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Naomi Klein et Pierre Rabhi : l’écologie aujourd’hui 11.12.2015
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Ces mercenaires du lobbying qui aident les gros pollueurs à entraver la lutte contre le réchauffement climatiquePar Olivier Petitjean, le 8 décembre 2015 - Bastamag
Défendre l’huile de palme, verdir l’image des pétroliers, promouvoir le nucléaire, vanter les OGM ou le gaz de schiste... tout en conseillant des organisations écologistes ou en organisant la prochaine conférence sur le climat de Marrakech en 2016. Aucun scrupule ne semble rebuter le petit monde des cabinets de conseil en lobbying et relations publiques. Ces agences de communication jouent un rôle clé pour asseoir l’influence des milieux d’affaires, à l’abri des mécanismes démocratiques. Un nouveau rapport lève le voile sur ces mercenaires de la communication et de l’influence, qui aident les multinationales à prendre la main sur les politiques climatiques.
La Conférence climat bat son plein à Paris. Au-delà des séance de négociations intergouvernementales proprement dites, la « Cop » s’accompagne de son lot d’événements parallèles, de campagnes publicitaires, de salons commerciaux, de réceptions, de cocktails et de beaux discours. La conférence et ses à-côtés constituent une fantastique manne financière pour le petit monde des cabinets de conseil en communication, en « événementiel » ou en lobbying – souvent les trois à la fois. Leur rôle croissant illustre le poids acquis par les milieux d’affaires sur les politiques climatiques internationales.
Edelman, Fleishman Hillard, gplus, Weber Shandwick, ESL & Network… Dans un nouveau rapport publié le 7 décembre (disponible seulement en anglais), le Corporate Europe Observatory (CEO) lève le voile sur ces « mercenaires » de la communication, prêts à servir toutes les causes, ou presque [1]. Relativement peu connus du grand public, ils constituent des rouages essentiels de l’influence et du lobbying des entreprises : « Ils arrangent des cocktails avec des hommes politiques. Ils organisent des conférences publiques où ceux qui sont responsables de la crise climatique peuvent socialiser avec qui sont en charge de la résoudre. Ils forment les cadres dirigeants des entreprises sur les meilleurs moyens d’influencer les politiques européennes. Ils redorent l’image de produits environnementalement destructeurs avec des publicités sur papier glacé, bien éloignées de la réalité des glaciers qui fondent et des forêts vierges qui brûlent. »
C’est vers eux que se tournent les milieux d’affaires pour promouvoir la cause du gaz de schiste, défendre un projet controversé, ou bien gérer un scandale, comme l’a fait Volkswagen après la révélation de ses tricheries massives sur la performance environnementale de ses moteurs. Dans le cadre de la COP21, elles sont mises à contribution par les gros pollueurs pour créer un « écran de fumée » sur leur responsabilité véritable dans la crise climatique, reverdir leur image, et promouvoir les « fausses solutions » qui leur permettront de continuer à engranger des profits sans remettre véritablement en cause leurs pratiques.
Havas fait la com’ du nucléaire, de l’huile de palme et de... Nicolas Hulot
Certains de ces champions du lobbying et des relations publiques sont des français, comme Publicis ou Havas. Cette dernière est contrôlée par le groupe Bolloré, et dirigée par Yannick Bolloré, fils du PDG du groupe. Havas conseille notamment Veolia ou EDF – mais aussi la Fondation Nicolas Hulot – sur leur communication dans le cadre de la COP21. L’agence est derrière les publicités controversées d’EDF sur son électricité « sans CO2 » car d’origine nucléaire, qui ont valu à l’entreprise un « prix Pinocchio du climat », trois plaintes devant le Jury de déontologie publicitaires et une autre devant le Tribunal de grande instance pour pratique commerciale trompeuse (lire notre article).
