mardi 2 juin 2015

Le terrorisme islamique selon le GRU

Le général Igor Sergune, chef du GRU (Services de renseignement russes) accuse les États Unis et leurs alliés d’avoir fabriqué le réseau terroriste islamique transnational.

Présentation faite à la 4e conférence de Moscou sur la sécurité internationale le 16 avril 2015.
Sujet : Sécurité globale : transformation radicale ou création de nouvelles règles du jeu ?
Titre du discours : Les sujets brûlants de la lutte globale contre le terrorisme


Mesdames, Messieurs,

Un des plus dangereux défis de notre époque est celui du terrorisme international, qui est en train de prendre rapidement une tournure politique et de devenir une vraie force en essayant de prendre le pouvoir dans certains pays.

Nous assistons à une véritable expansion mondiale de l’activité des organisations terroristes, dans le sens d’un élargissement géographique, d’un renforcement des relations entre des groupes autrefois disparates ainsi qu’à une rapide capacité d’adaptation aux changements de situation.

Parmi ces organisations terroristes, le rôle de celles se réclamant de l’islam radical augmente. Leurs chefs collaborent de plus en plus pour chercher à créer des zones d’instabilité, non seulement à l’intérieur de quelques pays mais touchant des régions entières.

Ce terrorisme international émergent a pour but de restaurer, par des moyens militaires, un grand califat à l’intérieur de frontières qui s’étendent du Moyen-Orient au Caucase, en Afrique du Nord et dans la péninsule ibérique. Une campagne pour la formation d’un front uni pour un  djihad global fut annoncée, avec l’objectif de conduire une lutte armée contre  les principaux ennemis de l’islam, qui sont les États-Unis, les pays d’Europe occidental, la Russie et les pays musulmans ayant un gouvernement séculier.

Actuellement, le terrorisme menace surtout l’Irak, la Syrie, la Libye et l’Afghanistan où le groupe État islamique, al-Qaida, Jabhat al-Nusra, le Mouvement islamique taliban et d’autres groupes radicaux sont actifs.

Al-Qaida reste une des organisations terroristes les plus puissantes et était, à son apogée, la bannière de la guerre contre les infidèles, référence pour les autres groupes régionaux du même bord qui opèrent de manière indépendante.

Dernièrement, EI [État islamique], qui a réussi à imposer son contrôle sur une partie significative de l’Irak et de la Syrie, est en train, avec succès, de prendre une position dominante parmi les organisations extrémistes.

Les terroristes ont déclaré l’avènement d’un califat islamiste sur les territoires occupés et ont commencé à mettre en place leurs propres institutions publiques, dont un système financier et judiciaire. Un contrôle centralisé et pérenne sur les différents groupes armés a été organisé.

Le renforcement d’EI a sérieusement déstabilisé la situation en Afrique. EI fournit une aide militaire et financière conséquente aux extrémistes locaux et envoie des renforts composés de terroristes syriens et irakiens expérimentés. Les groupes bénéficiant de cette aide sont Ansar al-Sharia qui opère en Afrique du Nord, Boko Haram à l’ouest du continent, alors que la plus grande menace pour la stabilité de l’Afrique de l’Est vient de l’organisation terroriste Al-Shabab al-Mujahedeen, responsable de nombreuses opérations de haut niveau.

Aussi alarmante est la tension en train de monter au Moyen-Orient et en Asie centrale où des organisations extrémistes comme les Talibans, Hizb-ut-Tahrir et le Mouvement islamique d’Ouzbékistan ont développé une grande force de combat potentielle. Nous estimons qu’actuellement 50 000 militants combattent en Afghanistan seulement. Les territoires afghans et pakistanais hébergent un réseau de camps d’entrainement de terroristes, dont des camps spéciaux pour la formation aux attentats suicides à la bombe.

