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jeudi 10 mars 2011

Bankei Yotaku


Bankei naquit en 1622 dans la préfecture actuelle de Hyogo et mourut en 1693, au temple Ryûmon-ji qu’il avait fondé à Hamada, la ville où il était né.
Il passa des années à comprendre cette phrase de Confucius : « La voie du Grand Savoir consiste à savoir illuminer la Vertu Lumineuse ». Mais ce n’est pas auprès des confucianistes qu’il reçu une réponse, mais du côté des moines Zen. Pratique le Zazen, s’entendit-il ordonner. Il pratiqua ardemment, jusqu’à l’épuisement et la maladie jusqu’au seuil de la mort.


"J’ai ressenti une étrange sensation dans ma gorge. Je crachais contre un mur une masse de glaires noires et dedans un gros caillot de sang roula sur le côté. Tout à coup, juste à ce moment là ... J’ai réalisé ce qui m’avait échappé jusqu’à cet instant. Toutes les choses sont parfaitement résolues dans le "sans naissance" Éternité absolue, ouverture dans l’infinie de la conscience. Cela m’a frappé comme un coup de foudre ; suivant cette percée, mes doutes et mes interrogations ont instantanément cessées et je me suis guéri".

Alors comprit-il que toutes les choses sont basées sur la « non-naissance ». Il sentit alors l’inutilité de sa souffrance et de ses austérités. Il avait 26 ans (...)

Son éveil fut authentifié trois ans plus tard quand il rencontra Dôja à Nagasaki : « Voilà quelqu’un qui a dépassé la vie-et-mort » dira ce dernier au sujet de Bankei.
La « non-naissance » résume en un mot toutes les pensées fondamentales de Bankei. La « non-naissance » est la base et l’origine de tout. Il n’y a rien qui débute avant la « non-naissance ». Si notre esprit est « non-naissance », nous sommes déjà Bouddha. La « non-naissance » ne peut être détruite, en conséquence Bankei ne dit pas « non-naissance-non-destruction », mais simplement « non-naissance ». Il fut le premier à prêcher sur la « non-naissance » avec expérience immédiate authentique.
Il conseillait de demeurer trente jours dans l’esprit de « non-naissance », et qu’après cela, il serait impossible de ne pas y rester naturellement. Il ironisait sur l’intérêt des koans, parce que pour lui ils n’étaient valables que dans la situation précise où ils avaient été énoncés, pour une personne particulière en questionnement, mais pas en dehors. (...)

Lorsque Bankei annonça à ses disciples que sa mort était proche, ils lui ont demandé un poème d’adieu.
Il répondit qu’il fallait écouter les sons de la vie quotidienne.

Source du texte : buddhachanel 1 / buddhachannel 2 (biographie détaillée)


Bibliographie :
Aucun ouvrage en français
(En anglais : Peter Haskel, Bankei zen. Ed. Atlantic).


Je comprends que les femmes se sentent très angoissées, lorsque dans certains textes de nombreux enseignants disent qu’elles ne peuvent pas devenir Bouddha. Mais c’est tout simplement faux !
Où est la différence entre les hommes et les femmes ?
Les hommes sont le Bouddha, le corps (Dharmakaya), et les femmes sont le Bouddha....
Dans le sans naissance il n’y a pas de différence si vous êtes un homme ou une femme.
Tout le monde est le corps du Bouddha....
Tout le monde intrinsèquement possède à l’identique l’Esprit du Bouddha.


‒ Maitre Bankei, aidez-moi je vous prie : je ne sais pas comment discipliner ma nature pour résister à la fureur de mes colères. Elles surgissent comme un orage qui balaye toutes mes bonnes intentions de méditer paisiblement, et d’être équanime.

‒ C’est étrange ce que tu me dis là : montres-moi ta colère ?
-  Maintenant, tout de suite, c’est impossible !
‒ Mais alors, quand le pourras-tu ?
‒ Je ne sais pas, ma colère surgit soudainement sans m’avertir.
‒ Cette colère n’est pas à toi, sinon tu pourrais me la monter ; tranches à la racine la colère-haine et tu en seras libre.

