dimanche 9 octobre 2011

Ueli Steck


Ueli Steck, né le 4 octobre 1976 à Langnau im Emmental est un alpiniste suisse. Il a travaillé comme charpentier avant de devenir alpiniste professionnel. Il est notammment connu pour ses ascensions en solitaire et ses records de vitesse. Il est aussi un des ambassadeurs des « speed climbers » qui depuis environ 30 ans dynamitent les mythes de l'alpinisme en réalisant des ascensions à un rythme extraordinaire.
Source du texte : wikipedia

Les solos m’apportent beaucoup sur un plan personnel. Je vis l’ascension comme dans un autre monde. C’est quelque chose qui pourrait être comparé à la méditation peut-être.

Source du texte : La Gruyère


Ascensions notables :
Voies ou sommets réalisés en équipe :
Voie ouverte par Ueli Steck et Ueli Bühler sur la face ouest du Pumori, (Himalaya)
2001 : Face ouest du Pumori (Himalaya) avec Ueli Bühler, première ascension
2002 : Face nord de l'Eiger/voie The Young Spider avec Stephan Siegrist
2003 : Face nord de l'Eiger/voie La Vida es Silbar avec Stephan Siegrist
Voies ou sommets réalisés en solo :
2004 : Wendenstöcke/voie Excalibur
2005 : Cholatse et Tawoche (Himalaya), première ascension en solo
2006 : Face nord de l'Eiger/voie The Young Spider
2010 : Face nord des Droites/voie Ginat, amélioration du record de Christophe Profit
Voie ou sommet réalisés en record de temps :
2004 : Faces nord de l'Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, en un temps record de 25 h avec Stephan Siegrist
2007 : Face nord de l'Eiger, en un temps record de 3 h 54
2008 : Face nord de l'Eiger, en un temps record de 2 h 47 min 33 s
2008 : Face nord des Grandes Jorasses/voie Colton-McIntyre, en un temps record de 2 h 21 à vue
2009 : Face nord du Cervin/voie Schmid, en un temps record de 1 h 56 à vue
2011 : Face sud du Shisha Pangma (8 013 m), en un temps record de 10 h 30
Voie réalisées en escalade libre :
2008 : Face Nord de l'Eiger/voie Pacienca 8a/5.13b, première ascension en escalade libre
2009 : El Capitan/voie Golden Gate 8a/5.13b
Site officiel : Ueli Steck
Blogue : Ueli Steck 




Ueli Steck : D'abord je grimpe, après je parle !

Avec une liste impressionnante de records de vitesse et de missions en solo, dont l'impressionnante ascension cette année de la Face Nord de l'Eiger en 2 heures 47 minutes et 33 secondes, l'alpiniste suisse Ueli Steck a gagné une place dans le cercle très fermé du Speed Climbing en lui donnant une toute nouvelle dimension.
   Agé de 36 ans, il se dit vieux mais ses prochains objectifs prévus pour l'année prochaine prouvent le contraire… Nous avons passé quelque temps avec Ueli pour discuter brièvement avec lui de l'alpinisme de vitesse en général et de ce qu'il fallait faire (ou ne pas faire) pour pratiquer un tel sport.
   L'homme n'est pas très bavard en temps normal. Il préfère laisser ses ascensions parler pour lui mais tout ce qui suit en dit long sur l'incroyable sportif.

Quand et comment avez vous commencé le Speed Climbing ? Qu'est ce que vous recherchiez ?

   Dans les année 80, j'aimais beaucoup suivre les alpinistes français. Notamment, Christophe Profit qui a grimpé l'Eiger, le Cervin et Jorasse en 25 heures. Un nouveau style d'alpinisme était né et j'ai voulu faire la même chose. J'ai commencé en 2007 sur le Mont Eiger.

    Votre entrainement a t'il évolué au fil des années ? Comment vous entrainez-vous ?

   Je m'entraine toute l'année. Particulièrement en ce moment… Cela représente 1200 heures par an, avec beaucoup d'escalade (outdoor et indoor), de la course à pied. En hiver, je fais la même chose mais je rajoute le ski de fond.

Qu'est ce qui est le plus dur mentalement pour vous ?
C'est de ne pas trop regarder à gauche, pas trop à droite, mais juste croire que vous faites du bon boulot.

