mardi 22 janvier 2019

Violences policières : paroles de blessés

MAJ de la page : Gilets jaunes



D1ST1, Gilets jaunes (janv. 2018)
Lire aussi : Gilets jaunes : un clip de rap tourné au milieu des manifestations à Toulouse fait le buzz (VIDEO), RT, 21 janv. 2019



Gilets jaunes, rap (janv. 2019)
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Violences policières : paroles de blessés (Mediapart, 16 janv. 2019)



Témoignage glaçant d'une mère dont le fils, gilet jaune, vient de perdre un œil par flash-ball (20 janv. 2019)
Lire aussi : Gilets jaunes «Ce n'est pas normal de faire ça à un peuple», le Matin, 21 janv. 2019
Twitter de David Dufresne : Davduf
Sites : Désarmons-les / Le mur jaune




Gilets jaunes : la dérive autoritaire (Le vent se lève, le 17 janv. 2019)



Violences policières : «La plupart des blessés ne sont pas des casseurs» (RT, Bordeaux, 19 janv. 2019)
Lire aussi : «Le Nombre Jaune» : 147 365 Gilets jaunes dans les rues lors de l'acte 10, selon un nouveau décompte, RT, 21 janv. 2019



Décryptage: que s'est-il passé à Bordeaux ? (12 janv. 2019)
Une nouvelle vidéo de la charge de la police à Bordeaux samedi 12, ayant amené à la blessure grave d'un manifestant montre la scène du point de vue des policiers. Il apparaît que les forces de l'ordre ont semblé dépassées par la situation et n'ont pas porté secours à la victime.
Source (et suite) du texte : Gilet jaune dans le coma: les policiers ont-ils caché des preuves? (vidéo), France soir, le 16 janvier 2019




François Ruffin : leur silence est une indécence (16 janv. 2019)


Violences policières : la revanches des faibles
Par Eric Werner, le 20 janv. 2019 - Vu du droit

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, que je préfère personnellement appeler « le moment gilets jaunes » le pouvoir aidé et soutenu par les médias oligarchiques a mis en scène la « violence des gilets jaunes », dans le but évident de les disqualifier, et de ramener à lui les bourgeois et les versaillais apeurés. Comme d’habitude, c’est un mensonge, non  que le mouvement lui même n’ait pas donné lieu à des débordements, mais il faut toujours se rappeler de ce que disait Nelson Mandela : « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé qui détermine la forme de lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. »
On n’oubliera pas non plus, celle de Bertolt Brecht : « On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent. Mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent ».
Source (et suite) du texte : Vu du droit


Quelle est la véritable portée du LBD 40 ?
Par Florent Marcie, le 12 janv. 2010 - Mediapart

Le réalisateur de documentaires Florent Marcie, habitué des zones de guerres (Tchétchénie, Bosnie, Afghanistan, Libye, Tchad, Irak, Syrie...), a été touché de retour de Raqqa au visage par un flashball tandis qu'il filmait les gilets jaunes devant le Musée d'Orsay, se faisant blesser pour la première fois de sa carrière. Il nous a confié ce texte sur la dangerosité du LBD 40, et le sens de son usage en démocratie.  

Samedi 5 janvier, 17h11, devant le musée d’Orsay. Acte VIII des gilets jaunes. Un homme s’écroule sur la chaussée, frappé à la tempe par un tir de flash-ball. Je m’approche pour le filmer. À mon tour, je suis frappé au visage. La blessure, sous l’œil, est profonde jusqu’à l’os. Des manifestants crient, paniqués.
Je m’en sortirai avec deux petites fractures orbite/maxillaire et quelques points de suture. D’autres n’ont pas eu cette chance. Ils ont été éborgnés, édentés, ont eu la jambe cassée. Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les blessés se comptent par dizaines.
Source (et suite) du texte : Mediapart

Lire aussi : Gilets jaunes : le LBD 40, ce flash-ball qui fait polémique, JDD, le 16 janvier 2019  / Grenade assourdissante, TNT et LBD: l’exception française du maintien de l’ordre en Europe, par Zakaria Abdelkafi, Sputniknews, le 17 janv. 2019 / Violences policières: le vrai du faux décrypté par des chercheurs, Huffpst, le 17 janv. 2019 / Le terrible bilan de deux mois de violences policières, par Emilie Massemin, Reporterre, 19 janv. 2019