La dissémination active des idées radicales islamistes a des conséquences négatives sur le développement de la situation en Asie du Sud-Est. Une de ces conséquences, dont il est encore difficile de prévoir l’ampleur, pourrait être causée par l’organisation Jamaha Islamiya dont l’objectif déclaré est l’établissement d’un état théocratique islamique dans des frontières allant de Brunei à l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, jusqu’aux provinces musulmanes de Thaïlande et des Philippines

Depuis quelques années, le niveau de menace terroriste en Europe a augmenté. Principalement à cause des rebelles revenant des points chauds et prêts à utiliser leur expérience à la maison. Rien qu’en Allemagne, 600 djihadistes sont revenus durant les quatre dernières années.

L’influence des extrémistes s’est même étendue jusqu’en Amérique du Sud. La région trifrontalière, située à la jonction de l’Argentine, du Brésil et du Paraguay est considérée comme un point d’ancrage par les extrémistes.

L’action secrète de quelques États dans le but de parvenir à leurs propres objectifs de politique étrangère grâce au financement secret de structures islamiques participe à la déstabilisation de la situation.

Tout en entretenant une relation avec les extrémistes, quelques pays occidentaux semblent certains que leur prétendue stratégie de chaos contrôlé dans des régions lointaines ne résultera pas en conséquences tragiques pour eux, au moins à moyen terme, mais je pense qu’ils se trompent lourdement.

Le fait que ce soit à l’initiative de nos partenaires occidentaux que, depuis les années 1980, l’islamisme extrémiste a rapidement pris de l’ampleur n’est plus un secret pour personne. Pour contrer les troupes soviétiques en Afghanistan, on a assisté à un armement massif, grâce aux fonds américains et d’autres pays de l’Otan, de groupes disparates de djihadistes et de moudjahidin qui se sont alors alliés pour former les principaux groupes et mouvements terroristes. De même, grâce à l’aide financière et militaire de Washington et de ses alliés et dans le but d’éliminer le régime en place en Syrie, dont l’Occident ne voulait plus, le groupe État islamique et Jabhat al-Nusra ont été créés. L’intervention militaire en Libye par l’Alliance a entraîné un résultat similaire, favoriser les groupes extrémistes.

Cette disponibilité de sources stables de financement pour les extrémistes est une raison de s’inquiéter sérieusement. Les sources de financement les plus fiables étant les différentes ONG et fondations. Il existe, environ 200 organisations de ce type rien que dans la péninsule arabique.

Une autre source de financement est le contrôle de la production et du trafic de drogues. Rien que cette activité rapporte plus de 500 millions de dollars par an aux islamistes du Moyen Orient et d’Asie Centrale.

Il arrive assez souvent que les actions de Washington et de l’Occident dans différentes régions du monde contribuent à engendrer de sérieux problèmes, comme le trafic de drogues, l’extrémisme religieux et le terrorisme, à la suite de quoi Washington mobilise héroïquement la communauté internationale pour tenter d’enrayer les problèmes qu’elle a créés.

De manière générale, sous le slogan d’une bataille pour un islam pur, le terrorisme international est en train de devenir une activité criminelle internationale. En réalité, c’est devenu un juteux business brassant des milliards, business de drogues, de prise d’otages, de trafic d’armes et de métaux [et même de migrants maintenant, NdT].

A la recherche d’autre sources de profit, les djihadistes cherchent même à établir des relations avec des organisations nationalistes, des pirates et des séparatistes.

Nous devons donc nous attendre, pour le court terme, à ce que le niveau de menace terroriste reste assez élevé. Le renforcement des groupes extrémistes, à l’instigation des États-Unis et de leurs alliés, surtout au Moyen-Orient et en Asie centrale, entraîne une réelle menace d’exportation du terrorisme vers les pays européens, les républiques du CIS et la région Asie Pacifique.

Merci de votre attention.

Traduit du russe à l’anglais par Shed.
Traduit de l’anglais par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone
Source : Le Saker Francophone (trad)

* * *

Le faux califat : l’atout stratégique des USA
Par Pepe Escobar, le 26 mai 2015 - Sputnik News

Le monde civilisé verse d’immenses larmes de crocodile devant la prise de la perle du désert de l’ancienne Route de la Soie, Palmyre, par EIIS/EIIL/Da’ech.

Et pourtant… Ni le président des USA, Barack Obama, ni les 22 pays vassaux armés jusqu’aux dents faisant théoriquement partie de sa coalition de volontaires n’ont envoyé le moindre drone équipé de missiles Hellfire contre les brutes drapées de noir du faux califat.

