mercredi 20 mars 2019

Une enfance crucifiée

MAJ de la page : Pédocriminalité



Enfants abusés, enfances volées (France Inter, le 12 mars 2019)

Avec Entre les affaires de pédophilie au sein de l’Église et la sortie médiatique de la pièce de théâtre puis du film "Les Chatouilles", les violences sexuelles sur mineur sont au cœur de l’actualité.
Comment mieux protéger les victimes ?
Le jeudi 28 mars prochain sur la chaine LCP sera diffusé le documentaire Enfance volée, chroniques d’un déni. Ce film présenté aujourd’hui auprès des députés à l’Assemblée Nationale, a pour but de faire avancer le débat sur la façon dont la pédophilie doit être pénalement jugée en France.
Après un long combat de 50 ans pour faire changer le regard sur ces violences dans la société et dans le code pénal, quels sont les combats qui restent à mener ?
Pourquoi la loi contre les violences sexistes et sexuelles défendue par Marlène Schiappa est-elle encore considérée comme insuffisante, 8 mois après son adoption ? Au-delà des lois, comment mieux prendre en compte la parole des victimes, entendre et écouter leurs témoignages ?
Avec Sylvie Meyer, documentariste, Muriel Salmona, psychiatre psychotraumatologue, Franck Demules, témoin, Mie Kohiyama, journaliste, Iéléna, YouTubeuse.
Source : France Inter




Les propos pédophiles de l'Abbé de la Morandais (LCI, 18 mars 2019)

- Mais la pédophilie c'est un peu le cancer de l'église catholique. Quel est selon vous la solution ? 
- (...) La pédophilie est une énigme (...). Il faut de la prévention mais on sait pas comment s'y prendre ? On a toujours l'impression qu'un viol c'est de la violence. Au départ je crois pas, un enfant cherche spontanément la tendresse (...) Vous avez tous observé qu'un gamin y vient et vous embrasse sur la bouche.

Remarque :
Faux. La prévention consiste précisément à faire comprendre à l'adulte qu'un acte sexuel avec un enfant est toujours un traumatisme qui est une violence psychique, et que la demande de tendresse de l'enfant n'est jamais une demande de sexualité. En outre un enfant n’embrasse pas spontanément un adulte sur la bouche.

L'église pourrait aussi rappeler à ses membres leur conscience morale, et leur demander de méditer ces paroles du Christ :
Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer. 
Evangile selon S. Matthieu, 18:6
Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer.
Evangile selon S. Marc 9:42
Jésus dit à ses disciples : Il est impossible qu'il n'arrive pas des scandales; mais malheur à celui par qui ils arrivent !
Evangile selon S. Luc 17:1
(Celui par qui le scandale arrive est évidemment celui qui cause le scandale et non celui qui le révèle).



* * *

Le cardinal George Pell condamné mais le jugement reste secret : que veut-on cacher ? 
Par Céri, le 10 mars 2019 - Donde Vamos

Focus sur l’affaire Pell, et sur les zones restées dans l’ombre. Parce que dans cette affaire qui voit enfin condamner le n°3 du Vatican, il est question de violences sexuelles contre des mineurs mais on n'en sait pas plus car la justice impose le secret. Par ailleurs, une victime déclare que Pell était impliqué avec d’autres prêtres australiens dans un culte satanique qui violait et tuait des enfants.

En Australie, une commission d’enquête sur les abus sexuels commis sur des mineurs par l’Eglise entre 1950 et 2010 a conclu récemment que 7% des curés avaient fait l’objet d’au moins une accusation de pédophilie [1]… Et ce n’est probablement qu’un début.

Omerta judiciaire
Début 2018, la "saga Pell" a commencé dans les médias. Il faut que dire que Pell, ex archevêque de Melbourne et Sidney, cardinal depuis 2003 et secrétaire d’Etat à l’économie depuis 2013, était le n°3 dans la hiérarchie du Vatican. Et que plusieurs affaires d’abus sexuels non prescrites étaient parvenues jusqu’aux tribunaux.

On apprenait donc que Pell allait devoir répondre d’accusations floues d’ "agressions sexuelles" et que "Le tribunal de Melbourne a écarté plusieurs autres chefs d’accusation de même nature". Ledit prélat niait et décidait de plaider non coupable, tout en démissionnant du Vatican[2] pour rentrer en Australie se défendre.
Son avocat avait alors déclaré avec beaucoup de tact que les accusations portées contre Pell étaient "le fruit de problèmes mentaux, de fantasmes ou sont de l’invention pure, dans le but de punir le représentant de l’Eglise catholique dans ce pays pour n’avoir pas empêché les agressions pédophiles commises par d’autres. Le cardinal Pell a été perçu comme le visage de cette responsabilité".
Il a été jugé une première fois en juillet et septembre 2018 mais le jury a bloqué sans tomber d’accord sur une condamnation. Un nouveau procès a donc été organisé en novembre. Le tout avec un "suppressing order" qui interdit aux médias d’évoquer l’affaire et la procédure ! [3]
Pell a donc été reconnu coupable en février 2019, la sanction restant à ce jour secrète, de même que le délibéré, et il a fallu deux mois pour savoir qu’il avait été jugé coupable. Si sanction il y a, elle ne doit pas être bien lourde puisque les faits reprochés restent limités : "un chef d'agressions sexuelles et de quatre chefs d'attentat à la pudeur contre deux enfants de chœur alors âgés de 12 et 13 ans, des faits commis dans la sacristie de la cathédrale Saint-Patrick-de-Melbourne dans les années 1990", selon Le Parisien. Selon le Guardian, il s’agit plutôt de fellations imposées à deux enfants de chœur après la messe en 1996, et d’actes de masturbation sur les mêmes victimes (dont l’une est morte en 2014 d’une overdose d’héroïne).

C’est en tout cas, à ce jour, le plus haut curé à être condamné en justice, même s’il a fait appel et s’il était défendu par un avocat à 50.000$ la journée qui a sorti diverses attestations médicales et des amis de Pell, comme Graig Craven le président de l’Université Catholique d’Australie ou son collègue Portelli qui a déclaré qu’il était toujours avec Pell après la messe…
Une autre procédure, qui avait été étouffée dans le passé, est également en cours contre Pell, à propos de viols de garçons commis dans les années 70 à la piscine d’une école catholique.
Source (et suite) du texte : Donde Vamos ?

Lire aussi : Si ni le cardinal Barbarin ni le pape ne sont responsables, qui l’est ? par Olivier Perrin, le Temps, 20 mars 2019




Une enfance crucifiée (RTS, Temps présent, 3 mars 2019)



Enfants de la DDASS : les sacrifiés de la république (France 3, Pièces à convictions, 16 janvier 2019)


  

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