dimanche 6 janvier 2019

Un monde sans argent : et si c'était la solution ?



Mahala Rai Banda (et non Goran Bregovic), Mahalageasca (2005)
Montage avec les images de Cyd Charisse (1957) dans Silk Stockings
Vidéos originales : Mahala Rai BandaCyd Charisse

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"Une fois pris dans l’événement, les Hommes ne s'en effraient plus. Seul l'inconnu épouvante les Hommes" 
Antoine de Saint-Exupéry (Terre des Hommes, 1938)




Un monde sans argent : et si c'était la solution ?
Présentation du Projet Mocica au SIGEF (Social Innovation Global Ethics Forum) à Genève (1 nov. 2017)
Site internet : Mocica / Projet

LE PRINCIPE
La base d'organisation que nous proposons tient sur un principe essentiel : celui de la gratuité.
Le principe de gratuité est l'exercice gratuit de sa vocation aux autres. Pas de retour direct, sous aucune forme que ce soit, ni même le troc.
Pourquoi quelqu'un rendrait un service gratuitement ? Pour avoir un statut, une place nécessaire à son bien être, pour se sentir utile, ne pas s'ennuyer, ne pas s'isoler de sa propre communauté.
Ce principe évite l'utilisation d'un moyen d'échange et en écarte les innombrables effets, conséquences et dérives que nous connaissons.
Ce rapport entre l'individu et sa communauté permet d'éviter tout abus à titre individuel et ne peut exclure une quelconque minorité.
La participation de chacun pourra donc se faire sur les 2 axes suivants :
- L'exercice en libre accès de sa ou ses vocations aux autres.
- Participation à un niveau égal des autres (à l'exception d'une incapacité ou autres) aux tâches communes.
Source (et suite) du texte : Mocica




L'argent et ses interactions néfastes (2017)




Valentin Radlo, Une société non marchande (2016)


Psychologie des influences comportementales de l’argent
Par Carolyn Gregoire, 2014 - IRASD

L’argent est la seule et unique base du système économique de l’environnement social. L’argent est un simple outil d’échange et un étalon de mesure de la valeur des biens et services. L’argent n’est pas une institution. Les banques, les bourses, les firmes œuvrant dans la finance, les industries et les gouvernements sont des institutions participant à l’économie monétaire appuyés sur l’argent. La totalité de l’environnement humain(1) est assujettie à l’argent et au modèle économique monétaire.

Le concept économique de l’argent, produit des interactions graves avec la nature humaine engendrant des comportements des plus néfastes pour l’espèce et sa civilisation. Il s’agit là probablement du plus grave défaut de conception du système économique de l’environnement humain. Et il perdure depuis plus de 2700 ans! (2)

L’argent est responsable d’interactions avec l’humain engendrant des comportements qui stimulent des activités exclusivement circonscrites à l’environnement social, mais ayant des influences et des impacts dommageables ou nocifs dans l’environnement humain et dans l’environnement biophysique. Ces activités liées à l’argent, sont responsables, entre autres, des inégalités sociales, des conflits, de la criminalité, des guerres, de la surexploitation des ressources humaines et naturelles par l’industrialisation et des changements climatiques. De plus, l’argent, par sa rareté artificielle, agit comme une contrainte majeure à l’innovation, comme un frein au développement et à l’évolution de la civilisation humaine.

Il est donc paradoxal d’observer que l’argent, simple concept humain, outil d’échange et de commerce, base unique du système économique, agit également comme une nuisance majeure pour l’humanité.

L’observation et l’analyse des interactions comportementales entre l’humain et le concept d’argent permettent de conclure que la base du système économique est mauvaise et nuisible.

D’autres observations des interactions comportementales entre l’humain et des acteurs des environnements sociaux et biophysiques permettent d’identifier des interactions bénéfiques avec certains concepts qu’il faudrait envisager d’utiliser comme base au système économique.

Par exemple, au-delà du fait que l’homme doive assouvir ses besoins essentiels en tant qu’espèce mammifère, la nature humaine est constamment à la recherche de moyens pour assouvir ses désirs. Parmi les mécanismes d’interactions liés à l’assouvissement des désirs se trouve le besoin de satisfaction. Or, le sentiment de satisfaction est presque toujours assouvi lors de réalisations de soi ou d’innovations individuelles ou collectives.

Le mécanisme de satisfaction face aux réalisations individuelles est en réalité le moteur économique humain qui permet aux entreprises d’être concurrentielles! Il serait donc extrêmement bénéfique que l’économie, au lieu d’être monétaire et capitaliste, soit basée sur la valeur humaine en terme de capacité novatrice. Cela favoriserait le développement des capacités individuelles en vue d’innover pour augmenter sa valeur économique. Un tel modèle permettrait non seulement à l’individu de satisfaire une partie de ses besoins, mais à la collectivité d’en bénéficier également. De plus, une économie basée sur le développement individuel tout en agissant comme catalyseur de l’évolution favoriserait et accélérerait la résolution efficace et durable des problématiques de l’environnement social tout en minimisant les impacts néfastes sur les environnements humains et biophysiques.

Dans l’environnement social actuel, assujetti à une économie monétaire, on observe que la majorité des individus qui accumulent des sommes considérables d’argent constituent une minorité de la population. Il serait inquiétant que seule cette minorité possède une valeur novatrice pour la collectivité, ce qui indiquerait que la majorité de la population est relativement peu évoluée…

Dans les faits, l’argent n’est pas du tout un bon indicateur de la valeur des individus. L’argent est avant tout un étalon de mesure de la valeur des biens et services et il est utilisé de manière spéculative et très relative. L’argent semble être un étalon de mesure quantitative, mais en réalité, il n’est qu’un étalon de mesure qualitative très relatif aux lois du marché économique monétaire. Par opposition, la valeur novatrice d’un individu peut se mesurer autant de manière qualitative par la qualité de l’innovation, que de manières quantitatives par le nombre d’individus qui bénéficient de cette innovation dans la collectivité.

