samedi 17 septembre 2016

Vers la Corporatocratie

Les 10 plus grandes multinationales gagnent plus que la plupart des pays mondiaux cumulés 
Le 13 septembre 2016 - Sputniknews

L’année dernière, les plus grandes sociétés du monde ont augmenté leur richesse par rapport aux États mondiaux, ce qui illustre la montée en puissance des entreprises multinationales.

L'organisme de bienfaisance Global Justice Now, qui lutte contre la pauvreté mondiale, affirme que les entreprises multinationales multiplient de plus en plus leurs revenues alors que les économies émergentes luttent pour survivre.
Une étude réalisée par l'organisme de bienfaisance a révélé que le nombre d'entreprises dans le top 100 des entités économiques a augmenté en 2015, passant à 69 contre 63 en 2014. Alors que de nombreuses économies de marché émergentes ont eu du mal à se développer ces deux dernières années, principalement en raison du ralentissement de la Chine, la majorité des multinationales ont augmenté leurs profits.

L'organisme londonien a déclaré que les dix les plus grandes sociétés du monde, y compris Walmart, Apple et Shell, faisaient plus d'argent que la plupart des pays du monde combinés. Global Justice Now accuse d'ailleurs les gouvernements d’avoir cédé aux pressions des entreprises multinationales pour promouvoir un régime fiscal favorable aux entreprises et qui néglige les besoins des citoyens ordinaires.

La valeur des dix sociétés les plus grandes a été enregistré au niveau de 285 billions de dollars milles milliards dollars (254 billions d'euros), en battant le chiffre de 280 billions de dollars (249 billions d'euros) qui représente la richesse totale de 180 pays du monde. "La richesse colossale et la puissance des entreprises est au cœur d'un grand nombre de problèmes mondiaux, comme l'inégalité et les changements climatiques", a déclaré Nick Dearden, directeur de l'organisme londonien. " La course aux profits à court terme semble éclipser les droits fondamentaux de millions de gens sur la planète. Ces chiffres montrent que le problème ne fait que s’aggraver chaque jour », a-t-il ajouté.

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WikiLeaks révèle que l'ACS [TISA] privera les Etats de tous leurs pouvoirs en matière de régulation
Le 15 septembre 2016 - RTFrance


WikiLeaks a publié de nouveaux documents secrets qui indiquent que les négociations concernant l'Accord sur le commerce des services (ACS) sont déjà très avancées et que les multinationales pourraient s'emparer des clés du pouvoir politique.

WikiLeaks a publié le 15 septembre de nouveaux documents qui montrent que les négociations extrêmement discrètes qui entourent l'Accord sur le commerce des services (ACS) en français – ou Trade in Services Agreement (TiSA) en anglais – sont très avancées. Le site fondé par Julian Assange avertit en outre qu'à ses yeux, cet accord illustre ce que les représentant des pays industrialisés veulent faire du commerce mondial.

Et le site lanceur d'alerte, qui met à disposition l'ensemble des documents relatifs à cet accord qu'il avait déjà évoqué en 2014, prévoit une déréglementation totale du secteur des services entre les 23 membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui le négocient et parmi lesquels se trouve l'Union européenne.

En mai 2016, Wikileaks avait déjà révélé que «dans le cadre du TiSA, les pays devraient renoncer à toute législation imposant une implantation locale, liant les contrats à des emplois locaux, à des transferts de technologie, à des efforts de recherche sur place, à l'utilisation de produits industriels nationaux».

Moins connu que le TTIP, le TiSA est très confidentiel. Un quasi-secret parfaitement légal d'ailleurs, puisque les textes sont protégés par un copyright de droit privé américain. L'exemplaire du texte déposé au Parlement européen dans un coffre-fort n'est accessible qu'aux personnes dotées d'une autorisation spéciale. Ces dernières ont de plus interdiction de prendre des notes ou d'en faire des copies, mêmes partielles.

En juillet 2013, le Parlement européen votait à 526 voix contre 111, le transfert des souverainetés populaires à la Commission européenne. C'est cette dernière qui participe donc aux négociations sur le TiSA au nom des 28 Etats membres de l'Union.

Pour ce qui est du vote des députés européens français, les membres du Parti socialiste et de l'UMP avaient voté majoritairement pour la délégation de souveraineté, tandis que les députés écologistes, du Front de gauche et du Front national avaient voté contre cette délégation de compétence à la Commission.