Il est assurément justifié de dire que l’Occident civilisé préfère avoir affaire à un califat médiéval intolérant imbibé de wahhabisme qu’à un dictateur arabe séculaire qui refuse de se prosterner devant l’autel du néolibéralisme occidental.

Il est tout autant justifié d’ajouter que ceux qui arment les décapiteurs et coupeurs de gorges du Front al-Nosra, c’est-à-dire al-Qaïda en Syrie, ou de EIIS/EIIL/Da’ech, sont essentiellement des Saoudiens, qui constituent aussi les plus grands importateurs d’armes de la planète, qu’ils achètent surtout des USA, mais aussi de la France et du Royaume-Uni.

Voilà maintenant qu’un document déclassifié de l’US Defense Intelligence Agency (DIA) rédigé en août 2012, qui a fait le tour de tous les organes gouvernementaux dont CENTCOM, la CIA et le FBI et qu’a obtenu Judicial Watch (un cabinet juridique qui veille à l’intérêt du public), confirme enfin ce qui passe pour être la stratégie de Washington dans le Levant et la péninsule arabique.

C’est qu’au même titre que le proto al-Qaïda original financé par la CIA, qui a vu le jour dans les années 1980 à Peshawar, EIIS/EIIL/Da’ech, alias al-Qaïda 2.0, remplit un seul et unique objectif géopolitique.

Pour faire court, l’Occident civilisé, de pair avec des vassaux tels que la Turquie et les pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a soutenu la branche d’al-Qaïda en Syrie pour déstabiliser Damas, même si le Pentagone avait prévu l’issue horrible de cette stratégie, à savoir l’émergence de EIIS/EIIL/Da’ech (Brad Hoff fournit tous les détails dans un texte traduit par le Saker Francophone ici).

Pour le Pentagone, c’était tout de même un atout stratégique inestimable, qui devait être lâché dans la nature pour isoler le régime syrien.

Que le rapport de la DIA ne mentionne pas que le gouvernement des USA a créé de toutes pièces EIIS/EIIL/Da’ech ou qu’il favorise le Front al-Nosra en Syrie ou le faux califat en Irak est sans importance. L’élément essentiel, c’est que le gouvernement des USA n’a absolument rien fait pour empêcher la maison des Saoud, ses sbires du CCG et la Turquie de soutenir l’opposition syrienne et d’assouvir ainsi leur désir brûlant de faciliter l’émergence d’un État sécessionniste salafiste dans l’est de la Syrie et de l’autre côté de la frontière, en territoire irakien.

Aujourd’hui, tout observateur bien informé sait que la guerre contre la terreur du régime Cheney était une fraude. Il n’est donc pas surprenant que la destruction planifiée en cours en Syrak offre l’excuse parfaite au complexe militaro-industriel des USA pour tirer des milliards de dollars de la vente de plus d’armes encore à la maison des Saoud, aux autres sbires du CCG, à Israël et à l’Irak.

Cette convergence d’intérêts, géopolitiques dans le cas du Pentagone, commerciaux pour ce qui est du complexe militaro-industriel, entre parfaitement dans le scénario de la maison des Saoud, qui consiste à dicter la politique étrangère de l’administration évitons les conneries Obama au Levant et dans la péninsule arabique.

Les 22 États membres de la coalition d’Obama se réuniront à Paris au début juin. Le Pentagone devrait alors disposer d’un véritable plan relativement à EIIS/EIIL/Da’ech : soit qu’on tente le tout pour le tout pour l’annihiler (très peu probable), soit qu’on repousse toutes ces brutes vers le Caucase (assez probable). Le plus probable en fait, c’est que le bordel actuel va se perpétuer.

On ne peut rien cacher aux Russes

Le colonel-général Igor Sergoun, chef de la Direction générale des renseignements (GRU) de l’état-major des forces armées russes, parle rarement en public. Mais lorsqu’il le fait, les plaques tectoniques géopolitiques bougent.

