mardi 25 août 2015

"L'oligopole bancaire dirige le monde"



François Morin: l'oligopole bancaire, une « hydre mondiale » (Mediapart, juillet 2015)

"On a libéralisé les taux de change et les taux d'intérêts, qui sont les variables essentielles de la gestion de la monnaie, or le fait que ces variables soient gérées par les marchés financiers et non plus par le politique, comme c'était le cas auparavant, a crée cette immense industrie de produits dérivés, essentiellement spéculatifs, créant de l'instabilité en permanence dans le système. 
En plus les états se sont dessaisis de la création monétaire, ce sont les banques centrales pour 10 % à peu près et les banques privées pour 90 % . Les états n'ont plus la capacité non seulement de créer la monnaie mais aussi de la gérer, ils se sont démunis complètement. On a créé à la place un oligopole de banques (...) A mon avis c'est ce processus qui doit être remis en cause aujourd'hui."

François Morin, né le 18 janvier 1945 à Paris, est économiste et professeur émérite de sciences économiques à l'Université Toulouse I. Il a été membre du Conseil général de la Banque de France et du Conseil d'analyse économique.
Source (et suite) du texte : wikipedia

Son dernier livre :
L'hydre mondiale : L'oligopole bancaire, Ed. Lux,‎ 2015
Commande sur Amazon : L'Hydre mondiale - L'oligopole bancaire




François Morin: Que faire pour éviter la prochaine catastrophe financière ? (Altrimenti, mars 2015)


François Morin : «L’oligopole bancaire s’est transformé en hydre dévastatrice pour l’économie mondiale»
Par Vittorio de Filippis, le 22 juillet 2015 - Libération

Le transfert des dettes privées toxiques des 28 très grandes banques «systémiques» vers les Etats, lors de la dernière crise financière, explique les politiques de rigueur menées en Europe.
Françaises, européennes ou américaines, toutes les autorités bancaires sont formelles : si le monde devait connaître une nouvelle crise financière comparable à celle de 2007, ni les Etats ni les contribuables n’en paieront les conséquences. Peut-on le croire ?
La réponse de François Morin est catégorique : c’est non. Dans l’Hydre mondiale, paru en mai, et dans lequel il fait parler des données chiffrées inédites, ce professeur émérite de sciences économiques à l’université de Toulouse montre comment 28 banques de taille mondiale constituent un oligopole qui est tout sauf d’intérêt public.
Pour mettre les citoyens à l’abri de désastres financiers à venir, l’auteur estime qu’il faut abattre ces banques qu’il compare à une hydre et rapatrier la monnaie dans le giron du public.

Comment une poignée de banques ont-elles pu prendre la forme d’une hydre mondiale ?
Le processus est parfaitement clair. Après la libéralisation de la sphère financière amorcée dans les années 70 (taux de change et d’intérêt dont les prix sont fixés par le marché et non plus par les Etats, et libéralisation des mouvements de capitaux), les marchés monétaires et financiers deviennent globaux vers le milieu des années 90. Les plus grandes banques ont dû alors adapter impérativement leur taille à ce nouvel espace d’échanges, en fusionnant et en se restructurant. Les conditions d’émergence d’un oligopole à l’échelle mondiale ont été ainsi réunies. Celui-ci va très vite se coordonner à l’échelle internationale et sa taille va devenir gigantesque : le total de bilan des 28 banques de l’oligopole (50 341 milliards de dollars) est supérieur, en 2012, à la dette publique mondiale (48 957 milliards de dollars) !

Depuis 2012, on a découvert aussi que ces très grandes banques se sont entendues frauduleusement entre elles à partir du milieu des années 2000. Dès ce moment, cet oligopole s’est transformé en hydre dévastatrice pour l’économie mondiale.