-  J’essaie de pratiquer le mieux possible, mais parfois, au lieu d’une progression, je sens une régression, que faire pour ne pas régresser ? 
—Soyez dans l’esprit de non-naissance du Bouddha. Si vous y demeurez, il ne vous arrivera ni progression ni regression. Au point de vue de la « non-naissance », vouloir progresser est déjà une régression vis-à-vis de la « non-naissance ». 

Réveillez l’enfant à naître au milieu de la vie quotidienne.
Habituez-vous à rester dans l’état de "non-naissance".
Essayez-le pendant trente jours, et vous serez incapable de vous en éloigner, vous vivrez dans l’Esprit du Bouddha pour le reste de votre vie ....
Écoutez-moi, et oubliez les ordures de tous vos préjugés.
Voilà ma parole d’exhortation, et vous pourrez obtenir le satori.

La seule chose que je dis c’est restez dans l’Esprit du Bouddha.
Pour cela il n’existe aucune réglementation, aucune discipline formelle.
Néanmoins, faites Zazen tous les jours le temps de deux bâtons d’encens.
Tenez-vous droits et laisser faire.
Mais comprenez que l’Esprit sans naissance de Bouddha n’a absolument rien à voir avec la méditation assise devant un bâton d’encens qui brûle face à vous.

Si vous restez dans l’Esprit du Bouddha sans vous égarer, il n’y a pas de Satori à rechercher. Que ce soit endormi ou éveillé, vous êtes un Bouddha vivant.
Zazen ne signifie qu’une posture assise tranquillement dans l’Esprit du Bouddha.
Mais vraiment, vous le savez, la vie quotidienne dans son intégralité doit être considéré comme Zazen.

Allez en arrière au moment où vous êtes né :
vous ne pouvez pas en trouver le souvenir, il n’y a rien du tout !
Gardez votre esprit tel qu’il était lorsque vous êtes entré dans le monde, et aussitôt même : un être vivant, ce qui arrive, un Tathâgata ou Bouddha ....
Attachement, soif, etc, je ne les ai pas dans mon esprit. C’est pourquoi aujourd’hui je peux dire tout ce monde est vraiment le mien !
En repensant au cours de ces dernières années, vous ne trouverez que le rêve d’une nuit. Sachez-le et vous verrez que tout ce qui vous semble juste, n’est qu’un mensonge ....
Depuis et cependant, ce monde flottant est irréel, au lieu de tenir sur les choses dans votre esprit, rendez-vous et chantez !
Quand vous êtes sans attachement aux choses, le monde flottant cessera d’être en tant que distinct, mais seulement apparence objective. Rien n’est laissé, rien du tout. Ce ne sont que les moyens du Tathagata vie.
Quand tu fais le mal, ton esprit est le démon, il n’y a pas d’enfer à l’extérieur.
Détestant cordialement l’enfer, ton désir pour le ciel te fais souffrir dans un monde joyeux.
Mystères et miracles, il n’y a pas de telles choses !
Mais quand vous ne comprenez pas, le monde est plein d’événements étranges.
C’est le fantôme du Moi qui trompe l’esprit, qui vous fait prendre le monde illusoire pour être vrai.
Lorsque votre étude du bouddhisme va de travers, vous trouvez que vous n’obtenez rien de nouveau.
Lumières et illusions sont sans existence dès l’origine. Ce sont les idées que vous avez ramassé, des choses que vos parents n’ont jamais enseigné.
Si vous pensez que l’esprit qui atteint l’illumination va combattre vos pensées.
Ces jours-ci, je ne suis pas à me soucier de l’illumination, et le résultat c’est que je me réveille le matin en me sentant parfaitement bien !
De vivre le jour et la nuit sans dormir.
Une fois que vous avez fait cela, alors vous pouvez tenir le monde dans votre main !
Je suis désolé pour les bouddhas, avec tous ces ornements qu’ils portent, ils doivent être éblouis par l’éclat !
L’esprit qui n’est pas conditionnée à naître est à l’origine, ce qui est conditionné n’existe pas, c’est-pourquoi il n’y a aucune illusion.
Bien que les années à venir puissent se glisser, l’esprit lui-même ne connaît pas son âge.
Cet esprit qui est toujours la même chose.
Merveilleux ! Merveilleux !
Lorsque vous avez cherché et trouvé enfin celui qui sera à jamais libre de la vieillesse : lui seul est !
La Terre Pure où l’on communie à la paix est ici et maintenant, ce n’est pas à distance des millions et des millions de lieues. "
Source des textes :  buddhachanel 1 / buddhachannel 2

 

jeudi 3 mars 2011

Musashi Miyamoto ou Takezo Shimmen


VIDEO EN BAS DE PAGE


Musashi Miyamoto, de son premier nom Takezō Shimmen (Miyamoto étant le nom de son village de naissance et Musashi, une autre façon de lire les idéogrammes écrivant Takezō), (1584—19 mai 1645) est l'une des figures emblématiques du Japon et le plus fameux escrimeur de l'histoire du pays.

