Saint Maxime est né à Constantinople vers 580, et a été élevé dans une pieuse famille Chrétienne. Il y a reçut une excellente éducation, étudiant la philosophie, la grammaire et la rhétorique. Bien versé dans les auteurs de l'Antiquité, il maîtrisait aussi philosophie et théologie. Lorsque saint Maxime entra au service du gouvernement, il devint premier secrétaire (asekretis) et conseiller principal de l'empereur Héraclius (611-641), qui sera impressionné par l'étendue de ses connaissances et sa vie vertueuse.
Saint Maxime réalisa cependant bien tôt que l'empereur et nombre d'autres avaient été corrompus par l'hérésie Monothélite, qui se répandait rapidement dans tout l'Orient. Il démissionna de ses charges à la cour et entra au monastère Chrysopolis, à Skutari, sur la rive opposée du Bosphore, monastère où il reçut la tonsure monastique. Du fait de son humilité et de sa sagesse, il gagna bien vite l'amour des frères et fut choisit comme higoumène du monastère après quelques années. Même dans cette position, il resta simple moine.
Source (et suite) du texte : Saint Materne
Autre biographie : orthodoxewiki / livres mystiques
Bibliographie (en français) :
- Questions à Thalassios, Ed. du Cerf, 2010.
- Centuries sur la charité, Ed. du Cerf, 2006.
Dans la Philocalie des Pères Neptiques :
- Centuries sur l'amour
- Centuries sur la théologie et l'économie de l'Incarnation du Fils de Dieu
- Brève interprétation de la prière du "Notre Père".
Philocalies :
Jacques Touraille, Philocalie des Pères Neptiques, Ed. Abbaye de
Bellefontaine, 11 fascicules, (1979-1991), réédité en 7 volumes.
Olivier Clément, La Philocalie, Ed. Lattès, 1995.
Jean Gouillard, La Petite Philocalie de la Prière du Coeur, Ed. Points Sagesse, 1979.
Jacques Tourraille, Nouvelle Petite Philocalie, L'amour de la beauté spirituelle selon la tradition de l'Orient chrétien, Ed. Labors Fides, 1992.
Jacques Tourailles, Le Christ dans la philocalie, Ed. Desclée, 1995.
Javier Melloni, Les chemins du coeur, La connaissance spirituelle dans la
Philocalie, Ed. Desclée de Brouwer, 1995.
Pierre Desaille, Spiritualité orthodoxe et philocalie, Ed. Albin Michel, 2003.
Etudes :
Philipe Gabriel Renzzes, Agir de Dieu et liberté de l'homme, Ed. du Cerf, 2003.
Jean-Claude Larchet, Saint Maxime le Confesseur, Ed. du Cerf, 2003.
Jean-Claude Larchet, La divinisation de l'homme selon Saint Maxime le Confesseur, Ed. du Cerf, 1996.
Jean-Claude Larcher, Maxime le Confesseur, médiateur entre l'Orient et l'Occident, Ed. du Cerf, 1998.
Irénée Hausherr, Philautie, de la tendresse pour soi à la charité selon Maxime le Confesseur, 1952.
Centuries sur l'amour :
I.10.
Quand, par le désir ardent de l'amour, l'intelligence émigre vers Dieu, alors elle ne sent absolument plus aucun des êtres. Tout illuminée par la lumière infinie de Dieu, elle est insensible à tout ce qu'il a créé, de même que l'oeil ne voit plus les étoiles quand le soleil se lève.
I.11. Toutes les vertus aident l'intelligence à parvenir au désir ardent de Dieu, mais plus que toutes la prière pure. Par cette prière, s'élevant vers Dieu comme sur des ailes, l'intelligence se dégage de tous les êtres.
I. 33.
L'intelligence est pure quand elle s'est séparée de l'ignorance et s'illumine sous la lumière de Dieu.
I.85.