Quels sont les différents dangers et/ou récompenses dans ce genre d'escalade ?
C'est rapide… Il y a énormément de danger dans cette pratique. Vous devez être capable de prendre des décisions rapidement.

Comment choisir son équipement indispensable à la pratique du Speed Climbing et quelle botte SCARPA utilisez-vous actuellement ? Pourquoi ?
La meilleur chaussure que j'ai actuellement est encore au stade de prototype et peut-être, un jour, SCARPA les commercialisera. Autrement, la Phantom et la Phantom 6000 Utra sont mes favorites.

Quels sont vos plans pour votre prochain hiver ?
D'abord je grimpe, après je parle !
Source du texte : Ueli Steck Blogspot





L'homme qui court au sommet des montagnes

La plupart des alpinistes mettent deux jours pour atteindre le sommet de la vertigineuse paroi nord de l'Eiger. Mais pour Ueli Steck, l'alpiniste suisse le plus rapide, c'est l'affaire de moins de trois heures.

Personne n'a envie de passer toute une journée sur la paroi nord du Cervin. Ueli Steck, lui n'y reste qu'1h56, comparé aux 10 heures de stress qu'il faut à la plupart des alpinistes. L'imposante paroi nord des Grandes Jorasses, près de Chamonix en France, ne lui a pas résisté beaucoup plus longtemps: 2h21 minutes

Cet alpiniste de 33 ans originaire de l'Emmental, dans le canton de Berne, est un des meilleurs grimpeurs solo en libre, la discipline la plus dangereuse en matière d'escalade. Il choisit souvent des voies dangereuses, sans cordes ni matériel pour s'assurer.

Une seule erreur peut être fatale. «Sa grande force, c'est sa concentration», dit Stephan Siegrist, un ami et partenaire d'escalade depuis dix ans. «Tu dois être concentré en permanence si tu veux grimper à ce niveau.»

Un humanitaire de haute altitude
Qui n'a jamais été accroché à une paroi verticale a de la peine à réaliser la difficulté de ce que fait cet homme. Les ascensions de Steck font appel à une force physique, une endurance et une acuité mentale si exigeantes que seul quelques-uns parmi les grimpeurs d'élite sont capables d'y accéder.

Bien que l'escalade lui soit venue naturellement, Ueli Steck s'astreint à une préparation très minutieuse pour atteindre les sommets. Il a engagé un préparateur qui travaille avec des athlètes olympiques et qui ne manque jamais une séance de travail.

Les résultats sont là, Ueli Steck peut faire des appuis faciaux à un bras sur les doigts et courir trois heures non-stop au réveil. Sur les rochers, il peut s'agripper à des parois recouvertes de glace si raides que les lois de la gravitation s'en trouvent défiées.

En avril, Ueli Steck, accompagné de Simon Anthamatten, a gagné le Piolet d'Or, un prestigieux prix de montagne pour l'ascension du Tengkampoche au Népal, une impitoyable paroi nord de 6500 mètres. Tous deux ont surtout été récompensés pour avoir mis entre parenthèses leur propre expédition afin de partir au secours d'un étranger en train de mourir dans la neige sur l'Annapurna, l'an dernier.

«Très souvent le grimpeur de haut niveau est entièrement absorbé et concentré sur ce qu'il fait», explique Norman Croucher, un anglais amputé des deux jambes qui a à son actif plusieurs 8000 mètres. C'est lui qui a proposé Ueli Steck et Simon Anthamatten pour ce prix récompensant leur courage en avril. «C'est beau de savoir que des gars au sommet comme eux, sont aussi prêts à aider les autres.»

Une seule solution 
: grimper.

Comme beaucoup de montagnards, Ueli Steck est déterminé mais calme, avec une silhouette fine mais terriblement musclée. Lorsqu'il parle, il choisit ses mots pour être certain d'être concis et précis. Ses amis disent que c'est grâce à cette détermination qu'il peut battre ses propres records.