L’analyse de Sergoun corrobore le rapport de la DIA à la perfection. Depuis maintenant des années, les services du renseignement militaire russes ont conclu (et le font maintenant savoir au public) que le terrorisme islamique, que toute la guerre contre la terreur, en fait, sont un outil de l’Occident utilisé pour détruire les pays souverains qui osent s’opposer à la puissance hégémonique.
Comme nous le savons tous, il est évidemment beaucoup plus facile de subvertir et d’écraser la Libye ou la Syrie que la Russie ou la Chine (ou même l’Iran à vrai dire).

N’empêche que l’Empire du Chaos doit maintenant se dépatouiller pour faire face  (ou faire bonne figure) devant ce retour d’ascenseur généré par sa tactique de diviser pour mieux régner. En Irak, la chute de Ramadi donne un formidable élan à la portée stratégique, au recrutement et au financement de EIIS/EIIL/Da’ech, qui a fait passer l’équipe d’Obama-évitons les conneries pour de parfaits imbéciles.

D’autant plus que les USA n’étaient pas que de simples spectateurs dans cette débâcle. Ramadi est tombée parce que le gouvernement de Bagdad refusait d’armer les tribus sunnites de la province d’Al-Anbar. Le faux califat a attaqué la ville avec une flotte de 30 camions bourrés d’explosifs conduits par des kamikazes. Les membres des tribus qui la défendaient ont dû fuir pour éviter d’être massacrés par les brutes du califat.

Que faisait le Pentagone ? Rien, ce qui entre en contradiction avec les accusations trompeuses de son chef Ash Carter, qui a dit que les Irakiens manquaient de volonté à combattre. Le Pentagone n’a rien fait non plus à Tikrit, lorsque les États-uniens ont refusé de combattre le faux califat aux côtés de milices chiites dirigées par des officiers iraniens qui relevaient directement de Qasem Soleimani, la superstar de la Force Al-Qods.

Le match oppose l’Iran et les décapiteurs

La chute de Ramadi montre à l’évidence que la véritable puissance qui lutte contre EIIS/EIIL/Da’ech en Irak ce ne sont pas les USA, mais l’Iran. Les milices chiites sont d’ailleurs déjà en train d’être incorporées dans les forces de sécurité irakiennes.

Ezzat al-Douri, l’ancien numéro deux de Saddam Hussein que les USA n’ont pas encore capturé, a diffusé des messages où il évoquait un besoin d’aide urgent en armes de la part des suspects habituels, les Saoudiens. Alors qu’ils tentaient d’armer les tribus de la province d’al-Anbar à partir de la Jordanie, devinez qui a mis un holà ? Washington. Conformément aux règles hésitantes de l’administration Obama, la Jordanie ne peut donner suite aux efforts saoudiens sans l’autorisation directe de Bagdad, qui n’est jamais venue.

Cette pagaille n’est qu’un exemple du double jeu incessant auquel se livre l’Empire du Chaos dans sa guerre contre la terreur, qui revient en fin de compte à dire que la lutte contre EIIS/EIIL/Da’ech en Syrak n’est qu’une immense farce.

Qu’importe ce qui arrivera à Washington dans un proche avenir, que ce soit sous le règne d’Hillary-Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort-Clinton ou de Jeb-Mon frère a eu raison d’envahir l’Irak-Bush, rien n’indique que le gouvernement des USA cessera un jour d’utiliser le terrorisme islamique comme atout stratégique.  

Traduit par Daniel, relu par jj pour le Saker francophone

Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan: How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007), Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge (Nimble Books, 2007), Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009) et le petit dernier, Empire of Chaos (Nimble Books).
Source : Le Saker Francophone (trad).

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Création de l’État Islamique : documents secrets US de 2012 déclassifiés
Par Brad Hoff, le 19 mai 2015 – Levant Report

L’Occident facilitera la création d’État islamique «afin d’isoler le régime syrien», lit-on dans un document de la Defense Intelligence Agency de 2012.

Le lundi 18 mai, Judicial Watch, le groupe conservateur de vigilance du gouvernement, a publié une sélection de documents, autrefois classifiés, obtenus du Département américain de la Défense et du Département d’État grâce à un procès fédéral.

