dimanche 28 juillet 2013

Economie casino



La logique de profit des banques «détruit l'économie réelle».

Le fonctionnement actuel de la finance mondiale est contraire à l'esprit du libéralisme et détruit l'économie réelle, dénonce Marc Chesney, professeur en finance à l'Université de Zurich.
L'introduction d'une taxe sur les transactions financières pourrait y remédier, selon lui.
Et il revient à la Suisse, en particulier, de montrer l'exemple en prenant les devants, souligne le chercheur dans un entretien publié dans la NZZ am Sonntag.
Un prélèvement de 0,1% sur chaque transaction suffirait d'après lui à éliminer le trading à haute fréquence. Ce procédé permettant via des programmes informatiques algorithmiques l'exécution à grande vitesse d'opérations boursières est jugé problématique par Marc Chesney, car il présente d'importants risques pour la stabilité du système financier international. Il est impossible qu'en une fraction de seconde des données fondamentales à propos d'une entreprise ne soient communiquées. Les investisseurs utilisent justement cette avance pour générer rapidement des gains. Par ailleurs, une banque ne devrait pas pouvoir spéculer sur la faillite d'une entreprise ou mettre en circulation des instruments financiers opaques, tels les produits structurés. Ces dispositifs complexes ne profitent pas à l'économie réelle et ne bénéficient d'ailleurs souvent qu'aux banques.
«La complexité est un facteur de profit et de pouvoir», indique Marc Chesney. La valeur nominale totale du marché des produits dérivés représente ainsi près d'un dixième de l'activité économique mondiale. Selon une statistique établie par le Fonds monétaire international (FMI), le volume total des dérivés échangés s'élève à 640 milliards de dollars (594 milliards de francs), alors que toutes les économies nationales du monde réunies ne génèrent chaque année «que» 72 milliards de dollars.
Les grandes banques et les courtiers en bourse sont si puissants qu'ils ont le pouvoir de dicter leur politique financière aux gouvernements et à la société, et ce depuis des années. Par ailleurs, le fait que les Etats soient venus au secours de grandes banques au bord de la faillite est contraire à la logique libérale, qui voudrait que celui qui prend des risques en assume les conséquences.
Source : TdG (28 juillet 2013)

Les bourses mondiales sont à nouveau florissantes, les indices sont au plus haut. Wall Street a même franchi vendredi la barre des 15'000 points - un record, et un contraste saisissant avec la morosité économique ambiante. La zone euro est en panne de croissance; les chiffres du chômage atteignent des niveaux dramatiques dans plusieurs pays européens. Comment expliquer cette dichotomie? La bourse est-elle saisie d’une "exubérance irrationnelle", pour reprendre la formule d’Alan Greenspan, ancien patron de la Réserve fédérale américaine (FED) ?
Interview : RTS (mp3, 21' - 7 mai 2013)
Source : RTS

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