MAJ de la page : Coronavirus / Ariane Bilheran
Ariane Bilheran, Le totalitarisme et le choix de la vie héroïque. Entrevue avec Pierre Barnérias pour le film Hold-up (22 octobre 2020)
Relire aussi : Le moment paranoiaque
Sites Internet : Ariane Bilheran / Hold-up
Ariane Bilheran. Fondements de la violence (Colloque Ville de Marseille, février 2010). Partie 1 et 2.
Des bourreaux aux mains propres (Arte, 2019)
(MAJ 24) Dr. Louis Fouché, réanimateur, : On fouette votre mémoire traumatique, un peu comme un enfant battu... (20 septembre 2020)
Voir aussi : Stratégie pour générer la peur (KlaTV, 24 octobre 2020)
Nous pensions que le monde démocratique dans lequel, quelles que soient nos croyances et nos opinions, nous pouvions débattre, avait un sens car nous avions un référentiel commun. Nous nous trompions sans doute car ce sens a disparu en peu de temps.
Le 17 mars, le confinement a été mis en place. Chacun a espéré qu'il ne durerait pas. L'état d'urgence a permis d'imposer des mesures de restrictions de liberté, plus ou moins bien acceptées, comprises probablement comme étant transitoires et justifiées par la santé de tous.Le 14 octobre sont apparus les couvre-feux, notions évoquant les guerres et les coups d'État. Premier non-sens. Pourquoi de telles mesures ? Nos efforts d’adhésion aux mesures transitoires n'auraient-ils servi à rien ?
Durant cette période de sept mois, de mars à octobre, nous avons tenté de nous adapter, d'être patients, de nous rassurer, en nous situant encore dans un espace d'illusion qui nous garantissait que le Gouvernement prenait soin de notre sécurité à l'aide de décisions justifiées par l'intérêt général.
Mais progressivement, dans le même temps, une série de non-sens a éclos, rendant les analyses difficiles et confuses.
Source (et suite) du texte : Covid-19 : le non-sens par Frédéric Babel, médecin psychiatre, 20 octobre 2020, Anthropologique
Lire aussi : Nouvelle incohérence de Santé Publique France et du ministre de la Santé ou bien erreur volontaire ?, 21 octobre 2020, France Soir / Gestion de la crise du Covid-19: perquisitions chez Philippe, Véran, Buzyn et Ndiaye, 15 octobre 2020, France Soir / Chronique Covid N°33 « Combien de morts sur ordonnances dans les EHPADs ou à domicile avec le Rivotril®, à cause du covid et des refus d’hospitaliser ? », 22 octobre 2020, France Soir
(...) les déterminants cognitifs d’une santé mentale plus dégradée sont :
- Le fait de percevoir la COVID-19 comme grave, pour les trois indicateurs (anxiété, dépression, problèmes de sommeil).
- Le fait de se sentir vulnérable au risque d’infection par le SARS-CoV-2, pour l’anxiété et la dépression.
- Le fait de percevoir les mesures de prévention comme peu efficaces, pour les états dépressifs.
Source : Santé publique France (page 34, 15 octobre 2020)
La pandémie inattendue du Covid-19 qui a des effets multiples et parfois très graves sur la santé physique des sujets infectés a également des effets délétères sur la santé mentale des populations exposées.
Le stress chronique lié à la pandémie, à ses incertitudes et aux mesures sanitaires mises en place par les gouvernements a eu et va encore provoquer de nombreux effets dommageables au plan psychique. L’anxiété générée par cette pandémie affecte la population générale mais plus encore les sujets souffrant déjà d’un trouble psychique. La crainte de tomber gravement malade ou qu’un proche contracte la maladie, les mesures de confinements et les incertitudes majeures concernant le futur sont génératrices d’anxiété et de dépression.1 De plus, les troubles anxieux déjà présents avant la pandémie peuvent également être exacerbés par le contexte sanitaire.
Source (et suite) du texte : RevMed 2020
En termes de santé mentale publique, le principal impact psychologique à ce jour est un taux élevé de stress ou d’anxiété. Mais avec la prise de nouvelles mesures et l’émergence de nouveaux impacts – en particulier la quarantaine et ses effets sur les activités normales, les habitudes ou les moyens de subsistance de nombreuses personnes – les niveaux de solitude, de dépression, de consommation nocive d’alcool, d’usage de drogues, et de comportements auto-agressifs ou suicidaires devraient également augmenter.
Extrait de : La santé mentale et la COVID-19, OMS
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Message d'une collègue, Laurence Leroy, au sujet des impacts de la politique actuelle sur la santé psychique des citoyens.
En tant que psychologue et citoyenne, je me dois de prendre la parole et invite mes collègues thérapeutes, psychologues à témoigner des dégâts psychiques que créent cette ambiance anxiogène, ces injonctions contradictoires organisés autour du COVID19. Se taire relèverait de la non assistance à personnes en danger et de complicité à la détérioration de la santé mentale des personnes.