Havas a aussi été récemment missionnée par le Conseil malaisien de l’huile de palme pour mener une offensive de charme en France et en Belgique, avec pour slogan : « On dit tout et n’importe quoi sur l’huile de palme de Malaisie ». Site internet « éducatif », profils sur les réseaux sociaux, grand concours pour gagner un voyage en Malaisie : les grands moyens sont utilisés pour redorer le blason d’une industrie responsable d’une déforestation massive en Asie du Sud-est. La campagne conçue par Havas suit trois étudiants fictifs qui se rendent en Malaisie pour constater le véritable impact de l’huile de palme. Et y découvrent avec bonheur des orangs-outans jouant en liberté dans une forêt vierge intacte... Au même moment, des feux de forêts gigantesques, dont l’industrie de l’huile de palme semble en partie responsable, ravageaient des milliers d’hectares de forêts en Indonésie – provoquant des émissions de gaz à effet de serre quotidiennes supérieures à celle des États-Unis ! – et détruisaient un tiers des habitats encore préservés des orangs-outans.
Autre exemple mis en avant par le Corporate Europe Observatory : Fleishman Hillard, l’une des principales firmes de relations publiques, avec un réseau d’une centaine de bureaux dans le monde entier. Ses discrets locaux parisiens (photographiés ci-dessous à l’occasion d’un « lobby tour » organisé par l’Observatoire des multinationales avec Corporate Europe Observatory [2]) sont situés rue de la Bienfaisance, dans le VIIIe arrondissement. La firme compte parmi ses clients plusieurs géants du secteur bancaire et pétrolier (dont BNP Paribas et Total), ainsi que Monsanto, qu’elle conseille pour redorer l’image des OGM en Europe. Fleishman Hillard est notamment derrière la création de GasNaturally, le méga-lobby européen de l’industrie gazière, présidé par un dirigeant de Total. GasNaturally est un grand promoteur du gaz de schiste et des subventions publiques au gazoducs et aux terminaux méthaniers. Son siège bruxellois est la même que celle de Fleishman Hillard...
La prochaine conférence climatique de Marrakech organisée par des PDG ?
La prochaine conférence climat, la COP22, doit se tenir dans un an à Marrakech. Les grandes entreprises françaises y seront probablement toujours très présentes, en raison de leur poids économique au Maroc. La Conférence elle-même sera organisée par Agence Publics, une « une agence conseil en communication d’influence, communication globale et événementielle ». Agence Publics était notamment impliquée dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 [3], dans l’organisation de la visite officielle de François Hollande au Qatar en 2013, ou encore pour le Business and Climate Summit de mai 2015 à Paris (aux côtés d’Havas), un grand événement de lobbying et de communication des multinationales en prélude à la COP21.
Agence Publics a été récemment rachetée par ESL & Network, un autre cabinet français de consulting extrêmement influent, présent aussi bien à Paris qu’à Bruxelles. Le conseil stratégique d’ESL & Network est présidé par Michel Pébereau, ancien PDG et Président d’honneur de BNP Paribas, et inclut les présidents de Michelin et Sanofi, les PDG de Vinci, Orange et Casino, le directeur général de l’entreprise chimique Solvay et président du lobby européen de la chimie Cefic Jean-Pierre Clamadieu – un inlassable promoteur du gaz de schiste –, ainsi qu’un dirigeant de Total, Philippe Boisseau. À son directoire siège Jean-David Levitte, ancien ambassadeur aux États-Unis et proche conseiller diplomatique de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. ESL & Network reste extrêmement discrète sur ses activités de lobbying. Grâce aux maigres informations disponibles dans le registre de transparence du Parlement européen, on sait cependant que son principal client à Bruxelles n’est autre que… Total.
La COP21 de Paris a été l’un des points culminants du lobbying et du greenwashing des grandes entreprises polluantes. La prochaine conférence climatique de Marrakech risque d’en marquer l’apogée.
Olivier Petitjean
Notes
[1] Un certain nombre de grandes firmes de relations publiques se sont engagées, sous pression de la société civile, à ne plus travailler pour des climato-sceptiques notoires ou pour empêcher l’adoption de politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais la mise en œuvre effective de ces promesses reste sujette à caution, la conception de ce qui relève du « climato-scepticisme » ou de l’obstruction à l’adoption de politiques climatiques ambitieuses pouvant être plus ou moins restrictive.
