mercredi 6 avril 2011

Soûtra de la Liberté inconcevable ou Soûtra de Vimalakîrti



Vimalakīrti, du sanskrit signifiant la renommée immaculée (vimala, adj.: pur, immaculé, clair, limpide; kīrti, n.f.: mention, renommée, gloire). Vimalakīrti, selon le texte du Grand Véhicule qui porte son nom le Soutra de l'enseignement de Vimalakīrti1, était un personnage influent et célèbre de l'époque du bouddha Shākyamuni, c'était le représentant le plus influent des bouddhistes pratiquants laïcs. Il n'est néanmoins pas mentionné dans les textes du canon pâli. Vimalakīrti pratiquait la voie du bodhisattva du courant mahāyāna dans la société, habillé comme des gens ordinaires, vivant en famille dans la ville (Vaisali, actuelle Basarh, 40 km au nord-ouest de Patna), mais son niveau était si élevé et son intelligence était si brillante qu'aucun disciple du Bouddha Shākyamouni n'était digne d'être son interlocuteur, seul le bodhisattva mahâsattva Mañjuśrī était capable de discuter avec lui sur la méthode non dualiste concernant le sens le plus profond du bouddhisme, le sutra de Vimalakirti (Vimalakīrtinirdeśa sūtra) montre à merveille son incroyable érudition ainsi que les pouvoirs surnaturels extraordinaires de sa servante.
Source du texte : wikipedia



Bibliographie : 
- L'Enseignement de Vimalakîrti (Vimalakīrtinirdeśa), trad. Étienne Lamotte, Université Catholique de Louvain, Institut Orientaliste, Louvain-la-neuve, 1987.
- Soûtra de la Liberté inconcevable, Les enseignement de Vimalakîrti, trad. Patrick Carré, Ed. Fayard, 2000.
Etudes : 
Sengchao, Introduction aux pratiques de la non-dualité : Commentaire du Soûtra de la Liberté inconcevable, Paris, Fayard, 2004. Un commentaire chinois traduit par Patrick Carré. 
En ligne : 
Présentation générale du Soutra par Eric Rommeluère
Résumé des 14 chapitres par Eric Rommeluère
Extrait du quatrième chapitre par Eric Rommeluère





Chapitre XII (début) :

Vision du Bouddha Imperturbable
Le Vénéré du monde demanda alors à Vimalakîrti :
- Vous vouliez voir le Tathâgata. Comment faites-vous pour "voir le Tathâgata" ?
Vimalakîrti répondit :
Je vois le Bouddha exactement comme je vois ma propre Apparence réelle.
Je vois que Celui qui Vient de l'Ainsité ne vient pas du passé, qu'il ne se rend pas dans l'avenir et que, à l'instant présent, il ne dure pas un instant.
Je ne vois pas de forme matérielle, pas d'ainsité de la forme, ni d'essence de la forme. Je ne vois pas de sensations, de représentations, de formations ni de consciences. Je ne vois pas l'ainsité de la conscience du Tathâgata, ni l'essence de sa conscience.
Son corps n'est pas le produit des quatre grands éléments, il évoque plutôt l'espace vide.
Il n'accumule pas d'actes liés aux six sources de la perception car il transcende les sens et l'esprit.
N'habitant pas le triple monde, il est totalement dégagé des trois types de souillures.
Conformément aux trois portes de la liberté, il détient les trois sciences claires à égalité avec l'ignorance.
Ni un ni multiples, ni même ni autre, ni saisissable ni néant, ni immanent ni transcendant, ni immanent-et-transcendant, il transforme pourtant les êtres.
Je le vois s'éteindre dans la paix sans s'y éteindre à jamais.
Ni ceci ni cela, ni pour ceci ni pour cela, il est inconnaissable et nulle conscience ne peut en faire son objet.
Ni clair ni obscur, sans nom ni caractéristique, sans sûreté ni mollesse, sans pureté ni souillure, nulle part et toujours quelque part, ni conditionné ni inconditionné, il ne se montre ni ne s'explique.
Il n'est ni généreux ni avare, ni discipliné ni indiscipliné, ni patient ni colérique, ni diligent ni paresseux, ni concentré ni distrait, ni sage ni fou, ni sincère ni fourbe.
Il ne va ni ne vient, ne sort ni d'entre.
Il fait taire tous les mots.
Ni champs de bonheur ni champs de malheur, ni digne d'offrande ni indigne d'offrande, nul ne peut se saisir de lui, nul ne peut le repousser.
Ni être ni non-être, on dirait la Cime du Réel et la nature des choses : innommable et immensurable, il dépasse toute mesure et transcende toute catégorie.
Ni grand ni petit, invisible et inaudible, il ne relève ni du sensible ni de l'intelligible.
Absolument dégagé des entraves et des liens, il connait l'égalité de toutes les intelligences et se confond avec les être ordinaires : entre toutes choses et lui, il n'est pas de discrimination possible.
N'ayant rien acquis, le Tathâgata ne perd rien : sans émotion ni souillure, incréé, ce n'est pas un produit. Sans naissance, il n'a pas de cessation.
Il ignore la peur, la tristesse, la préférence et la détestation. Il n'existait pas, n'existera pas et n'existe pas. Il est impossible de le révéler à l'aide de quelques discrimination verbale que ce soit.
O Vénéré du monde, voilà comment je vois le corps de Celui qui Vient de l'Ainsité : le voir ainsi, c'est vision juste. Le voir autrement, vision fausse. (...)
Source du texte : Soûtra de la Liberté Inconcevable, trad. Patrick Carré. Ed. Fayard. 

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Vimalakirti en plein débat avec Manjusri
  

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