Lire aussi : CETA : 125 000 Allemands attaquent en justice l'accord de libre-échange entre le Canada et l'UE

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Marée humaine en Allemagne contre le libre-échange transatlantique [TAFTA ou TTIP]
Le 17 septembre - Le Temps

Des centaines de milliers d'opposants ont défilé ce samedi contre le Traité de libre-échange transatlantique, rejeté par plusieurs pays européens et divise jusqu'au gouvernement

De 163.000 à 320.000 manifestants ont défilé samedi dans sept villes allemandes pour dénoncer le projet de traité de libre-échange transatlantique (TTIP), un texte soutenu par la chancelière Angela Merkel mais toujours plus décrié en Europe et que la France veut enterrer.

Dans un pays où la population est largement hostile à ce traité en cours de négociation entre les Etats-Unis et l'UE, les organisateurs des manifestations de samedi - une trentaine d'ONG, de syndicats et partis politiques - ont affirmé avoir mobilisé quelque 320.000 personnes. La police dans les 7 villes concernées par les défilés avançait pour sa part une estimation de 163.000 à 188.000 manifestants.

A Berlin, de 50.000 à 70.000 personnes se sont rassemblées, malgré les fortes pluies qui se sont abattues en début de manifestation, à la mi-journée. La mobilisation a également été forte dans les deux autres principales villes du pays, Hambourg et Munich, moins importante à Francfort, Cologne, Stuttgart et Leipzig.

Mille pancartes et drapeaux bariolées y étaient tenus à bout de bras, barrés de slogans comme "Démocratie au lieu du TTIP", "Non c'est non", ou encore "Partager plutôt que diviser".

Outre le TTIP, pour lequel un nouveau round de négociations vient d'être fixé à début octobre, les manifestants entendent exprimer leur opposition au Ceta, le traité de libre-échange avec le Canada dont la signature finale est attendue à la fin du mois prochain.

«Les gens au premier plan!» contre Angela Merkel

Ces deux traités inquiètent de longue date de nombreux Allemands, alors que Mme Merkel n'a cessé d'insister sur les «chances de créations d'emploi» qui doivent en découler.

«En Europe, il faut que ce soient les gens qui reviennent au premier plan (...) c'est pour ça qu'il faut stopper le TTIP», juge à Berlin Axel Kaiser, coordinateur d'une plateforme de petites et moyennes entreprises contre ce traité.

«Nous nous battons pour des processus de décision démocratiques, pour que les principes de l'Etat de droit s'appliquent dans les accords commerciaux», estime un autre militant, Ulrich Schneider.

Un accouchement difficile et secret qui suscite l'inquiétude

Négocié depuis mi-2013 par le gouvernement américain et la Commission européenne, l'accord TTIP (Transatlantic Trade Investment Partnership, également connu sous un autre acronyme anglais, Tafta), vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires de part et d'autre de l'Atlantique pour créer une vaste zone de libre-échange.

Ses détracteurs craignent, outre une remise en cause des normes sociales, sanitaires et environnementales européennes, la création d'un mécanisme d'arbitrage parallèle pour les investisseurs étrangers qui viendrait affaiblir le pouvoir des autorités publiques face aux grandes entreprises.

Les organisateurs des manifestations en Allemagne ne cessent également de dénoncer des négociations tenues dans le plus grand secret.

«Nous avons besoin d'accords commerciaux meilleurs, (que) nous pouvons avoir si nous stoppons les mauvais accords (...) en nous battant pour une économie équitable», a dénoncé Jennifer Morgan, dirigeante de Greenpeace International.

Le gouvernement divisé

Soutenu par la chancelière Merkel, le TTIP divise aussi son gouvernement, le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel ayant vertement critiqué le traité.

Face à la défiance accrue, la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a dénoncé samedi dans le quotidien Bild «les incompréhensions, légendes urbaines et mensonges dans le débat» autour de ce traité.

Selon un sondage de l'institut Ipsos, 52% des Allemands estiment que le libre-échange mène à un affaiblissement des normes sociales et permet l'importation de produits dommageables pour la santé.

Ceux qui ont lancé les négociations «ont mal anticipé le fait que dans la période post-crise de 2008, l'idée de libéraliser encore plus, de déréguler encore plus, allait mal passer auprès des opinions publiques», avait récemment indiqué à l'AFP Sylvie Matelly, directrice adjointe de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

Sigmar Gabriel: «Bien sûr nous ne devons pas céder»

Le ministre de l'Economie et vice-chancelier, Sigmar Gabriel, a quant à lui jeté un pavé dans la mare au début du mois en assurant que le TTIP avait «de facto échoué».

«Nous, Européens, ne devons bien sûr pas céder à leurs exigences» (celles des Américains), avait assuré M. Gabriel.

Les Sociaux-démocrates sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à ne plus y croire au point que certaines fédérations locales ont appelé à manifester samedi.

Le SPD doit d'ailleurs décider lundi lors d'un mini-congrès s'il approuve ou non le Ceta, que le gouvernement juge être «un accord très réussi».

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