samedi 18 décembre 2010

Jean de Ruysbroeck ou Jan van Ruusbroec



Jean de Ruysbroeck (Jan van Ruusbroec) est né en 1293 dans un village du Brabant («Ruusbroec») aujourd’hui englobé dans l’agglomération bruxelloise.
À onze ans, il décide de quitter la maison de ses parents pour étudier sous la direction de son oncle, chanoine de Sainte-Gudule, à Bruxelles.
Les humanités ne l’intéressent guère : «C’était un homme ignorant, rapporte Denys le chartreux, qui ne savait seulement pas le latin.» Et un autre chartreux souligne que «c’est à peine s’il apprit la grammaire».
Ordonné prêtre à 24 ans , il  devient chapelain de Sainte-Gudule : «Peu soucieux de lui-même et du monde, note son biographe, il faisait l’effet d’un malheureux et d’un homme de rien à ceux qui ne le connaissaient pas. Il vivait dans une paix profonde, silencieux et négligé. Adonné à la contemplation, il évitait volontiers les foules.»
De cette époque sont datés ses premiers ouvrages, écrits en moyen-néerlandais, ce qui étonne beaucoup ses contemporains.
Mais voici qu’à l’âge de soixante ans, Ruysbroeck décide de changer d’existence. Avec son oncle et quelques amis, il se retire au milieu de la forêt, en un lieu nommé Groenendael («la Vallée verte»). Tous prennent bientôt l’habit des chanoines réguliers de saint Augustin dont ils adoptent la règle.
Les livres et la réputation de Ruysbroeck se répandent largement. Laïcs et religieux, théologiens et simples fidèles affluent de plus en plus nombreux pour l’entendre.
Parmi eux aurait été le Strasbourgeois Jean Tauler.
Ruysbroeck meurt le 2 décembre 1381 à 88 ans.
Il a été béatifié cinq siècles plus tard, en 1885.
Source : Ed. Arfuyen

Bibliographie :
- L'habitation intérieur. Ed. Arfuyen,
- Oeuvres de Ruysbroeck l'Admirable en 6 Tomes. Ed. Vromant.
Tome 1 : Le miroir du Salut éternel, Le livre des sept clotures, Les septs degrésde l'échelle d'amour spirituel
Tome 2 : Le livre du Royaume des Amants de Dieu, Le livre de la plus haute Vérité
Tome 3 : L'ornement des noces spirituelles, La vie contemplative, L'anneau ou la pierre brillante
Tome 4 : Le livre du Tabernacle spirituel
Tome 5 : suite, La Foi chrétienne
Tome 6 : Le livre des douze béguines, Le livre des quatre tentations, La vie et les miracle du Frère Jean Ruysbroeck
En ligne les 6 tomes : Livres mystiques
Editions Chamonal :
- De la vraie contemplation. Deux tomes.
- Les sept degrés de l'amour.
- Vie et gestes.
En ligne Vie et gestes : Livres mystiques



CHAPITRE II.
DES TROIS CONDITIONS REQUISES POUR LA CONTEMPLATION 
DE DIEU DANS LA LUMIÈRE DIVINE.
     Pour que l'esprit puisse contempler Dieu par Dieu même, sans intermédiaire, dans cette lumière divine, l'on doit réunir trois conditions.          La première c'est que l'on soit bien ordonné au dehors en toutes vertus, et qu'à l'intérieur on soit sans entraves et aussi dégagé en toutes œuvres extérieures que si réellement l'on n'agissait pas; car si l'on est intérieurement préoccupé de quelque acte de vertu, l'image s'en imprime dans l'esprit, et tant que cela dure, l'on ne peut pas contempler.
     La seconde condition c'est que l'on adhère à Dieu intérieurement avec une intention et un amour qui s'unissent, comme un feu ardent et brûlant qui ne se peut jamais éteindre. Dès que l'on éprouve cela en soi-même, l'on est capable de contempler.
     En troisième lieu, il faut s'être perdu soi-même en une absence de modes et en une ténèbre, où tous les esprits contemplatifs sont engloutis fruitivement, incapables de jamais se retrouver eux-mêmes selon le mode de créature. C'est dans l'abîme de cette ténèbre où l'esprit aimant est mort à lui-même, que commencent la révélation de Dieu et la vie éternelle. Car c'est là que brille et qu'est engendrée une lumière incompréhensible, le Fils de Dieu même, en qui l'on contemple la vie sans fin. En cette lumière l'on devient voyant; et cette lumière est donnée à l'esprit en son existence simple, là où il reçoit la clarté qui est Dieu même, au-dessus de tous les dons et de toute œuvre de créature, en ce vide tout affranchi de l'esprit, où par le moyen de l'amour de fruition, il s'est perdu lui-même et reçoit sans intermédiaire la clarté divine, tout transformé aussitôt en cette clarté même qu'il reçoit. Voyez, cette clarté mystérieuse à laquelle on contemple tout ce que l'on désire, en rapport avec le vide de l'esprit, cette clarté est si grande que le contemplateur aimant n'aperçoit et n'éprouve en son propre fond, où il se repose, rien qu'une lumière incompréhensible; et selon la nudité simple qui enveloppe toutes choses, il se trouve et se sent transformé en la lumière même qui le fait voir et rien autre chose.
     C'est ainsi que l'on devient voyant dans la lumière divine. Bienheureux les yeux qui voient ainsi, car ils possèdent la vie éternelle.
Extrait de : L'ornement des noces spirituelles, livre III La vie contemplative. 


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