De même qu'un moineau attaché par la patte, s'il se met à voler retombe sur la terre, retenu par le lien, de même l'intelligence qui n'a pas encore acquis l'impassibilité, si elle s'envole vers la connaissance des choses du ciel, retenue par les passions, retombe sur la terre.
I.88.
Quand jamais, au moment de la prière, aucune pensée du monde ne vient plus troubler l'intelligence, sache alors que tu n'es plus hors des frontières de l'impassibilité.
II.6.
Il existe deux très hauts états de la prière pure. L'un est donné aux actifs, l'autre aux contemplatifs. L'un naît de la crainte de Dieu et de la bonne espérance. L'autre naît de l'éros divin et d'une extrême purification. On reconnaît la première mesure à ces signes : quand l'intelligence se recueille hors de toutes les pensées du monde, comme si Dieu lui-même était près d'elle - et il l'est en effet-, elle prie sans se laisser distraire ni troubler. Et on reconnaît la seconde mesure à ceci : dans l'élan même de la prière, l'intelligence est ravie par la lumière infinie de Dieu, elle perd tout sentiment d'elle-même et ne sent plus du tout aucun autre être, sinon Celui-là seul qui, par l'amour, opère en elle une telle illumination. Alors, portée vers les raisons de Dieu, elle reçoit des images de lui pures et claires.
II.30.
Celui qui est parfait en amour et qui est parvenu au sommet de l'impassibilité ignore la différence entre lui-même et l'autre, ou entre ce qui est propre et ce qui est étranger, ou entre le croyant et l'incroyant, ou entre l'esclave et l'homme libre, ou entre l'homme et la femme. Mais, élevé plus haut que la tyrannie des passions et ne voyant plus que l'unique nature des hommes, il les considère tous également et il éprouve pour tous le même sentiment. Car il n'y a plus alors ni Grec ni Juif, ni homme ni femme, ni esclave ni homme libre, mais le Christ est tout en tous.
II.61.
Il est dit que tel est l'état le plus haut de la prière : l'intelligence, quand elle prie, est hors de la chair et du monde, hors de toute matière et de toute forme. Celui-là donc qui maintient cet état sans faille, en vérité prie continuellement.
II.62.
De même que le corps quand il meurt, se sépare totalement des choses du monde, de même l'âme qui s'applique à demeurer en cet état très haut de la prière, et qui meurt, se sépare de toutes les pensées du monde. Car si elle ne meurt pas de cette mort, elle ne peut se trouver et vivre avec Dieu.
III.24
La nature douée de raison et d'intelligence participe du Dieu saint par son être même, par son aptitude à être bien - je veux dire son aptitude à la bonté et à la sagesse -, et par grâce d'être toujours. C'est donc par là qu'elle connait Dieu. (...)
IV.7.
En un sens, il est possible de connaître Dieu et le divin et en un sens il est impossible de le connaître. Il est possible de connaître Dieu en contemplant ce qui l'entoure, mais il est impossible de le connaître par ce qu'il est en lui-même. (...)
Extrait de : La Philocalie, trad. Olivier Clément
Commande sur Amazon : La philocalie
Centuries sur la Théologie et l'Economie de l'Incarnation du Fils de Dieu
I.1.
Il est un seul Dieu, sans commencement, incompréhensible, qui a en lui absolument toute la puissance de l'être, et qui exclut totalement qu'on puisse penser au quand et au comment de son être. Car il est inaccessible à tous, et à aucun être il ne s'est fait connaître dans une apparence naturelle.
I.2.
Dieu n'est pas de lui-même ce qu'il nous est possible de savoir. Il n'est ni commencement, ni milieu, ni fin, ni absolument rien d'autre de ce que nous pouvons contempler naturellement dans ces conditions. Car il n'a pas de limites, il est immobile et infini dès lors qu'il est infiniment au-delà de toute essence, de toute puissance et de toute énergie.
I.82.