En quoi ces banques sont-elles systémiques ?
Ces 28 banques ont été déclarées, à juste titre, «systémiques» par le G20 de Cannes en 2011. L’analyse des causes de la crise financière de 2007-2008 ne pouvait laisser planer aucun doute sur la responsabilité de ces banques dans le déclenchement de la crise financière. En cause, les produits dérivés qui ont été répandus à l’époque et continuent d’être encore répandus dans le monde entier. Rappelons que ces produits dérivés sont des produits d’assurance, dont certains sont très spéculatifs. Leur déclenchement peut s’avérer catastrophique en cas de crise. Or, seulement 14 banques systémiques fabriquent ces produits dont l’encours notionnel (le montant des valeurs assurées) atteint 710 000 milliards de dollars, soit un peu plus de 10 fois le PIB mondial !

Et vous affirmez qu’elles pratiquent des ententes frauduleuses ?
De multiples analyses ont démontré que ces banques occupent des positions dominantes sur plusieurs grands marchés (celui des changes, des obligations et des produits dérivés). C’est le propre d’un oligopole. Mais, depuis 2012, les autorités judiciaires américaines, britanniques et la Commission européenne ont multiplié les enquêtes et les amendes qui démontrent que plusieurs de ces banques - et surtout onze d’entre elles (Bank of America, BNP-Paribas, Barclays, Citigroup, Crédit suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, HSBC, JP Morgan Chase, Royal Bank of Scotland, UBS) - ont arrangé systématiquement des «ententes en bande organisée». Ainsi, des amendes de plusieurs milliards de dollars ont déjà été versées pour la manipulation du marché des changes ou du Libor [taux d’intérêt interbancaire de référence établi à Londres, ndlr].

Le monde est assis sur une montagne de bombes à retardement financières constituée uniquement par cette trentaine de banques ?
Il y a de toute évidence plusieurs bulles financières qui risquent à tout moment d’éclater. La bulle «actions» ne peut s’expliquer que par les injections énormes de liquidités des banques centrales. Mais surtout, il y a la bulle des dettes publiques qui frappent tous les grands pays. Les dettes privées toxiques de l’oligopole ont été transférées massivement aux Etats au moment de la dernière crise financière. Ce surendettement public, lié exclusivement à la crise et à ces banques, explique - dans le déni le plus complet des causes de la crise - les politiques de rigueur et d’austérité menées un peu partout. Ce surendettement est aussi la principale menace, comme on le voit en Grèce.

Régulation des produits dérivés, lutte contre le «shadow banking», encadrement des CDS, renforcement des fonds propres, séparation entre banques de dépôts et d’investissement… on ne peut pas dire que rien n’a été fait.
Voyons cela de plus près. Le shadow banking, c’est-à-dire le système financier non régulé, n’arrête pas de se développer, notamment par l’oligopole bancaire pour échapper aux régulations prudentielles et en premier lieu pour ses activités de produits dérivés. Quant au renforcement des fonds propres des plus grandes banques, il a été ridiculement faible. Enfin, dans aucune législation en vigueur, il n’y a de véritable séparation «patrimoniale» des activités bancaires. Bref, le lobby bancaire, très organisé à l’échelle internationale, a été efficace, et l’oligopole peut poursuivre à l’identique les logiques financières délétères qui étaient les siennes avant la crise.

En quoi les Etats seraient-ils devenus les otages de l’oligopole systémique que sont les banques ?
Depuis les années 70, les Etats ont perdu toute souveraineté monétaire. Ils en sont responsables. La monnaie est dorénavant créée par les banques à hauteur environ de 90 % et par les banques centrales (indépendantes des Etats) pour les 10 % restants. De plus, la gestion de cette monnaie à travers ses deux prix fondamentaux (taux de change et d’intérêt) revient entièrement à l’oligopole, qui arrive, du reste, à les manipuler. Ainsi tient-il dans sa main les conditions monétaires du financement des investissements, mais surtout du financement des déficits publics. Les Etats sont non seulement disciplinés par les marchés, mais surtout otages de l’hydre mondiale.