Gilets jaunes : un policier met en cause le gouvernement. (Le Média, 17 janv. 2019)
Alexandre Langlois est policier. Menacé par sa hiérarchie pour "déloyauté", il dénonce la gestion du maintien de l'ordre par le gouvernement dans le cadre du mouvement des gilets jaunes, l'instrumentalisation des forces de l'ordre par le pouvoir, et les conditions de travail difficiles dans un contexte de hausse des cas de suicides chez les policiers.
Source : Le Media



Ancien CRS, policier à la retraite, horrifié par la répression policière en cours, il lance un appel à ses collègues. (16 janv. 2019)
 "Il faut arrêter le massacre. Je vous demande de vous arrêter, ce n'est plus possible (...) Vous dépassez la mesure".



"Je suis policier, je suis gilet jaune (...), il y a un choix à faire, et le choix c'est : le peuple ou les élus du peuple, moi je défends le peuple. " (décembre 2018)

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Violences, interdictions de manifestation...On fait le point (Amnesty International, le 17 janv. 2019)

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Notre réponse : lettre au Président de la République à la suite de la lettre envoyée aux Français
Par Jacques Sapir, le 18 janv. 2019 - Les Crises 
Lettre au Président de la République à la suite de la lettre envoyée aux Français

Monsieur le Président de la République,

Vous avez envoyé à tous les Français une lettre sur le « débat national » que vous avez organisé. A cette lettre, nous voulons répondre. Certains répondrons en actes, bien sûr, qu’il s’agisse de manifestations, et d’autres par écrit.

Monsieur le Président, vous avez, certes, écouté la révolte qui gronde. Si tel n’avait pas été le cas d’ailleurs, jamais vous n’auriez écrit votre lettre. Mais, clairement, vous ne l’avez pas entendue. Nous en voulons preuve le choix des thèmes que vous proposez dans ce « débat », choix qui écarte soigneusement les « sujets qui fâchent ». Vous voulez que nous débattions des impôts, de nos dépenses et de l’action publique, de l’organisation de l’État et des collectivités publiques, de la transition écologique et enfin de la démocratie et de la citoyenneté. Mais, vous avez soigneusement omis les thèmes du pouvoir d’achat, de l’inégalité des richesses, tout comme vous avez omis la construction européenne, que vous mentionnez par ailleurs. Vous affirmez dans votre lettre « Je n’ai pas oublié que j’ai été élu sur un projet, sur de grandes orientations auxquelles je demeure fidèle ». Vous feignez d’ignorer, que ce soit à dessein ou non, que votre élection ne s’est nullement faite sur un « projet ». Il est patent que vous n’avez été élu que parce que l’autre candidate, Mme Marine le Pen, était rejetée. Cette ambiguïté était manifeste dans votre élection. Votre tort fut de ne pas la reconnaître. Jamais les Français ne vous ont donné un mandat pour mener les réformes auxquelles vous vous êtes livré. La révolte actuelle est le produit direct, et logique, de cette situation.

Monsieur le Président, votre action, depuis maintenant près de deux ans, a été une suite d’attaques contre les plus modestes, contre les travailleurs. Attaques donc contre les services publics qui sont d’autant plus indispensables que le revenu est faible mais aussi contre le droit du travail. Attaques encore dont ont résulté une suite de renforcements des inégalités, ce que l’INSEE reconnaît. Enfin, par vos déclarations, vous avez fait subir une suite d’humiliation aux humbles et aux plus pauvres, vous avez donné des démonstrations constantes de votre mépris. Les formes, parfois violentes, de la révolte actuelle en découlent. Quand une situation devient insupportable, on ne la supporte plus. Craignez la colère du peuple, Monsieur le Président. Ce qu’elle exprime dans le refus de votre personne, dans la demande de votre départ qui monte dans les « cahiers de doléances », ce n’est pas simplement le refus de votre politique, c’est le refus des humiliations.

