mardi 16 avril 2019

Notre-Dame de Paris



Notre-Dame de Paris, au coeur de l'histoire (France 3, Des Racines et des ailes, 2013)

Charpente de Notre-Dame de Paris

La charpente de Notre-Dame de Paris est certainement l'une des plus anciennes (...) 
On donne à cet ensemble le nom romantique de forêt en raison du grand nombre de poutres qu'il a fallu utiliser pour la mettre en place, chaque poutre provenant d'un arbre différent. C'est une charpente de chênes. Ses dimensions sont impressionnantes : plus de 100m de longueur, 13m de largeur dans la nef, 40m dans le transept, et 10m de hauteur. 

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Notre-Dame : les dégats (Le Monde, 16 avril 2019)



Des fidèles chantent devant la cathédrale en flamme (RT, 16 avril 2019)
Voir aussi : Notre-Dame de Paris,  Séminaire Saint-Vincent de Paul, 12 avril 2019Vêpres du lundi saint, 15 avril 2019, à Notre-Dame de Paris (dernières images de l'intérieur de la cathédrale, une heure avant l'incendie). /



L'INVITÉ(E) DES MATINS  par Guillaume Erner
Notre-Dame de Paris ravagée par les flammes : quel avenir pour la cathédrale ? 16/04/2019

Lire aussi : Notre-Dame de Paris, les flammes et les larmes, dossier France culture / Incendie à Notre-Dame, dossier RT France / Notre-Dame, l'état des lieux : ce qui a été détruit, ce qui a été sauvé, RT France, 16 avr. 2019Notre-Dame dévorée, et toutes les larmes de Paris outragé, Le Temps, 16 avril 2019 /
Conspirationnisme, Notre-Dame et 11/09: l’algorithme de YouTube perd la tête, Sputniknews, 16 avril 2019 

"Les grands édifices, comme les grandes montagnes, sont l’ouvrage des siècles. (...)  Certes, il y a matière à bien gros livres, et souvent histoire universelle de l’humanité, dans ces soudures successives de plusieurs arts à plusieurs hauteurs sur le même monument. L’homme, l’artiste, l’individu s’effacent sur ces grandes masses sans nom d’auteur ; l’intelligence humaine s’y résume et
s’y totalise. Le temps est l’architecte, le peuple est le maçon". 
Extrait de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris (1831 - PDF) 

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Patrick Burensteinas, Notre-Dame de Paris et les alchimistes (2010)



Jean-François Blondel, Hermétisme et alchimie de Notre-Dame (Baglis.TV, 2014)

Voir aussi : PAtrick Lefort, Alchimie guidée à Notre-Dame de Paris


Fulcanelli, Les mystères de la cathédrale (Extrait sur Notre Dame de Paris)
Source (et suite) du texte : hermetism

La cathédrale de Paris, ainsi que la plupart des basiliques métropolitaines, est placée sous l’invocation de la benoîte Vierge Marie ou Vierge-Mère. En France, le populaire appelle ces églises des Notre-Dame. En Sicile, elles portent un nom encore plus expressif encore, celui de Matrices. Ce sont donc bien des temples dédiés à la Mère (lat. mater, matris), à la Matrone dans le sens primitif, mot qui, par corruption, est devenu la Madone (lat. ma donna), ma Dame, et, par extension, Notre-Dame.

Franchissons la grille du porche, et commençons l’étude de la façade par le grand portail, dit porche central ou du Jugement.

 
Allégorie de l'Alchimie, Notre Dame de Paris 

Le pilier trumeau, qui partage en deux la baie d’entrée, offre une série de représentations allégoriques des sciences médiévales. Face au parvis, – et à la place d’honneur,- l’alchimie y est figurée par une femme dont le front touche les nues. Assise sur un trône, elle tient de la main gauche un sceptre, – insigne de souveraineté, – tandis que la droite supporte deux livres, l’un fermé (ésotérisme), l’autre ouvert (exotérisme). Maintenue entre ses genoux et appuyée contre sa poitrine se dresse l’échelle aux neuf degrés, scala philosophorum, hiéroglyphe de la patience que doivent posséder ses fidèles, au cours des neufs opérations successives du labeur hermétique (pl. II). " La patience est l’eschelle des Philosophes, nous dit Valois, et l’humilité est la porte de leur jardin; car quiconque persévérera sans orgueil et sans envie, Dieu lui fera miséricorde. "

Tel est le titre du chapitre de ce mutus Liber qu’est le temple gothique; le frontispice de cette Bible occulte aux massifs feuillets de pierre; l’empreinte, le sceau du Grand Oeuvre laïque au front du Grand Oeuvre chrétien. Il ne pouvait être mieux situé qu’au seuil même de l’entrée principale.