Il y a donc un rapport quasi destructeur de ces banques à l’égard des Etats ?
Ce rapport est, en effet, dévastateur, car nos démocraties se vident progressivement de leur substance en raison de la réduction (ou de l’absence) de marges de manœuvre qui sont devenues patentes pour l’action publique. Par ailleurs, l’oligopole bancaire souhaite pouvoir instrumentaliser les pouvoirs des Etats afin de peser sur d’éventuelles régulations financières, ou encore de pouvoir limiter le poids des amendes auxquelles il doit faire face quand il est pris le doigt dans la confiture, en évitant surtout des procès publics.

Mais les banques ne permettent-elles pas de canaliser les débordements budgétaires des Etats ?
Il ne faut pas demander à des banques privées de gérer un intérêt général ! Les banques voient d’abord leurs profits, qu’elles peuvent notamment réaliser à travers leurs activités financières, voire leurs activités spéculatives. Elles regardent les Etats comme n’importe quel autre acteur économique émetteur de dettes. Il faut mesurer les risques et la rentabilité d’un investissement financier. L’Etat est d’abord vu comme un actif financier comme les autres, qu’on achète ou qu’on vend, et sur lequel il est également loisible de spéculer.

Dans la mythologie grecque, c’est Héraclès qui doit tuer l’hydre. Dans notre monde, où est l’Héraclès capable de tuer l’hydre mondiale bancaire ?
La réponse ne fait aucun doute. Notre Héraclès de demain sera un acteur collectif qui ne peut être qu’une communauté internationale, à la légitimité démocratique incontestable, débarrassée de ses dogmes néolibéraux, et suffisamment consciente de ses intérêts de long terme pour organiser le financement de l’activité économique mondiale. Autrement dit, un être encore imaginaire ! Un premier pas serait cependant franchi si un nouveau Bretton Woods était convoqué pour créer à l’échelle internationale une monnaie commune, et non pas unique, dans le cadre de souverainetés monétaires nationales restaurées.

Vous faites le pari de l’intelligence politique ?
Oui, absolument ! Mais d’abord le pari de l’intelligence des citoyens de notre planète. Les réseaux sociaux peuvent être de formidables leviers pour créer cette intelligence politique dont on a cruellement besoin aujourd’hui.

Allons-nous vers un cataclysme d’ampleur inédite ?
Celui-ci est devant nous. Toutes les conditions sont réunies pour qu’un nouveau séisme financier survienne alors que les Etats sont exsangues. Il sera ainsi plus grave que le précédent. Nul ne peut le souhaiter tant ses effets économiques et financiers seront désastreux et plus encore en raison de ses conséquences politiques et sociales qui risquent d’être dramatiques. On le voit en Grèce. Le temps de l’urgence démocratique et de la lucidité politique devient impératif !

Alors les banques, toutes pourries ? La finance, forcément pervertie ?
Quand un oligopole surpuissant gère la monnaie comme un bien privé, on ne peut pas être surpris par les logiques financières qui en découlent. Les banques poursuivent des objectifs de profit avec des tentations récurrentes, pour les plus grandes d’entre elles, de s’entendre. De cette façon, l’hydre bancaire est née il y a environ dix ans, et s’est maintenant abattue sur la planète entière. La confrontation des pouvoirs apparaît dorénavant inéluctable entre des banques surpuissantes et des pouvoirs politiques affaiblis. Une issue favorable de ce combat - a priori inégal - ne peut survenir que de mobilisations citoyennes qui soient totalement conscientes de la hauteur des enjeux.

Source : Libération



* * *

"Les spéculateurs peuvent précipiter une crise mondiale" 
Par Adrien Gaboulaud, le 29 juin 2015

L'économiste François Morin, auteur de «L'Hydre mondiale: l'oligopole bancaire», redoute que la crise grecque ne déclenche l'éclatement de la bulle qui s'est formée autour de la dette des Etats.

