vendredi 4 mai 2012

Eugène Canseliet


Qui était vraiment Eugène Canseliet - Alchimiste et unique disciple de  Fulcanelli ? Si pour beaucoup Canseliet restera dans l’histoire de l’Alchimie comme celui qui, en 1922, sous la direction de son Maître, opéra une transmutation de plomb en cent vingt grammes d’or, dans l’usine à gaz de Sarcelles ; pour les autres, les connaisseurs et les érudits, le disciple de Fulcanelli est avant tout un « passeur », un témoin exceptionnel d’une histoire magique et d’une époque révolue qui prend désormais ancrage dans la Belle Epoque, autour du célèbre cabaret du Chat Noir de Rodolphe Salis et des salons huppés de l’avenue Montaigne de la Famille de Lesseps. Né le 18 décembre 1899, à Sarcelles, Eugène Canseliet s’est éteint en 1982, après plus de soixante années ininterrompues entièrement consacrées à la philosophie Hermétique, au symbolisme Traditionnel, à l’écriture quasi quotidienne ainsi qu’à la pratique assidue, au fourneau, de l’Alchimie ancestrale, dont il n’a cessé durant toutes ces années de vanter la haute métaphysique. Celui que l’on nommait à la fin de sa vie : « le Maître de Savignies » fut, sans doute, non seulement le rédacteur privilégié de Fulcanelli pour « Le Mystère des Cathédrales » et « Les Demeures Philosophales » mais aussi le préfacier reconnu de ces mêmes ouvrages. Canseliet a durant toute sa vie pratiqué l’Alchimie, selon la formule consacrée, comme une « Science de la Vie » et écrit outre ses ouvrages de référence des centaines d’articles sur cette pratique dans de très nombreuses revues, a également aidé et guidé de multiples adeptes tentant le Grand Œuvre, tous alchimistes, qui furent à bien des égards, sinon des disciples, tout au moins sa succession philosophique, car il ne pouvait en être autrement – La Tradition Hermétique qui est avant tout transmission se doit de laisser couler la source et l’énergie, partout en son mystère - « si Dieu le feu ».
Extrait de : Cedric Mannu, Eugène Canseliet
Source du texte (et commande du livre) : Ed. Arqua

A l'exemple de tous ses devanciers, Fulcanelli, de qui nous sommes l'unique disciple, a voilé sa personnalité avec un tel soin, qu'il en reste, même pour nous, bien des côtés ignorés. Dans l'étroit souci d'un état civil rigoureux, certains s'entêtent à substituer le nom, réel selon eux, au pseudonyme philosophique, tandis que d'autres, en des affirmations purement gratuites, voire en des prétentions évidemment mensongères, tentent, pour leur profit, d'accréditer une figure banale de l'homme disparu, pauvrement adaptée à leur propre valeur.
Notamment s'applique-t-on à répandre que Fulcanelli n'était autre que Pierre Dujols, bibliophile et érudit parisien, décédé au printemps de 1926, - c'est-à-dire cinq années avant que paraisse Les Demeures Philosophales, - avec qui nous n'eûmes jamais la moindre relation, quoiqu'il est été l'ami intime de Julien Champagne. C'est également au dessinateur que, d'autre part, on attribue la paternité des deux ouvrages, qu'il illustra avec autant d'intelligence que de talent et de scrupuleuse habileté. Mort peu après, en août 1932, on a cru, sans raisons sérieuses et à tort assurément, que cet artiste remarquable avait succombé à des pratiques d'envoûtement; il est certain qu'il fut victime d'une affection atroce, qui le retint, pantelant et perclus, pendant près de deux ans, dans ce sixième étage de la rue de Rochechouart, où nous avions tous deux, en manière d'atelier et de laboratoire, nos mansardes laborieuses. Il y a encore ceux qui pensent que nous soyons nous-même l'auteur caché sous le nom de Fulcanelli, sans prendre garde à notre jeunesse, peu compatible avec la maturité littéraire et scientifique, qui se dégage, par exemple, du Mystère des Cathédrales, publié, le premier, alors que nous avions à peine 27 ans. (...)
Extrait de : Deux Logis
Commande sur Amazon : Deux Logis Alchimiques