Toute pensée signifie de toute manière une multitude, ou tout au moins une dualité. Elle est, en effet, une relation qui tient le milieu entre des extrêmes qu'elle réunit entre eux : ce qui pense et ce qui est pensé. Et ni l'un ni l'autre ne garde naturellement tout à fait la simplicité. En effet, ce qui pense est un sujet, qui a la puissance de penser tout à fait comprise en lui-même. (...)
Quand a Dieu, si nous disions qu'il est essence, il n'a pas naturellement la puissance d'être pensé comprise en lui-même, car il n'est pas composé. Si nous disions qu'il est pensée, il n'a pas naturellement d'essence qui soit un sujet capable de recevoir la pensée. Mais Dieu lui-même est par essence pensée, et tout entier pensée, et seulement pensée. Et, selon la pensée, il est lui-même essence, et tout entier essence, et seulement essence, et tout entier au-dessus de l'essence. C'est pourquoi il est monade simple, sans division ni partage. Donc, celui qui, d'une manière ou d'une autre, a eu lui quelque pensée, n'est pas encore sorti de la dualité. Mais celui qui s'est entièrement dégagé de toute pensée est parvenu, d'une certaine façon, dans la monade : il a éminemment déposé la puissance de penser.
I.83.
(...) Il est dangereux de dire l'ineffable avec les paroles d'un discours, car un tel discours est dualité, et plus encore. Il est plus fort de contempler ce qui est, sans rien dire, avec l'âme seule, car on est dans la monade invisible, et non dans le multiple. (...)
II.1.
Il y a un seul Dieu, car il y a une seule Divinité : sans commencement, simple, plus haute que l'essence, sans partage ni division. La même est Unité et Trinité. La même Divinité est tout entière Unité, et la même Divinité est tout entière Trinité. La même Divinité est tout entière Unité par l'essence, et la même Divinité est tout entière Trinité par les hypostases. (...) C'est pourquoi le Père, le Fils et l'Esprit Saint sont un seul Dieu. Car il y a une seule et même essence, une seule et même puissance, une seule et même énergie du Père, du Fils et du Saint-Esprit, aucun n'était, n'étant pensé, sans l'autre.
II.2.
Tout pensée est le propre de ce qui pense ou de ce qui est pensé. Or Dieu n'appartient ni à ce qui pense, ni à ce qui est pensé. Il est au-dessus. Car, par définition, ce qui pense a besoin de la relation avec ce qui est pensé ou, à travers la relation, ce qui est pensé dépend naturellement de ce qui pense. Il reste certes à comprendre que Dieu ni ne pense ni n'est pensé. Penser et être pensé est naturellement le propre des créatures qui viennent après lui.
II.21.
Dans le Christ, vrai Dieu et Verbe du Père, toute la plénitude de la Divinité demeure réellement dans un corps. Mais en nous, la plénitude de la Divinité demeure par grâce, lorsque nous recueillons en nous-mêmes tout vertu et toute sagesse, et que celles-ci ne sont d'aucune manière en retrait de la véritable imitation du modèle, autant qu'il est possible à l'homme. Dès lors que le Verbe nous adopte, il est, en effet, naturel qu'en nous aussi demeure la plénitude de la Divinité, qui est faite de différente contemplations spirituelles.
II.81.
Un coeur qui peut être dit pur est celui qui n'a en aucune manière aucun mouvement vers quoi que ce soit. Entré en lui, comme sur une feuille que l'extrême simplicité a rendue bien lisse. Dieu écrits ses propres lois.
II. 82.
Un coeur est pur quand il a remis à Dieu sa mémoire totalement dépouillée de toute forme et de toute figure, et prête à être marquée des seuls signes par lesquels Dieu se rend naturellement visible.
III, 76.