Paris Match. Dans votre livre «L’Hydre mondiale: l’oligopole bancaire», vous évoquez l’«éclatement de la bulle obligataire» comme un des déclencheurs possible d’un nouveau désastre économique mondial. Alors que la Grèce est au bord du défaut de paiement, n’est-ce pas ce qui est en train de se produire?
François Morin. Ce n’est pas impossible que l’on soit entré dans ce scénario-là. Les jours à venir vont être tout à fait décisifs. Les marchés financiers n’aiment pas du tout l’incertitude et on est en plein dedans. Cela donne des signaux très négatifs sur la poursuite de la zone euro dans sa configuration actuelle. Les spéculateurs ont les moyens de précipiter une crise.

A quoi ont servi les milliards d’euros prêtés par les Européens et le FMI à la Grèce depuis 2010?
L’essentiel de l’aide fournie pour l’instant à la Grèce, environ 260 milliards d’euros, a servi au roulement de la dette, c’est-à-dire à rembourser les dettes qui arrivent à échéance et les intérêts de ces dettes. Une infime partie seulement a réellement servi au développement du pays. Nous sommes dans une situation très paradoxale : on dit que l’Europe aide la Grèce, en fait, l’Europe aide la Grèce à rembourser des dettes qui ont été générées pour une grande partie au moment de la crise financière et qui se sont révélées toxiques. Ces dettes étaient surtout celles de banques allemandes et françaises, qui les ont rétrocédées aux institutions publiques, la BCE et l’Union européenne, sans subir une restructuration. C’est ce point-là que signalait ce week-end Dominique Strauss-Kahn. Le rapport dette sur PIB s’est même accru en l’absence de croissance économique.




La Grèce peut-elle rembourser ?
L’endettement de la Grèce est insoutenable, comme d’autres en Europe : je pense à la dette italienne, la dette espagnole et même la dette française. Les dettes ont pris un volume considérable au moment de la crise financière : il a fallu recapitaliser les plus grandes banques et surtout, soutenir l’activité économique à coups de centaines de milliards d’euros. Pour l’instant, il ne se passe pas grand chose parce que la Banque centrale européenne injecte énormément de liquidités sur les marchés financiers et rachète les dettes souveraines. Les taux d’intérêt sont maintenus à des niveaux très faibles. Il suffirait d’un relèvement minime de ces taux pour qu’on s’aperçoive que ces dettes européennes sont totalement insoutenables et que ces bulles de dettes publiques éclatent. La situation peut dégénérer très vite.

Jusqu’à présent, les obligations françaises et allemandes ont bénéficié de taux extrêmement favorables. Pourquoi cet effet de «valeur refuge» ne se maintiendrait-il pas dans le cas d’un défaut de la Grèce?
Il faut comprendre que les grands investisseurs institutionnels anglo-saxons, qui gèrent d’énormes fonds de pension, recherchent des placements relativement sûrs. Quand ils regardent l’Europe, ils font le tri : parmi les dettes les moins risquées, il y a effectivement les obligations allemandes et françaises. Mais si nous bénéficions de taux d’intérêt plus bas que les autres, c’est le signal qu’il y a une crise des dettes souveraines. Avant cette crise, les taux d’intérêt étaient uniformes pour la zone euro. Avant 2009, les taux pour les obligations grecques et les obligations allemandes étaient les mêmes. Si aujourd’hui la divergence de taux demeure, c’est que la crise de l’endettement public est toujours là. Les marchés financiers mettent une barre à 7% : si les taux d’intérêts dépassent 7%, on considère qu’ils sont insoutenables. L’Irlande, le Portugal et la Grèce ont allègrement franchi cette barre-là (lundi, le taux d'emprunt à dix ans s'est envolé à plus de 15% pour la Grèce, contre 10,9% vendredi, ndlr) .

