Frank Martin, né a Genève en 1890 (et mort à Naarden aux Pays-Bas en 1974), fut le dixième et dernier enfant du pasteur Charles Martin. Avant même d'aller à l'école, il jouait du piano et improvisait.
A neuf ans il composait des chansons parfaitement construites, sans avoir rien appris des formes musicales ni de l'harmonie. A douze ans il eut l'occasion d'entendre une exécution de la Passion selon Saint Matthieu; l'émotion ressentie par l'enfant fut décisive et laissa ses traces durant toute la vie du compositeur, pour qui Bach resta le véritable maître. Après le gymnase classique, il étudia pendant deux ans les mathématiques et la physique à l'Université de Genève (pour faire plaisir à ses parents) et travailla en même temps la composition et le piano avec Joseph Lauber, qui lui apprit fort bien le "métier", particulièrement l'instrumentation. Entre 1918 et 1926 il fait des séjours à Zurich, Rome et Paris. Les compositions de cette période témoignent de sa recherche d'un langage musical propre. (...)
Source (et suite) du texte Frank Martin
Autres biographies : Universalis /
wikipedia
Site officiel : Frank MartinBibliographie :
- Un compositeur médite sur son art, Ed. A la Baconnière, 1956.
- A propos, Commentaire sur ses oeuvres, Ed. A la Bacconnière- Entretiens sur la musique avec Jean-Claude Piguet, Ed. A la Bacconnière, 1967
- Correspondance avec Ernest Ansermet (1934-1968), Ed. A la Bacconnière
- Lettres à Victor Desarzens, Ed. A la Bacconnière
- Le tombeau de Monsieur Basile, Ed. A la Bacconnière
- Ecrits sur la rythmique pour les rhytmiciens, les pédagogues, les musiciens, A la Bacconnière
Autre :
Maria Martin, Souvenirs de ma vie avec Frank Martin, Ed. A la Bacconnière
Frank Martin, L'univers d'un compositeur, catalogue de l'exposition Frank Martin, A la Bacconnière, 1984.
Discographie (extrait) :
- Messe pour double chœur a cappella (1922-1926)
- Quatre pièces brèves pour guitare (1933)
- Concerto pour piano nº 1 (1935)
- Le Vin herbé (1938 et 1940-1941), inspiré de Tristan et Iseut
- Der Cornet (1942), pour voix d'alto et petit orchestre, poèmes de R.M. Rilke
- Sechs Monologe for Jedermann (1943), pour baryton et orchestre, de H. von Hoffmannsthal
- Passacaille pour orgue (1944)
- Petite symphonie concertante (1944-1945)
- In terra pax (1944), oratorio
- Huit préludes pour le piano (1947-48)
- Concerto pour sept instruments à vent, timpani, et cordes (1949)
- Golgotha (1945-1948), oratorio
- Concerto pour violon et orchestre (1950)
- Der Sturm (1952-55), opéra sur une pièce de Shakespeare
- Mystère de la Nativité (1957), oratorio
- Drey Minnelieder (1960), pour soprano et piano
- Monsieur de Pourceaugnac (1960-62), comédie mise en musique
- Les Quatre Eléments (1963), étude symphonique pour grand orchestre
- Pilate (1964), oratorio
- Concerto pour violoncelle et orchestre (1965)
- Quatuor à cordes (1966)
- Concerto pour piano nº 2 (1968)
- Maria Triptychon (1968), Ave Maria, Magnificat, Stabat Mater
- Poèmes de la mort (1969 et 71), de François Villon
- Polyptyque, et deux petits orchestres à cordes (1973)
- Requiem (1971-1972)
- Fantaisies sur des rythmes flamenco (1973)
Complément voir : Frank Martin
En ligne :
Documentaire de la Télévision Suisse : "Frank Martin", réalisateur Raymond Barrad, 1970 - durée 75 minutes : Première partie / Seconde partie
Je suis arrivé à une humilité totale de mes facultés raisonnantes, et je suis maintenant convaincu que dès qu'il s'agit de l'esprit, du sens de la vie, de Dieu en un mot, nous devons faire taire notre pensée. Il y a quelque chose qui nous dépasse totalement et tout ce qu'on peut en penser ou dire ne fait que le transposer en le faussant dans le champs de notre conscience. En ce sens, j'ai pris horreur de toute espèce de théologie et même de philosophie, si elles ne se bornent pas à dire : jusqu'ici et pas plus loin. Pour moi, ce domaine réservé, a pris une importance capitale, et je ne comprends plus qu'on essaye de voir clair dans cette chose, la foi qui "passe toute intelligence". C'est dit en trois mots et cela suffit.
