lundi 4 avril 2011

Soûtra du Coeur ou Prajanaparamita Hṛdaya Sūtra ou Hannya Shingyô


Si le Soûtra du Diamant et le Soûtra du Coeur sont célèbres dans l'ensemble du monde himalayen et sino-japonais, faisant l'objet de récitations et de méditations quotidiennes sur le sens de la vacuité universelle dans le bouddhisme tibétain et zen, il n'en est pas de même du Soûtra de la Pousse de Riz, injustement méconnu, et traduit ici pour la première fois en français. Il s'agit pourtant d'un texte clé des débuts du Mahâyâna, qui traite de tous les aspects de la production interdépendante en soulignant l'irréalité fondamentale des éléments qui la constituent.
Loin d'être un culte du néant, cette insistance sur la vacuité, propre au Grand Véhicule, fait voler en éclats le cadre étroit de l'être et de la substance, si chers à nos philosophes occidentaux, et débouche sur la mise en oeuvre d'une compassion sans limites.

Source du texte : Fayard


Bibliographie :
Soûtra du Diamant et autres soûtras de la Voie médiane, trad. du tibétain par Philippe Cornu, du chinois et du sanscrit par Patrick Carré, Ed. Fayard.
Parmi les autres soûtras se trouvent quatre traductions du soûtra du coeur à partir de quatre versions différentes : une en sanscrit, deux en chinois et une en tibétain.
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Autres traductions en ligne : centre bouddhiste paris / pitaka wikibis / zen occidental 





3. D'après la version chinoise établie par Xuan-zang (T251) vers le milieu du VIIe siècle. Cette version du Soûtra du Coeur est la plus répandue dans le monde sinophone, dans l'école zen par exemple, qui la récite systématiquement. (Trad. Patrick Carré).




Le bodhisattva Seigneur Qui Regarde Vers le Bas pratiquait la profonde Connaissance transcendante. Clairement il voyait que, vides, les cinq agrégats dépassent toute souffrance et toute infortune.

   O Shâriputra, les formes ne sont autres que le vide, le vide n'est autre que les formes; les formes sont le vide, le vide, ce sont les formes. De même pour les sensations, les représentations, les formations et les consciences.

   O Shâriputra, toutes ces choses ont pour attribut essentiel la vacuité : elles ne naissent ni ne s'éteignent; elles ne sont ni souillées ni pures,; elles n'augment ni ne diminuent.
   En conséquence, dans la vacuité, il n'y a pas de formes, de sensations, de représentations, de formations ni de consciences, il n'y a pas d'yeux, d'oreilles, de nez, de langues, de corps ni de mental; il n'y a pas de formes, de sons, d'odeurs, de saveurs, de tangibles ni d'objets mentaux; il n'y a pas de sphère visuelle, et ainsi de suite jusqu'à : il n'y a pas de sphère de la conscience mentale; il n'y a pas d'ignorance ni de fin de l'ignorance, et ainsi de suite jusqu'à : il n'y a pas de vieillissement et de mort ni de fin du vieillissement et de la mort; il n'y a pas de souffrance, pas d'origine, pas de cessation ni de voie; il n'y a pas de sagesse ni de fruit à atteindre.
   Comme il n'y a rien à atteindre, le bodhisattva se repose sur la Connaissance transcendante. Son esprit ignore les obstacles, et comme il n'a plus d'obstacles, il n'a plus peur de rien. Totalement dégagé du rêve des représentations distordues, il atteint l'ultime nirvana. Et c'est bien parce qu'ils se reposent tous sur la Connaissance transcendante que les bouddhas des trois temps atteignent l'insurpassable Eveil authentique et parfait.
   Il faut savoir que la Connaissance transcendante est en vérité une grande formule magique, une grande formule d'éveil, une formule sans égale ni supérieur qui permet d'éliminer toutes les souffrances. Voilà qui est bien vrai, et l'on prononcera la formule de la Connaissance transcendante comme suit :

Gate gate pâragate paâasamgate bodhi svâhâ


Extrait de : Soutra du Diamant et autres soûtra de la voie médiane. Ed. Fayard.












Version hardcore (souvenez-vous les formes sont vides...) !




Et une dernière plus douce pour vous remettre :








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