mercredi 18 novembre 2020

La calomnie : arme fatale du pouvoir harceleur

Fragilisation de la position parentale dans l’exercice de son autorité et «syndrome d’aliénation»
Par Laure LEROY, psychologue
Source : danse-intuive.com / arianebilheran.com 

A l’occasion des inflexions politiques actuelles en matière de « santé publique » (masques etc.) et de « lutte contre le terrorisme » (IEF en voie d’interdiction).

Les obligations actuelles de L’État dictant et infantilisant les parents dans la conduite à tenir auprès de leur enfant et adolescent ont un impact inévitable sur la qualité de la relation entre parents et enfant.
En interdisant l’instruction à la maison, la liberté d’action des parents se trouve entravée, la fonction parentale pourrait s’en trouver discréditée.
En ne laissant pas le libre choix aux parents d’évaluer ce qui est bon pour leur enfant, on les invalide dans leur rôle de parent, leur pouvoir de sentir, ressentir, de penser et d’agir, en supposant qu’ils ne sont plus ni prioritaires ni adéquats dans leur fonction première de protéger.
Lorsque l’État, l’enseignement tentent de s’immiscer dans l’autorité parentale, cela participe à l’affaiblissement voire à la chute de la figure d’autorité que représentent les parents. Cette figure d’autorité est pourtant fondamentale pour la structuration psychique et le développement harmonieux de l’enfant.

Peut-on parler d’une attaque du lien d’origine, de la construction identitaire au sein du groupe familial ?
Peut-on penser à une atteinte du processus d’affirmation de soi dans le noyau familial ?
L’enfant et l’adolescent se trouvent assignés à une fonction d’objet subissant injonctions sur injonctions, contraires à leurs besoins de repères, de sens, de cohérence et de sécurité, contraires à leurs élans spontanés.
Source (et suite) du texte : arianebilheran.com
 

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La calomnie : arme fatale du pouvoir harceleur

Par Ariane BILHERAN, normalienne, psychologue, docteur en psychopathologie. 14 Novembre 2020
Source : arianebilheran.com / article en PDF
 

Statue de Mercure dans un paysage (Charles Meynier).

« Dans une libre République, chacun peut penser ce qu'il veut et dire ce qu'il pense ». Spinoza.
 

Introduction

L’une des armes les plus redoutables des pouvoirs harceleurs est la calomnie, c’est-à-dire l’attaque diffamatoire et mensongère ad personam contre le messager, afin que soit décrédibilisé son message, ou encore, qu’il soit désigné comme la personne à abattre, ou « la mauvaise personne » dont il ne faut surtout pas écouter le message.
Pour le pouvoir harceleur, « la fin justifie les moyens », c’est-à-dire que tous les coups sont permis, même les plus bas, les plus vils, et les plus abjects.
Les technologies modernes permettent une extension du phénomène, avec des équipes dédiées pour orchestrer des cabales (ententes secrètes de personnes pour nuire à quelqu’un en particulier qui les dérange dans leurs intérêts) contre les messagers dont le message dérange.
Voici un petit article pour décrypter les mécanismes, qui sont valables dans tout contexte harceleur. Je rappellerai que le harceleur (qui peut être un groupe) vise en particulier celui qui ne se soumet pas à son pouvoir abuseur.
 

Les résultats attendus de la calomnie

Les résultats attendus de la calomnie sont les suivants : 

Semer le doute et la confusion sur le messager pour rendre inaudible le message, en détournant l’attention sur le messager, plus que sur son message. 
 
Décrédibiliser et salir le messager, pour l’affaiblir (il est lui-même victime d’un harcèlement dont la charge traumatique est variable mais incontestable), lui faire perdre ses soutiens, diviser à son sujet.
 
Tuer tout désir de pouvoir accéder à son message, soit par la menace de l’ostracisme ou des représailles si d’aventure l’on soutenait le messager (les personnes qui écouteraient ce messager seraient par exemple « complotistes » [1]), soit par la peur ou encore par le doute semé sur la personne elle-même.
 
Semer le doute et la confusion en général pour empêcher les gens d’y voir clair, et les faire abandonner leur quête de vérité et de compréhension.
 
Détourner l’attention du messager lui-même pour qu’il ne soit plus occupé à délivrer son message, mais passe davantage son temps à se défendre de calomnies mensongères à son sujet.
 

Méthodes principales utilisées

Je renvoie à un article que j’avais écrit en 2014, sur le pouvoir harceleur et ses opposants

Les méthodes principales utilisées sont les suivantes [2] :

Attaques du messager avec des étiquettes qualifiées d’indésirables, que personne n’a envie de se voir accoler, et désignation à la vindicte publique et au lynchage, par exemple : complotiste, conspirationniste, extrême-droite, homophobe, antisémite etc. ou encore, en lui attribuant une vie cachée, avec des thèmes toujours récurrents sur lesquels je reviendrai plus tard.

