vendredi 25 novembre 2016

Le papyrus de Derveni

Fragment du Papyrus de Derveni (milieu du IVe siècle av. J.-C.)

Découvert en 1962, le Papyrus de Derveni est le plus ancien papyrus retrouvé en Grèce continentale. Il n'a pas encore fait l'objet d’une édition officielle. (...)
On trouvera ici, accompagnée d’un commentaire et pourvue d’un lexique raisonné, la première traduction française intégrale de ce texte qui propose d’abord un commentaire de certaines pratiques religieuses, puis élabore une interprétation cosmologique de ce qui serait la première version de la théogonie orphique.
L’ancienneté du papyrus, ses références à l’orphisme, ses considérations philosophiques qui permettent notamment de reconstituer un fragment d’Héraclite et la virtuosité de son exégèse, font de ce document un témoignage d’un intérêt incomparable pour l’histoire de la religion, de la philosophie et de la littérature dans l’Antiquité classique.
Fabienne Jourdan enseigne l'histoire de la philosophie antique à l'Université Paris I.
Quatrième de couverture
Le Papyrus de Derveni de Fabienne Jourdan, Ed. Les Belles Lettres, 2011
Commande sur Amazon : Le Papyrus de Derveni
Compte rendu : Kernos
Article de Claude Calame, Le papyrus de Derveni entre pouvoir de la parole orale et pratique de l’écriture : pragmatique initiatique d’un poème orphique et de son commentaire
Inscription au Registre Mémoire du Monde : Unesco (le plus ancien "livre" d'Europe)





L'initié, le poète, le philosophe : les chemins du savoir dans le papyrus de Derveni
Exposé de Lambros Couloubaritsis (Académie royale de Belgique, 21 mars 2011)

Le papyrus de Derveni est considéré comme une des découvertes les plus sensationnelles du siècle dernier. Tout se passe comme si, après des années de débat autour des rapports entre mythos et logos, la terre nous a donné, à travers l’enseignement d’Orphée, un témoignage "vivant" de ce que fut en ces siècles grecs d’ébullition intellectuelle, politique et religieuse, un rapport complexe et étendu de la pensée au monde, tel qu’il a été assumé par les Grecs. Ce vademecum de mort révèle des perspectives inattendues : outre la date haute du manuscrit, l’intérêt exceptionnel de son contenu réside dans le fait qu’il crée un nexus herméneutique entre une description des rituels à visée eschatologique et des idées philosophiques (Héraclite, Anaxagore, Diogène d’Apollo­nie). L’auteur cite également la poésie mystique et sacrée d’Orphée, ainsi que celles d’Homère et d’Hésiode. Il s’agit donc d’un témoignage unique d’une pratique exégétique grecque "anonyme", foisonnante à son époque, qui crée un espace de rencontre entre des discours que nos études cloisonnent et qu’il faudra réapprendre à faire communiquer pour "entendre" plus clairement les pensées anciennes fondatrices des nôtres. Cette non conformité de l’œuvre à nos classifications génériques courantes ouvre un champ d’étude très prometteur que ce cours-conférence va tenter d’amorcer.

Le Papyrus de Derveni est exposé, protégé par des plaquettes de verre, au Musée archéo­logique de Thessalonique. Actuellement, le Center for Hellenic Studies (CHS) de l’Université de Harvard révolutionne notre rapport au papyrus en offrant en libre accès la version électronique de l’édition autorisée du Papyrus (Olschki, 2006) et un commentaire, que les éditeurs du DP réactuali­seront régulièrement.
Source : Académie Royale de Belgique


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