Lettre à Bernard Reichel, 12 juin 1968, extrait.
Chercher à créer de la beauté est un acte d'amour, encore même que cet amour ne se dirigerait vers personne, non pas même vers l'humanité comme telle, c'est un acte d'amour en soi. Et le fait d'exclure la recherche de la beauté, de la nier ou simplement de la négliger, c'est refuser cet acte d'amour. (...)
Un compositeur médite sur son art, p.117.
Et encore que l'on soit amené à exprimer la laideur, il faut que l'art soit, par lui-même, si beau que cette laideur en soit comme transfigurée. Car la beauté porte en elle une vertu qui libère notre esprit, quelle que soit l'expression qu'elle incarne, et alors même qu'elle n'exprime rien qui se puisse traduire explicitement par des mots.
Et si ce n'est pas nécessairement "la paix et la consolation" que l'artiste doit donner aux autres hommes, ce devrait être en tous cas cette libération que produit en nous la beauté.
Voilà, me semble-t-il, où réside la véritable responsabilité du compositeur.
Responsabilité du compositeur, 1966, dans : Un compositeur médite sur son art, p. 29
La pensée musicale est une pensée parfaitement claire en elle-même, mais c'est une pensée tout intérieur, globale et parfaitement inexprimable autrement que par elle-même.
On raconte qu'une dame, à qui Beethoven avait joué une de ses sonates, lui avait demandé ce que signifiait cette sonate. Beethoven lui répondit : "Ah ! vous n'avez pas compris ? je vais vous la rejouer". (...) Et si la pensée analytique est en quelque sorte sans limite pour la connaissance des faits matériels et pour la puissance qu'elle nous donne sur eux, l'autre forme de pensée est indispensable à notre vie et représente, elle aussi, une connaissance, une connaissance qui a été, qui est et qui reste seule valable en ce qui concerne le monde de l'esprit.
Le rôle de l'art dans la société d'aujourd'hui dans : Un compositeur médite sur son art, p. 184.
Il me semble que le véritable travail de l'artiste n'est pas d'exprimer dans son oeuvre des sentiments, mais s'y mettre quelque chose qui soit capable d'évoquer ce sentiment chez les auditeurs. On a vraiment l'impression d'avoir réussi, non pas quand on a exprimé le sentiment qu'on ressentait ou auquel on pensait mais au moment où le sentiment ressenti s'est "incarné" dans la musique et qu'elle le porte en elle.