Bibliographie :
- Deux logis alchimiques, en marge de la science et de l'histoire, Ed. Jean Schemit, 1945. Nouvelle édition augmentée Jean-Jacques Pauvert, 1979.
- Alchimie, études diverses de symbolisme hermétique et de pratique philosophale, Ed. Jean-Jacques Pauvert, 1964, Nouvelle édition revue et augmentée, Jean-Jacques Pauvert, 1978, rééd. Ed. Trédaniel, 2007.
- L'Alchimie expliquée sur ses textes classiques, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1972, rééd. 1988.
Traduction, introductions et commentaires :
Basile Valentin, Les douze clés de la philosophie (1600), Ed. de Minuit, 1956.
Mutus Liber (17e), L'Alchimie et son Livre muet,  Ed. Jean-Jacques Pauvert, 1967.
Limojon de Saint-Didier, Le Triomphe hermétique ou la Pierre philosophale (1690), Ed. Denoel, 1971.
Nicolas Flamel, Le livre des figures hiéroglyphiques, Le sommaire philosophique, Le désir désiré, Ed. Denoel, 1970.
Articles :
Cyrano de Bergerac philosophe hermétique, dans les Cahier d'Hermès no 1, 1947. En ligne : sophia
L'hermétisme dans la vie de Swift et dans ses voyages, Ed. Fata Morgana, 1983.
Liste de tous les articles, comptes rendus et présentation dans les Revues "Initiation et Science" et "Atlantis" sur le site : canseliet 1 / 2
Préfaces :
Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales, rééd. Martino Fine Book, 2011.
Fulcanelli, Les Demeures philosophales, 2 tomes, rééd. Jean-Jacques Pauvert, 2001.
René Alleau, Aspect de l'alchimie traditionnelle, 1953.
Elie-Charles Flamand, Érotique de l'Alchimie, Ed. Le courrier du livre, 1989.
Marcel Moreau, La tradition celtique dans l'art roman, Ed. Courrier du livre, 1995.
Etudes :
Collectif, La Tourbe des Philosophes, "Hommage aux 80 ans de Eugène CANSELIET", n°10, Grenoble, Éditions de la Tourbe.
Robert Amadou, Le Feu du Soleil, Entretien sur l'Alchimie avec Eugène Canseliet, Éditions Pauvert, 1978
Cédric Mannu, Eugène Canseliet - Philosophe hermétique (1899-1982), sujet de la maîtrise, Paris IV la Sorbonne, Ed. Arqua,
Blogue dédié : canseliet



Canseliet, laboratoire (1921).
Notre petit laboratoire du premier étage de l'usine de Sarcelles, dans l'été de 1921.
C'est là, dans cette usine de la compagnie Georgi et la petite chambre du premier étage, où venait de mourir notre père, devant la salle des épurateurs, que nous effectuâmes la transmutation fameuse, il y a eu, cette année, juste un demi-siècle. 
Notre modeste laboratoire dans lequel eut lieu la projection mémorable, sous la direction de Fulcanelli et devant deux témoins. Ceux-ci furent Gaston Sauvage, chimiste chez Poulenc, et l'excellent peintre Julien Champagne qui, depuis plus de dix années, était au service du Maître.
Source du texte : archer julien champagne


Quand à Fulcanelli, vivant, il l'est certainement... Le temps ne compte pas... Il m'est arrivé de le revoir en 1951 et de découvrir le lieu secret où il se trouve. Je voyageais en Espagne, non loin de Séville, où j'étais l'hôte d'amis possédant une belle demeure avec terrasse et double escalier donnant sur le parc. Je sentis tout de suite Fulcanelli dans l'ambiance. Surtout lorsque je découvris de ma fenêtre - ajoutant encore au charme du tableau - la présence d'un bambin d'environ dix ans et d'une petite fille, qui semblaient descendus d'un tableau de Vélasquez. Un poney et deux lévriers les accompagnaient. Mais, après une de ces longues nuits de travail dont je suis coutumier, la découverte que je fis me parut plus persuasive encore : dans une grande allée au feuillage dense, une jeune femme, une reine, s'avançait, portant le collier de la Toison d'or et suivie d'une duègne. Tout cela très vif, très lumineux. La jeune femme me fit un chaud signe de tête, et j'étais sûr que Fulcanelli me soufflait : "Tu me reconnais ?" A quoi je répondis : "Oui." Mais comment traduire de telles certitudes...
Entretien avec le journaliste Henri dans la revue Le Grand Albert (n 1).
Cité dans : Patrick Rivière, Fulcanelli, Ed, De Vecchi, 2000.


L'Alchimie est, spirituellement, la volonté d’élévation, de progression constante et, physiquement, l’extraction du suc, de la saveur; elle satisfait le besoin de la spéculation, de l’expérience, aux aspirations de l’esprit et de la matière. Le désir de la quête alchimique répond à un état de conscience, découlant, pour l’homme, du phénomène d’harmonie qui peut s’établir entre le rythme de son âme et celui de l’âme universelle. Ainsi la créature peut-elle échapper à la sphère limitée, ô combien décevante, de l’individu et de sa collectivité. (...)

Suite de l'article dans l'encadré ci-dessous. 

Interview (55 mn) de Eugène Canseliet par Jacques Chancel (Radioscopie 23/06/78) :







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