Lettre ouverte au Président, au Ministre de la santé et collaborateurs en tout genre, médias, personnels soignants, éducatifs, aux parents, aux citoyens, etc
Par le matraquage médiatique anxiogène, mortifère, par la non prise en compte des observations recherche et analyses médicales des plus grands professeurs reconnus au monde, par les injonctions paradoxales et contradictoires, par les passages en force pour la mise en place de lois liberticides votées sans parlementaire, par les censures de plus en plus nombreuses, par les interdictions faites aux médecins de soigner librement, par les mesures barrières empêchant les professionnels de l’éducation à exercer correctement leur travail, par les mesures sanitaires surinvesties et le climat morbide nourri chaque jour nous participons à la DÉGRADATION DE LA SANTÉ PSYCHIQUE DE CHAQUE PERSONNE.
Cette ambiance anxiogène participe à aggraver des troubles psychiques ou des pathologies existants telles les phobies, les troubles obsessionnelles, compulsifs, les troubles hypocondriaques, nosophobiques, la paranoïa...
La distanciation sociale participe activement à renforcer les dépressions par le biais de l’isolement, du repli social, la réduction des liens sociaux, la défiance, la culpabilité. Le contexte alarmiste participe activement à la hausse des suicides en installant une nouvelle norme désaffectivée, déshumanisée.
En rappelant chaque jour depuis 7 mois un présent et futur insécurisant, en créant de faux débats concernant les médicaments, le port du masque en stigmatisant les uns et les autres, il se crée des clivages sociaux, une division des personnes, une intolérance aux libertés de penser et se positionner.
En entretenant des informations alarmistes et morbides, sont favorisés des symptômes de plus en plus nombreux chez des personnes et enfants qui étaient en pleine santé : peur excessive de la mort, angoisse de mort, trouble du sommeil, carence affective, détresse psychique entraînant des processus de compensation (troubles alimentaires, augmentation des écrans, conduite additive), anxiété, phobie scolaire, troubles des apprentissages, décrochage scolaire, consultation compulsive et obsessionnelle des informations, focalisation sur le corps du moindre signe de maladie, TOC.
En cultivant le doute, la peur, les informations toxiques on apprend à nos enfants la peur du monde extérieur, la peur de l’autre mortellement dangereux, la peur de se sentir porteur sein ou contagieux avec pour seul issu de se vivre « mauvais objet » entraînant toutes sortes de symptômes et somatisations.
Par le confinement, a été fragilisée la régulation des interactions sociales en plongeant les uns dans une promiscuité permanente et nocive, les autres dans une solitude désespérante.
Par le port du masque et la distanciation sociale, cela participe à insécuriser nos enfants en faisant obstacles à la relation directe et spontanée à l’autre, par la perte de repères et d’information sur ce que l’autre ressent.
En brandissant chaque jour le spectre de la 2ème vague, laissant planer la menace du danger imminent et partout, cela participe à ébranler la sécurité interne de chaque personne.
Les paradoxes et contradictions entretiennent la confusion entre fantasme et réalité.
Par des décisions arbitraires, des milliers de personnes ont été privées d’accompagner leur proche, leur parent en fin de vie, des dernières paroles échangées, du soin du corps de leur défunt, de rassemblement chaleureux et soutenant indispensable au processus de deuil laissant place à un trauma immense et irréparable, à une douleur criante et sourde d’avoir été dépossédé de tout droit d’être présent et aimant. Des complications du processus de deuil risquent de s'en ressentir.
Dans des termes plus techniques, En entretenant la peur chaque jour, en distillant une dose massive de stress quotidien, cela favorise des troubles neurobiologiques affaiblissants système limbique, système nerveux central chargés de réguler le stress, les émotions, le « faire face ». Cela détériore la capacité interne des personnes concernant le processus de régulation pour maintenir l’équilibre malgré les contraintes externes.
Par cette surdose de stress et de contradictions, il s'en trouve endommagé les capacités à penser, les capacités de liaison et d’élaboration.
Tout ce climat d'extrême défiance participe au renforcement des mécanismes de défense : clivage, projection, déni, évitement, blocage etc.
On pousse insidieusement les citoyens aux passages à l’acte qui ne seraient que des tentatives de dégagement d’angoisse envahissante ou des décharges de tension interne trop importante face à une gestion politique incohérente, arbitraire et maltraitante.
« Désaccordages » des liens interpersonnels, « processus de déliaison » peuvent se mettre en place en installant la défiance à l’autre.
OBSERVATIONS CLINIQUES DES GOUVERNANTS
J’observe un comportement tyrannique à l’égard des citoyens et professionnels par le biais du contrôle, de l’intimidation et de la censure relevant de structures pathologiques.
J’observe une volonté de vouloir imposer une pensée unique à laquelle tout le monde devrait adhérer sous peine de menace et sanction.
J’observe un comportement de toute puissance, s'auto-proclamant « état thérapeute », se permettant de passer au dessus des lois, des médecins, bafouant serment d’Hippocrate et codes de déontologies.
