Si un peuple manifeste et marche en pleine pandémie, c’est parce que son gouvernement est plus dangereux que le virus.
Giorgio Agamben
Colombie mai 2021
Colombie : les manifestations se poursuivent malgré la répression, Washington soutient Duque (RTFrance, 7 mai 2021)
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit profondément alarmé par les événements survenus dans la nuit de lundi et mardi dans la ville de Cali, en Colombie, où « la police aurait ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient contre les réformes fiscales, tuant et blessant un certain nombre de personnes ».
Extrait de : Colombie : l’ONU consternée par les manifestations mortelles contre une réforme fiscale (ONU, 4 mai 2021)
Lire aussi : Manifestations contre une réforme fiscale en Colombie: le ministre des Finances démissionne (Le Temps, 4 mai 1021)
«C’est la guerre ici à Cali! Un affrontement très inégal: face aux protestataires en colère, la police tire à balles réelles. Un de mes amis l’a vécu en première ligne ce lundi, mais ça arrive tous les jours. C’est inimaginable. Rien ne peut justifier ça, ni les actes de vandalisme ni les pillages perpétrés en marge des manifestations. Il faut absolument que le monde sache ce qui se passe en Colombie!»
Alexandre Chaubert, 29 ans, est sidéré. Ce Vaudois de Paudex, près de Lausanne, s’est installé dans la troisième ville de Colombie en 2018, après y avoir effectué un échange universitaire deux ans plus tôt. Mais depuis la grève générale de mercredi dernier, il vit sur un champ de bataille. En une semaine, il y a déjà eu au moins 24 morts, quelque 90 disparus et plus de 840 blessés, dont au moins 300 civils. Ce mercredi, une deuxième journée de grève générale a de nouveau secoué le pays...
Extrait de : «Je suis sidéré, la police n’hésite pas à tirer sur les manifestants!» (24Heures, 6 mai 2021)
Paru aussi dans la Tribune de Genève : «Je suis sidéré, la police n’hésite pas à tirer sur les manifestants!» (TdG, 6 mai 2021) - Article sur abonnement ou inscription (il vous suffit de renseigner un nom et une adresse email. Les adresse provisoire sont acceptées, par exemple sur : yopmail.com)
Une colombienne de Cali appelle à l'aide internationale (4 mai 2021)
Colombie, mai 2021
Natalia Zapata a posté une vidéo sur Instagram le 6 mai 2021. Elle y explique qu’elle a 27 ans, qu’elle habite à Cali, troisième ville la plus peuplée de Colombie et qu’elle parle le français car elle a vécu 6 ans en France pendant ses études. "Ce message est un véritable appel à l’aide internationale. Depuis une semaine, le 28 avril, le peuple colombien se fait réprimer dans le sang, dans les rues des villes, parce qu’il manifeste contre la corruption."
Colombie : Des Manifestations massives et l'armée utilisant des balles réelles (Colombie, 4 mai 2021)
Voir aussi (attention images sensibles) : un manifestant à terre, tué par balle par la police (4 mai 2021)
Autres vidéos : Colombian Police Attack And Shoot Fleeing Protesters / La Colombie en feu ! des manifestants abattus par la police, le pays en guerre. / Desmontando la politica (chaine Odysee)
Autres vidéos : Colombian Police Attack And Shoot Fleeing Protesters / La Colombie en feu ! des manifestants abattus par la police, le pays en guerre. / Desmontando la politica (chaine Odysee)
Insurrections, assassinats policiers et enlèvements, populations mitraillées
d’hélicoptère, villes bloquées, internet coupé: la guerre civile colombienne
est un événement d’ampleur historique. Nos médias de grand chemin semblent
n’y voir qu’un épisode de Gilets jaunes à la sauce tabasco… (...)
Le 25 avril dernier, la maire de Bogotá Claudia Lopez lançait elle aussi un avertissement sinistre: «Les quinze prochains jours seront les plus difficiles de la vie des Colombiens. Pas de la pandémie: de notre vie.» Trois jours plus tard, les premiers morts tombaient.
L’insurrection colombienne ressemble à des Gilets jaunes à la puissance dix, un scénario sanglant où le pouvoir aurait tout fait pour pousser la population à bout tout en s’équipant pour l’écraser, au nom d’un «reset» que personne dans le pays, à l’exception de la caste dirigeante, ne voulait. Pour de nombreux témoins et observateurs, il paraît évident que la CIA «woke» du bon papa Biden est profondément impliquée dans ce coup d’État à rebours — mené par le pouvoir colombien contre sa propre population. C’est peut-être ce qui explique la couverture médiatique très mesurée de ces événements d’importance globale.
