Les Nouveaux chemins de la connaissance par Adèle Van Reeth
Qu’est-ce que la philosophie analytique ?
(1/4) : Sommes-nous sûrs d’avoir deux mains ? 20.10.2014
avec Pascal Engel, directeur d'études à l'EHESS
(2/4) : Que signifie :" la neige est blanche ?" 21.10.2014
avec François Recanati, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS, et directeur de laboratoire à l’Ecole normale supérieure.
(3/4) : Sommes-nous des cerveaux dans des cuves ? 22.10.2014
avec Claudine Tiercelin, professeur au Collège de France. Chaire de Métaphysique et philosophie de la connaissance
(4/4) : Le dilemne du tramway fou 23.10.2014
avec Florian Cova, post-doctorant au Centre Interfacultaire en Sciences Affectives à l’Université de Genève, où il participe au Focus « Moral Emotions ».
Voir aussi les pages : Qu'est-ce que le statut du réel en physique ?/ Jacques Bouveresse / Bertrand Russel
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Petit retour sur la première émission. Critique de la critique de Platon.
Pascal Engel mentionne le cas de Guettier (un homme regarde une horloge arrêtée indiquant l'heure juste, l'homme ne sait ni que l'horloge est arrêtée ni qu'elle indique l'heure juste) comme un contre argument au processus fiable de Ramsey et à la définition platonicienne du Théétète. On peut donc avoir une croyance vraie (l'heure pensée est juste) justifiée (par le recours à une horloge) sans pour autant avoir une connaissance.
Première remarque le dialogue du Théétète est aporétique, la science recherchée n'est ni la sensation, ni l'opinion vraie ni la définition ajoutée à une opinion vraie (206 c). Dans le Ménon cependant Platon distingue entre opinion (doxa) vraie et science (episteme), celle-ci étant lié par un raisonnement sur les causes (aitias logismos - 98a). On pourrait alors parler de la connaissance (ou du savoir) comme d'une croyance vraie justifiée. Néanmoins cette justification n'est pas celle de Ramsey, il est peu probable que Platon aurait admis que le simple fait de regarder une horloge puisse constituer une telle justification, encore faut-il être en mesure de vérifier que l'horloge soit à l'heure.
Une montre arrêtée donne l'heure exacte deux fois par jour, mais la vérité de cette information relève de la croyance vraie (nous croyons qu'il est telle heure et il est telle heure) et non du savoir (nous ne savons pas qu'il est telle heure), parce que la vérité de cette croyance fait intervenir le hasard.
Conclusion le cas de Guettier éclabousse peut-être Ramsey mais non Platon.
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