jeudi 24 décembre 2020

Joyeux Noël !


Eglise de la Nativité, Bethléem

Le bien inscrit est situé à 10 km au sud de Jérusalem sur les sites que les Chrétiens reconnaissent traditionnellement, depuis le IIe siècle, comme le lieu de naissance de Jésus. Une église y a été construite en 339 et l’édifice qui lui a été substitué après un incendie survenu au VIe siècle conserve des vestiges du sol du bâtiment original, en mosaïques élaborées. Le site comprend également des églises et des couvents grecs, latins, orthodoxes, franciscains et arméniens ainsi que des clochers, des jardins en terrasses et une route de pèlerinage.
Source (et suite) du texte : Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem, UNESCO

Jésus répond et lui dit : 
"Amen, amen, je te dis :
qui n'est pas engendré d'en haut 
ne peut voir le royaume de Dieu."


Nicodème lui dit : 
"Comment un homme peut-il être engendré, étant âgé ? 
Peut-il, dans le ventre de sa mère,
Entrer une seconde fois, et être engendré ?"

Jésus répond : 
"Amen, amen, je te dis : 
qui n'est pas engendré d'eau et d'Esprit 
Ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 
Ce qui est né de la chair est  chair
et ce qui est né de l'Esprit est esprit. 
Ne t'étonne pas que je te dis : 
il vous faut être engendrés d'en haut. 
Le vent où il veut souffle, 
et sa voix tu l'entends, 
mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va : 
ainsi en est-il de tout homme né de l'Esprit, du Souffle."

Evangile, Jean 3,3-8, trad. Soeur Jeanne d'Arc, Ed. bilingue Les Belles Lettres, 1990
 

La naissance de Dieu dans l'âme est une version occidentale de la divinisation dans la théologie grecque. 
Extrait de (radio) : Marie Anne Vannier, Maître Eckhart et l’Évangile de Jean, Emission RCF, Nancy, 14 novembre 2020 
 

Jean Tauler (1300-1361), Lecture du Sermon 1, de la Nativité, par Martine Jacquemin (RCF, 24 décembre 2020)
Au XIVème siècle, Jean Tauler, disciple de Maître Eckhart (1260-1328), prêche dans la vallée rhénane la Gottesgeburt, la naissance de Dieu dans l’âme, et invite à entrer plus profondément dans l’intelligence du Verbe fait chair.
Source : RCF, 24 décembre 2020

Dans le Sermon 1 pour la fête de Noël, le dominicain Jean Tauler évoque la célébration des trois messes de Noël, de minuit, de l’aurore et du jour, qui correspondent, selon lui, à une triple naissance : la première est l’engendrement éternel du Verbe en Dieu, la seconde est la naissance du Fils incarné, la 3e est la naissance de Dieu dans l’âme : « Dieu naît à Bethléem pour naître dans ton coeur ». Cette troisième naissance du Fils de Dieu est « celle par laquelle Dieu, tous les jours et à toute heure, naît en vérité, spirituellement, par la grâce et l'amour, dans une bonne âme ». Mais cette naissance intérieure exige le silence « car si tu veux que Dieu parle, il faut te taire ; pour qu'il entre, toutes choses doivent sortir. »
Extrait de : Sermon 1 de Jean Tauler pour la fête de Noël : triple naissance, février 2018




Comme l'étoile du matin au milieu du brouillard. Eckhart von Hochheim (dit Maître Eckhart), Sermons allemands 9 à 11, trad. Alain de Libera, lu par Alexis Dayon (21 juin 2020). 
Sermon 9 : La raison retire à Dieu l'enveloppe de sa bonté et le saisit dans sa nudité. 
Sermon 10 : Comment l'âme saisit Dieu dans son origine fondamentale.
Sermon 11 : Si nous découvrons tout à Dieu, Lui aussi découvrira tout ce qu'Il a. 
Sermon 12 : Mon œil et l'Œil de Dieu, c'est un seul œil. 

"Mon œil et l'Œil de Dieu, c'est un seul œil".
Maitre Eckhart (1260-1328), Sermon allemand 12.

  

Isabelle Raviolo, philosophe, Maître Eckhart et la mystique rhénane, interview par Michel Cazenave (France Culture, 3 mars 2013)

Très peu traitée par les commentateurs, la notion d'incréé (« increatus » / « ungeschaffen ») est cependant centrale pour comprendre Dieu et l'homme chez Eckhart. Elle met en lumière le cœur de son œuvre qui se situe dans la naissance de Dieu dans l'âme et non dans le détachement comme on l'a souvent dit. C'est une manière pour le maître rhénan de commenter Genèse 1,26 : « Lorsque Dieu créa toutes les créatures, Dieu n'aurait-il pas auparavant donné naissance à quelque chose d'incréé qui porterait en soi l'image de toutes les créatures ? » interroge Eckhart. Sa réponse tient en une métaphore : l'étincelle (« scintilla animae »). « Cette petite étincelle est si apparentée à Dieu qu'elle est un "un" unique indifférencié et qu'elle porte en soi l'image de toutes les créatures, image sans images et image au-dessus de toutes les images » (« Sermon 22 »). Par « l'étincelle », Eckhart entend ce que l'âme a de plus semblable à Dieu : un « quelque chose d'incrée, un fond sans fond (« Abgrunt ») dans lequel le Père engendre son Fils comme dans sa propre nature. Par ce quelque chose d'incréé en elle, l'âme est capable de fécondité et devient mère du Verbe, à l'image du Père incréé qui engendre éternellement son Fils en son sein. La maternité de l'âme trouve son principe dans la paternité de Dieu, dans le bouillonnement originaire de la Vie divine. Eckhart développe ainsi une prédication originale : il parle du point de vue de l'éternité, c'est-à-dire à partir de la Trinité en elle-même. Par la fécondité de l'âme, c'est-à-dire par la grâce de l'Esprit incréé, non seulement l'homme devient fils dans le Fils et le même fils, mais encore père dans le Père et le même père.
Quatrième de couverture
Isabelle Raviolo, L'incréé : la générosité infinie du Père chez Maître Eckhart, Ed. du Cerf, 2011

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