dimanche 22 novembre 2020

"Nous, les enfants, avons hérité d’une ancienne culture qui comprend que tout est lié, sans division ni exclusion".

Discours d’investiture du vice président de Bolivie M David Choquehuanca. (8 novembre 2020)

Discours d’investiture du vice-président de l´État plurinational de Bolivie
Monsieur David Choquehuanca,

Avec la permission de nos dieux, de nos frères aînés et de notre Pachamama, de nos ancêtres, de nos achachilas, avec la permission de notre Patujú, de notre arc-en-ciel, notre feuille de coca sacrée.
Avec la permission de nos peuples, avec la permission de tous ceux qui sont présents et absents dans cet hémicycle.
Aujourd’hui, permettez-moi de prendre quelques minutes afin de partager notre vision avec vous.
La communication, le dialogue est une obligation, c’est un principe du vivre bien.
Les peuples des cultures millénaires, ceux de la culture de la vie, avons conservé nos origines depuis la nuit des temps.
Nous, les enfants, avons hérité d’une ancienne culture qui comprend que tout est lié, sans division ni exclusion.
C’est la raison pour laquelle on nous a dit de nous unir, d’aller ensemble, sans laisser tomber personne, pour que tout le monde ait tout et que personne ne manque de rien.
Le bien-être collectif est le bien-être individuel; aider nous aide à grandir et à être heureux; renoncer à quelque chose au profit de son prochain nous renforce. S’unir et se reconnaître dans le “tout” est la voie du passé, du présent, de demain et de toujours, cette voie de laquelle nous ne nous sommes jamais éloignés. (...)

Aujourd’hui, la Bolivie et le monde vivons une transition qui se répète chaque 2’000 ans, le cycle des temps, nous passons de l’intemporel au temporel, amorçant une ère nouvelle, un autre Pachakuti dans notre histoire.
Un soleil nouveau et une nouvelle expression dans le langage de la vie, où l’empathie pour l’autre ou le bien collectif remplace l’individualisme égoïste, avec des boliviens qui se considèrent tous égaux et conscients, et qui savons qu’unis nous valons plus.
Le temps est venu de retourner au Jiwasa, il ne s’agit pas du ‘soi’ mais du ‘nous’. Jiwasa représente la fin de l’égocentrisme, Jiwasa est la mort de l'anthropocentrisme et la fin de l’eurocentrisme.
Il est temps de redevenir Jisambae, ce code qui a protégé nos frères et soeurs guaranis et également Jambae, un être qui n’a pas de maître, personne dans ce monde doit se sentir maître ou propriétaire de quiconque ou quoi que ce soit.

Source (et suite) : Transcription du discours en trad. fr 
 


Condor
 

* * *



Rendez-vous à 6962 m | Bolivie, des femmes à l'assaut de leurs rêves | ARTE (30 octobre 2020)

En Bolivie, des femmes indigènes de condition modeste réalisent un exploit réservé aux meilleurs alpinistes : la conquête du plus haut sommet des Andes, l’Aconcagua, qui culmine à 6 962 mètres d’altitude.
Cuisinière, femme au foyer, institutrice ou femmes de ménage, Cecilia, Elena, Dora, Lidia et Liita appartiennent à l'ethnie aymara, en Bolivie. Ces "cholitas", comme on les appelle, sont reconnaissables à leur tenue : chapeau melon posé de travers sur la tête, tresses noires dans le dos, jupe aux couleurs vives sur des jupons blancs. Longtemps discriminées en tant que femmes, indigènes et pauvres, mais poussées par le même désir d’émancipation, elles ont décidé d’unir leurs forces pour partir à l’assaut de l’Aconcagua, le "colosse de l'Amérique", point culminant des Andes à 6 962 mètres d’altitude. Le documentaire retrace leur exploit et fait partager leur sentiment de fierté retrouvée.
Documentaire de Pablo Iraburu et Jaime Murciego (Espagne, 2019, 53mn)
  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...