(...) Car rien de ce qui est né selon la nature ne peut créer la déification, puisqu'il ne peut même pas comprendre Dieu. C'est seulement le propre de la grâce divine, et d'elle seule, d'accorder aux êtres la déification qui correspond à ce qu'ils sont. Car elle éclaire la nature par la lumière qui est plus haute que la nature, et elle transporte au-dessus de sa propre condition, dans la surabondance de la gloire.
III.92
Celui qui ne s'arrête pas aux formes des choses visibles pour satisfaire les sens, mais qui recherche dans son intelligence leurs raisons comme les figures des choses intelligibles, ou qui contemple les raisons des créatures sensibles, apprend que rien n'est impur parmi les choses visibles. Car tout a été créé très bon par nature.
III.95.
Dieu apparaît à chacun selon la pensée qu'il a de Dieu au fond de lui-même. (...)
IV.25.
Il y a trois puissances de l'âme : la raison, l'ardeur et le désir. Par la raison, nous cherchons. Par le désir, nous tendons vers le bien que nous cherchons. Et par l'ardeur, nous luttons pour ce bien. C'est donc par ces puissances que ceux qui aiment Dieu persévèrent dans la parole divine de la vertu et de la connaissance. Cherchant par l'une, désirant par l'autre, luttant par la troisième, ils reçoivent une nourriture incorruptible qui comble l'intelligence par la connaissance des créatures.
IV.37.
La vigne donne le vin, le vin, l'ivresse, et l'ivresse, l'extase. La parole bien venue - c'est-à-dire la vigne - cultivée par les vertus engendre donc la connaissance. Et la connaissance engendre la bonne extase, qui fait sortir l'intelligence de la relation des sens.
V.49.
L'état impassible de la vertu et la connaissance qui n'a en elle aucune pensée erronée combattant cet état sont une demeure céleste.
VII. 74
Dieu et l'homme sont l'un pour l'autre des modèles. Autant, devant l'homme, Dieu devient homme par amour de l'homme, autant devant Dieu, l'homme qui l'a pu par amour s'est déifié lui-même. Et autant l'homme est ravi par Dieu dans son intelligence pour parvenir à ce qu'il peut connaître, autant il a manifesté par ses vertus le Dieu invisible de nature.
VII.83.
Le beau est la même chose que le bien, car tout recherche le beau et le bien en toute cause, et il n'est aucun des êtres qui ne participe pas du beau et du bien. (...)
Extrait de : La Philocalie, trad. Olivier Clément
Interprétation du Notre Père :
Le Christ naît toujours mystérieusement, s'incarnant à travers ceux qu'il sauve : il fait de l'âme qui l'enfante une mère vierge.
Bibliographie (en français) :
- Questions à Thalassios, Ed. du Cerf, 2010.
- Centuries sur la charité, Ed. du Cerf, 2006.
Dans la Philocalie des Pères Neptiques :
- Centuries sur l'amour
- Centuries sur la théologie et l'économie de l'Incarnation du Fils de Dieu
- Brève interprétation de la prière du "Notre Père".
Philocalies :
Jacques Touraille, Philocalie des Pères Neptiques, Ed. Abbaye de
Bellefontaine, 11 fascicules, (1979-1991), réédité en 7 volumes.
Olivier Clément, La Philocalie, Ed. Lattès, 1995.
Jean Gouillard, La Petite Philocalie de la Prière du Coeur, Ed. Points Sagesse, 1979.
Jacques Tourraille, Nouvelle Petite Philocalie, L'amour de la beauté spirituelle selon la tradition de l'Orient chrétien, Ed. Labors Fides, 1992.
Jacques Tourailles, Le Christ dans la philocalie, Ed. Desclée, 1995.
Javier Melloni, Les chemins du coeur, La connaissance spirituelle dans la
Philocalie, Ed. Desclée de Brouwer, 1995.
Pierre Desaille, Spiritualité orthodoxe et philocalie, Ed. Albin Michel, 2003.
