vendredi 14 janvier 2011

Al Jili ou Abd Al-Karim Al-Jili








Abd AllKarim Ibn Ibrahim al-Jili, qui naquit en 1366 (l'an 767 de l'Hégire) à Jil dans la région de Bagdad et dont le maitre fut le Shaikh Sharaf ad-Din Ismail Ibn Ibrahim Al-Jabarti, est un continuateur de l'enseignement métaphysique du "Très Grand Maitre" (Ibn Arabi).


Bibliographie (en français) :
- De l'Homme Universel, trad. Titus Burkhardt. Ed. Dervy-Livres.

- Un Commentaire ésotérique de la formule inaugurale du Coran. Ed. Al Bouraq, 2002.


De l'Essence :
Sache que l'Essence de Dieu le Suprême est le mystère de l'Unité que tout symbole exprime sous un certain rapport, sans qu'il puisse L'exprimer sous beaucoup d'autres rapports. On ne La conçoit donc pas par quelque idée rationnelle, pas plus qu'on ne La comprend par quelque allusion conventionnelle, car on ne comprend une chose qu'en vertu d'une relation, qui lui assigne une position, ou par une négation, donc par son contraire, or, il n'y a pas, dans toute l'existence, aucune relation qui "situe" l'Essence, ni aucune assignation qui s'applique à Elle, donc rien qui puisse La nier et rien qui Lui soit contraire. Elle est, pour le langage, comme si Elle n'existait pas, et sous ce rapport Elle se refuse à l'entendement humain. Elle est trop noble pour être conçue par les intelligence... Elle est trop élevée pour que les pensées La saisissent. Son fond primordial n'est atteint par aucune sentence de la science, ni par aucun silence qui La tait, aucune limite, aussi fine et incommensurable soit-elle, ne L'embrasse (...)
Extrait de : De l'homme Universelle

De l'Unité :
Le mot "Unité" désigne la révélation de l'Essence en laquelle n'apparaissent ni les Noms ni les Qualités ni aucune trace de leurs effets; il est donc un Nom de l'Essence en tant que Celle-ci est au-delà de toutes les comparaisons divines et créaturielles.
Or, il n'existe pour l'Unité, dans tout le cosmos, aucun lieu de manifestation plus parfait que toi-même, lorsque tu te plonges dans ta propre essence en oubliant toute relation, et que tu te saisis toi-même par toi-même, dépouillé de tes apparences, en sorte que tu sois toi-même en toi-même et que de toutes les Qualités divines ou des attributs créés - qui t'appartiennent par ailleurs - aucun ne se réfère plus à toi. C'est cet état de l'homme qui est le lieu de manifestation le plus parfait de l'Unité dans toute l'existence.
Et c'est là la première "descente" de l'Essence, des ténèbres du "Nuage" vers la lumière des révélations, et aussi la première de toutes Ses révélations à cause de la pureté et de son absence de toute qualité, tout nom, allusion, rapport ou analogie; car tout y est contenu en mode non-manifesté. (...)
Extrait de : De l'homme Universelle

De l'Obscurité divine :
L'Obscurité divine est le lieu primordial
Où les soleil de la beauté se couchent. 
C'est le Soi de Dieu-même
Par lequel Il est, et dont Il ne procède jamais. 
En sorte qu'Il ne change pas. 
Son symbole est l'état latent du feu dans le silex. 
Si le feu émane d'une pierre, 
Il ne s'en sépare pourtant pas, en principe et dans son état latent. 

Il y subsiste toujours non manifesté, 

Et sa manifestation ne change rien à son état principiel. 
Nous vous montrâmes un spectateur, 
Aveugle à son propre sujet, Dieu, exalté soit-Il, ne se compare pas !

Elle est la consternation des intelligences

Dans leur impuissance de saisir ce qui, pour elles, est obscurité. 
Elle est le Soi divin, non pas par ce qu'elle comporte de ténèbres, 
Mais par ce qu'elle comporte de lumières, si l'on comprend bien. 

Autre que l'Unité inconnaissable, 

Ou que l'Unicité connaissable du multiple, 
Insaisissable en Elle-même, soustraite à toute vision, 
On l'appelle l'Obscurité divine. 
(...)

Or, après t'avoir exposé que l'Obscurité divine est l'Essence même sous le rapport de Sa non-manifestation absolue, et que l'Unité est l'Essence même sous le rapport de Son affirmation suprême, abstraite de tout rapport interne, nous dirons que ces expressions "sous le rapport de Sa non-manifestation" ou "sous le rapport de Son affirmation surême" ne confèrent pas de sens valable, car l'Obscurité divine ne comporte aucun rapport de non-manifestation ni l'Unité aucun rapport de manifestation.
Extrait de : De l'Homme Universel.



Sache que le point sous le Ba constitue le début de chaque sourate du Livre d’Allah le Très Haut, car la lettre est le développement du point, or toute sourate débute forcément par un point, d’où il découle nécessairement que le point est au commencement de toutes les sourates du Livre d’Allah. Le Ba s’étend sous la lumière du Alif comme l’ombre s’étend, or de même que l’ombre de toute chose est comme la chose, de même l’étendue du Ba, dans toute écriture, est à la mesure de l’axe du Alif dont il est la projection. Le Ba se voit donc comme une ombre de cet axe et sait par là que sa propre persistance n’est due qu’au Alif, étant donné que l’ombre n’a d’existence que par l’objet dont elle projette le corps. 
Extrait de : Un commentaire ésotérique de la formule inaugurale du Coran. 
  


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