dimanche 25 mars 2012

Allama Mohammad Iqbal ou Ikbâl ou Egbâl


Iqbal Mohammad (1873-1938). Philosophe et poète qui contribua à la fondation du Pakistan, Iqbāl (Ikbāl) est né au Pandjāb, dans une famille de brahmanes du Cachemire convertis à l'islam depuis trois siècles. Il se rend en Europe en 1905, où il rencontre notamment Mac Taggart et Bergson; il étudie à Cambridge, soutient en Allemagne un doctorat de philosophie sur la métaphysique en Perse et professe quelque temps l'arabe à l'université de Londres. Son premier grand ouvrage, Asrār-i khūdī, fut traduit en anglais sous le titre Secrets of the Self par le professeur Nicholson, qui déclara que son message n'était pas destiné aux seuls musulmans de l'Inde, mais à ceux du monde entier. (...)

Iqbāl ne croit pas à l'art pour l'art; il considère que l'écrivain a pour mission de réveiller les esprits et les peuples endormis. Son ouvrage principal est une œuvre en prose comprenant de célèbres conférences, faites en anglais et réunies sous le titre The Reconstruction of Religious Thought in Islam (Reconstruire la pensée religieuse de l'islam, trad. E. de Vitray-Meyerovitch, 1955). Étudiant avec une grande profondeur de pensée et beaucoup de largeur de vues l'esprit de la culture musulmane, il rappelle que le but principal du Coran est d'« éveiller dans l'homme une conscience plus haute de ses multiples relations avec Dieu et l'univers » ; et il note le caractère concret et dynamique de cette culture qui a posé les fondements mêmes des méthodes expérimentales. (...)
Source du texte : universalis
Autre biographie : wikipedia moncelon


Bibliographie (en fr) :
- Reconstruire la Pensée de l’Islam, Ed. A. Maisonneuve, 1955.
- Message de l’Orient, Ed. Les Belles Lettres, 1956.
- Le Livre de l’Eternité, Ed. Albin Michel, 1962.
- L'aile de Gabriel, Albin Michel, 1977
- La métaphysique en Perse, Sindbad, 1980
- Les secrets du Soi, Les mystères du Non - Moi, Albin Michel, 1989
Biographie :
Luce-Claude Maître, Mohammad Iqbal, Seghers, 1964
Abdenour Bidar, L'islam face à la mort de Dieu, Actualité de Mohammed Iqbal, Ed. François Bourin,  2010.

Pages dédiées : Moncelon
Voir aussi la MAJ : Hallaj sans corde et sans gibet


La Réalité est, essentiellement, esprit. Mais, bien entendu, il existe des degrés dans l'esprit... Le monde, dans tous ses détails, depuis le mouvement mécanique de ce que nous appelons l'atome de matière jusqu'au mouvement libre de la pensée dans l'égo humain, est l'autorévélation du "Je suis Grand". Chaque atome d'énergie divine, quelqu'inférieure que soit sa place dans l'échelle de l'existence, est un ego. Mais il y a des degrés dans l'expression du "Je". A travers la gamme tout entière de l'être s'élève la note du "Je" qui s'élève peu à peu jusqu'à ce qu'elle atteigne sa perfection dans l'homme. C'est pourquoi le Qo'ran déclare que l'égo ultime est plus proche de l'homme que sa propre veine jugulaire. Comme des perles, nous vivons, nous nous mouvons et avons l'être dans le flux perpétuel de la vie divine... Le degré de réalité varie avec le degré du sentiment du "Je". C'est pourquoi l'homme, en qui le "Je" a atteint sa perfection relative, occupe une place authentique au coeur de l'énergie créatrice divine, et possède ainsi un degré de réalité bien plus élevé que les choses qui l'entourent. Parmi toutes les créations de Dieu, lui seul est capable de participer consciemment à la vie créatrice de Son Créateur (...)
Dans l'histoire de l'expérience religieuse dans l'Islam qui, selon le Prophète, consiste en la "création d'attributs divins dans l'homme", cette expérience s'est exprimée dans les phrases telles que "Je suis la Vérité créatrice" (Hallaj), "Je suis la destinée" (Mu'awiya), "Je suis la parole du Qo'ran" (Ali), "Gloire à moi" (Bayazid). Dans le soufisme le plus élevé de l'Islam, l'expérience unitive ne consiste pas pour l'égo fini dans l'effacement de son identité propre par une sorte d'absorption dans l'ego infini, c'est plutôt l'infini qui passe dans l'étreinte pleine d'amour du fini. Ainsi que le dit Rumi : "La connaissance divine se perd dans la connaissance du saint".
Extrait de : Reconstruire la pensée religieuse
Cité dans : Eva de Vitray-Meyerovitch, Anthologie du soufisme, rééd. Albin Michel, Spiritualité vivante, 1995.

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Le soleil est dans mon cœur, les étoiles se cachent dans les plis de ma tunique.
Si tu me contemples, je ne suis rien; si tu regardes en toi, je suis toi-même.
Dans les villes et dans les campagnes, dans les palais et dans les chaumières,
Je suis la douleur et ce qui l’apaise, je suis la joie infinie.
Je suis l’épée qui déchire l’univers, je suis la Source de Vie.
Les Gengis Khan et les Tamerlan ne sont qu’une poignée de ma poussière,
Le bruit et la fureur de l’Europe ne peuvent rivaliser avec le plus infime de mes échos.
L’homme et son univers ne sont que l’une de mes esquisses,
C’est avec le sang de son cœur que je colore mon printemps.
Je suis flamme ardente, je suis divin paradis.
Ô étrange mystère ! Je suis à la fois immobile et en marche,
L’éternité se reflète dans ma coupe éphémère.
Extrait de : Choix de textes
Source du texte : notesdumontroyal


Le cri de la beauté éternelle.
Le calame de Dieu, parmi les images de beauté et de laideur, a dessiné pour chacun de nous celle qui lui convient. Qu'est-ce qu'« être », le sais-tu, ô homme noble ? C'est participer à la beauté de l'Essence divine. Créer ? C'est rechercher l'Aimé, c'est s'ouvrir soi-même à l'autre ! Toute cette multitude tumultueuse d'êtres sans Notre Beauté ne serait jamais venue à l'existence ! La vie est éphémère aussi bien qu'éternelle, elle n'est que créativité et brûlant désir ! Es-tu vivant ? Alors sois brûlant de ferveur, sois créateur, embrasse comme nous tous les horizons de l'univers. Renverse et brise tout ce qui n'est pas digne de toi, des profondeurs de ton être fais surgir un monde nouveau ! Pour un homme libre, il est pénible de vivre dans le monde d'autrui. Celui qui ne possède pas de pouvoir créateur à Mes yeux n'est qu'un impie et un hérétique ! Il ne participe pas à Ma Beauté, il n'a pas goûté aux fruits de la vie ! 0 homme de Dieu! Sois acéré comme le glaive, sois toi-même l'arbitre de ton propre univers !
Source du texte : moncelon
Voir aussi : La danse de l'âme, sur collection orient-occident

Quelques poèmes mis en musique :





Par Nusrat Fateh Ali Khan :











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