Ueli Steck prétend que l'ascension d'une paroi vertigineuse sans cordes pour prévenir une éventuelle chute peut être réalisée en toute sécurité. «Grimper une paroi dans des passages exposés n'est pas la partie dangereuse de l'activité, parce que tu te déplaces lentement, en t'assurant que chaque prise est la bonne», glisse-t-il rapidement avant de présenter un diaporama relatant ses principaux exploits. «Ce qui est dangereux, c'est quand tu cours en haut d'une pente, parce que si tu glisses, c'est fini.»

Il y a quelques années, Ueli Steck a toutefois failli mourir lorsqu'un rocher lui est tombé sur la tête à 6000 mètres d'altitude, l'envoyant rouler sur un glacier au-dessous. Il s'en est sorti miraculeusement. «Cela m'a ouvert les yeux, dit-il. Là, tu réalises que tout peut se passer très vite. Mais c'était important pour moi de comprendre que j'avais juste eu un peu de malchance et que je n'avais pas poussé trop loin les limites. Si tu te retrouves dans une situation sur une paroi où tu te dis que tu pourrais tomber, il n'y a qu'une solution: te concentrer, sinon tu vas effectivement tomber. Donc la seule chose à faire c'est grimper

De la glace horizontale à la glace verticale.
L'escalade n'était pas le passe-temps de la famille Steck, c'était le hockey sur glace et Ueli, le dernier des trois garçons, jouait comme arrière-gauche.
Même s'il aimait ce sport, il ne le passionnait pas autant que l'escalade. «Le hockey est un sport d'équipe alors que l'escalade est individuelle, dit-il. C'est ce qui m'intéressait. Si tu n'arrives pas au sommet, tu ne peux pas rejeter la faute sur quelqu'un d'autre.»

Ueli Steck a atteint son premier sommet à l'âge de 12 ans, lorsqu'un ami de son père l'a emmené sur une montagne près de chez lui, à Lengnau, une petite ville de 9000 habitants dans le canton de Berne. «C'était vraiment de l'alpinisme», raconte-t-il, avec des passages très raides que le jeune garçon a parcourus devant. «J'avais tellement peur, mais c'était bien pour moi, dit-il. Depuis le début j'ai toujours grimpé en tête.»

A l'âge de 14 ans, le jeune Ueli a voyagé seul en Suisse pour grimper. A 15 ans il est parti en Corse pour découvrir des voies un peu plus difficiles. Par la suite il a passé plusieurs étés dans le Yosemite aux Etats-Unis et a travaillé dans des stations de ski en hiver pour économiser de l'argent afin de pouvoir assouvir sa passion de l'escalade.

Il y a quatre ans, les sponsors ont commencé à s'intéresser à lui et, depuis, il se considère comme grimpeur professionnel à plein-temps, gagnant sa vie comme un artisan. «C'est mon business maintenant, indique-il. C'est mon métier.»

De nouvelles limites.
Les autres grimpeurs sont souvent critiques par rapport aux grimpeurs de vitesse, pour des raisons purement esthétiques. Réduire la montagne et ses beautés à une course de vitesse va à l'encontre de la liberté de mouvement que revendiquent la plupart des grimpeurs. «Ce n'est effectivement pas mon truc, dit Norman Croucher. Mais je pense que toutes les formes d'escalade doivent être acceptées.»

Ueli Steck reconnaît lui-même que lorsqu'il court en haut d'une montagne ce n'est pas pour être proche de la nature. «Les médias sont attirés et les sponsors apprécient», explique-t-il. C'est après sa première ascension record de l'Eiger en 2007, suivie de celle du Cervin et des Grandes Jorasses entre février 2008 et janvier 2009, qu'il a réalisé que l'escalade de vitesse pouvait ouvrir de nouvelles possibilités dans l'escalade.

«On peut prendre ces nouvelles techniques et les appliquer à la haute montagne, dans l'Himalaya par exemple, car là on peut réellement franchir un nouveau palier. C'est sûr, il y a plus de risques à faire ce que je fais. Mais j'aime cette vie.»

Source du texte : Swissinfo



Le coureur des sommets, 2011








 



L'actuel record de l'ascension de l'Eiger (le 20 avril 2011) est celui de Dani Arnold en 2h 28', un autre alpiniste suisse (du canton d'Uri).  
Site officiel : DaniArnold

 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...