Mais qu’y a-t-il de nouveau, qui n’avait jamais existé auparavant, qui a été révélé ici sur le Mont Thabor ? Qu’est-ce que cette montagne a perçu, ainsi que l’air, le ciel et la terre, l’univers, les disciples du Christ stupéfaits ? Quelle était cette lumière qui a brillé sur les apôtres ? C’était manifestement une action de l’Esprit Saint, reposant sur le Christ et, en lui, transfigurant la création toute entière. C’était une manifestation préalable du " ciel nouveau ", d’une " terre nouvelle " [Ap 21, 1], d’un monde transfiguré et illuminé par la Beauté. Ce fut, comme l’Épiphanie, une révélation de la Sainte Trinité toute entière – le Père, qui fait descendre son Esprit sur son Fils bien-aimé et, en lui, à toutes les créatures, avec qui le Christ s’est uni par la réception de la nature humaine. C’était une manifestation de ce qui appartient uniquement à la résurrection du Christ et à la résurrection universelle à venir.
Le Royaume de Dieu est prophétisé non seulement par la parole mais aussi par les œuvres. La lumière du Thabor était véritablement une lumière divine, ce n’était pas simplement quelque chose que les apôtres ont perçu, c’est-à-dire une seule apparence et donc essentiellement illusoire. Cette même lumière avec laquelle l’Esprit Saint couvrait la création a été vue et est manifestée par certains élus de Dieu, par les porteurs de l’Esprit, par exemple les habitants du désert tels que saint Syméon le Nouveau Théologien, saint Séraphim de Sarov et d’autres encore. C’est à partir de la lumière de la Transfiguration du Thabor que ces élus ont allumé leurs propres lumières.
L’Église accorde une attention particulière pour clarifier cette vérité. La formulation dogmatique préliminaire par l’Église sur cette question a été donnée dans la définition issue des controverses " palamites " dans l’Église de Constantinople au XIVe siècle. Indirectement, ce dogme de la lumière du Thabor comme une authentique manifestation de la divinité représente également un témoignage dogmatique sur la puissance de la Transfiguration du Seigneur, qui a manifesté à l’homme la " lumière éternelle " de la Divinité (selon le tropaire de la fête de la Transfiguration). Cette définition dogmatique ne contient pas seulement l’idée que, dans la Transfiguration du Seigneur, les disciples ont vu l’éclat authentique de la Divinité, mais aussi elle manifeste la vérité plus générale que la lumière de la Transfiguration a pénétré dans le monde et qu’elle y demeure. C’est une anticipation de la transfiguration du monde, en vertu de l’" en-humanisation " du Christ et de la Pentecôte de l’Esprit Saint.
À l’heure actuelle le Saint Esprit agit dans le monde par la grâce, que l’on trouve dans toute la vie de l’Église, dans ses dons mystiques. Mais l’Esprit Saint est également présent dans le monde par sa gloire, qui reste caché jusqu’à la fin de cet âge, et qui même maintenant se manifeste par la volonté de Dieu aux élus de Dieu, de la même manière que la lumière de la Transfiguration a été manifestée aux trois apôtres choisis par le Christ à cette fin, Pierre, Jacques et Jean. L’Esprit Saint est descendu dans le monde et la glorification du monde a déjà été accomplie, même si elle n’a pas encore été manifestée. En la lumière du Thabor, cette forme authentique du monde à venir se révèle aux élus, comme dans un éclair ; le monde est présent devant nous dans son état transfiguré.
Mais qu’est-ce que trans-figuration signifie? Signifie-t-elle un certain changement de forme, avec la révocation de ce qui était avant ? Ou signifie-t-elle une authentique révélation du monde dans la gloire, une manifestation de la Beauté du monde qui nous conquiert, car il nous convainc ? " Il est heureux que nous soyons ici " (Mt 17, 4) ; " Cela était bon " (Gn 1, 10). Mais c’est précisément de cette manière que le monde a été créé par la dispensation de Dieu, même si elle n’a pas encore été manifestée sous cette forme à la perception humaine. Alors sur le Thabor il était ainsi manifesté. Et la perception de cette Beauté incorruptible et primordiale est la joie des joies, la " Joie parfaite ". C’est pour cette raison que cette fête est la journée spéciale du pressentiment de la joie, la fête de la Beauté. La Beauté ne règne pas encore dans ce monde, mais il a été intronisé dans le monde par l’Incarnation et la Pentecôte. Après le Christ, la Beauté a aussi son chemin de croix, la Beauté est crucifiée dans le monde. C’est en cela la Beauté de la croix, et c’est en référence à cette Beauté que l’Évangile parle du " départ " du Christ à Jérusalem pour la Passion. Mais c’est la Beauté. Et c’est la fête de cette Beauté de la croix que nous célébrons le jour de la Transfiguration du Seigneur. " Fais briller ta lumière éternelle sur nous, pécheurs ! " Amen.
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j'ai une foi profonde
RépondreSupprimerla foi n'a pas besoin de religion
outrancièrement je dirais
que la religion est néfaste pour la foi
"DIEU"n'a pas besoin de tralala ,d'or ,ou de qualificatifs
dieu est tout ou il n'y a pas dieu point!!!!
donc nous sommes dieu, à nous de mériter l'épithète
dont acte disait mes maitres.