Ainsi, la cathédrale nous apparaît basée sur la science alchimique, investigatrice des transformations de la substance originelle, de la Matière élémentaire (latin : materea, racine mater, mère. Car la Vierge Mère, dépouillée de son voile symbolique, n’est autre chose que la personnification de la substance primitive dont se servit pour réaliser ses desseins, le Principe créateur de tout ce qui est. Tel est le sens, d’ailleurs fort lumineux, de cette épître singulière qu’on lit à la messe de l’Immaculée-Conception de la Vierge, et dont voici le texte :

" Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies. J’étais avant qu’il formât aucune créature. J’étais de toute éternité avant que la terre ne fut créée. Les abîmes n’étaient pas encore, et déjà j’étais conçue. Les fontaines n’étaient pas encore sorties de la terre; la pesante masse des montagnes n’était pas encore formée; j’étais enfantée avant les collines. Il n’avait crée ni la terre, ni les fleuves, ni affermi le monde sur ses pôles. Lorsqu’il préparait les Cieux, j’étais présente; lorsqu’il environnait les abîmes de leurs bornes et qu’il prescrivait une loi inviolable; lorsqu’il affermissait l’air au dessus de la terre; lorsqu’il donnait leur équilibre aux eaux des fontaines; lorsqu’il renfermait la mer dans ses limites et lorsqu’il imposait une loi aux eaux afin qu’elles ne passassent point leurs bornes; lorsqu’il posait les fondements de la terre, j’étais avec lui, et je réglais toutes choses. "

Il s’agit visiblement ici de l’essence même des choses. Et, en effet, les Litanies nous apprennent que la Vierge est le Vase qui contient l’Esprit des choses : Vas spirituale. " Sur une table, à hauteur de la poitrine des Mages, nous dit Eteilla, étoient, d’un côté, un livre ou une suite de feuillets ou lames d’or (le livre de Thot) et, de l’autre côté, un vase plein d’une liqueur céleste-astrale, composée d’un tiers de miel sauvage, d’une part d’eau terrestre et d’une part d’eau céleste... Le secret, le mystère étoit dans le vase. "

Cette Vierge singulière, – Virgo singularis, comme le désigne expressément l’Eglise – est, au surplus, glorifiée sous des épithètes qui dénotent assez son origine positive. Ne la nomme-t-on pas aussi le Palmier de la Patience (Palma patientiae); le Lis entre les épines(lilium inter spinas); le Miel symbolique de Samson; la Toison de Gédéon; la Rose mystique; la Porte du Ciel; la Maison de l’Or; etc.? Les mêmes textes appellent encore Marie le Siège de la Sagesse, en d’autres termes le Sujet de la Science hermétique, de la sapience universelle. Dans le symbolisme des métaux planétaires, c’est la Lune, qui reçoit les rayons du Soleil et les conserve secrètement dans son sein. C’est la dispensatrice de la substance passive, que l’esprit solaire vient animer. Marie, Vierge et Mère, représente donc la forme; Elie, le Soleil Dieu le Père est l’emblème de l’esprit vital. De l’union de ces deux principes résulte la matière vivante, soumise aux vicissitudes des lois de mutation et de progression. C’est alors Jésus, l’esprit incarné, le feu corporifié dans les choses telles que nous les connaissons ici-bas :

ET LE VERBE S’EST FAIT CHAIR, ET IL A HABITE PARMI NOUS.

D’autre part, la Bible nous enseigne que Marie, mère de Jésus, était de la tige de Jessé. Or, le mot hébreu Jes signifie le feu, le soleil, la divinité. Etre de la tige de Jessé, c’est donc être de la race du soleil, du feu. Comme la matière tire son origine du feu solaire, ainsi que nous venons de le voir, le même nom de Jésus nous apparaît dans sa splendeur originelle et céleste : feu, soleil, Dieu.

Enfin, dans l’Ave Regina, la Vierge est appelée proprement Racine ( Salve Radix ) pour marquer qu’elle est le principe et le commencement du Tout. " Salut, racine, par laquelle la Lumière a brûlé sur le monde. "

Telles sont les réflexions suggérées par l’expressif bas-relief qui accueille le visiteur sous le porche de la basilique. La Philosophie hermétique, la vieille Spagyrie lui souhaitent la bienvenue dans l’église gothique, le temple alchimique par excellence. Car la cathédrale tout entière n’est qu’une glorification muette, mais imagée, de l’antique science d’Hermès, dont elle a su, d’ailleurs, conserver l’un des anciens artisans. Notre-Dame de Paris, en effet, garde son alchimiste.
Source (et suite) du texte : hermetism

4 commentaires:

  1. Merci pour cet intéressant article qui peut être mis en rapport avec celui sur la Théosophie et l'Anthroposophie.

    Nous lisons ci-dessus:
    "C’est alors Jésus, l’esprit incarné, le feu corporifié dans les choses telles que nous les connaissons ici-bas".

    Et aussi:
    "le mot hébreu Jes signifie le feu, le soleil, la divinité. Etre de la tige de Jessé, c’est donc être de la race du soleil, du feu. Comme la matière tire son origine du feu solaire, ainsi que nous venons de le voir, le même nom de Jésus nous apparaît dans sa splendeur originelle et céleste : feu, soleil, Dieu."

    Comparons avec ce qu'écrivait Grégoire Perra au sujet de l'Anthroposophie: "un fourre-tout de croyances telles que le fait que le Christ est descendu du Soleil".

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  2. Oui et non. Le langage alchimique est symbolique, et donc légitime, celui des anthroposophes est littéral.

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  3. C'est dommage de dresser des limites là où il n'en existe aucune. Les métaphores sont plus ou moins claires, les symboles plus ou moins faciles à saisir. Il faut relier les points, et se souvenir que le sage sait comment adapter son langage au niveau de conscience de son auditoire.

    Vous écrivez que le langage alchimique est symbolique (il l'est sans aucun doute) donc légitime, sur quoi se base cette légitimité?

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  4. Libre à vous de considérer Blavatsky et Rudolf Steiner comme des sages.
    René Guénon me semble plus sérieux et l'alchimie me parle davantage.

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