Attaques du messager par affiliation en dévoilant de supposées fréquentations indésirables
Par exemple, si une vidéo d’un messager se retrouve postée sur un site de mauvaise réputation ou aux idées nauséabondes, alors le messager est dit appartenir à la même mouvance (politique, religieuse, sectaire etc.).
Ou encore, on peut lui prêter des fréquentations cachées, et à l’heure de la nouvelle technologie, il n’est vraiment pas compliqué de faire différents montages trafiqués (photos, messages etc.) destinés à nuire. L’on peut attribuer au messager des amitiés, des aventures amoureuses, toute une vie fantasmatique face à laquelle il ne pourra pas se défendre, car que justifier face à tant de mensonges ?
Parfois même, certaines interviews de messagers sont faites pour piéger le messager, et qu’il se retrouve affilié précisément à des pensées ou courants peu recommandables, auxquels lui-même ne souscrirait pas.

Attaques du messager en extrayant une partie de ses propos au détriment de l’ensemble, pour les détourner et leur faire dire le contraire de ce qu’il a exposé dans l’ensemble.
L’extraction de propos tronqués et sortis de leur contexte est une arme très facile pour nuire au message.

Attaques plus vicieuses, telles que la violation de la vie privée du messager, l’infiltration auprès de ses soutiens, toujours sur le thème : « savez-vous qui est VRAIMENT cette personne ? » etc. Les maîtres de la calomnie n’hésitent pas à trafiquer des messages, à frauder sur des mails, à pratiquer des procédés délateurs et traîtres dans le dos des messagers. Le but est de faire adhérer, par la peur, les auditeurs de cette communication destinée à nuire, à une croyance qu’ils relaieront à leur tour. Ou encore, l’on diffusera par messages privés nominatifs des photographies de la personne, ou l’on contactera ses soutiens visibles, pour commencer un travail de sape et de distillation de poison. 
 

Les thèmes

Pour que la calomnie fonctionne, il faut toujours qu’il y ait au départ un élément de vérité auquel l’auditeur souscrira. Cet élément de vérité sera présenté en premier, de façon à susciter l’adhésion mentale de l’auditeur, qui associera donc l’émetteur de la calomnie à quelqu’un de fiable. Une fois la capture opérée, alors le mensonge peut être distillé.

Toutes les données attaquant ensuite le messager relèveront d’interprétations agencées ensemble, et toute stratégie de défense du messager face à ces calomnies sera invalidée. Les thèmes récurrents de la calomnie du messager, sont évidemment de nature paranoïaque (je rappelle que c’est la paranoïa qui par nature est la pathologie harceleuse ; le harcèlement en étant son « chef d’œuvre », voir mon article Chef d’œuvre de la paranoïa : le harcèlement) : vénalité, argent, fraude, complot, gourou, secte, franc-maçonnerie, magie noire etc. En réalité, souvenons-nous en : de façon projective le pouvoir harceleur accuse en inversion accusatoire généralement ce qu’il fait lui (en somme, « c’est celui qui dit qui y est ! »).

Par exemple, la personne sera dite « franc-maçonne », et si le messager essaie de se défendre dans la justification en disant que non, il n’est pas franc-maçon, alors le piège se referme sur lui. « Vous avez vu, il a dit non, c’est qu’il l’est ! » 

Le but est de faire réagir absolument le messager afin qu’il tombe dans le piège de la défense et de la justification. Attaquer en premier revient toujours à faire peser une culpabilité sur le messager attaqué, qui est soupçonné a priori d’être coupable. S’il ne se défend pas, la calomnie court toujours ; et s’il se défend, il est pris au piège du vampirisme énergétique de devoir se justifier (justification qui se retournera toujours contre lui) au lieu de continuer à délivrer son message. 
 

Les outils du discernement

Dans la confusion ambiante, entretenue à dessein, il n’est pas facile, mais essentiel d’apprendre à exercer son discernement :

Revenir au contenu complet du message lui-même
Revenir au message délivré lui-même, pour revenir dans votre opinion personnelle : est-ce que ce message est cohérent pour vous, est-ce qu’il a du sens, est-ce qu’il vous éclaire ? 

Investiguer l’origine de la calomnie et son objectif
D’où vient la calomnie et comment procède-t-elle ? Agit-elle par procédés déloyaux et violents ? Quel est l’intérêt de l’organe ou de l’émetteur calomniateur à proférer ce discours ? Est-ce un discours constructif ou un discours de diabolisation et de haine, visant à obtenir quelque chose de vous ? (En particulier : la peur, la division, le fait d’ôter votre soutien au messager)

Analyser le rapport de force en place (le pot de fer contre le pot de fer)
Par exemple la calomnie provient de tous les organes des médias officiels de façon unanime, retrouver qui finance ces médias, et regarder en face qui est lynché et quels sont ses moyens pour se défendre (pot de fer contre le pot de terre par exemple) ? 