Il est intéressant de suivre les développements en Colombie. Ils nous préfigurent peut-être les modalités pratiques d’une «réinitialisation» dont nous n’avons connu jusqu’ici que la phase rhétorique.
(MAJ 9) Extrait de : Colombie, le "Grand Reset" à balle réelle (Antipress, La Poire d'angoisse, 9 mai 2021) - Article libre
Colombie, mai 2021
En Colombie, la situation est aussi glaçante que le silence qu’elle trouve à l’international, et particulièrement en France. Les voies qui s’élèvent contre la dissimulation des massacres à l’encontre du mouvement social trouvent peu de résonance dans les colonnes des médias d’information, à part pour leur consacrer des chiffres froids et déshumanisants. Il est important d’y remédier. [1]
[1] Au moment de la publication de cet article, nous...
« Pendant plusieurs nuits la jeunesse a dû transmettre sa propre agonie sur Instagram. Les médias étaient très occupés à couvrir les embouteillages »
(MAJ 11) Source (et suite) du texte et vidéos instagram : SOULÈVEMENT ET RÉPRESSION EN COLOMBIE (Lundi.am, 10 mai 2021)
Colombie : le pays à feu et à sang - Paro Nacional
"Ils sont en train de nous tuer"
Juan BARRETO / AFP
Mercredi dernier, le peuple colombien se levait pour protester contre la réforme tributaire d'Iván Duque, lançant dans le même temps une bouteille à la mer quant à la grave situation économique et sanitaire du pays. Une semaine plus tard, alors que la crise du Covid-19 continue d'aggraver la pauvreté et les inégalités du pays, les événements se poursuivent, le pays est à feu et à sang.
D'un côté, le président a annoncé retirer la réforme fiscale pour retravailler son texte afin qu'il soit accepté par tout le monde ; le ministre des Finances et du crédit public, Alberto Carrasquilla, a démissionné. Mais dans le même temps, les forces de l'ordre répriment toujours plus violemment les manifestants, tirant à balles réelles. De l'autre côté, les civils sont forcés d'improviser des hôpitaux de rue pour soigner les blessés. L'ONG Temblores rapporte 1443 cas de violence policières et 31 morts entre le 28 avril et le 4 mai :
Estas son las cifras de los hechos que hemos registrado entre las 6 am del 28 de abril y las 8 am del 4 de mayo de 2021, en el marco de las protestas sociales en Colombia.#NoMasViolenciaPolicial #reformapolicialya #SOSColombia @ONUHumanRights @CIDH pic.twitter.com/UokKSlDt35
— Temblores ONG (@TembloresOng) May 4, 2021
Malgré le retrait de la réforme et la violence de la répression, les manifestants sont toujours plus nombreux à se révolter. Même certains membres de l'ESMAD (Escuadrón Móvil Antidisturbios - équivalents des gendarmes mobiles français) se sont joints au peuple pour marcher et protester.
Pour crier leur désespoir, les Colombiens ont mis en ligne une pétition adressée à l'ONU, les priant d'intervenir. Dans cette même pétition, ils écrivent qu'au cours de la nuit du 5 mai, alors que les violences continuaient, le gouvernement a coupé l'accès à Internet pour empêcher le peuple de communiquer sur les réseaux sociaux.
Vous pouvez retrouver la pétition ici, qui a dépassé les 550 000 signatures à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Alors que penser de tout cela ? Plusieurs choses : nous avons vu qu'un hacker aurait prouvé l'infiltration de l'armée dans les manifestations ; nous savons qu'Iván Duque marche dans la droite ligne d'Álvaro Uribe, tristement célèbre pour sa lutte contre les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC) ainsi que les indigènes, ses liens étroits avec les cartels de drogue et son penchant pour la gestion paramilitaire ; nous savons aussi qu'Iván Duque s'est positionné contre l'accord de paix avec les FARC ainsi que les négociations avec l'Armée de libération nationale (ELN) ; nous savons que sa politique économique, si elle a permis une croissance de 3,3% pour le pays en 2019, a aussi accentué la pauvreté de près de 10%, prouvant que les inégalités entre les riches et les pauvres se creusent encore et que le gouvernement s'éloigne de son peuple et de la réalité ; nous savons par ailleurs que les forces militantes et révolutionnaires colombiennes peuvent aussi être à l'origine de certaines violences, notamment contre les forces de l'ordre ; nous savons enfin que la Colombie est particulièrement touchée par l'actuelle pandémie et que cela peut être partiellement à l'origine de la situation.
S'il est difficile de différencier le vrai du faux quand les esprits sont guidés par la colère et par la peur, il n'en est pas moins essentiel de relever la situation dramatique que connaît actuellement la Colombie.
Lire aussi : Colombie : une grève nationale qui prend le virage d'une "pré-révolution" (France Soir, 29 avril 2021)
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