mardi 16 avril 2019

Les premiers jours de l'inhumanité

Jacques Bouveresse, Les premiers jours de l'inhumanité : Karl Klaus et la guerre, Ed. Hors d'atteinte , 2019

Les moyens de communication les plus puissants et les plus modernes offrent au mensonge, désormais "mécanisé", des possibilités susceptibles de le rendre à peu près irrésistible. Les mots sont plus que jamais capables de se transformer en armes meurtrières, au pouvoir de destruction quasiment illimité. Pendant les années de guerre, les plumes ont été trempées dans le sang, et les épées dans l'encre.
Des Derniers Jours de l'humanité (1922) à Troisième nuit de Walpurgis (1933), l'écrivain et satiriste autrichien Karl Kraus n'a cesse de démonter les techniques visant à s'emparer des esprits pour écraser et détruire l'humanité. Le philosophe Jacques Bouveresse revient ici à ses analyses pour les confronter au monde actuel. Une propagande fondée sur l'émotion et la destruction de l'intellect, par laquelle on augmente la toélrance des peuples au mensonge et à la brutalité, accuse ses adversaires des atrocités que l'on commet, et fait croire ses électeurs à une revanche sociale qui n'en en réalité rien d'autre qu'une destruction de la démocratie : voilà qui n'est pas sans résonances avec le comportement de certains dirigeants contemporains.
Préface (extrait)



Karl Kraus par Jacques Bouveresse (Uni Lausanne, 2014)

Karl Kraus est un écrivain autrichien né le 28 avril 1874 à Gitschin (aujourd'hui Jičín en République tchèque) et mort le 12 juin 1936 à Vienne, ville dans laquelle il a vécu toute sa vie.
Auteur d'une œuvre monumentale qui n'est que très partiellement traduite en français, dramaturge, poète, essayiste, il a aussi et surtout été un satiriste et un pamphlétaire redouté. Il dénonçait avec la plus grande virulence, dans les pages de Die Fackel, la revue qu'il avait fondée et dont il a pendant presque quarante ans été le rédacteur à peu près exclusif, les compromissions, les dénis de justice et la corruption, et notamment la corruption de la langue en laquelle il voyait la source des plus grands maux de son époque, et dont il tenait la presse pour principale responsable.
Source (et suite) du texte : wikipedia

Ecouter aussi : Karl Klaus avec nous, Radio Panik, 2013 (extraits de Les derniers jours de l'humanité et La Troisième nuit de Walpurgis) / Karl Kraus, combattant du verbe, RTS, 2014 partie 1, partie 2, partie 3

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Egalement : Noam Chomsky, que faut-il savoir pour agir ? France Inter, mai 2010

Noam Chomsky, dialogue avec Jacques Bouveresse
23 mars 2016 - La-bas si j'y suis

Vérité et liberté 
Daniel Mermet : Jacques Bouveresse, d’où vous est venue l’idée d’inviter Noam Chomsky au Collège de France pour ce colloque sur « Rationalité, vérité et démocratie »  ?

Jacques Bouveresse : Nous nous trouvons confrontés en France à une situation qui devient de plus en plus pénible pour les gens comme moi. On a l’impression qu’une espèce d’incompatibilité s’est instaurée progressivement entre deux idées qui sont aussi essentielles et fondamentales l’une que l’autre, à savoir l’idée de liberté et l’idée de vérité. Il y a des gens qui soutiennent aujourd’hui que, pour être véritablement démocrate, il faudrait s’en prendre directement à l’idée même de vérité et, plus généralement à celles d’objectivité, de fait, etc. La modernité – c’est-à-dire en fait la postmodernité, la modernité postmoderne – semble reposer en grande partie sur une conviction de cette sorte : dans l’intérêt de la liberté et de la démocratie, il faudrait essayer de se débarrasser d’idées comme celles de vérité et d’objectivité.
En réfléchissant à cette question, ce que je fais depuis un bon moment déjà, je me suis rendu compte qu’il y a trois auteurs – Russell, Orwell et Chomsky – qui occupent, dans ce débat, une position assez semblable, et qui ont continué à défendre les idées de vérité et d’objectivité, et à les défendre pour des raisons qui ne sont pas seulement théoriques mais également sociales et politiques. D’où l’idée de notre colloque, qui était aussi pour moi l’occasion d’essayer d’en savoir un peu plus sur les relations que Chomsky entretient avec Bertrand Russell, dont je sais qu’il est une de ses références principales, et avec Orwell.
Source (et suite) du texte :  La-bas si j'y suis




Noam Chomsky, les intellectuels et le pouvoir (mars 2019)



Lire aussi sur Le Grand Soir : L’arrestation d’Assange est une mise en garde de l’histoire par John Pilger / Julian Assange : l’ingérence impérialiste inouïe des États-Unis, par  Philippe Arnaud / Arrestation de Julian Assange : déclaration de l’Union Américaine pour les Libertés Civiles / Acte d’accusation contre Julian Assange, Ministère de la Justice des Etats Unis, 6 avril 2019
Et ailleurs :  #JesuisAssange, par Stéphanie Gibaud, RT France, 16 avr. 2019 / D’abord ils sont venus pour Assange... , 15 avril 2019 « Jeter Assange en prison vise à décourager quiconque de suivre son inspiration pour publier sans compromis ce qui expose les crimes et mensonges des puissants. »
   


Juan Branco, Révélation sur Assange, Macron et les Gilets jaunes (Le Média, 14 avril 2019)



Juan Branco, De Wikileaks aux Gilets jaunes : se révolter au 21e siècle (Les Déconomistes, 11 avril 2019)



Juan Branco, François Boulo, Jérôme Rodrigues (Bourse du travail, 9 avril 2019)



Lien direct entre le décès de Mme Redouane et le tir de grenade (RT France)
"Le procureur de la République, de Marseille, a indiqué qu'il n'y avait pas, en l'état actuel, de lien entre la grenade qui a atteint le visage de Mme Redouane et son décès (...) Suite à cette explosion de grenade au visage, Mme Redouane a été conduite aux urgence dans un état critique, ce sont les opérations nécessaires pour cette grave blessure qui ont entraîné la mort, donc de dire qu'il n'y a pas de lien est totalement faux"
Lire aussi : Gilets jaunes : la famille de Zineb Redouane, tuée après un tir de lacrymogène, porte plainte, RT France, 15 avr. 2019

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