[2] Le guide était David Lundy, de Corporate Europe Observatory.
[3] Y compris dans ses problèmes de factures disparues : voir ici et là.
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Des experts du climat corrompus pris au piège
Le 9 décembre 2015 - Greenpace
Drôle d’ambiance au Bourget : le texte est éclusé derrière des portes closes. La présidence française de la COP21 met la pression pour obtenir un accord dans les délais, afin de pouvoir annoncer un succès diplomatique. Au détriment sans doute du fond : pressés par le temps, les négociateurs risquent fort de s’accorder sur un texte a minima. Consensus mou, très mou. Les options susceptibles de déboucher sur des solutions réelles face au dérèglement climatique sont gentiment éclipsées. Et la frustration comme l’inquiétude montent chez les ONG.
Au même moment, nous publions une vaste enquête qui montre comment l’industrie pétrolière est capable d’acheter très facilement des universitaires pour faire publier des rapports fallacieux mais conformes à leurs intérêts mercantiles.
Le savoir, c'est du pouvoir
Dans les questions climatiques comme dans tout autre question politique, le savoir c’est du pouvoir. Les négociations offrent une belle démonstration de cette relation élémentaire. Toutes les mesures qui sont débattues le sont à partir de chiffres présentés comme scientifiques – du moins comme fiables. La construction des faits est donc un enjeu majeur. Ce sont eux qui permettent de cadrer un problème d’une certaine façon, eux qui, partant, légitiment certains arguments, eux encore qui servent d’objectifs concrets. Et c’est d’ailleurs un véritable combat que de faire admettre certains faits scientifiques, comme la réalité du changement climatique, son origine anthropique et la nécessité de maintenir l’augmentation des températures en dessous de 1,5°C d’ici la fin du siècle.
Pour se mouvoir dans les rapports de force politiques qui structurent la société, il faut donc être en capacité de produire de l’expertise, du discours objectif. Des éléments qui polarisent le débat et démontrent certaines vérités. Et qui servent bien évidemment à abattre tout un travail d’influence pour défendre certains intérêts. C’est ainsi que vit grassement toute une armée de lobbyistes chargés de défendre les intérêts particuliers des pires industriels. Mais aussi bon nombre « d’experts » reconnus comme tels par les institutions, à l’instar de certains professeurs émérites.
Or, l’industrie fossile est naturellement friande de prestation. Une enquête a même été ouverte aux Etats-Unis contre Exxon Mobile, afin de sanctionner ses pratiques de « brainwashing » : de lavage de cerveau, pour le dire vulgairement. Dans l’histoire qui suit, nous montrons comment il est possible pour ces compagnies de s’acheter des rapports académiques pour contester la nocivité des énergies fossiles sur le climat.
PEUT-ON ACHETER LE SAVOIR SCIENTIFIQUE ?
Pendant six mois, certains membres du bureau anglais de Greenpeace se sont fait passer pour des représentants d’entreprises de charbon et de pétrole, afin d’enquêter sur le travail académique autour des énergies fossiles. Ils ont donc demandé à de célèbres professeurs des universités de Princeton et de Pennsylanie de rédiger des articles favorables à l’exploitation du pétrole et du charbon pour les pays en voie de développement, contre rémunération.
Le professeur William Happer, universitaire climatosceptique de premier plan, a ainsi accepté d’écrire un rapport pour une « compagnie pétrolière du Moyen-Orient » (appelons-la “Greenpeace Petroleum”) et de ne pas divulguer sa source de financement. Pour situer le personnage, W. Happer devait s’exprimer hier après-midi même devant le Sénat américain, en tant qu’orateur principal d’une audience organisée par le candidat républicain aux présidentielles Ted Cruz.
Ils ont également demandé au professeur Frank Clemente, sociologue à l’université de Pennsylvanie, s’il pouvait écrire un rapport pour « contrer les recherches préjudiciables qui établissent un lien entre le charbon et les morts prématurées, en particulier le chiffre de l’OMS selon lequel 3,7 millions de personnes meurent chaque année de la pollution des combustibles fossiles ».