Etudes :
Philipe Gabriel Renzzes, Agir de Dieu et liberté de l'homme, Ed. du Cerf, 2003.
Jean-Claude Larchet, Saint Maxime le Confesseur, Ed. du Cerf, 2003.
Jean-Claude Larchet, La divinisation de l'homme selon Saint Maxime le Confesseur, Ed. du Cerf, 1996.
Jean-Claude Larcher, Maxime le Confesseur, médiateur entre l'Orient et l'Occident, Ed. du Cerf, 1998.
Irénée Hausherr, Philautie, de la tendresse pour soi à la charité selon Maxime le Confesseur, 1952.
Centuries sur l'amour :
I.10.
Quand, par le désir ardent de l'amour, l'intelligence émigre vers Dieu, alors elle ne sent absolument plus aucun des êtres. Tout illuminée par la lumière infinie de Dieu, elle est insensible à tout ce qu'il a créé, de même que l'oeil ne voit plus les étoiles quand le soleil se lève.
I.11. Toutes les vertus aident l'intelligence à parvenir au désir ardent de Dieu, mais plus que toutes la prière pure. Par cette prière, s'élevant vers Dieu comme sur des ailes, l'intelligence se dégage de tous les êtres.
I. 33.
L'intelligence est pure quand elle s'est séparée de l'ignorance et s'illumine sous la lumière de Dieu.
I.85.
De même qu'un moineau attaché par la patte, s'il se met à voler retombe sur la terre, retenu par le lien, de même l'intelligence qui n'a pas encore acquis l'impassibilité, si elle s'envole vers la connaissance des choses du ciel, retenue par les passions, retombe sur la terre.
I.88.
Quand jamais, au moment de la prière, aucune pensée du monde ne vient plus troubler l'intelligence, sache alors que tu n'es plus hors des frontières de l'impassibilité.
II.6.
Il existe deux très hauts états de la prière pure. L'un est donné aux actifs, l'autre aux contemplatifs. L'un naît de la crainte de Dieu et de la bonne espérance. L'autre naît de l'éros divin et d'une extrême purification. On reconnaît la première mesure à ces signes : quand l'intelligence se recueille hors de toutes les pensées du monde, comme si Dieu lui-même était près d'elle - et il l'est en effet-, elle prie sans se laisser distraire ni troubler. Et on reconnaît la seconde mesure à ceci : dans l'élan même de la prière, l'intelligence est ravie par la lumière infinie de Dieu, elle perd tout sentiment d'elle-même et ne sent plus du tout aucun autre être, sinon Celui-là seul qui, par l'amour, opère en elle une telle illumination. Alors, portée vers les raisons de Dieu, elle reçoit des images de lui pures et claires.
II.30.
Celui qui est parfait en amour et qui est parvenu au sommet de l'impassibilité ignore la différence entre lui-même et l'autre, ou entre ce qui est propre et ce qui est étranger, ou entre le croyant et l'incroyant, ou entre l'esclave et l'homme libre, ou entre l'homme et la femme. Mais, élevé plus haut que la tyrannie des passions et ne voyant plus que l'unique nature des hommes, il les considère tous également et il éprouve pour tous le même sentiment. Car il n'y a plus alors ni Grec ni Juif, ni homme ni femme, ni esclave ni homme libre, mais le Christ est tout en tous.
II.61.
Il est dit que tel est l'état le plus haut de la prière : l'intelligence, quand elle prie, est hors de la chair et du monde, hors de toute matière et de toute forme. Celui-là donc qui maintient cet état sans faille, en vérité prie continuellement.
II.62.
De même que le corps quand il meurt, se sépare totalement des choses du monde, de même l'âme qui s'applique à demeurer en cet état très haut de la prière, et qui meurt, se sépare de toutes les pensées du monde. Car si elle ne meurt pas de cette mort, elle ne peut se trouver et vivre avec Dieu.