Le rapport est (en anglais).

Alors que les grands médias se concentraient sur le traitement par la Maison Blanche de l’attaque du consulat de Benghazi, un bien plus grand tableau se dégage de la lecture d’un document de la Defense Intelligence Agency rédigé en 2012 : à savoir que l’avènement d’un «État islamique» dans l’est de la Syrie est souhaitable pour que l’Occident puisse arriver à ses fins dans la région.

De manière surprenante, le rapport récemment déclassifié stipule que pour

«l’Occident, les pays du Golfe et la Turquie [qui] soutiennent l’opposition [syrienne]… il y a la possibilité d’établir une principauté salafiste, officielle ou pas, dans l’est de la Syrie (Hasaka et der Zor), et c’est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition, afin d’isoler le régime syrien …».

Le rapport de la DIA, anciennement classé SECRET // NOFORN 1 et daté du 12 août 2012, a été largement diffusé dans les divers organes gouvernementaux, y compris CENTCOM, la CIA, le FBI, le DHS, NGA, le Département d’État et beaucoup d’autres.

Le document montre que, dès 2012, le renseignement américain avait prédit la montée d’État Islamique en Irak et au Levant (ISIL ou ISIS), mais au lieu de désigner clairement le groupe comme un ennemi, le rapport considère le groupe terroriste comme un atout stratégique américain.

Bien qu’un certain nombre d’analystes et de journalistes documentent depuis longtemps le rôle des agences de renseignement occidentales dans la formation et l’entrainement de l’opposition armée en Syrie, ce document constitue la confirmation par les plus hautes sphères du Renseignement étasunien de l’idée que les gouvernements occidentaux voient essentiellement ISIS comme le meilleur moyen de parvenir à un changement de régime en Syrie. Non seulement ce document le dit clairement mais il le dit comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit.

Des preuves matérielles, des vidéos, ainsi que les récents aveux de hauts fonctionnaires impliqués (voir l’aveu de l’ancien ambassadeur de la Syrie, Robert Ford, ici et ici), ont, depuis, prouvé que le soutien matériel des terroristes d’ISIS sur le champ de bataille syrien par le Département d’État et la CIA remonte à au moins 2012 et 2013 (pour un exemple clair de preuves matérielles: voir le rapport de l’organisation anglaise, Conflict Armement Research, qui, en remontant la trace des roquettes anti-chars croates récupérées auprès de combattants ISIS, est arrivée à un programme conjoint CIA /Arabie saoudite via des numéros de série identifiables).

On peut résumer ainsi les points clés du rapport de la DIA, concernant «ISI» (en 2012 : État islamique en Irak) et son futur compère ISIS, qui vient d’être déclassifié :

- Al-Qaïda conduit l’opposition en Syrie
- L’Occident s’identifie avec l’opposition
- L’établissement d’un État islamique naissant n’est devenu réalité qu’avec la montée de l’insurrection syrienne (il n’y a aucune raison de penser que le retrait des troupes américaines d’Irak ait joué le rôle de catalyseur dans l’essor d’État islamique, comme l’affirment d’innombrables politiciens et experts ; voir la section 4 .D. ci-dessous)
- La mise en place d’une principauté salafiste en Syrie orientale est exactement ce que veulent les puissances extérieures qui soutiennent l’opposition (identifiées comme l’Occident, les pays du Golfe, et la Turquie) pour affaiblir le gouvernement d’Assad
- Il est suggéré de créer des lieux de refuge sûrs dans les zones conquises par les insurgés islamistes, comme cela a été fait en Libye (ce qui dans les faits, se traduit par une prétendue zone d’exclusion aérienne comme premier acte d’une guerre humanitaire; voir 7.B.)
- L’Irak est identifié à l’expansion chiite (de 8.C)
- Un État islamique sunnite pourrait empêcher l’unification de l’Irak et pourrait «faciliter à nouveau l’entrée d’éléments terroristes de tout le monde arabe dans l’arène irakienne.» (Voir la dernière ligne du PDF.)

Source : Le Saker Francophone (trad).

Voir aussi les pages : Qui finance le terrorisme

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