L’observation des flux d’argent dans l’économie révèle que sa distribution est fortement hétérogène dans l’environnement humain. En effet, l’argent a tendance à se concentrer entre les mains d’une minorité d’individus. Ce phénomène n’est pas le résultat d’une extrême capacité d’innovation de ces individus, mais plutôt de l’usage bête de stratégies financières et d’exploitation des failles législatives et légales pour accumuler cet argent. Il ne s’agit nullement d’innovation puisque rien de valable n’a été inventé! Par opposition, la valeur novatrice d’un individu est relativement plus homogène dans l’environnement social et ne peut être influencée qu’en restreignant l’accès à l’information et à l’éducation. Cela figure d’ailleurs dans l’arsenal stratégique des politiciens qui entretiennent religieusement une culture de l’ignorance et du langage vide. Le contrôle stratégique et financier des médias permet également de filtrer et de contrôler les informations, ce qui se fait insidieusement malgré l’éthique médiatique.

La concentration de l’argent entre les mains d’une minorité d’individus correspond donc à une interaction comportementale entre la nature humaine et l’argent : le besoin de contrôle qui est artificiellement assouvi par le pouvoir qu’accorde l’argent en sa capacité d’acheter l’opinion par diverses techniques de corruption idéologique comme la publicité et le lobbying afin d’user de stratégies dans l’unique but de posséder encore plus d’argent.

De nombreux autres comportements nuisibles ou néfastes sont engendrés par des interactions entre l’argent et la nature humaine. Après plus de 2700 ans de déformation socioculturelle par l’argent comme base du système économique, la culture humaine s’est graduellement dénaturalisée. Cette dénaturalisation s’est aggravée considérablement depuis le début de l’ère industrielle avec l’instauration du travail structuré.

Avant l’ère industrielle, le travail était justifié par les activités de subsistance. Depuis l’ère industrielle, le travail est justifié par la nécessité d’obtenir de l’argent pour l’échanger contre des biens et services. Une partie de cet argent est accaparée par la subsistance et les besoins essentiels. Le reste par du superflu engendré par le modèle économique afin d’assurer son développement et sa croissance.

Cette situation est devenue insoutenable après plus de 300 ans d’industrialisation galopante. L’industrialisation a provoqué l’explosion démographique de l’humanité qui est passée de quelque 700 millions d’individus vers 1700 à plus de 7 milliards en 2014. Cette explosion démographique a engendré l’accélération de la croissance économique à une vitesse telle que les institutions en ont totalement perdu le contrôle au point de produire des taux de pollution cancérigènes et des quantités de gaz à effets de serre provoquant des changements climatiques dont le GIEC a exposé les impacts dans cinq volumineux rapports depuis 1990.

La place qu’a prise l’argent dans l’environnement social est considérable. Et son impact culturel l’est tout autant, à un tel point qu’il faut faire des efforts pour imaginer et organiser une vie sans l’argent.

Au-delà de ces problématiques, le modèle économique est caractérisé par le fait qu’il ne peut survivre que s’il est en croissance.

Le fait que l’économie soit monétaire, donc basée sur l’argent, induite, par la caractéristique de croissance infinie, une pression sur les environnements sociaux, humain et biophysique.

La pression sur les environnements social et humain se reflète par des pressions fiscales et des obligations fiscales, comme l’obligation de travailler, l’obligation de payer ses impôts, l’obligation de payer ses taxes, etc. Cette pression soulage partiellement l’individu de la nécessité d’innover tout en l’amputant du temps requis pour l’acquisition de connaissances, ce qui le maintient dans un état de développement individuel statique ou extrêmement lent.

La pression sur l’environnement biophysique se reflète par la surexploitation des ressources naturelles qui engendre la dégradation de l’eau, des sols et de l’air nécessaires au maintien de l’équilibre des écosystèmes supportant la faune et la flore.

L’espèce humaine est un mammifère dont le maintien de la vie n’est pas exonéré de cet équilibre dans l’environnement biophysique, car sa survie en dépend directement, comme toutes les autres formes de vie.

En conséquence, l’argent est responsable de déséquilibres sociaux qui mettent à risque la pérennité de la civilisation humaine, et de déséquilibres biophysiques qui mettent à risque la survie de l’espèce humaine.

Les travaux d’architecture sociale visant à moderniser l’économie, devront tenir compte de la nocivité de l’argent pour l’humanité afin de définir de nouvelles bases sur lesquelles établir l’économie non monétaire. Si la civilisation et la race humaine souhaitent survivre durablement, l’argent ne pourra certainement pas être maintenu dans l’environnement social. En effet, peu importe les régulations législatives ou juridiques que le système social pourrait mettre en place, ces lois ne seront jamais intransgressibles ni immuables comme celles de l’environnement biophysique. Et comme l’argent induit des comportements chez l’humain, il trouvera toujours moyen d’identifier les failles dans ces lois pour les contourner afin de s’accaparer plus d’argent.

Les comportements humains induits par l’acquisition de connaissances requises au développement individuel nécessaire à l’innovation réalisée au profit de la collectivité sont d’un tout autre ordre et n’apportent que des bénéfices tout en accélérant la résolution des autres problématiques…

(1) https://irasd.wordpress.com/dossiers/larchitecture-sociale/
(2) https://irasd.wordpress.com/dossiers/analyse-et-historique-du-modele-economique-monetaire-capitaliste

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La révolution (gilet jaune) (1 déc. 2018)

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