Entretiens sur la musique, p. 47
Messe pour double chœur a cappella (1922-1926)
Le Vin herbé (1938 et 1940-1941), inspiré de Tristan et Iseut
Petite symphonie concertante (1944-1945)
Der Cornet (1942)
Sechs Monologe for Jedermann (1943)
In terra pax (1944), oratorio
Golgotha (1945-1948), oratorio - répétition
Huit préludes pour le piano (1947-48)
Der Sturm (1952-55)
Quatuor à cordes (1966)
Polyptyque, et deux petits orchestres à cordes (1973)
Fantaisies sur des rythmes flamenco (1973) - master class
Documentaire de la Télévision Suisse : "Frank Martin", réalisateur Raymond Barrad, 1970 - durée 75 minutes : Première partie / Seconde partie
Je suis arrivé à une humilité totale de mes facultés raisonnantes, et je suis maintenant convaincu que dès qu'il s'agit de l'esprit, du sens de la vie, de Dieu en un mot, nous devons faire taire notre pensée. Il y a quelque chose qui nous dépasse totalement et tout ce qu'on peut en penser ou dire ne fait que le transposer en le faussant dans le champs de notre conscience. En ce sens, j'ai pris horreur de toute espèce de théologie et même de philosophie, si elles ne se bornent pas à dire : jusqu'ici et pas plus loin. Pour moi, ce domaine réservé, a pris une importance capitale, et je ne comprends plus qu'on essaye de voir clair dans cette chose, la foi qui "passe toute intelligence". C'est dit en trois mots et cela suffit.
Lettre à Bernard Reichel, 12 juin 1968, extrait.
Chercher à créer de la beauté est un acte d'amour, encore même que cet amour ne se dirigerait vers personne, non pas même vers l'humanité comme telle, c'est un acte d'amour en soi. Et le fait d'exclure la recherche de la beauté, de la nier ou simplement de la négliger, c'est refuser cet acte d'amour. (...)
Un compositeur médite sur son art, p.117.
Et encore que l'on soit amené à exprimer la laideur, il faut que l'art soit, par lui-même, si beau que cette laideur en soit comme transfigurée. Car la beauté porte en elle une vertu qui libère notre esprit, quelle que soit l'expression qu'elle incarne, et alors même qu'elle n'exprime rien qui se puisse traduire explicitement par des mots.
Et si ce n'est pas nécessairement "la paix et la consolation" que l'artiste doit donner aux autres hommes, ce devrait être en tous cas cette libération que produit en nous la beauté.
Voilà, me semble-t-il, où réside la véritable responsabilité du compositeur.
Responsabilité du compositeur, 1966, dans : Un compositeur médite sur son art, p. 29
La pensée musicale est une pensée parfaitement claire en elle-même, mais c'est une pensée tout intérieur, globale et parfaitement inexprimable autrement que par elle-même.
On raconte qu'une dame, à qui Beethoven avait joué une de ses sonates, lui avait demandé ce que signifiait cette sonate. Beethoven lui répondit : "Ah ! vous n'avez pas compris ? je vais vous la rejouer". (...) Et si la pensée analytique est en quelque sorte sans limite pour la connaissance des faits matériels et pour la puissance qu'elle nous donne sur eux, l'autre forme de pensée est indispensable à notre vie et représente, elle aussi, une connaissance, une connaissance qui a été, qui est et qui reste seule valable en ce qui concerne le monde de l'esprit.
Le rôle de l'art dans la société d'aujourd'hui dans : Un compositeur médite sur son art, p. 184.
Il me semble que le véritable travail de l'artiste n'est pas d'exprimer dans son oeuvre des sentiments, mais s'y mettre quelque chose qui soit capable d'évoquer ce sentiment chez les auditeurs. On a vraiment l'impression d'avoir réussi, non pas quand on a exprimé le sentiment qu'on ressentait ou auquel on pensait mais au moment où le sentiment ressenti s'est "incarné" dans la musique et qu'elle le porte en elle.
Entretiens sur la musique, p. 47
Messe pour double chœur a cappella (1922-1926)
Le Vin herbé (1938 et 1940-1941), inspiré de Tristan et Iseut
Petite symphonie concertante (1944-1945)
Der Cornet (1942)
Sechs Monologe for Jedermann (1943)
In terra pax (1944), oratorio
Golgotha (1945-1948), oratorio - répétition
Huit préludes pour le piano (1947-48)
Der Sturm (1952-55)
Quatuor à cordes (1966)
Polyptyque, et deux petits orchestres à cordes (1973)
Fantaisies sur des rythmes flamenco (1973) - master class
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