Son grand-père était un très bon escrimeur et son seigneur Shimmen Iga-no-kami, en récompense, lui permit de porter son nom de famille. C'est pourquoi Musashi a signé le Traité des Cinq Roues du nom de Shimmen Musashi. Le père de Musashi était connu sous le nom de Munisai ou Muni. Pour des raisons obscures, peut-être à cause de la jalousie qu'il avait suscitée autour de lui, Munisai s'éloigna de l'entourage du seigneur Shimmen et se retira dans le village de Miyamoto-mura situé aux alentours. Il semble que Musashi y soit né et ce serait là l'origine du surnom qui lui fut donné : Miyamoto Musashi.




Musashi Miyamoto

Son père mourut alors qu'il était âgé de 7 ans. Selon une légende qui semble sans fondement, Miyamoto Musashi se serait moqué de son père escrimeur et aurait fini par l'impatienter. Ainsi, un jour où Munisai était occupé à se tailler un cure-dent, à bout de patience il lança son couteau en direction de Miyamoto Musashi qui l'esquiva de la tête. Encore plus furieux, Munisai aurait lancé une seconde fois son couteau en direction de son fils. Mais Musashi sut l'esquiver à nouveau. Hors de lui, Munisai l'aurait chassé de son foyer, ce qui le contraignit à passer son enfance sous la tutelle de son oncle, moine et propriétaire d'un monastère.
Il combattit en duel et tua pour la première fois à 13 ans (contre Arima Kihei en 1596). Âgé de 17 ans, il participa à la bataille de Sekigahara (1600) qui vit la victoire de l'armée de Ieyasu Tokugawa suite à la mort de Hideyoshi Toyotomi. Engagé dans le camp des perdants, il fut laissé pour mort sur le champ de bataille. Il survécut à ses blessures grâce à une certaine Oko, et sa fille Akemi, qui volaient les cadavres pour survivre et qui résidaient non loin du champ de bataille. Jusqu'à l'âge de 29 ans, il participa à une soixantaine de duels, la plupart avec un sabre en bois (bokken) alors que ses adversaires avaient de vrais sabres (katana). Il défia et anéantit à lui seul la totalité de l'école d'escrime Yoshiyoka, en se battant contre 60 combattants. C'est là qu'il pratiqua pour la première fois, sans s'en rendre compte, sa technique si célèbre des deux sabres, qu'il developpa ensuite. Son dernier duel (le plus fameux) eut lieu le 13 avril 1612 contre l'autre plus grand escrimeur du Japon, Kojirō Sasaki, qu'il vainquit sur l'île de Fuma grâce à un long bokken, taillé dans une rame du bateau qui l'y avait amené. Il entra ensuite au service de la famille des Hosokawa, fidèle famille apparentée à celle du shogun. Il arrêta ensuite les duels, puis fut chargé du commandement d'un corps d'armée du seigneur Ogasawara et participa au siège du château de Hara en 1638, lors de la révolte des chrétiens menés par Shirō Amakusa. À l'âge de 59 ans (1643) il partit pour le mont Iwato, situé près de Kumamoto, où il s'installa dans la grotte de Reigan-dô ("Grotte du Roc-Esprit"). Il y disposa une table basse, et le 10 du dixième mois commença à rédiger Gorin no shō.