L’universitaire a affirmé qu’une telle mission était dans ses cordes, qu’il pouvait être cité avec son titre universitaire… et qu’il prendrait environ 15 000 dollars pour un article de 8-10 pages.
Lorsqu’on lui a demandé s’il avait besoin de rendre publique l’origine des fonds, le professeur Clemente a déclaré, magnanime : « Il n’y a aucune obligation à déclarer les sources de financement aux États-Unis ». A l’appui, il a cité l’exemple d’un discours et d’une tribune financés par Peabody Energy, le plus grand charbonnier de la planète, ajoutant : « Dans aucun de ces cas, le sponsor n’a été identifié. Je publie tout mon travail en tant que chercheur indépendant. »
Le professeur Clemente a également affirmé que pour un autre rapport sur « la valeur mondiale du charbon », il avait d’ailleurs reçu la somme de 50 000 dollars de la part de Peabody Energy. La source du financement était mentionnée en petits caractères en fin d’article, mais le montant perçu n’avait encore jamais été divulgué.
Cette prédisposition des professeurs Happer et Clemente à garder sous silence les sources de financement va naturellement à l’encontre de l’éthique de certaines revues scientifiques. La revue Science, par exemple, affirme dans ses conditions de soumission d’articles que tous les auteurs de travaux de recherche « doivent mentionner clairement leurs affiliations, sources de financement ou participations financières qui pourraient soulever des questions sur de possibles conflits d’intérêts ». Pour autant, les manquements doivent être légion, si l’on s’en tient à la facilité avec laquelle les représentants de “Greenpeace Petroleum” ont pu obtenir ce qu’ils voulaient.
BLANCHIMENT D’INTÉRÊTS
L’enquête a également mis au jour l’existence de « voies alternatives » permettant à des entreprises pétrolières et gazières étrangères de financer, tout en gardant l’anonymat, des scientifiques et des organisations américaines climato-sceptiques.
Lorsqu’on lui a demandé de garantir qu’il serait impossible de remonter jusqu’à la source de financement d’un rapport jusqu’au Moyen-Orient, un autre professeur, M. Happer, a contacté William (Bill) O’Keefe, un de ses collègues du conseil d’administration du think-tank CO2 Coalition et ancien lobbyiste pour le compte d’Exxon. Ce dernier a suggéré de faire passer la commande via Donors Trust, une organisation controversée qui permet de collecter des dons anonymes, parfois surnommée « le distributeur automatique d’argent sale » du mouvement conservateur américain.
Lorsque les enquêteurs ont demandé à Peter Lipsett du Donors Trust si cette organisation accepterait de l’argent d’une compagnie pétrolière basée au Moyen-Orient, il a répondu – précisant malgré tout que le Trust préférait que l’argent provienne d’un compte bancaire américain : « Nous pouvons accepter [des fonds] provenant d’un organisme étranger, mais il faudra juste que nous fassions très attention. »
BLANCHIMENT D’EXPERTISE
Nos reporters/enquêteurs sous couverture ont également demandé au professeur Happer, qui siège au Conseil consultatif académique de la Fondation sur le réchauffement climatique (Global Warming Policy Foundation – GWPF), s’il pouvait soumettre le rapport financé par l’industrie au même processus de « validation par des pairs ». Ce même processus qui aurait permis « un examen attentif par les pairs » de précédents rapports de la GWPF. Le professeur Happer a expliqué que ce processus consistait à faire évaluer les rapports par des membres du Conseil consultatif et d’autres scientifiques sélectionnés, plutôt que de les présenter à une revue universitaire.
Il a ajouté : « Je serais ravi de demander le recours à un processus similaire pour les premières ébauches du texte que j’écrirai pour vos clients. À moins que nous ne décidions de soumettre le texte à une revue classique – avec toutes les complications de retard, voire de rédacteurs et réviseurs romanesques que cela implique – c’est la meilleure chose à faire, et je pense qu’on pourra tout à fait parler d’une “révision par les pairs” ». Tranquille. Une manière de fusionner capital financier et capital symbolique, argent privé et respactibilité publique.
