vendredi 10 avril 2020

Je suis (ἐγώ εἰμί)

Crucifix de Saint Damien (Anonyme, Assise, XIIe) devant lequel Saint François se recueillait
En grand format (gif)

Plusieurs occurrences de cette formule célèbre (*) sont présentes dans l'Évangile selon Saint Jean, ici dans une belle traduction proche du texte grec de Sœur Jeanne d'Arc, OP, aux éditions (bilingues grec-français) Les Belles Lettres, 1990 (épuisé). Réédition du texte français (2013) : éd. Desclée de Brouwer. Texte intégral en ligne : Les 4 Evangiles

Ils avaient donc ramé environ vingt-cinq ou trente stades,
   quand ils voient Jésus marchant sur la mer :
   il est proche de la barque.
Ils craignent.

Mais il leur dit :
"Je suis (ἐγώ εἰμί).
   Ne craignez plus !" (Jean 6, 19-20)

Et il leur disait [aux Pharisiens]:
"Vous, vous êtes d'en bas,
   moi, je suis d'en haut.
Vous, vous êtes de ce monde,
   moi, je ne suis pas de ce monde.

Je vous ai donc dit :
   vous mourrez dans vos péchés.
Car si vous ne croyez pas que moi, Je suis (ἐγώ εἰμί)
   vous mourrez dans vos péchés !" (Jean 8, 23/4)

Les Juifs lui disent donc :
"Tu n'as pas encore cinquante ans
et tu as vu Abraham ?"

Jésus leur dit :
"Amen, amen, je vous dis :
avant qu'Abraham advienne, Je suis (ἐγώ εἰμί)." (Jean 8, 57/8)

Quand donc il a lavé leurs pieds et mis ses vêtements,
   il s'allonge de nouveau et leur dit :
"Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?
Vous m'appelez, vous, le maître et le seigneur
   et vous dites bien,
car je le suis (ἐγώ εἰμί). (Jean 13, 12/3)

Dès à présent je vous dis avant que la chose arrive
   pour que vous croyiez, quand cela arrive,
   que Je suis (ἐγώ εἰμί)." (Jean 13, 19)

Jésus donc sachant tout ce qui vient sur lui,
   sort et leur dit : "Qui cherchez-vous ?
Ils lui répondent : "Jésus le Nazôréen."

Il leur dit : "Je suis (ἐγώ εἰμί)"
Judas aussi, qui le livre, se tient avec eux.
Quand donc il leur dit : Je suis (ἐγώ εἰμί)
   ils reculent en arrière et tombent sur le sol.

De nouveau donc il les interroge : "Qui cherchez-vous ?"
Ils disent : "Jésus le Nazôréen."

Jésus répond :
"Je vous ai dit : Je suis (ἐγώ εἰμί)
Si donc c'est moi que vous cherchez,
   laissez ceux-là s'en aller." (Jean, 18, 4-8)

(*)
Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle ’Je suis’ m’a envoyé vers vous. (Exode, 3, 14)



La Passion selon Saint Jean de Bach avec Benedikt Kristjánsson, Elina Albach und Philipp Lamprecht (Arte, 2020)

À Leipzig, l’exécution des passions de Bach est une tradition le Vendredi saint. Mais en raison de la pandémie de coronavirus, les habitants de Leipzig en seront privés pour la première fois en 150 ans.
Sans compter que le festival dédié au compositeur qui devait se tenir à la belle saison dans la ville saxonne vient d’être annulé pour les mêmes raisons.  Le 13 juin 2020, la Passion selon Saint Jean aurait dû être une communion de tous les superlatifs. Les chorals devaient être entonnés par les quelque 5 000 personnes regroupées sur la Place du Vieux-Marché.

Le Vendredi saint, jour de la crucifixion et de la mort de Jésus, l’œuvre sera finalement donnée dans une église Saint-Thomas désertée par les fidèles. En ce lieu saint abritant la sépulture de Bach, le maître de chapelle Gotthold Schwarz dirigera les trois solistes et un ensemble vocal. En Suisse, au Canada et en Malaisie, des chœurs participeront à la célébration retransmise en direct et en streaming dans le monde entier. Tous les amateurs de Bach, qu’ils fassent partie d’une chorale ou non, sont conviés à suivre sur leurs écrans, chez eux, – et pourquoi pas en chantant –, cette version unique de la Passion selon Saint Jean.



Le Christ au Mont des Oliviers de Beethoven par Simon Rattle (Arte, 2020)

Redécouverte d’un oratorio méconnu de Beethoven, porté par l'interprétation émouvante du ténor Pavol Breslik, de la soprano Elsa Dreisig, du baryton-basse David Soar et du London Symphony Orchestra, sous la baguette de sir Simon Rattle.
Unique oratorio de Beethoven, composé en 1801 sur un texte de Franz Xaver Huber, "Le Christ au mont des Oliviers" s’attache à exprimer les derniers moments et les tourments intérieurs de Jésus, avant l’acceptation de son destin. Si la première de l’œuvre, en 1803, a rencontré un franc succès, elle ne fut que rarement donnée par la suite. Sous la baguette de sir Simon Rattle, le London Symphony Orchestra lui redonne vie et émotion, accompagné d’un titanesque chœur et de talentueux solistes : le ténor Pavol Breslik, la soprano Elsa Dreisig et le baryton-basse David Soar.

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