Gabriel Galice, président de l’Institut international de recherches pour la paix à Genève (RTS, Infrarouge, Syrie, notre honte ? 10 octobre 2016 - Extrait)
Je dis que les américains ont un plan qui a été de remodeler le Grand Moyen-Orient, je n’ai pas entendu une seule fois ce mot dans les commentateurs depuis des mois sur cette question là. Et ce projet c’est un projet de prise du pouvoir et de faire tomber tous les états qui étaient : baasist, indépendants, tortionnaires on est d’accord, mais avec un chaos beaucoup plus grand depuis qu’on a dégommé Saddam, dégommé Kadhafi et qu’on essaie de dégommer Bachar. (à partir de 1'20'')
RTS, Infrarouge, Syrie, notre honte ? 10 octobre 2016
Avec Gabriel Galice, Guy Mettan, Jean Ziegler, Carla Del Ponte, Tawfik Chaama, Robert Mardini.
Wesley Clark, général américain, démocrate (3 octobre 2007) - Sous-titres fr
Il m'a dit "Je viens de recevoir ce memo du bureau du secrétaire à la défense qui dit que nous allons attaquer et détruire les gouvernements dans 7 pays, en 5 ans. On va commencer avec l'Irak, ensuite on passera à la Syrie, au Liban, la Lybie, la Somalie, le Soudan et l'Iran". (à partir de 2'20'')
Alison Weir, journaliste américaine, fondatrice et directrice exécutive de l’organisation à but non lucratif If Americans Knew, (2016)
"La guerre en Irak a été pensée par 25 néoconservateurs, juifs pour la plupart, qui poussent le président Bush a changé le cours de l'histoire." (à partir de 1'50'')
Source : Haaretz (3 avril 2003), journal israélien
* * *
L'invité de la rédaction - Gabriel Galice (RTS, 18 novembre 2016)
Samuel Huntington écrit (dans La crise de la démocratie, premier rapport de la Trilatérale, publié en 1975), et ce n'est pas un complot caché, c'est écrit noir sur blanc : "De même qu'il faut mettre des limites à la croissance économique, il faut mettre des limites à la démocratie." (à partir de 10')
Christopher Lash, La révolte des élites et la trahison de la démocratie (1996), Ed. Flammarion, 2010 (mentionné par Gabriel Galice).
"Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l'ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c'était la Révolte des masses. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie." Christopher Lasch montre ici comment des élites hédonistes assoient leur pouvoir sur un culte de la marge et sur un fantasme de l'émancipation permanente. Alors qu'elles sont responsables des normes imposées à la société, leurs comportements consistent à feindre d'être hors norme. Cette dialectique mensongère de la nonne et de la marge, remarquablement démontée clans ces pages, est celle de notre temps. Voici un livre qui devrait faire réfléchir tous ceux qui s'inquiètent de l'évolution d'un espace public et médiatique où les élites émancipées se mettent le plus souvent du côté de la transgression en imaginant un ordre moral, un éternel retour de la censure qui ne sont que la contrepartie de leurs transgressions imaginaires. Le testament d'un grand intellectuel anticonformiste, politiquement très incorrect, inclassable et dérangeant.
Quatrième de couverture
Commande sur Amazon : La révolte des élites et la trahison de la démocratie
Pour comprendre le moment populiste actuel, il faut lire Christopher Lasch
Par Kévin Boucaud, le 19 février 2017 - Slate
Montée des mouvements identitaires d’extrême droite dans les pays occidentaux, Brexit, élection de Donald Trump, défaites de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et Manuel Valls lors des primaires... Les analystes politiques ont de plus en plus de mal à comprendre les votes populaires. L'œuvre de Christopher Lasch, sociologue et historien américain décédé il y a vingt-trois ans, anticipait déjà largement ce moment populiste que nous vivons actuellement.
Le 14 février 1994, Christopher Lasch décède d’une leucémie, dix jours seulement après avoir achevé son testament politique, La révolte des élites et la trahison de la démocratie (Climats, 1996), qui sera publié à titre posthume. Le sociologue américain, héritier du marxisme de l’école de Francfort (Theodor W. Adorno, Max Horkheimer, etc.) et lecteur de George Orwell, y critique durement les nouvelles élites du capitalisme, coupables selon lui d’avoir trahi l’idéal démocratique.
Lasch analyse le fossé qui se creuse alors entre le haut et le bas de l’échelle sociale aux États-Unis, phénomène qui s’est reproduit presque à l’identique dans les pays d’Europe de l’Ouest. Mais si l’œuvre de Lasch est intéressante, c’est pour son caractère visionnaire. Lire La révolte des élites et les livres qui l'ont précédé permet de comprendre la séquence politique que nous vivons, caractérisée par un rejet des élites par les classes populaires.
La démocratie mise en danger par ses élites