Pour information, la GWPF a récemment utilisé le fidèle système « d’évaluation par les pairs » pour un rapport sur les bénéfices du dioxyde de carbone. Le Dr Indur Goklany, auteur du rapport en question, affirme avoir été initialement encouragé à l’écrire par le journaliste Matt Ridley, par ailleurs membre du Conseil consultatif de la GWPF, qui a ensuite déclaré dans les colonnes du Times, un grand journal britannique, que le rapport avait été « soigneusement examiné par des pairs ».
CQFD
Commentant les résultats de l’enquête, le directeur de Greenpeace au Royaume-Uni, John Sauven, a déclaré : « Cette enquête lève le voile sur un réseau d’universitaires disposés à vendre leurs services qui permettent aux entreprises des énergies fossiles d’influencer secrètement le débat climatique sans laisser aucune trace. Nos recherches révèlent que certains professeurs d’universités prestigieuses peuvent être financés en sous-main par ces entreprises pour produire des rapports qui sèment le doute sur les changements climatiques. La question qui se pose maintenant est très simple : au fil des années, combien de rapports scientifiques qui ont semé le doute sur les changements climatiques ont été effectivement financés par les industriels du pétrole, du charbon et du gaz ? Cette enquête montre comment ils procèdent ; il nous faut maintenant tirer au clair où et quand ils l’ont fait. Il est temps de faire la lumière sur les climato-sceptiques. »
Il a ajouté : « La fondation Global Warming Policy de Lord Lawson doit éclaircir certaines questions lourdes de conséquences. Peut-elle tolérer qu’un membre de son conseil consultatif académique soit secrètement financé par une prétendue compagnie pétrolière du Moyen-Orient pour produire un rapport ? Certains rapports de hauts responsables de la fondation de Lawson ont-ils été secrètement payés par l’industrie des combustibles fossiles ? La fondation aurait-elle accepté la proposition du professeur Happer de faire valider un rapport financé par l’industrie du pétrole via un processus similaire à celui de “l’examen par les pairs” de la dite fondation ? La fondation admettrait-elle que son processus d’examen par les pairs” est bidon, étant donné les révélations du professeur Happer sur la façon dont il avait précédemment procédé sur un autre rapport ? La fondation soutient-elle son conseiller académique, Matt Ridley, qui avait décrit ce rapport comme “soigneusement examiné par des pairs” ? » Les dollars semblent avoir bénéficié d’un examen plus attentif que les données.
BLANCHIMENT DÉMOCRATIQUE
Au regard de cette enquête, une question très simple surgit. Au cours des années, combien de rapports sciéntifiques invalidant le réchauffement climatique ou minorant sa dynamique ont été financés directement par l’industrie du pétrole, du charbon et du gaz ? Quelle est la part de responsabilité des entreprises fossiles, think tanks intéressés, universitaires véreux, dans le scepticisme ahurissant dont fait preuve la majorité sénatoriale américaine vis-à-vis du dérèglement climatique ? Quel impact sur les représentations collectives et les croyances populaires dans la société américaine ? Combien de conflits d’intérêts latents, discrets, ont cours au Bourget parmis les experts qui hantent les couloirs ?
Les Etats-Unis, première diplomatie du monde par sa force militaire et sa puissance économique, sont l’acteur-clé des négociations en cours dans cette COP21. Et pour le moment leur engagement n’est pas à la hauteur. Mais sur quoi repose cette position, exactement ? Sur un savoir objectif et le mandat d’une population éclairée, ou sur les intérêts particuliers de ceux qui ont les moyens de s’offrir des mensonges scientifiques ? Les mêmes qui, soit dit en passant, financent les campagnes électorales à coup de centaines de millions de dollars.
PS : Avant-hier, un candidat à la primaire démocrate a présenté un programme ambitieux pour le climat, en proposant notamment d’instaurer une taxe carbone et de développer massivement l’énergie solaire. Son nom : Bernie Sanders. A l’inverse de ses concurrents, il n’accepte que les petits chèques des particuliers pour financer sa campagne. 30 dollars en moyenne. Le prix de l’indépendance.
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