mardi 15 novembre 2016

Prenons soin de nos cerveaux !



Les Discussions du soir par Frédéric Worms
Prenons soin de nos cerveaux ! (14 novembre 2016)
avec Catherine Malabou : professeur à Kingston en Angleterre et Irvine aux Etats-unis.
A propos de son livre :
Que faire de notre cerveau ? Ed. Fayard, 2004
« Le cerveau, de par sa plasticité, est en grande partie notre oeuvre, ce que nous en faisons. Cette responsabilité à la fois biologique et politique délimite du même coup l’horizon d’une nouvelle pensée philosophique » (p. 14)
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Que faire de notre cerveau ?
« Les hommes font leur propre cerveau mais ils ne savent pas qu'ils le font. » Tel est le leitmotiv de la philosophe Catherine Malabout qui détourne ainsi celui de Karl Marx (« Les hommes font leur propre histoire mais ils ne savent pas qu'ils la font. »). La révolution des sciences cognitives nous apprend en effet que ce qui caractérise en premier lieu le cerveau, c'est sa plasticité. Il s'agit donc, selon C. Malabout, de comprendre que neuronal ne rime pas seulement avec déterminisme, mais aussi avec liberté. Mais, pour cela, il ne faut pas confondre plasticité et flexibilité. Etre flexible, c'est se plier, recevoir la forme et non pouvoir la créer ou l'effacer. Or, « la flexibilité est la plasticité moins son génie ». Il est donc temps de « saisir le lien entre la part de non-déterminisme génétique à l'oeuvre dans la constitution du cerveau et la possibilité d'un non-déterminisme social et politique, en un mot d'une nouvelle liberté, d'une nouvelle signification de l'histoire ».
C'est là que le livre prend un tour plus inattendu en tentant d'établir une jonction entre le neuronal et le sociopolitique. Le phénomène de résilience (que l'on constate chez des enfants maltraités ou en échec qui parviennent à surmonter les épreuves et à se reconfigurer) est la meilleure preuve du potentiel de notre cerveau. Le plastique renvoie au modelage mais aussi à l'explosion (le plasticage). Prendre conscience de la plasticité de notre cerveau, c'est donc comprendre qu'il ne faut pas seulement se plier mais aussi parfois exploser et résister : pouvoir « dire non à une culture politique, économique, mais aussi médiatique affligeante, qui ne fait que célébrer le triomphe de la flexibilité, sacrer le règne d'individus obéissants qui n'ont de mérite qu'à savoir baisser la tête avec le sourire ». Voilà qui, selon C. Malabout, ouvre la voie à un « altermondialisme biologique ». Bel exercice en tout cas de trapèze volant pour l'esprit.
Source : Science humaine

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Les Nouveaux chemins de la connaissance par Adèle Van Reeth
Actualité philosophique : Catherine Malabou (12 septembre 2014)

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