III.24
La nature douée de raison et d'intelligence participe du Dieu saint par son être même, par son aptitude à être bien - je veux dire son aptitude à la bonté et à la sagesse -, et par grâce d'être toujours. C'est donc par là qu'elle connait Dieu. (...)
IV.7.
En un sens, il est possible de connaître Dieu et le divin et en un sens il est impossible de le connaître. Il est possible de connaître Dieu en contemplant ce qui l'entoure, mais il est impossible de le connaître par ce qu'il est en lui-même. (...)
Extrait de : La Philocalie, trad. Olivier Clément
Commande sur Amazon : La philocalie
Centuries sur la Théologie et l'Economie de l'Incarnation du Fils de Dieu
I.1.
Il est un seul Dieu, sans commencement, incompréhensible, qui a en lui absolument toute la puissance de l'être, et qui exclut totalement qu'on puisse penser au quand et au comment de son être. Car il est inaccessible à tous, et à aucun être il ne s'est fait connaître dans une apparence naturelle.
I.2.
Dieu n'est pas de lui-même ce qu'il nous est possible de savoir. Il n'est ni commencement, ni milieu, ni fin, ni absolument rien d'autre de ce que nous pouvons contempler naturellement dans ces conditions. Car il n'a pas de limites, il est immobile et infini dès lors qu'il est infiniment au-delà de toute essence, de toute puissance et de toute énergie.
I.82.
Toute pensée signifie de toute manière une multitude, ou tout au moins une dualité. Elle est, en effet, une relation qui tient le milieu entre des extrêmes qu'elle réunit entre eux : ce qui pense et ce qui est pensé. Et ni l'un ni l'autre ne garde naturellement tout à fait la simplicité. En effet, ce qui pense est un sujet, qui a la puissance de penser tout à fait comprise en lui-même. (...)
Quand a Dieu, si nous disions qu'il est essence, il n'a pas naturellement la puissance d'être pensé comprise en lui-même, car il n'est pas composé. Si nous disions qu'il est pensée, il n'a pas naturellement d'essence qui soit un sujet capable de recevoir la pensée. Mais Dieu lui-même est par essence pensée, et tout entier pensée, et seulement pensée. Et, selon la pensée, il est lui-même essence, et tout entier essence, et seulement essence, et tout entier au-dessus de l'essence. C'est pourquoi il est monade simple, sans division ni partage. Donc, celui qui, d'une manière ou d'une autre, a eu lui quelque pensée, n'est pas encore sorti de la dualité. Mais celui qui s'est entièrement dégagé de toute pensée est parvenu, d'une certaine façon, dans la monade : il a éminemment déposé la puissance de penser.
I.83.
(...) Il est dangereux de dire l'ineffable avec les paroles d'un discours, car un tel discours est dualité, et plus encore. Il est plus fort de contempler ce qui est, sans rien dire, avec l'âme seule, car on est dans la monade invisible, et non dans le multiple. (...)
II.1.
Il y a un seul Dieu, car il y a une seule Divinité : sans commencement, simple, plus haute que l'essence, sans partage ni division. La même est Unité et Trinité. La même Divinité est tout entière Unité, et la même Divinité est tout entière Trinité. La même Divinité est tout entière Unité par l'essence, et la même Divinité est tout entière Trinité par les hypostases. (...) C'est pourquoi le Père, le Fils et l'Esprit Saint sont un seul Dieu. Car il y a une seule et même essence, une seule et même puissance, une seule et même énergie du Père, du Fils et du Saint-Esprit, aucun n'était, n'étant pensé, sans l'autre.
II.2.
Tout pensée est le propre de ce qui pense ou de ce qui est pensé. Or Dieu n'appartient ni à ce qui pense, ni à ce qui est pensé. Il est au-dessus. Car, par définition, ce qui pense a besoin de la relation avec ce qui est pensé ou, à travers la relation, ce qui est pensé dépend naturellement de ce qui pense. Il reste certes à comprendre que Dieu ni ne pense ni n'est pensé. Penser et être pensé est naturellement le propre des créatures qui viennent après lui.