L’effacement d’une partie de la dette grecque coûterait-il cher aux contribuables européens?
L’effacement me semble indispensable. Il faut donner un répit à la Grèce pendant deux ans, comme le prône Dominique Strauss-Kahn, mais ça ne suffira pas. Dans l’histoire économique de nos civilisations, il y a eu des banqueroutes et des effacements de dettes. C’est très douloureux et ce sont rarement des processus ordonnés. Il faut souhaiter que dans le cas de la Grèce ça puisse être ordonné. Ça semble très difficile à réaliser, mais ça a été fait -de manière très insuffisante- en 2012. Il faut le faire à nouveau, au titre de la solidarité européenne. La BCE jette sur les marchés des sommes considérables pour permettre aux banques d’accéder plus facilement à du crédit peu onéreux, elle rachète des dettes souveraines dans des quantités énormes. Alléger la dette grecque de 50%, ça représente 100 à 150 milliards, ce n’est pas un énorme fardeau à l’échelle européenne. Ça pourrait être négocié sans remettre en cause la crédibilité de la BCE, mais les créanciers refusent évidemment une amputation de ce qu’ils ont prêté.

Et si ce scénario ne se réalise pas?
On aura très vite des problèmes autrement plus importants à régler pour d’autres pays. L’instabilité financière internationale est considérable.

Dans votre livre, vous évoquez longuement la question des dérivés, des produits financiers que vous accusez d’être à l’origine de la crise de 2008. Au début des années 2000, la Grèce, avec l’aide de la banque américaine Goldman Sachs, a pu camoufler en partie son déficit en utilisant des dérivés. Faut-il les interdire?
Ces produits dérivés ont acquis des volumes d’encours considérables depuis quelques années seulement. Ce sont à l’origine des produits d’assurance, qui permettent de se garantir contre les risques liés à des variations de prix : ça existe en matière agricole, avec des contrats à terme qui permettent aux producteurs de connaître à l’avance les prix auxquels ils vont vendre leur récolte. Depuis que l’on a dérégulé la sphère financière, les produits dérivés s’attachent aux taux d’intérêt et aux taux de change. C’est une immense industrie qui permet de stabiliser le système financier : Airbus, qui vend des avions en dollars avec des coûts en euros, est obligé de prendre des assurances pour connaître son taux de change à trois ans. Le problème, c’est que ces produits font également l’objet de spéculation. Cela a causé des crises depuis les années 1990. Les produits les plus dangereux sont les CDS, «credit default swaps», qui permettent de spéculer sur les dettes souveraines en pariant sur l’effondrement d’un emprunteur.

Vous expliquez dans votre livre qu’une institution mondiale, l’International swaps and derivatives association (ISDA), décide du moment à partir duquel les CDS sont déclenchés.
En effet. Mercredi prochain, l’ISDA va se prononcer pour dire si la Grèce est en défaut de paiement ou pas. Il y a déjà des discussions autour de ce point-là. Comme il s’agit d’un défaut de paiement lié au FMI, à qui la Grèce doit rembourser mardi 1,6 milliard d’euros, les agences de notations pensent qu’il n’y aura pas de déclenchement des CDS. En revanche, le défaut pourrait être déclaré ultérieurement.

A part la BCE, qui aujourd’hui possède la dette grecque?
Beaucoup de spéculateurs. Ils font comme en Argentine, avec les fonds vautours : ils rachètent à bas prix et attendent ensuite l’échéance pour être remboursés à 100%.

Quel serait pour vous le scénario du pire?
Ce serait que la Grèce quitte la zone euro, décide de dévaluer sa nouvelle monnaie, la drachme, et décide qu’une partie de la dette sera exprimée dans la nouvelle monnaie. L’intérêt d’une nouvelle monnaie, c’est d’effacer une partie de sa dette. C’est le scénario sauvage. Ça signifierait qu’il n’y a pas de véritable solidarité européenne et que l’euro est bâti sur un château de sable. A la première crise un peu sérieuse, la solidarité vole en éclat : ce serait un signal extrêmement négatif. Les spéculateurs s'en donneraient à coeur-joie, car on ne peut pas demander aux marchés d’être très intelligents et de préserver l’intérêt général : ils sont là pour faire de l’argent.

Source : Paris Match

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