J’observe derrière des mesures qui se voudraient apparemment sécuritaires des manipulations multiples à travers la désinformation et les injonctions contradictoires avec une volonté délirante et perverse sur les personnes pour qu’elles surestiment la gravité de la situation au profit de la perte de confiance dans leur capacité à faire face (à travers prendre soin de soi).
J’observe une volonté de renforcer les culpabilités et la stigmatisation de toute personne pensant autrement.
J’observe une absence totale de sens critique, de remords, une volonté de convaincre sans rapport avec la réalité.
J’observe des passages à l’acte sur les professionnels, les parlementaires, les citoyens (en les excluant de droit de regard et d’opposition), les censures, contrôles, sanctions.
J’observe une volonté d’assujettir, d’infantiliser les personnes passant par le biais des blessures et failles psychiques, des peurs et angoisses primaires de survie, menace d’annihilation, confusion émotionnelle, peur primitive de la cruauté, sidération, persécution, la culpabilité des personnes.
J’observe une dimension persécutive à travers la destruction de sens et de significations des mesures posées, un attachement à une idéologie politique pour un monde d’hyper contrôle.
J’observe une séduction narcissique à travers des discours flatteurs quant à notre obéissance déguisée en responsabilité, solidarité, une séduction narcissique derrière une apparence de bienveillance du sauveur, une fausse attitude compréhensive, toutes ces mesures étant pour notre bien évidemment…
J’observe une absence de morale, de culpabilité.
J’observe l’usage du mensonge répété malgré l’évidence des comptes rendus de nos spécialistes et médecin, pneumologues etc, l’usage de la menace, du chantage, du mépris des autorités médicales.
J’observe une absence d’affect au profit de l’intellect et du calcul.
Ces comportements relèvent de structures pathologiques.
AUX CITOYENS
Comment comprendre ce silence assourdissant des professionnels de la santé, cette soumission collective, cette acceptation de l’indicible, de la maltraitance de nos aînés, nos enfants et nous-mêmes, ce renoncement à nos droits et liberté, cette absence de colère ?
Comment certains soignants peuvent-ils encourager le port du masque, étant les mieux placés pour savoir les risques d’infections pneumopathiques que cela peut entraîner comme l’énoncent nos pneumologues ?
Comment les enseignants, d’habitude si réactifs, acceptent-ils d’enseigner dans ces conditions avec la boule au ventre ?
Comment peut-on ignorer ou faire la sourde oreille à autant de signes grossiers pointant les incohérences qui devraient nous pousser à mieux nous informer ?
La population serait-elle atteinte du syndrome de Stockholm ?
Est-ce la seule conséquence de manipulation perverse et organisée ?
Est-ce le résultat de ce lavage de cerveau minutieusement orchestré (jusque dans les pubs diverses de la télé remis au goût du jour avec les personnes masquées, les annonces et rappels de la présence de la maladie et leur contrainte dans tous les espaces publics , magasins, autoroutes, transports, par pancartes, messages vocaux, écrits images) venant toucher à nos peurs primaires les plus archaïques liées à notre survie, à la peur de mourir, à la peur du rejet, à la peur de perdre son travail, à la peur d’être pointé du doigt, de n’être plus reconnu par ses pairs, à la peur de contaminer ?
Les gouvernements, dans leur valeur symbolique, représenteraient un peu le statut du « bon parent » dans lequel on a besoin d’avoir une confiance absolue, besoin de sécurité, de soutien de compréhension, de protection et envers lequel on se doit une certaine loyauté. Serions-nous encore piégés dans cette alliance au point de nous taire ?
Envisager, admettre, reconnaître que le parent ne soit pas « bon et bienveillant » est souvent inenvisageable pour le cerveau humain, le psychisme car constitue une menace d’effondrement psychique, d’éléments dépressifs, de désillusion trop forte et insupportable…
Aussi, je demande aux gouvernants de faire cesser ces pressions, intimidations, contrôles massifs des professionnels et citoyens à coup de menace de radiation, de sanction administrative ou pénale et de reprendre leur juste place.
Je demande que cesse toute cette maltraitance psychique détériorant la santé mentale et par conséquent la santé physique des personnes.
J’encourage tous les personnes à reprendre la parole afin de sortir de « la parole associée à un danger », à reprendre leur pouvoir de penser, de s’informer autrement, de choisir, de se positionner.
J’encourage les personnes à prendre soin d’elles, à récupérer leur joie de vivre pleinement sans restrictions arbitraires à l’heure où on voudrait nous faire culpabiliser de prendre du plaisir.
J’encourage les personnes à s’aimer, partager, échanger, se soutenir, vivre, j’encourage les personnes à se sentir à nouveau ensemble dans la solidarité.
Laurence Leroy, psychologue
(MAJ 23) Lire aussi : Hypocondrie et anxiété sociale, nouvelles religions d’État ! Entretien avec Michel Maffesoli, 23 octobre 2020, Causeur
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