Musashi Miyamoto

Il fut un calligraphe et un peintre reconnu dont on peut encore admirer les productions de sumi-e.
Il conçut un jardin à Kumamoto, qui fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.
Source du texte : wikipedia

Sur le Kenjutsu : wikipedia
Sur le Iaido : wikipedia

Bibliographie : 
- Le traité des cinq roues, trad. Marye Shibata. Ed. Albin Michel.
Etudes : 
Kenji Tokitsu, Miyamoto Musashi, maitre de sabre japonais au XVIIe siècle. Ed. Points Sagesse. 
En ligne (le traité des cinq roues, texte intégral) : PDF


VI. Vide 

J'expose ici la Voie de la tactique de notre école "des deux sabres" en un chapitre intitulé "Vide". On entend par "vide" l'anéantissement des choses et le domaine de l'inconnu. Naturellement le "vide" est néant. Par la connaissance des êtres, on connaît le néant, c'est là le "vide". En général l'idée que l'on a sur le "vide" est fausse. Lorsque l'on ne comprend pas quelque chose on le considère comme "vide" de sens pour soi, mais ce n'est pas un vrai "vide". Tout cela n'est qu'égarement. Dans la Voie de la tactique, si les samouraïs ne connaissent pas leur Loi pour poursuivre leur Voie, ils ne sont pas "vides". Ils appellent "vide" ce qui est du domaine de l'impasse sous l'effet d'égarements successifs, mais ce n'est pas le vrai "vide". Les samouraïs doivent apprendre avec certitude la Voie de la tactique, avoir la maîtrise des autres arts martiaux, n'avoir plus aucun point obscur sur la Voie qu'ils doivent pratiquer, n'avoir plus aucun égarement d'esprit, ne jamais se relâcher à aucun moment, depuis le matin. Polir ces deux vertus : sagesse et volonté, aiguiser les deux fonctions de leurs yeux: voir et regarder, et ainsi n'avoir aucune ombre. Alors, les nuages de l'égarement se dissiperont, c'est là le vrai "Vide".
Tant que l'on ne connaît pas la Voie véritable, chacun croit avancer sur le bon chemin et se croit dans le vrai sans s'appuyer sur les lois du Bouddha ni les lois de la terre. Mais lorsque nous les regardons avec les yeux de la Voie véritable de l'esprit et selon les grandes règles du monde humain, on les voit trahir la Voie véritable à cause de leur propre égoïsme et de leur mauvaise vue. Connaissez l'Esprit! Reposez-vous sur le domaine franchement juste! Faites de l'Esprit réel la Voie! Pratiquez largement la tactique! Ne songez qu'à la justice, à la clarté et à la grandeur! Faites du vide la Voie! Et considérez la Voie comme "vide"! Dans le "Vide", il y a le bien et non le mal. L'intelligence est "être". Les principes sont "être".
Les voies sont "être". Mais l'esprit est "Vide".
Extrait de : Les cinq roues.


Musashi combattant une baleine.

La légende du personnage a inspiré de nombreuses créations et continue de le faire, aujourd'hui, au travers de livres, pièces de théâtres, films, séries et manga (Vagabond, ...) ou encore jeux vidéos. 


Quelques films :

- Miyamoto Musashi, réalisé par Kenji Mizoguchi (1944)
- La Légende de Musashi (Miyamoto Musashi), réalisé par Hiroshi Inagaki (1954)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Yasuo Kohata (1954)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Tomu Uchida (1961)
- Miyamoto Musashi, réalisé par Tai Katō (1973)
- Musashi, réalisé pour la NHK (2003), avec Ichikawa "Ebizo" Shinnosuke


Inoue Takehiko, Vagabond


Une démonstration de Iaido : 




Et une autre de coupe (parfaite), par une petite fille :




Documentaire made in Arte sur le katana (sabre) : 







Akiro Kurosawa, Les sept samouraïs (extrait, première partie). 
L'un d'eux, Kyuzo, est directement inspiré par Musashi Miyamoto. 




Takeshi Kitano, Zatoichi (Bande annonce)



Quentin Tarantino, Kill Bill (extrait, scène finale, combat sous la neige).


Quelques autres films de sabre : 

(Presque) tous les films de Akira Kurosawa
Takoichi Koizumi, Après la pluie (1999 - d'après un scénario et des notes posthumes de Akira Kurosawa). Une tranche de vie d'un samouraï vagabond et de son épouse. 
Zatoichi, séries de films et d'épisodes TV avec Shintaro Katsu. Et film (2003) de Takeshi Kitano
Edward Zwick, le dernier Samourai (2003)





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