Johann Wolfgang von Goethe, né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 à Weimar, est un poète, romancier, dramaturge, théoricien de l'art et homme d'État allemand, fortement intéressé par les sciences, notamment l'optique, la géologie et la botanique, et grand administrateur.
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Les citations ci-dessous sont extraites de :
- Divan Occidental-Oriental, trad. H. Lichtenberger, Ed. bilingue Aubier Montaigne. (Ouvrage épuisé).
- Faust, trad. Gérard de Nerval, rééd. Garnier Flammarion, 1999.
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Voir aussi la page : De la couleur
TALISMAN (Livre du Chanteur)
A Dieu est l'Orient !
A Dieu est l'Occident !
Les contrées du Nord et du Sud
Reposent dans la paix de ses mains.
Lui, le seul Juste,
Veut pour chacun la justice.
Qu'entre ses cent noms
Celui-ci soit loué ! Amen.
L'erreur veut m'embrouiller,
Mais toi, tu sais me débrouiller.
Quand j'agis, quand je fais des vers,
Montre-moi le droit chemin !
Si même je pense et médite sur des choses terrestres,
C'est pour moi grand profit.
L'esprit, qui n'est pas réduit en poudre avec la poussière,
Tend, refoulé en lui-même, à s'élancer vers le ciel.
Dans la respiration sont incluses deux grâces :
Aspirer l'air, et s'en délivrer.
L'un oppresse, l'autre soulage,
Tel est le merveilleux mélange de la vie.
Remercie donc Dieu quand il te presse,
Et remercie-le encore quand il te relâche à nouveau.
* * *
NOSTALGIE BIENHEUREUSE (Livre du Chanteur)Ne le dites à nul autre qu'au sage,
Car la foule est prompte à railler :
Je veux louer le Vivant
Qui aspire à la mort dans la flamme.
Dans la fraicheur des nuits d'amour
Où tu reçus la vie, où tu la donnas,
Te saisit un sentiment étrange
Quand lui le flambeau silencieux.
Tu ne restes plus enfermé
Dans l'ombre ténébreuse,
Et un désir nouveau t'entraîne
Vers un plus haut hyménée.
Nulle distance ne te rebute,
Tu accours en volant, fasciné,
Et enfin, amant de la lumière,
Te voilà, o papillon, consumé.
Et tant que tu n'as pas compris
Ce : Meurs et deviens !
Tu n'es qu'un hôte obscur
Sur la terre ténébreuse.
Un roseau sort de terre
Pour emplir de douceur le monde !
Puisse du roseau qui trace mes vers
Couler un flot de douceur.
* * *
ILLIMITE (Livre de Hafis)Que tu ne saches pas finir, c'est ce qui te fait grand,
Et que tu ne commences jamais, tel est ton sort.
ton chant tourne sur lui-même comme la voûte céleste,
Du début jusqu'à la fin pareil à lui-même,
Et ce qu'apporte le milieu est manifestement
Ce qui reste à la fin et ce qui était au début
Tu es la source poétique de la joie,
Et, sans nombre, émane de toi vague après vague,
Une bouche toujours prête au baiser,
Un chant du coeur qui coule aimablement,
Un gosier toujours ardent à boire,
Un bon coeur qui s'épand largement.
Et quand s'effondrerait le monde !
Avec toi, o Hafis, avec toi seul,
Je veux rivaliser ! Plaisir et peines
Nous soient communs, comme à des frères jumeaux,
Aimer et boire comme toi
Doit être mon orgueil, doit être ma vie.
Et maintenant résonne, mon chant, animé d'un feu propre !
Car tu es plus vieux, tu es plus jeune.
* * *
INDICATION (Livre de Hafis)Et pourtant ils ont raison, ceux que je blâme :
Car, qu'un mot n'ait pas une valeur unique,
C'est ce qui devrait aller de soi.
Le mot est un éventail ! Entre les lames
Brillent deux beaux yeux,
L'éventail n'est qu'un voile aimable,
Il me cache sans doute le visage,
Mais il ne cache pas la jeune fille,
Car, ce qu'elle possède de plus beau,
L'oeil, jette un éclair dans mon oeil.
* * *
SOULEIKA (Livre de Souleika)Sous mille formes tu peux te cacher,
Pourtant, ô bien aimée, je te reconnais soudain,
Tu peux te couvrir de voiles magiques,
O toute présente, je te reconnais soudain.
Au jeune élan très pur du cyprès,
O femme de stature merveilleuse, je te reconnais soudain,
Dans la pure ondulation des flots du canal,
O toute séduisante, je te reconnais soudain.
Quand le jet d'eau montant se déploie,
O joueuse accomplie, que je suis heureux de te reconnaître,
Quand la nue se forme et se transforme,
O créature toujours changeante, je te reconnais bien.
Au tapis des prairies semées de fleurs,
Sous ta parure de mille étoiles, je reconnais ta beauté,
Et quand s'épand partout le lierre aux mille bras,
O reine caressante, je te connais.
Quand à l'aube s'embrase la montagne,
Soudain, constante animatrice, je te salue,
Et qu'ensuite au-dessus de moi s'arrondisse la voûte des cieux,
O toi qui élargis les coeurs, je te respire.
Ce que mes sens externes et mes sens internes me font connaitre,
O source de tout savoir, je le connais par toi,
Et quand je nomme les cent noms d'Allah,
Avec chacun résonne un nom pour toi.
* * *
MÉPHISTOPHÉLÈSUne pareille entreprise n'a rien qui m'étonne, je puis t'offrir de tels trésors. Oui, mon bon ami, le temps est venu aussi où nous pouvons faire la débauche en toute sécurité.
FAUST
Si jamais je puis m'étendre sur un lit de plume pour y reposer, que ce soit fait de moi, à l'instant ! Si tu peux me flatter au point que je me plaise à moi-même, si tu peux m'abuser par des jouissances, que ce soit pour moi le dernier jour ! Je t'offre le pari !
MÉPHISTOPHÉLÈS
Tope !
FAUST
Et réciproquement ! SI je dis à l'instant : Reste donc ! tu me plais tant ! Alors tu peux m'entourer de liens ! Alors, je consens à m’anéantir ! Alors la cloche des morts peut résonner, alors tu es libre de ton service... Que l'heure sonne, que l'aiguille tombe, que le temps n'existe plus pour moi !
Extrait du Faust, trad. Gérard de Nerval.
*
CHORUS MYSTICUSTout l’Éphémère n'est qu'un symbole,
L'Imparfait trouve ici son accomplissement,
L'Ineffable ici se réalise.
L’Éternel féminin nous attire en haut.
Extrait du second Faust (Final)
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Extrait du Faust de Gounod pour le passage de la Castafiore (4'34'' / "Aaah je ris de me voir si belle en ce miroir...").
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