Votre politique n’est d’ailleurs que la traduction, dans le contexte particulier de la France, des recommandations de l’Union européenne. Quand le mot souveraineté sort de votre bouche, ce n’est que pour parler de l’Union européenne et jamais de la France. En voulant substituer un pouvoir technocratique à la souveraineté du peuple, vous tournez le dos aux fondements mêmes de notre République que vous prétendez par ailleurs défendre. Comme vos prédécesseurs, vous pensez que le tour de passe-passe du Traité de Lisbonne, annulant le référendum de 2005, constitue un acquis. C’est une dangereuse présomption. Craignez de finir comme ont fini tous ceux qui ont ignoré ou méprisé la souveraineté du peuple de France.

Monsieur le Président, vous entendez poursuivre votre néfaste chemin. Après vous être attaqué au droit du travail, à la SNCF, ce sont à des attaques contre le régime des retraites et la sécurité sociale que vos experts se préparent. Ces attaques, si elles étaient conduites à leur terme, aggraveraient la situation des plus modestes, empireraient la pauvreté qui monte dans notre pays alors même que jamais ce dernier n’a été aussi riche. S’il vous restait une once de sens commun, un atome d’honnêteté, ces questions auraient dû faire partie du « débat national ». Devant l’ampleur du mouvement que la France connaît, vous auriez dû reconnaître qu’une telle remise en cause de vos convictions était inévitable. Las, il n’en sera évidemment rien.

Nous constatons tous que le problème ne s’arrête pas à votre politique ; c’est votre comportement et votre personne qui sont aujourd’hui la cause des troubles violents que nous connaissons. Et, cette violence, elle d’abord et avant tout, subie par le peuple, qui ne compte plus aujourd’hui ses blessés, ses estropiés, et demain peut-être ses morts. De cela, il vous faudra un jour répondre.

Monsieur le Président, oui, votre comportement pose problème. Nous l’avons vu avec vos déclarations. Ce mélange d’arrogance et de suffisance, de mépris teinté de condescendance, est pour beaucoup dans les événements dramatiques que nous avons connus depuis le mois de novembre. Nous le voyons encore avec le texte de votre lettre. Elle mélange la démagogie avec une volonté évidente de confusion. Vous multipliez les questions secondaires afin de mieux faire passer des questions primordiales dont certaines ne sont même pas formulées. Quel dédain coule de cette lettre où les mots de « pouvoir d’achat » ne figurent pas alors qu’ils sont pourtant la cause première de la révolte populaire. Les études que vous avez faites ne vous donneront jamais le droit d’insulter les gens. Plus profondément, vous affectez de croire que l’élection vous a donné en propriété un pouvoir dont, à dire le vrai, vous n’êtes que le délégataire. Vous êtes aujourd’hui devant un choix qui est clair : revenir à la raison ou entraîner le pays avec vous dans le chaos.

Monsieur le Président, nous vous écrivons une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Ainsi commence une célèbre chanson de Boris Vian, entrée dans la culture populaire. Mais, ce n’est pas nous qui entendons déserter notre pays. Ce sont vos amis et vous qui avez fait sécession avec le peuple de France. Cette sécession est potentiellement grosse de malheurs pour tous. N’en doutez pas, l’histoire est tragique. Elle l’est tout particulièrement pour les dirigeants qui tournent le dos avec mépris et constance au peuple.

Assurément, vous avez, mais pour combien de temps encore, la force des armes. Souvenez vous pourtant de cette phrase de Victor Hugo : LA DERNIÈRE RAISON DES ROIS, LE BOULET. LA DERNIÈRE RAISON DES PEUPLES, LE PAVÉ.

Signataires :
Bruno Belllegarde
Leila Charfadi
Denis Collin
Jacques Cotta
Michèle Dessenne
Danièle Goussot
Eric Julliot
Marie Annick Le Bars
Marc Lebas,
Bertrand Renouvin,
Claude Rochet
Jacques Sapir
Signataires de l’appel pour la création du « collectif pour la souveraineté et la justice sociale », le CNSJS




Gilets jaunes : le début de la fin pour l'UE ?
avec Olivier Berruyer, Jacques Sapir et Olivier Delamarche (Thinkerview, 16 janv. 2019)

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