II.21.
Dans le Christ, vrai Dieu et Verbe du Père, toute la plénitude de la Divinité demeure réellement dans un corps. Mais en nous, la plénitude de la Divinité demeure par grâce, lorsque nous recueillons en nous-mêmes tout vertu et toute sagesse, et que celles-ci ne sont d'aucune manière en retrait de la véritable imitation du modèle, autant qu'il est possible à l'homme. Dès lors que le Verbe nous adopte, il est, en effet, naturel qu'en nous aussi demeure la plénitude de la Divinité, qui est faite de différente contemplations spirituelles.
II.81.
Un coeur qui peut être dit pur est celui qui n'a en aucune manière aucun mouvement vers quoi que ce soit. Entré en lui, comme sur une feuille que l'extrême simplicité a rendue bien lisse. Dieu écrits ses propres lois.
II. 82.
Un coeur est pur quand il a remis à Dieu sa mémoire totalement dépouillée de toute forme et de toute figure, et prête à être marquée des seuls signes par lesquels Dieu se rend naturellement visible.
III, 76.
(...) Car rien de ce qui est né selon la nature ne peut créer la déification, puisqu'il ne peut même pas comprendre Dieu. C'est seulement le propre de la grâce divine, et d'elle seule, d'accorder aux êtres la déification qui correspond à ce qu'ils sont. Car elle éclaire la nature par la lumière qui est plus haute que la nature, et elle transporte au-dessus de sa propre condition, dans la surabondance de la gloire.
III.92
Celui qui ne s'arrête pas aux formes des choses visibles pour satisfaire les sens, mais qui recherche dans son intelligence leurs raisons comme les figures des choses intelligibles, ou qui contemple les raisons des créatures sensibles, apprend que rien n'est impur parmi les choses visibles. Car tout a été créé très bon par nature.
III.95.
Dieu apparaît à chacun selon la pensée qu'il a de Dieu au fond de lui-même. (...)
IV.25.
Il y a trois puissances de l'âme : la raison, l'ardeur et le désir. Par la raison, nous cherchons. Par le désir, nous tendons vers le bien que nous cherchons. Et par l'ardeur, nous luttons pour ce bien. C'est donc par ces puissances que ceux qui aiment Dieu persévèrent dans la parole divine de la vertu et de la connaissance. Cherchant par l'une, désirant par l'autre, luttant par la troisième, ils reçoivent une nourriture incorruptible qui comble l'intelligence par la connaissance des créatures.
IV.37.
La vigne donne le vin, le vin, l'ivresse, et l'ivresse, l'extase. La parole bien venue - c'est-à-dire la vigne - cultivée par les vertus engendre donc la connaissance. Et la connaissance engendre la bonne extase, qui fait sortir l'intelligence de la relation des sens.
V.49.
L'état impassible de la vertu et la connaissance qui n'a en elle aucune pensée erronée combattant cet état sont une demeure céleste.
VII. 74
Dieu et l'homme sont l'un pour l'autre des modèles. Autant, devant l'homme, Dieu devient homme par amour de l'homme, autant devant Dieu, l'homme qui l'a pu par amour s'est déifié lui-même. Et autant l'homme est ravi par Dieu dans son intelligence pour parvenir à ce qu'il peut connaître, autant il a manifesté par ses vertus le Dieu invisible de nature.
VII.83.
Le beau est la même chose que le bien, car tout recherche le beau et le bien en toute cause, et il n'est aucun des êtres qui ne participe pas du beau et du bien. (...)
Extrait de : La Philocalie, trad. Olivier Clément
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Interprétation du Notre Père :
Le Christ naît toujours mystérieusement, s'incarnant à travers ceux qu'il sauve : il fait de l'âme qui l'enfante une mère vierge.
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