Décrypter les manœuvres de manipulation sur soi-même (notamment par la peur et la culpabilité)
Essaie-t-on d’influencer votre opinion, et dans ce cas, pourquoi ?
Un messager cohérent et transparent n’essaie pas d’influencer votre opinion ; il vous propose un point de vue, et ne cherche pas à vous dessaisir de votre esprit critique par un matraquage, des répétitions ou des cibles à persécuter.
Rappelons-nous toujours que la calomnie vise à détourner les gens du message, à salir et fragiliser le messager pour le rendre inaudible.
Elle présente toutefois des avantages certains, notamment pour le messager : le repérage des personnes de confiance et de ses vrais amis, ainsi que le travail obligatoire quant à une certaine prise de distance intérieure entre un rôle d’exposition publique et sa vraie vie qui ne saurait se réduire à ce rôle d’exposition avec tout ce qu’il comporte de dangereux (idolâtrie et persécution).
Pour les auditeurs et spectateurs de la calomnie, elle est un exercice à leur discernement, et donc s’offre comme une possibilité de renforcer leur esprit critique.
 

Conclusion

Nous avons basculé dans une société totalitaire, aux méthodes perverses et confuses, où chaque prise de parole publique non conforme se paie très cher, du prix de l’ostracisme, de la calomnie et du bannissement.
Hegel rappelait avec un certain humour qu’il n’existe pas de Napoléon pour son valet de chambre, c’est-à-dire que n’importe quel être humain, quel qu’idolâtré qu’il puisse être dans son exposition publique, reste absolument « normal » et imparfait dans sa vie privée !
« Errare humanum est » (l’erreur est humaine), n’attendons donc pas de message parfait, ni de messager parfait ; n’attendons pas de sauveur extérieur ni de porte-parole qui nous éviteraient le courage d’être nous-mêmes. Souvent, les personnes qui critiquent le font car cette critique leur évite précisément de faire œuvre d’acte de courage.
La critique est facile, l’art est difficile. Et si, au lieu de critiquer, chacun se mettait au service du bien commun en proposant sa propre participation courageuse et singulière au monde ?
Il me paraît sage aujourd’hui d’apprendre à faire son miel personnel des différents messages pour exercer son libre-arbitre, sans participer à ces campagnes de dénigrement et de calomnie visant à censurer et faire taire, sans se laisser destituer de son libre-arbitre par des dogmes inquisitoriaux.
Toutes nos imperfections ont - n’en déplaise aux pouvoirs abuseurs - le droit de coexister dans nos différences sur cette planète.
Néanmoins, il me paraît important de soutenir les messagers dont le message œuvre de bonne foi pour le bien commun et dont le propos vise à apporter une contribution supplémentaire, sans entretenir de divisions. 

Ariane Bilheran, normalienne (Ulm), psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie, auteur notamment de Psychopathologie de la paranoïa, Paris, Dunod.

Notes

[1] « Complotiste » (comme « conspirationniste ») est un mot de la novlangue orwellienne qui ne veut rien dire, puisqu’il désigne deux situations contradictoires, dans la mesure où l’on ne nous dit pas si les complots dénoncés sont vrais ou faux.
Ainsi, un « tomatiste », suivant la même absence de logique et le même langage absurde, serait quelqu’un qui voit partout des tomates. 

Analysons :

1) s’il se trouve à ce moment-là dans le potager de Pascal Poot, c’est une personne saine d’esprit.
2) s’il est à l’assemblée nationale, il est possible qu’elle soit saine d’esprit (nous pourrions supposer une scène de jet de tomates sur des ministres davatange au service d’eux-mêmes que du peuple, l’hypothèse n’est pas invalidée).
3) s’il est dans sa chambre au fond du bitume d’une cité dortoir, il y a un souci psychologique.
(Les mêmes options peuvent par exemple valoir pour concombriste, courgettiste, et plantiste avec une petite nuance pour ce dernier terme car il est fréquent de voir des plantes malgré tout croître même sur le bitume des grandes villes – ce qui laisserait supposer un complot caché de la nature qui repousse toujours, même lorsque l’on essaie de l’éradiquer totalement, l’hypothèse n’est pas exclue !).
Voilà comment, avec la corruption du langage, nous en arrivons aujourd’hui à un niveau de non-sens plus grand encore que les controverses moyen-âgeuses sur le sexe des anges.

[2] A noter : ces attaques calomnieuses peuvent provenir de l’organe officiel médiatique du pouvoir harceleur, comme de supposés personnes en apparence d’une bonne foi inoffensive n’ayant rien à voir avec cet organe, mais étant présentes pour semer la zizanie et propager la calomnie (ex. : youtubeurs porteurs de divisions s’improvisant souvent en « sauveurs »). C’est ce que l’on peut appeler des « infiltrations » de ruse à la manière du Cheval de Troie, et elles sont nombreuses pour brouiller les pistes, semer de la confusion et calomnier les véritables messagers intègres.

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