Le Caravage, Nativité avec Saint François et Saint Laurent, 1609
Palestrina, Palestrina, Missa Papae Marcelli (1562). The Tallis Scholars, Peter
Rupert Spira, Rupert Reads from Meister Eckhart for Christmas (2022) - trad. automatique disponible
« Pourquoi Dieu s’est-il fait homme ? Pour que Dieu naisse dans l’âme et que l’âme naisse en Dieu. C’est pour cela que toute l’Écriture est écrite, c’est pour cela que Dieu a créé le monde et toute la nature angélique : afin que Dieu naisse dans l’âme et que l’âme naisse en Dieu. » (Maitre Eckhart) Source : Marie-Anne Vanier, De la résurrection à la naissance de Dieu dans l’âme, éd. du Cerf
La parole de Maître Eckhart ne représente pas une quelconque fuite du monde, mais le plus court moyen d’aller à Dieu dans un monde qui sombre dans la confusion, la dissension et le chaos. Lorsque tout alentour tout s’effondre et se dérobe, quand nul appui solide n’est envisageable, l’homme fait l’expérience de son être 'nu' et démuni. Vécue comme telle, c’est la condition de la plus authentique Incarnation quand libre et abandonnée, l’humanité offre ainsi à Dieu un lieu de naissance et d’activité. Car, selon Maître Eckhart, c’est le propre de la créature de faire quelque chose à partir de quelque chose, mais c’est le propre de Dieu de faire quelque chose à partir de rien. (p.226-226). Extrait de : Rémy Vallejo, Réduit à rien, Les derniers jours de Maitre Eckhart, éd. du Cerf, 2021 Source du texte : Le frère dominicain Johannes Eckhart (Dominicains, province de Suisse, 2022)
Présentation de Maitre Eckhart à l'occasion de la parution de la nouvelle traduction des sermons allemands par Laurent Jouvet. (Almora, juin 2022)
Rupert Spira est né en 1960 à Londres, artiste céramiste reconnu, il continue à produire des oeuvres et à les exposer tout en donnant parallèlement des satsang.
Bibliographie (en français) : La transparence des choses. Prochainement aux Editions Accarias l'Originel
La Conscience n'est pas seulement le témoin mais aussi la substance de chaque objet qui apparaît en elle.
Chaque objet est fait de Conscience et est une expression de la Conscience.
Pour commencer nous comprenons les objets comme apparaissant à la Conscience.
Puis nous comprenons qu'ils apparaissent dans la Conscience.
Et ensuite nous comprenons qu'ils apparaissent en tant que Conscience.
De cette façon, la Conscience réabsorbe le corps, le mental et le monde en elle-même.
Et cette formulation n'est pas tout-à-fait exacte, car elle suggère qu'un objet est venu d'une certaine manière, de l'extérieur et est apparu dans la Conscience, et que cette Conscience prend l'objet en elle-même.
Quoi qu'il en soit, la Conscience "est" en premier, avant l'apparence de tout objet. Notre toute première expérience en tant que nouveau né a été expérimentée par cette même Conscience qui est présente maintenant, et lit ces mots.
Bien sûr, parler "d'avant" n'a aucun sens, car lorsqu'il n'y a pas d'objets, il n'y a pas de temps, mais nous devons accepter les limitations du langage.
Ce n'est pas que la Conscience prenne l'objet en elle-même. La Conscience prend la forme de l'objet apparent, au travers des facultés de ressenti et de perception, tout en restant toujours elle-même.
Au départ la Conscience s'identifie avec les objets et ce faisant, elle semble s'oublier elle-même. Plus tard, elle prend la forme des objets sans s'oublier elle-même.
Lorsque la Conscience semble s'oublier elle-même, "l'objet" est expérimenté comme un objet avec son existence propre séparée. Lorsque la Conscience prend la forme d'un objet sans s'oublier elle-même, "l'objet" est expérimenté comme une expression de la Présence même.
En réalité, la Conscience prend la forme de chacune de nos expériences. De cette façon, nous, Conscience, nous nous connaissons comme étant toute chose.
La vacuité transparente, lumineuse, vide, connaissante de la Conscience prend la forme de la totalité de notre expérience. Elle se connaît en tant que chaque chose.
La Conscience est toujours elle-même et pourtant, en s'identifiant exclusivement avec un objet, le corps-esprit, elle semble devenir quelque chose. Elle semble devenir un objet.
En se désidentifiant de l'objet, elle se réalise elle-même comme sujet. Elle se réalise comme n'étant rien, vide, c'est-à-dire comme n'étant pas un objet, pas une "chose".
Comme elle reconsidère l'objet à partir de sa position de sujet, elle réalise que le sujet - i.e.elle-même - entre dans la composition de l'objet. Elle se réalise en tant que toute chose.
Cette condition pourrait être appelée l'Amour. C'est l'état naturel dans lequel la vacuité du témoin est libérée de toute objectivité ou limitation et se réalise comme étant la substance même de toute chose. La Conscience se connaît comme toute chose.
Elle réalise que chaque chose est inclue en elle et est une expression d'elle-même.
Cela dépasse le sujet et l'objet. Le sujet et l'objet s'écroulent dans ce qui est derrière, au-delà et en eux. Nous pourrions appelé cela l'Etre.
La Conscience devient quelque chose, puis rien, puis toute chose, et reste cependant toujours elle-même.
La Conscience ne va jamais nulle part. Elle ne devient jamais rien.
Il n'y a que la Conscience, il n'y a que l'Etre, qui simultanément crée, est témoin, exprime et s'expérimente elle-même ou lui-même dans chacune de nos expériences.